Si la licence PES (Pro Evolution Soccer) a perdu de sa superbe durant l'ère HD tandis que son concurrent le plus féroce, le FIFA d'Electronic Arts prenait la place de leader, la simulation de football de Konami a gardé un noyau de fan fidèle. Le gameplay ''à la PES'' a marqué une génération entière de joueur et a réalisé un apport décisif à tout le genre de jeu de sport. Jusqu'à l'arrivé d'International Superstar Soccer en 1994 sur Super Nintendo, la vedette du genre restait Super Soccer, déjà testé sur Retro Gamekyo. Un brin vieillot en fin de vie d'une console 16-bits qui pourtant avait de l'ambition à revendre, le soft d'Human Entertainment était dépassé tant dans son contenu que dans sa forme même si encore aujourd'hui on lui prête des qualités ludiques indéniables. ISS arrive pour sérieusement moderniser tout cela.
Modernité et ambition sont les maîtres mots de la branche d'Osaka de Konami. Ainsi, la générosité du panel d'équipe laisse d'emblée admiratif. 36 équipes différentes réparties sur six régions du globe, et une foultitude de mode de jeu. En premier lieu, on trouve l'open game qui permet de faire un match d'exhibition, de participer à un mini-championnat à six équipes ou une mini-coupe à huit équipes. Vient ensuite le mode international qui s'apparente tout simplement à une Coupe du Monde avec une première phase de poule puis une seconde à élimination directe. En troisième position vient le World Series qui représente une vraie saison avec matchs aller-retour : voici incontestablement le mode le plus complet offert par International Superstar Soccer. Le mode training propose diverses situations de jeu pour nous aider à peaufiner notre technique selon différentes configurations (attaque, défense, coup franc, placement et appel de balle, corner etc). Mais le meilleur reste le mode scénario, l'atout majeur d'ISS, la cerise sur le gâteau. En effet, celui-ci, unique en son genre vous place au cœur d'une équipe menée au score à quelques minutes du coup de sifflet final, et tel le messie qui débarque sur le terrain, c'est à vous qu'il incombe la lourde tâche d'inverser la tendance. Rapidité, stratégie et talent seront les moteurs du mode scénario offrant suspense, sensation et palpitation au joueur !
Le jeu de base étant déjà formidable, la version Deluxe que Retro Gamekyo test ici réalise l'exploit d'être encore plus complet. Diverses améliorations furent apportés. En vrac, on peut citer la possibilité de jouer à deux en coopération contre l'ordinateur, idéal pour passer un bon samedi après-midi entre ami devant la console. Quelques sprites ont été retouchés pour plus de clarté et la physique de la balle notamment lors des contrôles consécutifs à une passe longue distance a été améliorée. Aussi, des équipes ''All-Stars'' peuvent être débloquées, ces dernières comportant les meilleurs joueurs du monde même si ceux-ci sont de nationalité différente.
Dans un soucis de précision et de réalisme, Konami a orienté son titre vers la simulation et même s'il ne s'agit pas forcément du premier jeu à opter pour cela, ISS est indéniablement l'un des meilleurs. Les équipes, quand bien même leurs joueurs ne sont pas nommés comme il se doit sont très proches de celles qu'on pouvait trouver au milieux des années 90. C'est devenu avec le temps une marque de fabrique de la série de Konami, n'ayant pas le plaisir de la licence officielle FIFA, les concepteurs se sont amusés à inventer des noms se rapprochant de ceux des vrai joueurs. Galfano pour Roberto Baggio, reconnaissable à sa coupe de cheveux catogan ; Murillo pour Carlos Valderrama, le génie du milieux de terrain colombien et sa tignasse afro blonde platine (véridique ! ) qui tranche littéralement avec tout le reste sur le terrain ; le grisonnant attaquant Fabrizio Ravanelli qui a fait les beaux jours de la Juventus est aussi présent sous le pseudonyme de Carboni. Il y a même un joueur français du nom de L.Funes, clin d’œil tout ce qui a de plus cliché et amusant à la culture baguette-camembert de l’Hexagone.
ISS se veut stratégiquement pointu, le jeu offre un panel de placements et de tactiques qui, couplées aux différentes spécificités des équipes peuvent rendre le soft très riche. L'Italie par exemple dispose d'une défense de fer, tandis que l'Allemagne est très offensive. Le Brésil et l'Argentine ont la maitrise du jeu au milieux de terrain grâce à leurs passes précises et à leurs joueurs techniques. Ainsi, il devient compliqué pour ne pas dire impossible de vaincre le Brésil avec la Corée. Chambouler le placement des joueurs pouvaient avoir de fâcheuse conséquence sauf si vous aviez une stratégie bien précise en tête et une expertise du maniement des joueurs réelle. Dans cette optique de réalisme, le travail sur l'animation est remarquable. Les stars du ballon rond peuvent se permettre quelques skills de folie grâce à une incroyable collection de gestes techniques. Outre les passements de jambes, les jongles, amortis et même les retournés acrobatiques, il est désormais possible de réaliser des coups du sombréro, une véritable révolution qui met une claque aux concurrents. Konami inclus un système de fatigue des joueurs obligeant le coach (vous) a gérer ses troupes. Représentée par des pastilles colorées, une violette signifiait que votre joueur était complètement grillé et qu'il n'arriverait à rien sur le terrain. En revanche, une rouge était synonyme d'un joueur en feu, près à réaliser tous les exploits. Enfin, la passe en profondeur est désormais possible, et si cela nous paraît évident en 2018 dans les itérations modernes de FIFA et PES, cela reste une innovation qui a beaucoup plût aux amateurs de football en 1994 !
Le jeu de passe est indispensable dans ISS Deluxe, hors de question de traverser tout le terrain avec un seul joueur, balle au pied, tel un valkyrie dans un épisode d'Olive & Tom en espérant doubler tout le monde pour planter le but final. Un attaquant qui arrive en bout de course va se faire découper par la brochette de défenseur adverse avant même qu'il n'ai le temps de dire ''penalty pour Lyon'' ! Il faut se servir de toutes les commandes à votre disposition pour contourner la défense au mieux, faire tourner la tête aux adversaires en milieux de terrain et créer une brèche dans laquelle s’engouffrer. Les gestes techniques sont assez étoffés pour varier les actions et jouer des matchs divertissants. Le déplacement des joueurs se fait avec beaucoup plus de souplesse qu'avec les petits soldats de plomb de Super Soccer. Et la précision de l'ensemble (physique de la balle, placement automatique des joueurs...) fait montre d'une programmation bien plus qualitative que dans les FIFA Soccer d'Electronic Arts.
Côté graphisme, Konami a là encore voulu mettre l'accent sur le réalisme. Si les gros sprites des joueurs (notamment lors des phases de tir au but) sont bien détaillés et on un côté Arcade, c'est surtout les détails qui font la différence. Les arbitres (même ceux de touche) ; les photographes le long des tribunes ; la façon dont certain courbe leur jambe au moment de prendre appui pour exécuter une frappe lourde devant les cages adverses ; les joueurs qui se roulent au sol après un tacle trop appuyé ; ceux qui lèvent les bras au ciel dans un geste de frustration et de contestation après avoir encaissé un carton jaune... tout cela contribue à donner un aspect visuel immersif et fignolé à ISS. Le jeu vit avec son temps et Konami a décidé que le temps des petites têtes blondes façon Playmobil que se tapaient les vingt deux joueurs présents sur le terrain dans Super Soccer était révolu. Ainsi, de nombreuses coupes de cheveux différentes font leur apparition et beaucoup de joueurs ont des teintes de peau variables selon les pays. Un commentateur parfois un peu trop zélé nous fait également le plaisir de sa présence. Ses interventions sont sans cesse décalée avec ce qui se joue à l'écran et parfois complètement hors de propos (il nous sort un « nice shot ! » alors qu'on exécute une simple passe à un coéquipier trois mètres plus loin...) et le son de la voix digitalisée semble grésiller sur la version Megadrive. Mais les voix digitalisées, à fortiori dans un jeu de football 16-bits sont suffisamment rares pour qu'on évite de faire la fine bouche.
Tout au long du test, je sous-entend plus ou moins clairement que ISS est meilleur que Super Soccer, mais ce n'est pas aussi simple que cela. Il est plus évolué, c'est indéniable et on ne peut en vouloir à Super Soccer de souffrir des affres du temps, ça arrive à presque tous les jeux. Mais force est de reconnaître que beaucoup de grands noms du jeu vidéo n'ont jamais sut apprivoiser correctement le jeu de football jusqu'à l'arrivé de Konami et de son ISS. Nintendo aura tenté sa chance en 1985 avec World Cup et son intelligence artificielle plus que limitée malgré de jolis graphismes. Taito aura produit des jeux bien trop primitifs aux débuts des années 80 pour que je puisse en parler sur ce test. Seules les capacités hardware supérieures aux consoles de salon de l'Amiga permirent à Dino Dini's Kick Off de travailler sa physique de balle et jouer à fond la carte de la technicité. Dans un registre un peu moins terre-à-terre, Nintendo World Cup de Technos et ses frappes de folie façon Captain Tsubasa ou Soccer Brawl de SNK n'ont que faire du réalisme et propose à la place le fun et l'explosivité d'un gameplay typé Arcade. Reste que le côté simulation du football est orphelin de représentant honorable.
Si on a l'habitude de savoir que la série ISS est l'ancêtre des Pro Evolution Soccer d'aujourd'hui, on sait parfois moins que Konami n'en est pas réellement à son premier coup d'essai. En effet, en 1992, ils avaient déjà tenté le coup avec Konami Hyper Soccer sur NES. Et c'était relativement mauvais, dispensable. Seulement trois joueurs par équipe, des gestes techniques absents, impossible de doser la force de sa frappe ou de sa passe, pas d'arbitre, très peu d'équipe différente, bref, ce jeu est le prototype d'ISS si vous le voulez mais toujours est-il qu'il était médiocre. Et c'est d'autant plus surprenant de voir trois années plus tard ISS culminer à un tel niveau d'excellence.
Moi qui aime pas le foot, c'est le jeu qui m'a fait tolérer le foot, car je comprenais mieux son coté tactique (mais j'aime toujours pas regarder le foot à la TV) !
J'ai même acheté (disons que j'ai demandé que l'on m'achète ^^) ISS64 (le prix de la cartouche à l'époque...laisse tomber), mais le jeu était top dans son genre.
He shoots! Long ball...great tackle! Off side! Pour moi le meilleur jeu de foot de tous les temps. Ah l'EDF et ses noms de famille bizarre comme tu dis, je me souviens de Royere et Chatillo. Pour les bons gros stéréotypes on peut toujours compter sur les japonais. Mais quel jeu!
acheté 269 francs à l'époque en occasion ! une aubaine assez rare surtout que le jeu était très récent !
j'ai beaucoup aimé mais moins que les opus N64 ou avec les amis on a passé des très longues soirées et nuit !
J'ai même acheté (disons que j'ai demandé que l'on m'achète ^^) ISS64 (le prix de la cartouche à l'époque...laisse tomber), mais le jeu était top dans son genre.
Mon premier "gros" jeu de foot
J'en ai passé des heures dessus !
Merci pour ce moment de nostalgie
j'ai beaucoup aimé mais moins que les opus N64 ou avec les amis on a passé des très longues soirées et nuit !
J'ai passé tellement d'heures sur ce jeu !