
Capcom, et la priorité aux succès critiques
Dans une interview accordée à GamesIndustry, Stuart Turner et Antoine Molant (respectivement président et directeur marketing de Capcom Europe) sont revenus sur la première présentation du remake de Resident Evil 2, donc à l'E3 dernier, expliquant d'ailleurs la crainte de voir les fans de la première heure hurler devant le choix d'une vue façon Resident Evil 4. Ce qui n'est pas arrivé d'ailleurs vu à quel point la hype est quasi-unanime.
D'ailleurs, on apprend que pour ce remake, diverses expérimentations ont été faites par les développeurs, ayant même tenté de revenir aux caméras fixes, voir une vue à la première personne façon Resident Evil 7 avant de comprendre que le format « TPS » était le meilleur choix pour cette réadaptation prévue en janvier 2019.
Sur tout cela, les deux hommes mettent en avant que Capcom en a visiblement terminé avec le fait de se reposer sur ses lauriers et de se garantir un revenu maximum avec un minimum de risques. Bien sûr, cela reste Resident Evil 2 donc une valeur assurée, mais on tient à nous dire qu'à l'instar de Resident Evil 7 justement, Capcom souhaite aujourd'hui miser sur un énorme succès critique qui garantira des ventes sur la longueur (et tant pis si ça sort en janvier plutôt que pour les fêtes de fin d'année), plutôt que de la jouer grand public avec des notes parfois moyennes, n'empêchant pas forcément de très belles ventes mais aussi le risque un jour de voir le château s'effondrer. Et là, l'un comme l'autre ne tournent pas autour du pot en citant un certain Resident Evil 6.
« On préfère qu'un jeu obtienne 9 en se vendant moins, plutôt que se contenter d'un 6 même s'il se vend plus. »
Une stratégie du risque également adopter avec Monster Hunter World (aussi sorti un mois de janvier, décidément) où Stuart Turner déclarait que sans faire forcément de grands efforts, la licence était telle qu'ils avaient de base la garantie de faire « 3 ou 4 millions de ventes » au Japon sur le support le plus légitime (donc la Switch, étant désormais l'unique nomade du marché). Mais Capcom voulait aller plus loin et quitte à risquer de perdre une partie de ses propres fans, les développeurs ont voulu voir beaucoup plus grand, pour le succès que l'on connaît : le plus grand de l'histoire de l'éditeur avec aujourd'hui environ 8,3 millions d'exemplaires écoulés (sans la version PC à venir cette semaine). Antoine Molant reconnaît néanmoins que le risque japonais restait limité grâce au soutien marketing de Sony Japan qui savait très bien que le jeu allait permettre de vendre des PS4 par camions.
« C'est presque une nouvelle licence dans certains marchés [occidentaux]. Même dans certains des plus gros pays européens, la licence était méconnue. Le jeu s'est pourtant très bien vendu et le but est désormais d'en faire un succès encore plus important avec les prochains épisodes. »
Et les nouvelles licences dans tout cela ? C'est possible, malgré l'absence actuelle de plans sur ce sujet (remarquons que plus personne ne parle de Deep Down) et pour Molant, la stratégie dans ce genre de cas sera de miser d'abord sur du AA uniquement en dématérialisé, et voir si la sauce prend doucement pour auquel cas rejoindre un jour les plus gros morceaux.
publié le 06/08/2018 à 17:03 par
Gamekyo