
Pour Shawn Layden (ex-PlayStation), la fermeture de Japan Studios n'était pas une surprise
Lors d'une interview accordée à la branche japonaise d'IGN, Shawn Layden (ancien boss de PlayStation) est revenu sur l'actuelle situation du jeu vidéo sur l'archipel et même si les développeurs locaux hors Nintendo peuvent encore produire de gros succès, parfois de masse, ils ne sont honnêtement plus les maîtres du monde comme durant les années 90.
Un phénomène qui selon Layden s'explique par le fait que bien trop de développeurs ont loupé le train technologique dès la génération PlayStation 3 :
« A l'époque de la PlayStation 1, les développeurs ont essentiellement utilisé leur expérience en salles d'arcade pour la transposer à la maison. Car c'était un argument de vente. La PS1, c'était ‘Ridge Racer chez vous !' et ‘Tekken chez vous !'. La façon de développer une expérience arcade est aujourd'hui complètement différente de la façon de faire un jeu console, mais sur PlayStation 1, c'était suffisant car c'était une nouveauté. »
« Le problème, c'est que cette expertise n'a pas permis de développer une expérience console. Et quand arrive la PlayStation 3, avec un processeur Cell, comment codez-vous cela ? Ce n'était plus une expérience arcade améliorée mais une expérience PC haut de gamme. Et je pense que c'est de là que vient le décalage pour beaucoup de développeurs japonais, qui ont depuis du mal à revenir au sommet de l'Olympe. »
Et forcément, dans cette masse d'équipe, Layden a souhaité revenir sur le cas de Japan Studios, fermé par PlayStation il y a quelques années pour renaître en « Team Asobi » :
« C'était triste, mais ce n'était pas forcément une surprise. J'adore Allan Becker [ndlr : ancien directeur de Japan Studio] et il a travaillé très dur, mais il y avait un malaise bien trop profond. Vous savez, c'est dur quand un studio n'a pas de succès depuis un certain temps. On en vient à oublier ce que ça fait. Quand vous rencontrez le succès une fois, c'est comme une drogue, et vous vous mettez à courir vers le suivant. Et puis si vous n'avez plus de succès depuis un certain temps, vous oubliez ce que ça fait, et vous commencez même à oublier la façon d'y arriver. »
A ses yeux, le choix d'une renaissance sous une autre forme fut le bon, avec une métaphore très bien trouvée : « C'est comme tailler un bonsaï. Vous le ramenez à son point le plus bas, et voyez si vous pouvez le faire repousser. »
Une métaphore qui pour Layden se ressent d'ailleurs chez beaucoup d'éditeurs japonais qui depuis quelques temps ont souhaité revoir leur politique pour proposer moins de jeux mais avec davantage de qualité (Capcom et SEGA notamment), appuyant l'exemple sur Square Enix qui a coupé ses branches occidentales pour tenter de se ressourcer quasiment exclusivement sur des teams japonaises, et là encore avec moins de jeux.
publié le 24/10/2024 à 15:11 par
Gamekyo
Ce fut vrai justement lors de la gen PS360. Mais la génération suivante a vu le vent tourner à nouveau et aujourd'hui les studios japonais, sans etre aussi dominants que dans les années 90, sont de nouveau au top (pas tous cela dit) tandis que les studios occidentaux galèrent.
Concernant JS, il fait preuve de lucidité et de justesse. Mais je reste convaincu que ce studio a surtout payé une politique interne qui a complètement changé en fin de vie de PS4, avec un Sony cherchant à s'occidentaliser de plus en plus et surtout voulant un max de rentabilité pour ses IP. La ludothèque Playstation a perdu en diversité et originalité avec le passage à la PS5 (deja amorcé au milieu de la gen PS4).
Beaucoup de talents ce sont barré avant même cette période.
Certains soutient sont rester dans une forme de XDEV Japan et la Team Asobi qui avait du potentiel et qui était réellement strucurée a survécue.
Il faudrait qu'ils reforment une autre Team comme la Team Asobi. Repartir de zéro avec des bonnes bases c'est ce qu'il fallait aux équipes de Playstation au Japon... reste que c'était quand même radicale.
Au Japon ils ont la Team Asobi, Polyphony Digital en 1st party et Kojima Prod en 2nd party (Death Stranding 1 et 2, Phys Int). Avec ces trois studios bossants avec eux désormais ils peuvent attirer des talents en essayant d'ouvrir un autre studio.
Mais à partir de la seconde partie de vie de la ps4 Sony a commencé à exiger que les jeux first party se vendent par millions, et a donc logiquement orienté sa politique uniquement sur les AAA blockbusters.
Perso je trouve que les AA sont indispensables par la diversité qu’ils apportent. C’est pour ça que j’ai du mal à digérer la fermeture de ce studio…
Oui ils ont aidé sur pas mal de jeu qui ont eu du succès.
Mais quand ils ont dev leur jeux c'était des gros bide commercial malgré leur qualité.
C'est pour ça que voir les joueurs crier au scandale quand Japan Studio à était fermé alors qu'ils ont pas acheté leur jeux (sinon leur jeux auraient était des succès) ça me fait rire.
Ico il s'est vendu très peu à sa sortie
J'attends de voir les ventes de Astro Bot mais sous 2-3 millions franchement ce serait une honte en tout cas et ça servira à rien de mettre la faute sur PS d'investir que dans des AAAA sequels
J'ai adoré le studio et j'ai pris les 3/4 de leurs jeux, mais la situation devenait inévitable
Je suis d'accord.
C'est assez drôle de lire que les japonais ont du mal à revenir au sommet, alors qu'aujourd'hui si tu prends le top 15 des jeux metacritic sorti depuis 10 ans, y a plus de la moitié qui sont japonais.
Et même si l'on considère les ventes, Nintendo est tellement dominant, que c'est très auto-centré de penser que le japon est à la rue côté business.
Et contrairement à Gravity Rush ou Soul Sacrifice, ils n'ont jamais eu l'excuse de sortir sur une console très peu vendue au contraire.
Ils ont juste regardé la rentabilité et ce que veut les us, le plus gros marché mondial...
shanks Mouais, ça aurait fait un pic a 600 sur Steamdb dans le meilleur des cas
Je sais pas...
t'as parfois des petits délires qui tapent des scores de folie sur Steam (merci Twitch) donc je me dis qu'à notre époque, un nouveau LocoRoco aurait pu avoir sa chance (mais à 19 balles aussi, pas à 59).
les dev se doivent d'être payé les clowns et quand quasi tous les jeux ne sont pas rentables on fais comment à partir dire stop?