Huit, ça suffit !
C’est indéniable, la série des Bravely rencontra un certain succès sur la Nintendo 3DS.
Derrière cette série se cache les producteurs Masashi Takahashi et Tomoya Asano chez Square-Enix.
L’idée était à nouveau de marquer les esprits mais cette fois sur la jeune Nintendo Switch. Leur choix se porta sur Acquire, un studio surtout connu pour sa série Tenchu.
Mais ce n’est pas Tenchu qui a attiré ces pontes de Square-Enix mais un jeu nettement moins connu : What Did I Do to Deserve This, My Lord? sorti en 2007 sur PSP. Cet obscur STR arborait des graphismes 2D façon pixel-art, c’était justement la direction artistique que souhaitait prendre nos 2 producteurs de chez Square-Enix.
Le projet avançant, il se muera en suite spirituel de Final Fantasy VI mais aussi et surtout en une espèce de RPG hommage de la grande époque du genre sur Super Nintendo.
Un RPG au look résolument 16-bit, en HD, doté de d’effets on ne peut plus moderne. C’est sur ce postulat de base qu’Octopath Traveler naquit sur la console hybride de Nintendo en 2018.
Octopath Traveler est un RPG on ne peut classique, sauf dans son approche scénaristique puisqu’il vous fera incarner 8 personnages au parcours distincts.
Chaque personnage aura au départ de bonnes raisons pour faire sa valise et prendre la route.
On va les présenter assez brièvement :
- Ophilia la prêtresse : la mage blanche, elle parcourt le petit monde d’Octopath Traveler pour prêcher la bonne parole et réaliser un pèlerinage périlleux.
- Cyrus l'érudit : c’est le mage noir. Il entreprendra son voyage pour percer le secret autour d’un livre maudit.
- Tressa la marchande : il s’agit du personnage le moins intéressant de mon point de vue, du moins d’un point de vue de l’histoire. Issue d’une famille réputée de commerçant dans le petit port de Raz-de-Remous, elle décide de prendre la route à la découverte des richesses du monde.
- Olberic le guerrier : il fût mon personnage principal. Ce puissant chevalier au sens de l’honneur exacerbé a vécu un évènement qui l’a quelque peu brisé. Il prend la route en quête de réponses.
- Primrose la danseuse : c’est LE personnage le plus intéressant du jeu. Cette charmante danseuse, spécialiste pour buffer votre équipe, est en quête depuis très longtemps de vengeance. Elle se livrera à une véritable chasse à l’homme qui la conduira autour d’une étrange confrérie.
- Alfyn l'apothicaire : c’est le soigneur du groupe. Lui-même sauvé petit par un autre apothicaire, il se fera une promesse pour aider et sauver son prochain à son tour. C’est le boute-en-train de la bande, toujours prêt à aider la veuve et l’orphelin.
- Thérion le voleur : il lorgna autour d’un trésor se trouvant dans une riche demeure de Graben. Cet habile voleur rencontrera toutefois quelques difficultés pour exécuter son plan.
- H'aanit la chasseuse : doté d’un familier (une panthère), cette chasseuse est l’archétype de la femme jolie, droite et forte… mais très coincée ! Elle partira à la rescousse de son maitre qui n’a plus donné signe de vie depuis trop longtemps.
Vu comme çà, les différents scénarii d’Octopath Traveler baignent dans un certain classicisme. Néanmoins, le jeu d’Acquire surprend vraiment par toutes thématiques qui développent : le passage à l’âge adulte, la mort, l’éthique médicale, le deuil, la prostitution, la dépression nerveuse, la trahison, la vengeance, la remise en doute de la foi religieuse, l’utilisation de la science à des fins personnelles etc…
Le discours autour de cet RPG est cash, sans détour, et surprend franchement le joueur, dès le début de l’aventure. Si vous vous attendez à la traditionnelle bande de cosplayeurs bien mièvre, détrompez-vous ici le propos est adulte et mature.
L’humour y est d’ailleurs quasiment absent, Octopath Traveler, c’est du sérieux !
En revanche là où je serai moins élogieux, c’est dans le traitement de la « bande » de personnages. C’est simple, il n’y a quasiment rien qui les relie entre eux. C’est vraiment dommage car avec un peu plus de travail il y avait un vrai potentiel pour en faire une aventure cohérente et fluide.
Au lieu de cela, nous nous retrouvons avec des histoires qui s’additionnent et des personnages qui ne se connaissent pas du tout, mais qui choisissent de s’entre-aider comme en temps de catastrophe ou de guerre.
Mais dans le monde d’Octopath Traveler, point de guerre ni de catastrophe, leur entraide est par conséquent perçue (à juste titre) par le joueur comme véritablement superficielle, voire artificielle.
Ce gros défaut est toutefois à atténuer car les développeurs ont fourni incontestablement un travail très solide autour du traitement de leurs personnages. Ces derniers sont charismatiques et vraiment attachants. Du coup même sans grande logique, on se laisse porter par l’aventure.
Décrire le gameplay dans le détail de ce RPG serait une entreprise fastidieuse tellement il s’avère riche. Parlons peu, parlons bien.
Octopath Traveler est un J-RPG classique (rappelant ses ainés sur Super NES), au tour par tour, où on peut y contrôler 4 personnages en même temps.
Au départ vous choisissez votre personnage principal, celui-là ne bougera pas, et ensuite vous pourrez alterner avec les 7 autres personnages à disposition.
Les 4 personnages non utilisés restent quant à eux à l’auberge.
Les combats sont très simples à prendre en main, mais bénéficient de moult subtilités modernes.
En gros on se retrouve devant un RPG au tour par tour très classique, avec des combats aléatoires (et assez fréquents).
Outre le fait d’attaquer, vous défendre, ou de lancer des magies ou de fuir le combat par exemple (ce qui est vraiment facile à réaliser ici), vous pourrez remplir une jauge d’exaltation qui renforcera toutes les capacités de vos personnages.
Par exemple en utilisant une jauge d’exaltation, vous pourrez taper un ennemi deux fois, sans vous le taperez qu’une seule fois.
En plus de cette jauge, chaque personnage a bien sûr des capacités propres, des magies propres/aptitudes spéciales propres, etc.
Sans vous infliger ici le manuel du jeu, on notera par exemple qu’Alfyn est capable de faire des préparations pour soigner toute l’équipe du poison.
H'aanit pourra capturer (quasiment) tous les monstres du jeu et s’en servir comme invocation durant les combats, ou encore Tressa pourra embaucher moyennant finances (durant un combat, toujours) un mercenaire afin de venir nous apporter de l’aide dans des moments bien délicats.
Quant aux ennemis, il faudra toujours penser à leur briser la garde, même aux plus insignifiants. Car ce n’est que de cette manière que vous aller réussir à faire des (vrais) dégâts.
Un exemple :
- Vous tombez contre un monstre sensible à la lance et au feu. Vous avez Obleric et Therion dans votre équipe. Attaquer cet ennemi à la lance avec Olberic, et lancer des magies de feu avec Therion. Une fois sa défense brisée, les deux autres personnages de votre quatuor pourront lui infliger de gros dégâts.
Cet exemple vous décrit véritablement le cœur du système de combat. Sachant que le jeu n’est pas des plus sympathiques, c’est à vous de trouver le point faible de tous les ennemis.
Il arrive aussi que vous vous trouvez face à un ennemi insensible à toutes les armes et magies de vos 4 personnages courants.
Par exemple, vous ne pourrez pas casser la défense d’un ennemi sensible à des sorts d’ombre et aux dagues avec une équipe composée d’Olberic, de Cyrus, de Tressa et d’Alfyn. Ces quatre-là ne peuvent porter de dague et ne savent pas lancer des sorts d'ombre. Il faudra utiliser des sorts d’ombre trouvés dans les coffres par exemple pour s’en sortir, ou subir le combat qui peut durer un certain moment.
Sachez qu’Ophilia et Primrose pourront faire appel à un PNJ mais on en reparle plus loin.
Sous ses aspects vieillots, Octopath Traveler met en place un système de combat certes ancien, mais bien enrichi par des idées modernes. Pour tous fans de tour par tour le résultat est vraiment bon. Toutefois, certains combats peuvent s’éterniser, la difficulté est parfois mal dosée et enfin et c’est volontaire les combats aléatoires sont un peu trop présents.
Sachez qu’au bout d’un certain temps dans votre aventure vous pourrez vous double-classer.
En plus de leurs classes, vos huit personnages auront différentes aptitudes propres :
Ophilia et Primrose pourront ainsi recruter un PNJ (TOUS les PNJ du jeu avec lesquels vous pouvez parler sont des recrues potentielles), que Thérion pourra voler des marchandises aux PNJ, que Tressa pour en acheter à ces mêmes PNJ, qu’Olberic et Ha’anit pourront défier des PNJ, et enfin que Cyrus et Alfyn pourront enquêter et poser des questions importantes aux mêmes PNJ.
Ce qui est vraiment appréciable dans ce jeu, c’est que les PNJ ne sont pas des putains éléments de décor, vous pouvez vraiment interagir avec eux, ils peuvent potentiellement tous apportés quelque chose à votre aventure.
Les villes sont nombreuses, les contrées rencontrées seront variées comme à l’accoutumée (désert, plage, forêt, sommet enneigé, canyon etc).
Les quêtes annexes le sont toutes autant, certaines se résolvent en une petite minute, d’autres nécessiteront d’investiguer des temples et donjons truffés d’ennemis furieux…
Visuellement, Octopath Travaler proposa un rendu assez révolutionnaire mêlant du pixel-art à une 3D très chiadée. C’est simple on a l’impression de voir un très beau RPG de la Super Nintendo mais mis en relief avec des effets d’ombres/lumière/eau/brume assez époustouflant.
Artistiquement parlant, la « Asano Team » de Square-Enix assure avec un superbe Naoki Ikushima au Character Designer, une Shizuka Morimoto très sérieuse sur 2D Pixel Art, et qui arrive même à nous faire passer des émotions avec ces petits personnages durant les nombreuses cinématiques que comptent ce jeu. A ce sujet, TOUT est fait avec le même moteur 3D, narration comme gameplay. Ne vous attendez pas à de le CGI, il n’y en a pas.
Enfin les compositions du jeune Yasunori Nishiki (connu surtout pour ses productions avec Konami), sont à la fois inspirés, dans le ton et impeccable.
La durée de vie de ce RPG est conséquente, comptez au moins 50 ou 60 heures grand minimum pour boucler les 4 chapitres des 8 personnages.
A titre personnel, j’ai dépassé les 120 heures en bouclant l’aventure mais sans toutefois avoir tout complété.
Octopath Traveler aurait pu être un grand parmi les grands, une référence du genre sauf que ce n’est pas le cas.
En lieu et place de cela, on se retrouve face à une compilation de 8 petites histoires assemblées çà et là pour faire illusion qu’il s’agit d’un tout.
Même les petits dialogues entre les personnages sonnent faux, et font plus « chose que l’on a rajouté dans l’urgence car là ça craint, ils vont s’en rendre compte… ».
C’est dommage car l’esthétique est charmante, les personnages attachants (individuellement, et je pense surtout à Primrose et Cyrus), le système de combat très bien étudié, et puis le tout est doté d'un bestiaire et d'un univers heroic-fantasy classique et bien rendu.
Malgré donc un ensemble scénaristique éclaté et un rythme de jeu assez lent, Octopath Traveler reste un bon RPG solide, qui rend tout de même un joli hommage aux RPG de notre jeunesse.
Espérons que les leçons seront retenues pour le 2 qui est d’ores et déjà en chantier, et que Square-Enix nous proposera une et une seule vraie grande Aventure.
Fiche technique: Titre : OCTOPATH TRAVELER Conception : SQUARE-ENIX Genre : RPG Année : 2018 Autre(s) support(s) : PC, XBOX ONE Nombre de joueur(s) : 1 Localisation :
Je suis d'accord avec ton retour pour moi ce fut une déception, un petit 6 mais pas plus, le système de combat et la DA sont top mais ça ne sauve pas tout
Octopath Traveler aurait pu être un grand parmi les grands, une référence du genre sauf que ce n’est pas le cas.
En lieu et place de cela, on se retrouve face à une compilation de 8 petites histoires assemblées çà et là pour faire illusion qu’il s’agit d’un tout.
C'est exactement mon ressenti...
Pareil, le jeu et la DA étaient bien mais les dialogues insipides et long, l'absence quasi-totale de réelle cohésion, de vraie histoire... j'étais soulagé de le terminer...
Je pense ils se sont inspirés de live-a-live mais L.A.L avait un rythme meilleur en divisant en plusieurs chapitres et surtout un bon chapitre final qui, je trouve, était en tout point supérieur à Octopath.
Je vais quand même peut-être prendre le 2 (attendre les retours joueurs avant juste) s'ils ont améliorés les soucis remontés, car il y a du bon quand même.
Totalement d’accord avec ton test.
J’ai pour ma part été déçu par l’absence d’enjeu commun (la porte de Finis n’étant pas suffisant et arrivant sur le tard) et d’interactions artificielles.
Le 2 semble bien mettre en avant la correction quant à cet aspect qui a vraiment plombé un jeu avec un potentiel monstre.
Mais pas mécontent de lui avoir donner plus de 100h de mon temps.
Joué et fini y a longtemps, ne me rappelle plus trop.
Mais j’avais été surpris des thèmes abordés: matures pour une DA assez enfantin.
Me rappelle des boss : des sacs à PV qui éternisent les combats de façon ridicule.
Me rappelle aussi des musiques: extraordinaires
Me rappelle aussi d’aucune interaction entre les protagonistes, un peu frustrant
J’avais passé un bon moment quand même, même un très bon
En lieu et place de cela, on se retrouve face à une compilation de 8 petites histoires assemblées çà et là pour faire illusion qu’il s’agit d’un tout.
C'est exactement mon ressenti...
Pareil, le jeu et la DA étaient bien mais les dialogues insipides et long, l'absence quasi-totale de réelle cohésion, de vraie histoire... j'étais soulagé de le terminer...
Je pense ils se sont inspirés de live-a-live mais L.A.L avait un rythme meilleur en divisant en plusieurs chapitres et surtout un bon chapitre final qui, je trouve, était en tout point supérieur à Octopath.
Je vais quand même peut-être prendre le 2 (attendre les retours joueurs avant juste) s'ils ont améliorés les soucis remontés, car il y a du bon quand même.
J’ai pour ma part été déçu par l’absence d’enjeu commun (la porte de Finis n’étant pas suffisant et arrivant sur le tard) et d’interactions artificielles.
Le 2 semble bien mettre en avant la correction quant à cet aspect qui a vraiment plombé un jeu avec un potentiel monstre.
Mais pas mécontent de lui avoir donner plus de 100h de mon temps.
Même si Triangle Strategy a fait encore mieux !
Mais j’avais été surpris des thèmes abordés: matures pour une DA assez enfantin.
Me rappelle des boss : des sacs à PV qui éternisent les combats de façon ridicule.
Me rappelle aussi des musiques: extraordinaires
Me rappelle aussi d’aucune interaction entre les protagonistes, un peu frustrant
J’avais passé un bon moment quand même, même un très bon
Excellent test sinon, comme toujours
plolely je compte le faire et merci à toi mon pote fan2jeux