Le JVBlog
Jamais un jeu ne m’aura autant mis mal à l’aise. Une peur indicible s’empare du joueur au fur et à mesure qu’il s’enfonce dans la petite ville paisible de Silent Hill, à la recherche d’explications qu’il ne trouvera jamais – ou alors au prix d’efforts insurmontables et de déchirants sacrifices. Tout part d’une simple lettre reçue, mais ô combien déstabilisante. Un rendez-vous donné dans la ville des premiers amours avec la femme de sa vie. Le hic : Maria, la femme de James, est morte des suites de sa maladie depuis longtemps. La photo qui accompagne la lettre tend à prouver le contraire, la jeune femme semble en forme, et ce petit mot « Rejoins-moi dans notre lieu à nous » accentue ce sentiment de tourmente. Entre introspection douloureuse et malaise constant, la ville embrumée est le théâtre de la lente descente en enfer de James, aussi bien psychique que physique, par le biais de cette ville au double visage, véritable personnification de la déchéance humaine.
Les musiques lancinantes, torturées d’Akira Yamaoka (compositeur attitré de la série) plonge le joueur au cœur d’un monde malsain pour lui laisser une empreinte indélébile. Silent Hill 2 est l’épisode le plus réussi de la franchise. Premier opus sorti sur la Playstation 2 de Sony, le jeu propose un travail soigné des visages, des émotions, force principale d’un jeu tournant autour du ressenti, de la peur psychologique et de la défaillance mentale. La mise en scène demeure à ce jour un modèle pour ce type de jeu, les instruments du joueur - une lampe torche de faible intensité et une radio aux grésillements perturbants – sont alors ses seules alliées pour traverser les dédales effroyables de cette ville fantôme. L’horreur a franchi une nouvelle étape avec ce jeu, l’expérience est unique. Sa place est toute désignée dans la liste des œuvres qui m’auront fait chavirer ces dix dernières années, d’autant plus qu’il s’agit de mon premier jeu sur cette plate-forme. Les souvenirs n'en sont que plus intenses.
posted the 01/08/2010 at 10:07 PM by
marcel