Les jeux vidéo utilisant un conflit armé comme contexte deviennent de plus en plus réalistes. Du moins, dans leurs graphismes et dans la sensation d’immersion mais pas du tout dans de nombreux aspects pourtant inhérents à la guerre. Il faut chercher un moment pour trouver un titre qui place les joueurs face à certains aspects sordides de la guerre. 1378 km par exemple, propose d’incarner un fugitif ou un garde-frontière sur le fameux mur de Berlin et de subir les conséquences de choix effectués lors de la partie dans un épilogue au tribunal. Plus proche et populaire, le prochain Metal Gear Solid utilisera des thèmes comme la torture de prisonniers de guerre ou l’utilisation d’enfants soldats dans sa trame. Un autre aspect des conflits armés est bien souvent absent des
jeux vidéo, ou représenté de façon très basique: la présence et l’interaction avec les civils. Depuis longtemps pourtant, ils sont les principales victimes de la guerre. Le niveau de l’aéroport “no Russian” de Call of Duty, où les joueurs doivent participer activement ou passivement à un véritable massacre de civils, avait d’ailleurs provoqué un tollé international (le jeu fut interdit en Russie, le niveau retiré en Allemagne).

Le jeu This war of mine, en développement chez 11 Bit Studios (les jeux plutôt basiques Anomaly), se focalise sur la survie des civils pris au piège dans une guerre violente. Peu d’information filtre sur le type de gameplay ou sur les éléments du jeu mais cette approche originale attire l'attention. Les joueurs devront contrôler un groupe de civils et survivre dans un environnement extrêmement hostile, en s’inspirant de conflits modernes et réalistes. De quoi faire réfléchir les joueurs qui s’engagent dans l’armée après une session de FPS (America’s Army), les développeurs qui affichent fièrement leur partenariat avec des vendeurs d’armes (EA) et simplement nous, face aux horreurs qui arrivent trop régulièrement partout dans le monde.