Aaah, les jeux de flipper. Vous voulez savoir un truc ? J'suis une véritable merde aux jeux de flipper, ouép !
Si il y a bien un genre de jeu, pur transfuge des salles enfumées et des bars des quatre coins du monde (enfin, surtout des États-Unis en fait) qui a cartonné sous forme de jeux vidéo dans les années 80 et 90, c'est bien les flippers. Avant même les Pacman, Street Fighter II et autre super succès du monde de l'arcade, les petites boules qui se faisaient fouetter le cul par deux grosses... par deux gros clapets... étaient reines dans l'univers du divertissement en salle...
Et comme je constate que j'accumule les sous-entendu vaseux, je vais me dépêcher de vous parler du jeu qui nous intéresse aujourd'hui. Et qui en réalité, n’intéresse que moi je crois, on verra bien si les commentaires sont nombreux à la suite de cet article.
Alien Crush est donc le 1er d'une série de jeu de pinball (le second sera le plus connu de la liste, Devil's Crush et Jaki Crush en troisième) selon les crédits produit par Naxat (dans le milieu du rétro-gaming on parle d'ailleurs souvent de Naxat Pinball Trilogy pour désigner ces trois titres) et édité par Nec en exclusivité sur sa 8-bits dopée aux hormones de l'époque, la PC-Engine. Et pourtant, c'est une honteuse imposture à laquelle nous avons affaire puisque Naxat ne fut que l'un des éditeurs notamment aux États-Unis de la série, les véritables développeurs étant Compile. Il est probablement trop tard pour inverser massivement les mentalités, mais c'est toujours bon à savoir.
Le principe d'Alien Crush reste donc le même d'un pinball classique, mais le soft de Compile présente quand même plusieurs spécificités (et encore heureux, sinon ce serait emmerdant quand même). On jongle donc avec des billes de métal pour toucher et exploser un maximum de cibles (des œufs d'aliens, des extra-terrestres belliqueux, des serpents de l'espace...) afin d’engranger les points et ainsi libérer la voie vers le prochain tableau. Les tableaux étant séparé en deux partie, la basse et la haute avec un léger temps de latence au passage des deux parties afin de ne pas prendre de cour le joueurs qui a le temps de voir passer sa bille. Dans sa suite, Devil's Crush, le passage sera assuré par un scrolling horizontale, mais on en parlera dans une autre review ) . Mais à la place des propulseurs (souvent située en haut à droit du tableau) qui dans les pinball classiques gobent votre bille et la recrache avec force, vous trouverez des sortes de passages secrets menant à des stage bonus. Au nombre de 4, ceci vous donneront la possibilité de combattre une sorte de mid-boss pas trop compliqué à dégager puisqu'il vous suffira de bien viser les diverses parties de son corps, tout ça pour accumuler un surplus de point qui gonflera votre score et des life bonus.
Aussi, aux dessus des flippers se trouve deux bumper qui sont en réalité des cocons extra-terrestre. À chaque coup qui leur seront porté avec votre bille, ils s'affaibliront et finiront par éclaté pour laisser s'échapper plusieurs cibles ennemis, de quoi faire valdinguer votre bille dans tout les coins. Ça vous fait accumuler des points certes, mais votre bille peut devenir un court instant incontrôlable et finir dans le vide ! D'ailleurs, il est intéressant à noter que les diverse cibles ont un quotient de rebond différent selon leur type. En clair, selon les ennemi, votre bille rebondira plus ou moins fort et selon un angle différent en les touchants. À vous donc de rester vigilent et d'essayer de ne pas toucher un cible qui repoussera votre bille puissamment alors que celle-ci se trouve déjà au dessus du gouffre.
Histoire de s’adapter à tout les talents de gamer, le jeu propose deux vitesses de jeu, la slow, qui est réellement trop lente pour être palpitante et intéressante ; et la fast, qui est au delà des premiers level peut devenir une véritable plaie.
D'un point de vue technique, Alien Crush reste un jeu relativement joli pour la 8-bits (la Super Famicom ne sortira que 2 ans plus tard, la Megadrive un mois et demi après le jeu, autant la Famicom que la Master System n'étaient pas capables de présenter des sprites d'une telle finesse en fin des années 80 bien que la NES en particuliers ai d'autres atouts, notamment niveau variétés de ludothèque), sachant que la PC-Engine disposait d'un processeur graphique spécifique capable de générer des graphismes de 16-bits et que Alien Crush et sorti en Septembre 1988. Le gros souci étant que jeu de pinball oblige, il n'y a pas de véritable personnage, pas de décors à proprement parlé, si ce n'est une direction artistique évoquant la série de film Alien (plus exactement l'univers du peintre suisse Hans Ruedi Giger et ses inspirations glauques bio-mécaniques avec ses machines graisseuses et ses tuyaux/intestins métalliques de tout les côtés), rien n'est fait pour permettre aux joueurs de s'identifier à quoi que ce soit se trouvant dans le jeu. La production de Compile ne souffre pas non plus véritablement du temps, mais déjà à l'époque, il aurait gagné à se voir ajouter quelques effets spéciaux supplémentaire, explosion et jeu de lumière histoire de rendre le tout plus agréable à l’œil. Niveau sonore, il est dommage de constater que le jeu nous propose que deux musiques (composées par Toshiaki Sakoda, alias MrSakoda, ayant déjà officié sur Puyo Puyo, Aleste 2, M.U.S.H.A. - que j'aimerais traiter ici en review, ou plus récemment Riviera : The Promised Land sur GameBoy Advance), certes sympathique avec une mélodie bontempi qui reste dans la tête, mais quand même. Notre seule petite consolation sera que grâce au système de HuCard, sur lequel le jeu repose et avec le processeur sonore de la console pas trop dégueulasse, les musiques ne furent pas trop compressées et donc garde une relativement bonne qualité sonore.
Sympathique, mais aujourd'hui, plus tellement indispensable. Je ne suis même pas sur qu'il l'était déjà à l'époque, c'est dire. La passion du rétro-gaming n'excuse pas tout, quand un jeu à fortement perdu de son interêt malgré une ou deux astuces de gameplay sympathiques, il faut savoir le dire. D'autant que son successeur Devil's Crush dispose de beaucoup plus de feature qui font de lui un jeu bien moins vieillot et plus intéressant. On y reviendra probablement un de ces jours.