Yoshi, une nounou presque parfaite!
En 1995, Nintendo allait offrir à ses fans un dernier cadeau, un cadeau d'adieu sur Super Nintendo portant le nom de Yoshi Island: Super Mario World 2. Présenté par les pontes du marketing européens et américains de Nintendo comme une suite directe Super Mario World, difficile de trouver une filiation entre ce titre datant donc de 1995 et le précédent de 1990.
Et pour cause, au Japon le jeu ne portait pas la mention "Super Mario World 2" dans son titre, et se présentait comme une espèce de spin-off (voire de préquelle) luxueux dans l'univers Mario.
Enfin, 1995 est aussi l'année qui marqua la réelle prise de pouvoir des consoles 32 bits qu'étaient la Sega Saturn et la Sony Playstation, et le début du déclin des consoles 16 bits.
Bébé Mario
Comme le dit Shigeru Miyamoto lui-même, il n'est point utile de concevoir un scénario élaboré dans un Mario. Mais cet épisode amène tout de même tout un tas de nouveautés à ce sujet, et de nouveaux personnages.
En effet, Yoshi Island nous emmène explorer le passé de nos 2 plombiers moustachus, à une époque où ils n'étaient que de jeunes nourrissons. Alors que la cigogne part livrer les 2 bébés Mario et Luigi à leurs parents, voilà que le vil sorcier Koopa et accessoirement sbire de bébé Bowser, j'ai nommé Kamek, décide d'enlever les 2 frangins pour on ne sait quelles raisons.
Il réussit à enlever Luigi, mais pas Mario qui atterrira miraculeusement sur le dos d'un Yoshi. Kamek s'aperçoit en rentrant dans son château qu'il manque un bébé, et décida d'envoyer plein de magikoopas à sa recherche. Quant aux Yoshi, ils décidèrent de se relayer pour aider Mario à retrouver son frère, mais aussi à débarrasser leur île de cette racaille magicienne indésirable...
Et oui, vous avez bien lu, il n'est aucunement question ici de sauver la Princess Peach. Quand je vous parle de renouveau!
Super Mario World avait amené en son temps pas mal d'innovations dans la série des Mario, notamment ces fameux passages sur le dos de Yoshi. Et bien ici vous n'aurez que çà, vous contrôlerez Yoshi durant toute l'aventure qui se divise en 6 mondes composés de 8 niveaux, soit en tout 48 niveaux. A préciser que chaque monde contient 2 boss, et qu'il existe un monde caché (comprenant 6 niveaux) qui se débloque en respectant des conditions que l'on détaillera plus tard.
Avant de continuer plus loin, on peut déjà être un poil déçu, on est loin des 96 niveaux de Super Mario World. D'autant que la difficulté n'est pas infranchissable même si certains passages vers la fin demanderont du doigté et des réflexes bien aiguisés. Certains regretteront aussi la disparition de la map monde, qui laisse place à une carte qui rappelle celle de Super Mario Bros 3. Du coup le jeu est nettement moins libre qu'un Super Mario World, encore une fois, et s'avère donc très linéaire.
On arrête de faire les rabats-joies, ces petits défauts sont assez vites balayés par le game-design très bien conçu et un level-design aux petits oignons. En outre, l'ensemble respire la fraîcheur, Nintendo a réellement repensé sa série en y insufflant moult nouveautés qui renouvellent vraiment notre manière de jouer à Mario. On contrôle donc Yoshi. Ici pas de champignons, ou de costumes spéciaux. Yoshi peut gober certains ennemis pour les recracher sur d'autres, il peut leur sauter dessus, effectuer une attaque rodéo pour les aplatir comme des crêpes, ou encore leur balancer un œuf sur la tête.
Les œufs sont un élément essentiel dans le gameplay de ce jeu. Ils permettent souvent d'éliminer des ennemis robustes, mais surtout d'activer moult mécanismes. Ils sont aussi essentiels pour découvrir les secrets du jeu.
La gestion de la vie est gérée de façon originale... et très énervante! Effectivement lorsque l'on se fait toucher, on perd bébé Mario qui quitte notre dos pour divaguer dans les airs. A partir de ce moment-là, un compte à rebours s'enclenche, l'objectif est de le récupérer Mario avant que ce décompte tombe à zéro et qu'il se fasse chiper à son tour par les sbires de Kamek. Pourquoi j'ai dit énervant un peu plus haut? Et bien parce que notre chibi-Mario pleure et crie dès qu'il n'est plus sur le dos d'un Yoshi et un bébé qui pleure çà devient très vite énervant et bien stressant!
Les game-designers ont rajouté aussi quelques sucreries dans le gameplay, comme l'étoile d’invincibilité qui est la seule et l'unique occasion de contrôler directement bébé Mario qui cavale pour le coup comme un dératé! Yoshi peut aussi se transformer, en taupe foreuse, en hélicoptère, ou encore en sous-marin.
Concernant le level-design, pas grand-chose à dire à part qu'il est juste excellent. Les trouvailles sont nombreuses, les niveaux sont mine de rien assez grands, et surtout ils regorgent d'ingéniosité, on sent vraiment le soucis du travail bien fait, et l'envie de procurer en permanence du plaisir au joueur.
Un sentiment décuplé avec cette histoire de monde caché. Un monde qui se débloque en finissant les niveaux à 100%. Il s'agira de récupérer des pièces rouges, des étoiles (qui permettent accessoirement de faire remonter notre "compteur de vie"), et enfin des fleurs. A tout moment on peut consulter à l'intérieur d'une niveau le nombre d'items spéciaux qu'il reste à récupérer, histoire de continuer à chercher si il en manque et de ne pas sortir et quitter le niveau.
Rajoutons que des mini-jeux seront accessibles de temps à autres entre 2 niveaux, il permettront de gagner des vies supplémentaires.
Un mot sur les boss, extrêmement impressionnants sur le plan visuel mais assez inégaux pour leur intérêt. Certains sont marrants et vraiment originaux dans leur affrontement. Je pense à ce boss qui est un vase qui utilise vraiment le moteur physique bluffant de ce jeu, moteur qui gère notamment les déformations de sprites. A contrario d'autres boss sentent un peu le réchauffé. Enfin, sachez qu'il est possible de sauver sa partie.
Concernant la technique, que dire si ce n'est que Nintendo a une fois de plus impressionné son monde à l'époque avec une production digne des consoles 32 bits. Les graphismes enchanteurs au style crayonné sont tout bonnement excellents. Le style graphique fait beaucoup pensé à des titres contemporains en cell-shading comme Okami. Ce titre avait donc technologiquement parlant pas mal d'avances pour son époque. En outre l'ensemble est très coloré, et regorge de détails, sans parler de l'animation tout simplement démente pour une machine comme la Super Nintendo. Le jeu intègre la puce Super FX2 qui permet de réaliser des choses assez folles comme des effets 3D très convaincants ou encore d'afficher des sprites gigantesques et les animer fluidement en gérant les déformations, les changements de taille en temps réel etc... Et que dire de l'effet "bourré" lorsque Yoshi gobe ces ennemis cotonnés, du grand art! Inutile de s'étaler plus, il s'agit à mes yeux de les 4/5 jeux les plus impressionnants sur consoles 16 bits, tout simplement. Un vrai travail d'orfèvre à ce niveau-là.
La jouabilité est made in Nintendo, tout répond au doigt et à l’œil, rien à signaler donc. La musique composé par Koji Kondo colle très bien à l'action. Dans l'ensemble guillerette et naïve, elle s'associe idéalement au visuel à l'écran. On retrouve d'ailleurs un thème qui sera utilisé dans Super Mario 64, le thème de l'étoile. Toutefois on peut déplorer le fait qu'il n'y ait pas énormément de pistes, ainsi que les cris de bébé Mario qui deviennent vite lassant et surtout pénible.
Dans l'absolu la durée de vie est assez courte. Une petite dizaine d'heures suffit pour terminer Yoshi Island, d'autant que le jeu n'est pas vraiment difficile. Néanmoins tenter le 100% rallonge la durée de vie, et constitue un challenge sympathique pour le joueur confirmé.
Yoshi Island: Super Mario World 2 est un jeu techniquement très impressionnant qui avait fait grand bruit à sa sortie. Mais le titre de Nintendo n'oublie pas les joueurs. Malgré un visuel très enfantin, le titre convient à tout type de gamers. Le jeu est amusant et dispose de très bonnes trouvailles. Le level-design est soigné, on sent à chaque instant la production rondement mené, le soucis du travail bien fait.
Pour finir, je dirais que Nintendo a offert à la Super Nintendo un cadeau d'adieu à la hauteur de sa fabuleuse et indémodable console 16 bits, mais surtout à son image. Yoshi Island est un titre majeur que tout fan de Nintendo et de jeu vidéo plus globalement se doit d'avoir fait.
Fiche technique: Titre: SUPER MARIO: YOSHI ISLAND Développeur: NINTENDO Editeur: NINTENDO Genre: PLATEFORME Année: 1995 Autre support: GAME BOY ADVANCE Nombre de joueur(s): 1 Localisation:
NOTE PRESSE (Consoles + 049 - Décembre 1995)
RESSOURCE PRESSE
Screenshots:
Bonus retro:
Et en bonus, je vous propose pour une fois la publicité française qui est franchement marrante. Dommage que la communication de Nintendo ait tant changé...
Le meilleur jeu de plate forme 2d de tous les temps pour moi. Il y avait tellement d'émerveillement dans mes yeux lorsque je jouait à ce jeu pour la première fois. Les nouvelles idées se bousculaient, la technique était merveilleuse (grâce à la puce super FX2), le côté crayonné des graphismes, la musique, les bruitages, les niveaux toujours plein de surprises, la difficulté aux petits oignons, tout était excellent. Jamais on ne s'ennuyait. On jeu culte pour moi.
http://www.youtube.com/watch?v=1usVKAEdJlk
loudiyi > Pas encore touché mais je crois bien que je l'ai sur 3DS grâce au programme ambassadeur