Le retour de la belle de l'espace!
Il aura fallu 5 longues années pour que Nintendo daigne à donner une suite à son fabuleux Metroid. Metroid II: Return of Samus est ainsi sorti le 26 août 1991 aux USA.
Oui le premier territoire à avoir eu la chance de s'essayer en premier à ce nouvel épisode est bien l'Amérique du nord. Le jeu sortira quelques mois plus tard au Japon, et près d'une année plus tard en Europe, fin mai 1992.
Mais l'autre particularité de cette suite réside dans le choix du support.
Alors que les joueurs espéraient retrouver une Samus encore plus belle sur la puissante Super Nintendo, ils ont du vite se résoudre à continuer cette odyssée spatiale sur portable, en noir et blanc, sur GameBoy.
Un choix étonnant, mais voyons si cette version nomade réussit à ne serait-ce égaler le jeu originel sur NES.
Une fois de plus, il va falloir jeter un oeil sur le manuel du jeu pour comprendre les tenants et aboutissants de ce second épisode de Metroid. En effet, mis à part quelques scénettes disséminées çà et là, le titre de Nintendo est une fois de plus avare en texte.
Après avoir contrecarrer les plans diaboliques des pirates de l'espace avec un certain brio, on pensait que Samus Aran allait couler des jours paisibles au bord de l'eau dans une planète exotique, en bikini 2 pièces etc...
Il en est rien. Pas le temps de se reposer quand on est une mercenaire de la Fédération Galactique! Malgré le précédent succès que l'on connaît, cette Fédération n'est pas rassurée pour autant.
La précédente mission de Samus a mis en lumière l'incroyable capacité de nuisance des Metroids, et de l'extraordinaire menace qu'ils représentent potentiellement.
La Fédération Galactique décide donc d'envoyer une nouvelle équipe de scientifique sur la planète SR388, là-même où d'autres scientifiques avaient découvert cette entité la toute première fois avant que les Pirates de l'Espace ne viennent leur subtiliser.
Cela fait un moment que ces scientifiques n'ont plus donné signe de vie. Une équipe de soldats de la Police de la Fédération est envoyée sur place, mais là-encore le contact est perdu.
La situation est donc critique, et la Fédération n'a d'autres choix que de confier à Samus Aran cette nouvelle mission: celle d'aller sur la planète-berceau des Metroids et de les exterminer jusqu'au dernier.
Comme nous l'avons dit précédemment, le scénario de Metroid II est une fois de plus quelque peu effacé. Néanmoins, on notera quelques améliorations comme des séquences spéciales caractérisées notamment par ces tremblements de terre nous indiquant l’accès à une nouvelle aire de la planète, ou encore une scène de fin étrangement dérangeante...
C'est aussi dans ce jeu que l'on découvre pour la première fois le vaisseau de Samus.
Plutôt que de faire un simple copié/collé de la version NES sur GameBoy, Nintendo a vraiment repensé son jeu en l'adaptant au format portable, mais en changeant quelque peu les mécaniques de gameplay.
La première chose qui étonne dans Metroid II est le compteur de Metroids. Armée d'un détecteur de Metroids, la mission de Samus est bien de les trouver et de les exterminer jusqu'au dernier.
Pour les trouver, il faudra explorer en profondeur SR388. Mais explorer de manière un peu différente que dans le premier Metroid.
En effet le jeu est plus sectorisé que dans le premier volet. Il existe différentes zones bien distinctes graphiquement (ruines, laboratoire, zones organiques en tout genre etc...), et chaque zone dispose d'un certain nombre de Metroids à éliminer.
Une fois que Samus a vidée une zone de ces Metroids, on passe à la zone suivante et ainsi de suite. Alors oui, le jeu est un peu plus linéaire, ce qui est une petite déception.
Néanmoins ce côté un plus dirigiste est atténué par la bonne taille des zones à explorer, leurs levels design toujours aussi excellents, sans oublier les passages secrets du jeu.
Malgré toutes ces qualités réelles, le jeu de Nintendo reste encore une fois plus linéaire que le premier, la faute à une progression qui ne fait plus vraiment la part belle à la pure improvisation dans l'exploration des zones.
Même si comme dans le premier Metroid, on sera amené fréquemment à faire des va-et-vient entre les zones, cette exploration sera plus balisée à cause du concept-même de cet épisode et ses zones à nettoyer.
Toutefois, le jeu est un peu plus porté sur l'action par rapport au précédent volet. Cela est dû principalement aux affrontements contre les différents types de Metroids. Ces combats font presque figure d'affrontements de mini-boss, et ce de manière très fréquente. Ces joutes s'avèrent stressantes, et plutôt nerveuses.
Le rythme est donc plus soutenu que le premier opus.
D'ailleurs l'univers plus organique de la planète SR388 s'avère plus hostile, avec tout un bestiaire revu et assez agressif.
Dans le premier Metroid on se sentait seul, ce n'est plus trop le cas ici, où on sent plus en danger, chaque détour d'un couloir peut nous faire tomber nez à nez sur un violent Metroid.
Outre ce changement d'orientation du jeu, Metroid II nous propose de nouvelles features particulièrement bien amenés. La première et la plus importante réside dans la Spider Ball. Concrètement, Samus pourra désormais s'accrocher aux parois, plafonds y compris en mode Morph Ball.
Une telle nouveauté aurait pu tuer l'aspect exploration du jeu, ce qui n'est pas du tout le cas. Il en résulte un level design qui prend en compte cette spécificité, et donc un level-design particulièrement inspiré.
Metroid gagne ainsi plus en verticalité et en taille dans ses salles.
Parmi les autres nouveautés notons le Super Saut, qui permet d'enchaîner plusieurs sauts à la chaîne, et ainsi remonter en hauteur, voire de planer.
Enfin il sera désormais possible de sauter en mode Morph Ball. Tous les autres équipements et améliorations du premier épisode sont par ailleurs conservés, comme les missiles, la Varia Suit etc...
D'un aspect technique, Metroid II est un très beau jeu GameBoy. Le sprite de Samus est carrément plus grand et plus détaillé que dans la version originel, le bestiaire est varié et fourni, et les environnements assez riches ne nuisent pas à la lisibilité.
Mention spéciale au sprite juste gigantesque du dernier boss du jeu.
Mais malgré toutes ces réelles qualités de ce côté-là, les limitations techniques du GameBoy et son écran monochrome font que l'on est moins immergé que dans l'épisode NES.
Et cela est surtout vrai pour la partie sonore nettement en dessous de la version NES. La console de salon 8 bits de Nintendo nous proposait une bande sonore mémorable, ce qui n'est pas le cas ici.
Peu de pistes sont présentes, elles reviennent invariablement tout au long du jeu. Cependant Nintendo a eu la bonne idée d'intégrer les musiques que dans certains salles du jeu, le titre baignant bien souvent dans le silence entrecoupé de bruitages assez datés.
Le titre se révèle aussi plus court que dans la version NES. On arrive assez vite à la fin, d'autant que la progression est (comme on l'a décrit ci-dessus) plus balisée que dans le premier. Néanmoins, ceux qui voudront retourner le jeu dans tous les sens auront de quoi faire, tout comme les speedrunners.
Enfin un changement notable par rapport à la précédente version domestique, le titre dispose d'un système de sauvegarde. Des bornes sont disséminés un peu partout dans le jeu, mais elles ne sont pas si nombreuses que çà.
Au final Metroid II s'avère être un excellent jeu GameBoy, mais pas un excellent Metroid.
Si on met de côté l'aspect technique, on se retrouve là face à un Metroid audacieux amenant de vrais bonnes idées, tout en cumulant certaines maladresses que l'on a largement décrites ci-dessus. Mais dans l'absolu, Metroid II reste un titre solide dans la série, assez bien calibré au format portable.
Pour tout fan de la série, il serait dommage de le bouder, et de passer à côté.
Fiche technique: Titre: METROID II RETURN OF SAMUS Développeur: NINTENDO Editeur: NINTENDO Genre: ACTION-AVENTURE Année: 1991 Autre support: - Nombre de joueur(s): 1 Localisation:
NOTE PRESSE (Joypad 004 - Janvier 1992)
Screenshots:
Bonus:
En bonus, une superbe pub en stop-motion qui nous vient du Japon, pour changer!
Je l'ai acheté sur l'eShop pour quand je me ferai tous les Metroid à la suite, on m'en a dit du bien. Tu savais qu'une version DX en couleur était prevue à la base pour la sortie de la GBC en 1998/1999?
Hatwa >> Non je savais pas, merci pour l'info
Bref, je plussoie grandement cet article !
Merci
D'ailleurs derrière la boite des GBC on y voyais une première image.
Mais quelle ambiance pour une simple gameboy !
Que c'était bon !!