Des shoot them up, il y en a eu plein, vraiment des tonnes, des brouettes entières, et je vous ai déjà parlé de certains bons exemples ici même sur Retro Gamekyo. La plupart se déroulent dans l'espace, mais ailleurs, est-ce possible ? Oui, même si cela est plus rare ! Cooryon sur PC-Engine se passe dans un fabuleux royaume plein de vallées et de forêts, Deep Blue sur le même support se passe même au fond de l'océan. D'ailleurs, le jeu qui nous intéresse aujourd'hui aussi, Submarine Attack sur Master System ne partage que ce détail d'importance avec le jeu de Pack-In-Video. Une chance, puisque ce dernier est assez mauvais.
Voyant que s'entêter à attaquer depuis l'espace n'a guère d'effet sur les forces de défense terrestres, les aliens ont décidé d'infiltrer la planète en douceur pour attaquer sous un autre angle: les océans ! Mais là encore, le génie terrien sait comment répliquer. Un sous-marin d'attaque est conçu pour aller botter les fesses flasques et squameuses de ses aliens aquatiques ! Autant le dire tout de go, Submarine Attack n'est pas le chantre de l'innovation, pire que cela, il est même carrément archi classique. Hormis son contexte visuel qui fait à vrai dire l'essentiel du charme du jeu, le soft de SEGA, parut tardivement sur une Master System en fin de vie n'est probablement pas capable de se hisser jusqu'au sommet du panier. Et pourtant, Submarine Attack dispose d'un charme tout à fait authentique, propre à ces bons vieux jeux 8 et 16-bits traditionnels.
Votre engin dispose de deux types d'attaques. D'abord les torpilles, qui fusent en ligne droite tels des espadons explosifs et meurtriers. Puis vient le missile qui s’éjecte du sommet du sous-marin et retombe en cloche, un peu comme l'obus d'un mortier. Le secret sera de gérer ces deux types d'armement selon les adversaires rencontrés. Adversaires qui s'avèrent par ailleurs étonnamment variés au fil du jeu. Navire d'attaque à la surface (missile), hélicoptère fendant l'écume à votre recherche pour vous balancer des mines à a tronche (toujours missile), Tortank... pardon, tortue armée d'un gros canon sur sa carapace, et même pieuvre mutante (torpille) viendront vous barrer la route. Une vrai faune complète. Au début de l'aventure, le second point crucial sera de savoir gérer la faible vitesse de déplacement du submersible. Vitesse qui, rassurez-vous, sera vite augmentée via un bonus reconnaissable à la lettre S qu'il comporte, pour Speed. Comme dans tout bon shmup qui se respecte en somme. L'item serti d'un A améliorera la cadence de tir de vos armes, tandis que l'item H consolidera votre blindage. Le jeu étant assez clément puisqu'il faudra jusqu'à trois coups pour vous éliminer là où énormément d'autres shoot them up, spatiaux ou pas, vous sucre une vie au bout d'une simple pichenette. Le carnage est vivement encouragé par SEGA puisqu'au bout de cent unités adverses détruites, une vie bonus vous sera octroyée.
Classique, mais efficace, d'autant que la courbe de difficulté est exemplaire, le progrès se fait de façon très fluide. Le principal atout du jeu reste néanmoins sa plastique. On savait la Master System plus costaud que l'antique Famicom/NES (sortie en 1983, quand même, soit deux années avant la 8-bits de SEGA). Mais la machine n'a pas eu véritablement le temps ni les occasions de montrer qu'elle en avait bien plus sous le capot que sa concurrente. Reste quelques exemples tels que Phantasy Star ou Land of Illusion starring Mickey Mouse, mais la NES parvenait à rendre quasiment coup pour coup en terme de technique. Au joli jeu qui sortait sur Master System, la NES en sortait deux ! Toujours est-il que Submarine Attack est franchement beau, comme le laisse présager sa jaquette, elle aussi incroyablement accrocheuse, d'autant plus quand on a encore en mémoire les nombreuses jaquettes honteuses de médiocrité de la Master System.
Le parti prit de Submarine Attack, vous l'aurez comprit, c'est de nous faire visiter les fonds marins à l'assaut d'une bande d'extra-terrestres. Ainsi, on passera au travers d'un éventail de bleu qui parvient à donner un minimum de variété au soft. L'azur infini précède une jungle multicolore de coraux avant de parcourir une sombre caverne incrustée de fossiles. Le niveau quatre, probablement le plus remarquable du lot (si ce n'est les niveaux finaux) nous emmène dans une cité antique, colonnes de pierre et pyramides enfouies dans le sable en prime. On se croirait dans Ecco The Dolphin (SEGA aime bien l'eau, son exotisme et les antiquités, visiblement, souvenez-vous de Columns ! ). Le boss de ce level, une sorte de Poséidon particulièrement bien designé ne dépareillait pas dans un épisode d'Ulysse 31, tiens. La base ennemie quant à elle propose un enchevêtrement complexe de motifs géométriques et de couleurs qui cachent un monstre ultime, une sorte de mollusque tentaculaire géant qu'on aurait put croire tout droit sorti de R-Type. Dommage que le sprite de ce boss final ne soit pas si finement réalisé que celui du niveau 4, toutefois !
Étonnamment bon, ce petit shoot them up qui, autant se le dire, n'a laissé aucun souvenir impérissable dans la tête des joueurs. Il y a sûrement meilleurs, non seulement sur Master System, mais aussi ailleurs, un peu avant et un peu après. Mais qu'importe, puisque ce Submarine Attack, sans aucune prétention parvient à distribuer ses qualités véritables telles des dragibus dans la face de celui qui ose empoigner la manette pour s'y essayer. Simple d'accès, avec un gameplay carré et une direction artistique très accrocheuse, le jeu se dote d'un rythme qui tient en haleine et d'un challenge tout à fait honnête. On pourrait seulement lui reprocher ce manque évident d'innovation, ou de profondeur dans le système d'arme. Ou la bande-son acceptable mais qui pêche par l'absence d'un thème fort, ou encore sa durée de vie dans la moyenne stricte de l'époque (seulement six petits niveaux, pas de générique de fin, emballé c'est pesé, dommage ! ). Submarine Attack fait parti de ses jeux sortis uniquement en Europe en toute fin de vie de la machine, soutenu officiellement par SEGA même si la star depuis deux ans restent la Megadrive. Il aura eu du succès parce que la Master System devenait une machine très bon marché en Europe et parce qu'un autre territoire, émergent celui-ci, donnera un inattendu coup de boost à la console: le Brésil.
Très sympa ton test ! Ca donne envie de jouer ! Jolie jaquette pour de la master system d'ailleurs mais c'est peut être du a la fin de vie de la console qui a permit quelques folies XD
Anakaris Je viens de tester, juste un point négatif, peut-être dû à l'émulation; lorsque les bonus sortent des ennemies, ils tombent trop rapidement XS... ce qui change des autres shmups qui laisse le bonus divaguer....
mahatma ah oui exact, sur le coup ça m'avait pas choqué mais maintenant que tu le dit en effet, ça peut poser problème, surtout si tu abat un ennemi qui est à l'autre bout de l'écran !