Le JVBlog
Resident Evil 4 est l’épisode qui a redonné dignité et second souffle à une licence en sérieuse perte de vitesse depuis son passage au 21ème siècle. Shinji Mikami, le créateur de la série, est revenu sur la licence qui l’a rendu célèbre avec pour défi de redynamiser un gameplay vieillissant. Les attentes sont comblées, à un point insoupçonné. Notre bon Shinji ne se contente pas de moderniser le système qu’il a crée, non, il le redéfinit complètement et apporte au jeu vidéo à la 3ème personne un nouveau standard : la vue caméra à l’épaule.
La claustrophobie d’un manoir et la caméra fixe, marque de fabrique de la série, ne suffisent plus à assurer une immersion suffisante dix ans après. La série change du tout au tout, aussi bien dans son gameplay que dans son approche horrifique. Il ne s’agit plus de faire sursauter le joueur à des moments précis mais de le maintenir constamment alerte, dans un rythme ininterrompu. Une autre façon de voir les choses qui est payante car le jeu fourmille de qualités et d’originalité : les QTE (Quick Time Event, des évènements qui surgissent à un moment donné et qui demande une pression sur un ou plusieurs boutons pour se sortir d’une situation précise), l’inventaire complètement refait, la barre de santé, l’upgrade des armes, les trésors cachés, la 3D temps réel, la localisation des dommages, etc.
Malgré un scénario complètement bidon (toi seul peut sauver la fille du président !), ce jeu est terriblement efficace. La peur est moins présente mais le stress est décuplé, empruntant volontiers aux films d’action toutes ses bonnes recettes (grosse explosion, cinématiques hollywoodiennes, ennemis imposants). C’est bien simple, je l’ai fini 3 fois. Le lifting intégral de la série m‘a comblé, le jeu change de direction et offre un divertissement incroyable, sans aucun temps mort.
Resident Evil 4 est un bijou, une œuvre qui a fait date dans le jeu d’action au point d’être repris plus ou moins par tous ses concurrents (Gears of War pour ne citer que le meilleur exemple). Paradoxalement, celui qui le lui rend le moins est bien est sa suite, Resident Evil 5. Reprendre exactement les mêmes mécanismes d’un jeu sans aucune imagination, et 4 ans après, ne suffit pas à produire une suite honorable. Il faut la patte d’un artiste derrière, d’un mec aware qui sait se mettre à la place du joueur et prendre du recul sur son œuvre initial.
Shinji, t’es mon héros.

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posted the 01/14/2010 at 04:51 PM by
marcel
Alors ça c'est totalement faux ! RE4 derrière RE5 est l'épisode le moins flippant de la série, tout le monde le sait. Et Capcom ne s'est pas gêné pour rééditer une version compatible Wiimote de Rebirth plusieurs années après la sortie de RE4 donc Capcom estime qu'il y a encore un public pour ce gameplay.
"Resident Evil 4 est un bijou, une œuvre qui a fait date dans le jeu d’action au point d’être repris plus ou moins par tous ses concurrents..."
En effet, Resident Evil 4 n'avait déjà plus rien du Survival Horror et RE5 n'a fait qu'enfoncer le clou. Ça prouve qu'on ne fait pas évoluer un genre en balançant les éléments essentiels qui le constituent.
Sa reste mon avis mais pour moi RE4 est le meilleur épisode de la série ( oui encore une fois je suis un des rare xD ) Les autres épisode c'est un peut comme les premier metal gear ( avant le 4 ) c'est rigide a souhait :/
La caméra n'était pas "emmerdante" dans les anciens Resident Evil, Heavy Rain reprend à peu de choses près le système de caméra cinématographique plantée dans un coin du décor. Tous les jeux ne doivent pas forcément proposer une caméra située derrière l'épaule du personnage principal, c'est un choix.
En ce qui concerne la maniabilité des anciens RE, il est tout à fait normal de préférer celle des RE actuels. De même, la maniabilité de Lara Croft dans les premiers Tomb Raider était "emmerdante" comparée à celle des derniers épisodes, c'est la logique de l'évolution d'une série à l'intérieur du jeu vidéo. La maniabilité de RE3 était meilleure que celle de RE2 qui était elle même supérieure à celle de RE1, et ces maniabilités étaient adaptées au système de caméras fixes... hélas on ne peut pas en dire autant de la maniabilité de RE4 et RE5 (impossibilité de tirer en marchant alors que la caméra suit le joueur) et encore une fois tout le monde s'en est rendu compte et en a fait le reproche.
Excepté un ou deux épisodes, on peut activer la visée automatique dans les premiers Resident Evil.
Après pour la peur psychologique, les autres licences moins tape-à-l'oeil sont là pour continuer le boulot (Silent Hill, Condemned, etc). Resident Evil avait trop d'épisodes et de vécu pour stagner une nouvelle fois. Shinji l'a compris.
On a vu ça dernièrement avec Final Fantasy XIII qui a été hautement critiqué parce que les développeurs ont bazardé les mécanismes de jeu qui caractérisent les RPG, le site Gamekult n'a même pas hésité à comparer FFXIII à un beat them all.
Shinji Mikami a également bazardé des éléments qui faisait le succès des premiers Resident Evil et la série a changé de genre, maintenant c'est un jeu d'action au lieu d'un suvival horror.
Comme tu le dis les RE actuels sont plus vifs, le héros a plein d'armes et de munitions, il arrive dans une zone, il la nettoie (ennemis et items), puis il change de zone sans trop se soucier de sa santé et des sauvegardes puis rebelote en fait on se concentre sur l'action.
Alors qu'autrefois la série était beaucoup plus lente et misait sur l'atmosphère, le héros se retrouvait enfermé dans un puzzle géant (manoir, poste de police, égouts, labos etc...), il fallait prendre son temps pour trouver son chemin en résolvant des énigmes. Forcer les joueurs à revenir sur leurs pas permettait aux développeurs de les surprendre en faisant passer des monstres à travers les vitres ou les murs et là, les caméras fixes jouaient un rôle essentiel. Même les musiques des premiers RE sont restées cultes, elles étaient pour la plupart lentes et renforcaient l'impression de solitude avec une atmosphère angoissante et mélancolique de fin du monde. On ne peut pas en dire autant des musiques des 2 derniers RE, sauf 1 ou 2 musiques présentent dans les cinématiques personne ne s'en souvient c'est dire le virage effectué par la série.
Je saluerais tout de même le côté gore de RE4 qui était vraiment plaisant et maintenant j'attends de voir le prochain DLC de RE5 qui comme par hasard semble renouer avec l'ambiance des premiers épisodes.
Le retour au manoir de RE5 ne fait selon moi que confirmer le manque flagrant d'inventivité de Takeuchi. Après avoir pompé le 4, il pompe le 1. Le retour à Umbrella amorcé par le 5 est une véritable plaie selon moi et elle tient en un mot : Wesker. Déjà que j'étais moyen chaud de son évolution dans l'épisode Veronica, là c'est du grand n'importe.