Voilà des mois que je joue de façon intensive à Ni-Oh. Il faut dire qu'avec son challenge très relevé, sa technicité, sa profondeur de gameplay et son contenu plus que généreux (que les développeurs ne cessent d'entretenir au fil du temps), le soft de la Team Ninja a de quoi fasciner et retenir le gamer de longues heures durant devant son écran. Jeu particulièrement riche et complet, il peut se vivre de beaucoup de façon différente selon la façon dont on aborde les difficultés et selon les profils des joueurs qui s'y frotte. Aussi, à la veille de l'arrivé d'une grosse extension qui promet de rajouter des niveaux, des personnages, des boss et pas mal de crise de nerf, je me suis demandé comment avez-vous vécu l'aventure. A-t-on apprécié ou détesté les même choses ?
Cet article est donc là pour ça, selon les critères suivants, dites-moi ce que vous retenez de Ni-Oh
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Le décors le plus intéressant

La mission "L'Océan gronde encore" offre un décors très intéressant (plusieurs décors du jeu le sont, mais il a fallut faire un choix pour cet article). Tout d'abord, en terme de level design pur, le décors engage à la fouille car il est très complexe et regorge de cachette. Il y a beaucoup de coins et recoins et il faut sans cesse faire attention aux trous dans le sol et aux rebords traitres sous peine de finir noyé. De plus, de part la disposition des pontons de bois et des ouvertures, il parait très ouvert sans réellement l'être. Dans ce niveau, il est très facile d'observer les alentours et d'apercevoir d'autres compartiment du niveau au loin sans savoir comment s'y rendre avant d'entreprendre l'exploration. Cela peu prêter à confusion au départ, l'orientation peut s'en trouver perturbée, mais une fois qu'on se rend compte de l'étendue et de l’intelligence de la map, on ne peut que s'incliner.
D'un point de vue artistique et graphique, observer la mer calme et étrangement inquiétante, dans la pénombre, surveillée par la pâleur lunaire a de quoi faire frisonner. L'ambiance qui se dégage de cette espèce de temple maritime à l'abandon et en ruine est mystique à souhait. Le jeu de lumière sur l'eau, omniprésente ici, est assez sympa à voir même si la gestion de la géométrie des sols (avec des creux et des pentes partout) laisse légèrement à désirer.
Le décors de la mission "Le Roi Démon révélé" est aussi très impressionnant graphiquement, avec une ambiance de fin du monde très palpable (en plus d'être un véritable nid à point d'expérience).
Le boss le plus moche, le plus ennuyeux, le plus énervant ?

Umibozu, le boss du niveau susmentionné dans la catégorie "Le décors le plus intéressant". Raté. Tant par son design grossier que par son combat qui en réalité peut beaucoup varier d'un joueur à un autre. Personnellement, j'ai tranché dans le lard comme un fou furieux et j'ai vaincu le boss sans aucune difficulté, ce fut risible tant c'était un jeu d'enfant.
Pourtant, l'idée de faire allumer au joueur des braseros magiques disséminés dans le niveau pour affaiblir le boss au préalable était très sympa. Mais un ami a failli faire une crise de nerf face à Umibozu, rencontrant beaucoup plus de difficulté que moi. En cause, un méchant bug qui faisait chuter son personnage dans l'eau dés lors qu'il s'approchait un peu trop du rebord pour pouvoir attaquer le boss. L'animation de saut du personnage s'enclenchait automatiquement lorsqu’on appuyait sur le bouton d'attaque, faisant inévitablement plonger William dans les abysses vers la mort. Rageant. De plus, un boss aussi peu mobile n'a d'autre choix pour compenser que d'avoir des attaques cheatées, comme son fichu rayon d'énergie gigantesque qui occasionne parfois plus de 6000 points de dégâts (cherchez pas à atteindre ce niveau, c'est impossible ... vous êtes forcé de mourir si vous encaissez cette attaque).
Bref, un boss sans background ou presque, moche, et qui devient extrêmement chiant à affronter quand le jeu se met à bugguer ... Un raté total.
Le boss le plus fascinant, le plus cool, le plus impressionnant

Oda Nobunaga, évidemment. ce dans quoi excelle le gameplay nerveux de Ni-Oh, c'est dans les combats de ce type. On affronte le légendaire Oda Nobunaga dans une pièce cloisonnée, assez étroite, quasiment en face à face sans qu'il n'y ai jamais plus que quelques mètres qui nous sépare du sabre de notre mortel adversaire. Seuls les réflexes foudroyants et les esquives au millimètre prêt peuvent vous garantir la victoire. Il est très difficile de gérer un combat avec un adversaire volant ou un adversaire trop titanesque (Yamato no Orochi par exemple, une véritable plaie) car le jeu n'est pas conçu comme cela (n'est pas God of War 3 qui veut). Ni-Oh est beaucoup plus maniable et agréable lorsqu'on affronte des adversaires à taille humaine, avec qui on peut s'amuser à tourner autour, esquiver et rouler pour se faufiler dans son dos. En cela, il s'approprie et cultive très clairement l'ADN de son illustre modèle: Ninja Gaiden.
En plus des capacités fantastiques de Nobunaga, qui peut utiliser tous les éléments sans exception (alors que nous, nous somme cantonné à un seul élément à la fois avec notre esprit gardien), le combat réserve en plein milieux une véritable surprise au joueur qui n'imaginait pas un tel dénouement !
Parmi les boss qui m'ont particulièrement plut, je peux aussi citer la dame Yuki-Onna, reine des glaces et amante de Nobunaga ou encore le tigre blanc du mont Hiei.
Le monstre le plus détestable

Hormis Umibozu qui est un véritable échec en terme de boss, bon nombre de simple mob ont longtemps été délicats à aborder. Parmi les pires, il y a les corbeaux Tengu, de véritables cauchemars à plumes. Je ne sais pas si je suis le seul dans ce cas ou si vous partagerez mon avis, mais je les trouve tout bêtement cheaté. Ces saloperies disposent d'une puissance de frappe carrément démentielle. Lorsque j'en ai rencontré un pour la première fois, un seul de ses coups de sceptre m'a littéralement pulvérisé 2080 points de vie, alors que ma jauge de PV plafonnait à 1400 ! Même les autres "gros" monstres des environs comme les Yoki et les cyclopes n'avait pas la moitié de leur force de frappe ! Je me suis fais "one shot" des dizaines de fois avant de pouvoir venir à bout d'une seule de ces pourritures à bec ! Je vous l'avoue, j'ai ragé. Plusieurs sentiments comme la colère, l'incompréhension et la surprise se sont mélangé en voyant à quel point les corbeaux Tengu étaient puissants, et bien souvent beaucoup plus coriaces que les boss eux-même.
Alors, je vous laisse imaginer la galère quand on affronte plusieurs de ces monstres à la fois. Ou encore quand on en croise un à flanc de montagne, sur un sentier très, très escarpé (à peine un mètre de large) et où toute chute est mortelle (ce qui rend les esquives quasiment impossible...). Un vrai régal de jeu vidéo...
Quand je pense que je suis capable d'occire sans trembler trois ou quatre Yoki en même temps, mais que je redoute l'arrivé du moindre Tengu, ça me fait doucement rire. C'est bête, car en terme de design, le Tengu est plutôt sympa, en plus...
L'esprit gardien que je préfère

Je pense qu'on a presque tous adopté la stratégie qui consiste à utiliser massivement l'esprit gardien Mizuchi (le serpent d'eau) afin d'obtenir 12,5% d'amrita en plus (20% lorsqu'on le fait level-upper). Lorsqu'on commence à apprivoiser une mission et les ennemis qui la parcours, on s'équipe de Mizuchi et ont fait trois fois le tour du niveau pour glaner de précieux points d'expérience.
Mais quand vient l'heure de revenir sur des charbons ardents, face aux nouveau boss du coin, et qu'on se prend de sacré tanné par des monstres toujours plus fort, qui choisissez-vous ? Moi, j'opte pour le phénix, Suzaku ! Tout d'abord car bon nombre de monstre sont faibles face au feu, et cet esprit gardien améliore très grandement les attaques de cet élément (jusqu'à 30% de force de frappe supplémentaire si Suzaku est nourri à l'amrita !). Aussi car une fois libéré, il renforce significativement la force d'attaque, dispose d'une bonne endurance ... mais aussi et surtout rend la vie une fois notre jauge de vie descendue à zéro ! Attention, cela ne peut se faire qu'une fois, mais croyez bien que ça peut éviter un tas de crise de rage contre certain boss récalcitrant ...
Et puis bon, entre nous, un phénix, c'est quand même vachement classe. Plus qu'un lapin ou un rat...
Mon arme de prédilection

Le sabre. Tout simplement. j'ai essayé tout les types d'armes, tout d'abord afin de vivre pleinement ce que le jeu avait à proposer. Ensuite pour débloquer toutes les compétences possible, même je ne me servirait jamais de la plupart d'entre elle. Si le maniement du kusarigama (lame au bout d'une chaine) m'a aussi beaucoup plut, le sabre offre plusieurs avantages selon moi. Tout d'abord et d'un point de vue personnel, il est le plus facile à manier car la vitesse d'animation et le rythme des coups rend les combats le plus simplifié possible. Tandis qu'un kusarigama ajoute de la technicité liée au rythme de frappe de l'arme (lui-même lié à l'animation d'attaque du personnage). En terme de rythme, de vitesse d’exécution et de comportement du personnage dans la zone géographique qu'il occupe, le sabre me semble l'arme idéale pour les débutants comme pour les experts.
Autre argument pour le sabre: c'est dans cette catégorie qu'on trouve les armes les plus puissantes. Ou en tout cas, ce fut mon cas, j'ai collectionné tout au long de ma partie des sabres tous plus rares les un que les autres avec des coefficients d'attaque explosant parfois les records. Je dispose actuellement d'un Raikiri à 989 particulièrement efficace, doté de compétences du genre "dégâts de mêlée Yokai + 14,5%" ou encore "dégâts de transpercement + 21,9%". Le Raikiri est par ailleurs le sabre que j'ai le plus utilisé. On peut l'obtenir relativement tôt dans le jeu et profiter de sa capacité latente très avantageuse qui est de foudroyer les ennemis, les rendant ainsi beaucoup moins rapide. Un atout majeur pour les joueurs qui ont du mal à gérer le rythme parfois cruel et implacable des combats et qui n'ont pas l'habitude de jouer à des jeux d'action exigeants comme Ninja Gaiden.