Bien avant la guerre des consoles d'aujourd'hui, celle-ci existait déjà et provoquait d’enfiévrés débats dans les cours de récréation au début des années 90. Atari contre Commodore (Amiga), Nintendo contre SEGA, Candy Up contre Yop. Tant de sujets qui n'ont plus réellement lieux d'être de nos jours (hormis pour les Candy Up et les Yop). En parallèle de cela, une guerre subsidiaire faisait aussi rage, elle surtout guidée par l’appât du gain plus que par soucis d'offrir à sa marque ou son produit une identité forte et originale. Cette guerre, c'était la guerre des mascottes. Tous les grands éditeurs d'époque ou presque en ont voulu une, et même si le hérisson bleu et le plombier moustachu nous viennent immédiatement en tête, Namco fut probablement le premier éditeur à s'essayer à ce genre d'exercice avec Pac-Man.
Si pour certain éditeurs et constructeurs, la création à dessein de personnage avait clairement pour but de se payer une part du juteux gâteau du monde des mascottes, cet état de fait est beaucoup moins évident pour d'autre. Ainsi, il est difficile de savoir précisément si ASCII a voulu se lancer dans la course aux mascottes avec son Ardy Lightfoot, d'autant que ce fut leur seule tentative, à part peut-être avec Penguin-kun Wars en 1985 (en Arcade d'abord, puis sur MSX et dérivé sur de nombreux autres support jusqu'à la Gameboy et la NES).
Toujours est-il que ce Ardy Lightfoot, un one shot sans prétention tient la dragée haute dans le genre saturé des jeux de plateforme à mascotte du début des années 90. Mais n'allons pas si vite en besogne et voyons voir ce qu'il en est en détail.
Le prologue jouable présente efficacement le scénario et les enjeux de l'aventure. Nos deux compères, Ardy et son adorable bestiole - qu'on croirait sorti tout droit d'un opus de Pokémon - appelée Pec, explorent une grotte. L'occasion de découvrir succinctement les subtilités de gameplay et les compétences de chacun. Au fond de la grotte, ils découvrent un ancien manuscrit qu'ils s'empressent d'aller faire étudier au vieux sage du village (oui, un sage dans les jeux vidéo, c'est forcément vieux). Ardy et Pec apprennent que le document parlent de pierres magiques, qui, selon la légende, formaient autrefois un arc-en-ciel. Depuis lors dispersées aux quatre coins du pays, elles permettraient, une fois rassemblées, d’exaucer n’importe quel vœu. Mais soudain, le village se fait attaquer par l'armée de monstre du terrible tyran Visconti. Ce dernier, comme vous l'aurez deviné, est à la recherche des pierres et il se trouve qu'il en possède déjà une ! Ardy et Pec partent aussitôt à la recherche des pierres après avoir tenté de défendre leur bourgade. La mise en scène empruntant allègrement au domaine du cinéma d'aventure (le générique au début du jeu, les saynète, la mise en scène...) ne trompe pas et la rencontre de divers personnages secondaires aussi bien amicaux qu'ennemis font montre d'une mise en avant du scénario plus poussée que d'habitude. Nina (une jeune fille), Don Jacobi (un aventurier bien mystérieux qui leur viendra en aide à plusieurs reprises), Beecroft et Catry (deux hommes de mains de Visconti)... Autant de protagonistes qui viendront compléter la galerie de portrait pour façonner un sacré périple. Tout au long du jeu, la progression des héros gagnera en cohérence grâce à une worldmap qui n'est pas interactive mais qui a le mérite de montrer d'où partent les joueurs et jusqu'où ils vont.
Ardy est une sorte de renard aux allures d'adolescent vêtu d'une salopette et d'un béret (oué, un peu comme Mario finalement), et Pec est une espèce de pingouin rondouillard capable de gober pas mal de chose, à la Yoshi. Pec sera d'un grand secours pour se lancer à l'attaque des différents ennemis vous barrant la route. Il possède aussi la capacité de se transformer grâce à de petites fioles dénichées dans les niveaux. Ces transformations, qui, il faut se le dire, n'interviennent que bien trop peu dans le jeu, lui permettent alors de gonfler et de voler dans les airs tel un ballon de baudruche. Ardy pourra alors s'en servir comme monture. Une autre transformation disponible vers la fin de l'aventure lui permettra d'exploser les murs fait d'une certaine matière pour libérer de nouveaux passage. Enfin, Pec sert de protection à son ami humanoïde. En effet, à la manière des anneaux dans un Sonic ou du champignon rouge dans Mario, si vous disposez de Pec à vos côtés, il encaissera le coup adverse et disparaitra. Un coup supplémentaire et ce sera le game over ! Naturellement, vous pourrez retrouver la petite créature volante au détour d'un coffre à trésors régulièrement disposé dans les niveaux. Quant à Ardy, il est lui aussi capable de quelques prouesses pour se débrouiller par lui-même. À la manière de l'Oncle Picsou dans Ducktales, équipé de sa fidèle canne, Ardy peut rebondir sur sa queue (pourquoi tu rigole, Darksly ? ) tel un ressort et atteindre des hauteurs autrement impossible à gagner. Il est aussi capable de transporter des petits rochers pour activer des interrupteurs au sol ou des bombes pour dégager des passages secrets. Tout un tas d'aptitudes relativement classiques, en finalité, mais qui réussissent à rendre le jeu agréable à jouer, tout simplement.
Les développeurs ont voulu offrir au joueur un menu généreux, et ceci se retranscrit en situations de jeu variées. Ainsi, à l'instar d'un Donkey Kong Country, on pourra jouer un court (et trop facile) passage en chariot dans une mine ; ou s'occuper de la résolution d'énigme à base d'interrupteur. Quelque chose de très sommaire, certes, mais qui entrecoupe efficacement les phases de plate-forme très variables en difficulté. Si globalement, le soft se laisse jouer sans problème, parfois, des pics de difficulté viennent corser le tout, à l’écœurement. Heureusement que cela n'arrive que très rarement et prend rapidement fin. À trop vouloir proposer un ensemble riche, on ne maitrise pas forcément toujours tout, et il semblerait que ASCII n'ai pas sut doser la difficulté de son titre de façon progressive. Mais qu'importe, au fond, puisque la diversité des environnements traversés a de quoi satisfaire chacun. Village aux drôles allures de ville du farwest, grotte, palais simili-pyramide, forêt, bateau pirate … ASCII use d'un large spectre d'inspiration qui offre au soft un aspect visuel agréable et contrairement à ce qu'on pourrait croire de prime abord, pas si incohérent que cela.
En effet, comme dit plus haut, la worldmap aide à offrir de la consistance au monde qu'on explore. On a pas l'impression trop grossière de passer du coq à l'âne en switchant d'un type de décors à un autre, très différent. Aussi, le chara-design (signé Takahashi Tory, apparemment connu uniquement pour ce jeu, bien malheureusement) contribue à apporter de la vraisemblance aux environnements et aux personnages rencontrés. Ça n'a probablement pas autant de personnalité que les personnages ''cool'' de Sonic ou le bestiaire complètement déjanté de Mario, mais l'univers graphique d'Ardy Lightfoot a le mérite d'être agréable à l’œil. L’ambiance enfantine est très marquée durant tout le jeu, avec des protagonistes qui prennent le plus souvent la forme d’animaux imaginaires ou non, et la palette de couleur utilisée est très bien choisie. Elle donne du pep aux panorama, de la vie, de l'éclat, de la gaieté, de l'attrait aux graphismes du jeu.
Il est difficile de savoir quand précisément Ardy Lightfoot est sorti en Europe, puisque les différentes sources sont contradictoires. Certains parlent de 1994, d'autres de 1996. On peut dés lors envisager qu'une des raisons de l'absence de reconnaissance de Ardy Lightfoot vient de sa sortie tardive en Europe. En 1995, l'Europe était déjà sous l'emprise de l'ogre spécialiste de l'high-tech à la maison : Sony et sa Playstation rouleau-compresseur. Peu de chance qu'un petit jeu 16-bits à peine montré dans les magazines de jeux vidéo ne s'en sorte. Le fait de s'attaquer à ce genre de marché, dominé de la tête et des épaules par Nintendo et SEGA, et surchargé par des dizaines de challengers venus de tout horizon est aussi une explication plausible à l'insuccès d'Ardy Lightfoot.
Par ailleurs, et même si le soft dispose d'un capital sympathie immense auprès de moi-même, il n'est pas parfait. En effet, on pourra probablement lui reprocher une bande-son un peu en retrait (alors que celle des Mario et Sonic, pour ne citer que les meilleures, sont tout simplement intemporelles). Aussi, la maniabilité est parfois délicate, l'option de sprint n'est pas très utile (à part pour une ou deux séquences scriptées en cour de jeu) et n'est vraiment pas facile à maitriser à cause du fait que le personnage met quelques mètres à s'arrêter (l'animation est joliment faite, mais les chutes dans les précipices se multiplient de ce fait...). Il n'y a aucun ralentissement à déplorer mais il n'y a jamais énormément de sprites en mouvement en même temps à l'écran non plus. Enfin, on aurait sincèrement aimé que le jeu accentue son offre sur les quelques séquences inédites qu'il propose. La course en chariot dans la mine est très enthousiasmante mais affreusement courte pour laisser place à une cut-scene envahissante, dommage !
Relativement classique, Ardy Lightfoot propose des séquences de gameplay variées mais déjà vu. Qu'importe, c'est divertissant, amusant. Son emballage sucré est plaisant, les personnages sont rapidement attachant, le jeu se laisse parcourir sans accro et le semblant de mise en scène a de quoi surprendre ceux qui s'attendaient à un bête jeu de plate-forme. Ardy Lightfoot est un jeu séduisant, certainement imparfait, mais avec qui on a à l'évidence pas envie d'être cruel ou méchant. Il dispose de cette aura de jeu qui devient un bon copain du joueur, à même de l'accompagner légèrement durant quelques heures de détente. Voilà tout.
anakaris Je rejoins l'avis de spawnini, pourtant la Super Nes est de loin ma console préféré de ma vie de gamer, et j'ai sans vouloir me vanter une excellente culture vidéo-ludique la concernant, je connais pratiquement tout d'elle, mais là tu nous as sorti un jeu fort sympathique dont je n'avais jamais entendu parler, et ça c'est vraiment fort !
edgarspawnini cela veut dire que j'ai atteint un de mes objectifs avec Retro Gamekyo: vous faire découvrir le foisonnant et très riche petit monde du retro gaming
Et crois moi edgar, sans vouloir me vanter ni minimiser tes connaissances, je suis presque persuadé que je peux encore te faire découvrir des jeux de qualité sur SNES
floflo ils ont aussi sorti Prehistorik Man sur SNES (remake de Prehistorik sur micro-ordi), un autre excellent jeu de plate-forme cher à mon cœur (noté 88% sur Retro Gamekyo)
Loué à l'époque, alors la date me rappelle plus mais çà devait être en 95 vers là. Très sympathique, c'est vraiment le genre de jeux hyper classiques mais très charmant que j'apprécie énormément. Il faudrait que je le finisse un de ses 4. Merci pour ce très bon test
spawnini je ne doute pas de tes connaissances et (bon) goûts vidéoludiques, moi-même je ne connais pas tout bien sûr, juste ça me fait plaisir d'arriver encore à vous informer et ça me fait plaisir de voir que vous vous intéressez encore à ce que je fais
Cette console de fou n'empêche. Chaque jeu c'était du lourd. Mention spéciale à Super Metroid, Donkey Kong Country et Secret of Mana. Des jeux vraiment exceptionnels, même s'il y en a d'autres.
anakaris Je me souvient de se jeu, j'aivais bien aimer même si un poil trop facile. par contre je suis presque sur de l'avoir eu 1993, quand j'etait au colège...
edgar Olala... skyblazer se jeu de ouf, mythologie bouddhiste, sur passage de plateform, et bon graphisme. une turie a l'epoque.
Merci ! Allez hop dans ma SNES Mini
Bien coloré et assez sympathique, super le test comme à l'habitude
spawnini comment ça ?
Ils ont sortis un paquet de hit sur amstrad.
Je ne me souvenais plus qu'ils avaient édités des jeux sur 16 bits.
Et crois moi edgar, sans vouloir me vanter ni minimiser tes connaissances, je suis presque persuadé que je peux encore te faire découvrir des jeux de qualité sur SNES
floflo ils ont aussi sorti Prehistorik Man sur SNES (remake de Prehistorik sur micro-ordi), un autre excellent jeu de plate-forme cher à mon cœur (noté 88% sur Retro Gamekyo)
spawnini edgar Vous avez au moins fait ce jeu j'espère ?
https://www.youtube.com/watch?v=ns463PKC2G0
Je n'en doute pas, au contraire je ne demande que ça.
hyoga57 Évidemment, c'est un classique que tu nous sors là.
Mais mon jeu préféré de Sony Imagesoft sur Super Nes reste Skyblazer, du moins c'est celui qui m'a le plus marqué à l'époque chez eux.
edgar Ah Skyblazer, du très lourd également.
Cette console de fou n'empêche. Chaque jeu c'était du lourd. Mention spéciale à Super Metroid, Donkey Kong Country et Secret of Mana. Des jeux vraiment exceptionnels, même s'il y en a d'autres.
En tout ça se ne connaissais à absolument pas ce jeu, je vais me tester ça a l'occasion !
edgar Olala... skyblazer se jeu de ouf, mythologie bouddhiste, sur passage de plateform, et bon graphisme. une turie a l'epoque.