ll y a 5 ans sortait le reboot de Godzilla. Film qui a donné naissance au "MonsterVerse" et ayant engendré Kong : Skull Island en 2017. Voyons voir ce que donne le 3ème film de cet univers cinématographique et suite directe du film de 2014. Où la plus atomique des créatures vivantes devra défendre son titre de Roi des Monstres face à des créatures au moins aussi dangereuses que lui.
2014 vs 2019

Pour
revenir rapidement sur le
précédent volet par
Gareth Edwards, je l'avais
plutôt apprécié même si paradoxalement il m'avait beaucoup
frustré.
Trop de temps pour se
lancer, et une première
apparition de
Godzilla au bout de
1h montre en main. Même si les
rares moments où on le voyait
en valaient très largement le coup. Ce film s'étant
davantage focalisé sur des
protagonistes au
traitement assez inégal, au détriment des
monstres qui sont la
raison même pour laquelle on veut
voir ce genre de film. Au final, j'ai eu le sentiment de
ne pas en avoir assez vu.
La version de
2019 quant à elle,
corrige le tir et s'impose davantage en termes de
démesure, de
rythme et surtout d'
intensité. Sans toutefois être
parfait, notamment au niveau du
casting et de certains
choix scénaristiques. Mais je vais y revenir.
On ne plaisante pas avec Mère Nature
Là où les
Titans passent, les
villes trépassent. Et le
ton est déjà donné en début de film en nous montrant les
ruines d'un
San Francisco post-apocalyptique,
5 ans après le
déchaînement entre
Godzilla et les
Mutos qui ont
ravagé les lieux.
Et dans
ce film, c'est encore
pire. Puisque c'est l'
Humanité toute entière qui est concernée par la
menace de plusieurs Titans, et qui risquent purement et simplement l'
extinction. Menace qui est
retranscrite avec brio à l’écran, où des
villes entières se font
balayer par un simple
battement d'ailes de
Rodan pour ne citer que cet exemple vue dans les
trailers. Il y a aussi un aspect "
survie" que j'ai beaucoup apprécié. Avec ces pauvres
gens qui tentent désespérément de
fuir ou de
survivre à cette
apocalypse.
Le tout servi par une
esthétique maitrisée avec
quelques plans tout simplement
somptueux, et une
palette de couleurs associée à chaque
créature. Cela fait
écho à la
photographie déjà
excellente d'
Edwards dans le film antérieur. Qui avait eu
l'excellente idée de
filmer la plupart des scènes
à hauteur d'homme afin d'accentuer le
gigantisme de ces créatures.
Un bon moyen de rappeler
l'impuissance de l'homme face au déchaînement de la nature. Qui malgré tous ses
efforts militaires ou non, n'est au final rien de plus qu'un
simple spectateur.
L'Attaque des Titans
Ce film aura vu le
retour de quelques
créatures mythiques du
lore de la
saga. Et dont
je n'avais jamais entendu parler avant d'aller le voir. À défaut d'évoquer leurs
origines mythologiques, je vais plutôt revenir sur l'
impression qu'ils m'ont donnée.
Certains
Titans ont été
moins mis en avant que d'autres. C'est notamment le cas de la
mite géante Mothra, qui est le
premier d'entre eux que l'on aperçoit dans le film en tant que
larve. Et bien qu'il soit
moins offensif et
dangereux que les autres, il n'en reste pas moins un Titan
important surtout pour
Godzilla en personne.
Vient ensuite le
ptéranodon géant Rodan. Qui en plus d'avoir eu droit à
l'une des entrées en scène les plus stylés du film, nous a fait une
impressionnante démonstration de son
potentiel destructeur et de son
agilité. Vaut mieux
ne pas voler trop près de lui...
Et que dire du
rival naturel du
Roi des Monstres qu'est
Ghidorah. Le
"foudroyant" dragon tricéphale et sacré
dure à cuire par son statut d'
Hydre, dont chacune de ses
apparitions est synonyme de
danger absolu aussi bien pour les
humains que pour
Godzilla lui-même. D'ailleurs, leurs
face-à-face respectifs sont tous
dantesques.
Tout ça pour dire que globalement, j'ai trouvé la
CGI opérée sur les
monstres (et le reste) très
réussis. Que ce soit par leur
design ou leurs
affrontements d'une intensité jamais vue à ce jour dans un film du genre (à part peut-être dans le premier
Pacific Rim).
Le Roi Godzilla
Bien évidemment, je ne pouvais pas ne pas parler de celui qui
donne son nom au film, et aussi à cette
saga (vieille de
65 ans et
33 films en comptant celui-ci) de surcroit. Cette fois-ci,
[i]Godzilla a eu l'
exposition qui lui faisait cruellement
défaut dans le précédent volet. On le
voit suffisamment et chacune de ses
apparitions sont
excellentes.
Avec son
cri assourdissant
caractéristique qui justifie à lui seul le fait de
voir le film dans une salle de cinéma afin de
profiter au mieux de l'excellente
ambiance sonore. Son
souffle atomique dévastateur, et
bien plus encore. C'est à se demander comment
Kong va bien pouvoir lui
tenir tête dans
Godzilla vs. Kong sortant
l'année prochaine. Il y a pas à dire, ce
Roi des Monstres a été
iconisé de la plus belles des manières, encore
mieux qu'en
2014.
Iconisation qui se
poursuit à travers la
bande-son composée par
Bear McCreary (
God of War PS4, Outlander, The Walking Dead, etc). Très
plaisante à écouter et renforçant le côté "
bestial" du film avec des
sonorités tribales accentuées par les
tambours et
trompettes. Et avec quelques
chœurs et
cris Japonais par-dessus certaines pistes en hommage aux
origines nipponnes du
Kaijū.
La seule chose que je
regrette à propos de ce
Godzilla, c'est qu'il soit quasi systématiquement utilisé pour
désamorcer des
situations qui de base étaient
critiques. Tant qu'on sait qu'il est dans le
coin, on ne s'inquiète jamais réellement du
sort des
personnages principaux. À 2-3
exceptions près.
Distribution
Le
film précédent ne m'avait
pas particulièrement marqué au niveau des
acteurs (à quelques exceptions près). Ici, c'est
un peu mieux mais ça ne
vole pas très haut la plupart du temps.
À l'image de cette
famille déchirée suite aux évènements de 2014, qui est au
cœur de l'intrigue du film. Composé de la
jeune et
convaincante Millie Bobby Brown en tant que
Maddie Russel, qui brille par sa
débrouillardise.
Vera Farmiga qu'on va vite apprendre à
détester dans son rôle de
Dr. Emma Russell, et qui fait des
choix complètement stupides le long du film. Et de
Kyle Chandler incarnant
Mark,
père de la première et
ex-mari de la seconde. Prêt à tout pour
retrouver sa famille malgré son
contentieux avec
Godzilla. Du
classique.
En revanche, j'ai
beaucoup aimé la prestation de
Charles Dance en tant que
colonel Alan Jonah. Un
antagoniste aux
méthodes certes
radicales, mais plus
ambigu qu'on pourrait l'imaginer. Il faut dire que le
charisme naturel de l'acteur aide beaucoup.
Ce film marque le
retour du
Dr. Ishiro Serizawa incarné à nouveau par
Ken Watanabe. Toujours aussi
adorateur des
monstres, et qui aura
cette fois un
rôle crucial à jouer dans cette
bataille. On lui doit également
l'une des scènes les plus poignantes du film dont je n'en dirais pas davantage pour ne pas
spoiler.
Un
message pertinent que fait passer ce film, c'est que malgré la
présence de
nombreux monstres à l'écran, les
humains peuvent
se montrer tout aussi monstrueux si ce n'est plus dans leurs
agissements et leur
façon de penser. Exactement comme l'a souligné
Maddie au travers d'une simple
phrase qu'elle lâche dans le film
à destination d'une certaine personne.
Conclusion
Le résultat n'est certes pas parfait mais au moins on a eu ce qu'on voulait avec un film monstrueusement titanesque. Un rythmé effréné qui laisse peu de répit en termes d'action. Une présence plus marquée des monstres et d'un Godzilla plus puissant que jamais à l'écran, avec des scènes d'affrontements d'anthologie dont on s'en souviendra longtemps.
On en viendrait presque à oublier le casting tout juste correct, certaines facilités scénaristiques et un manque de suspense et d'originalité. En tout cas si les prochains films de ce MonsterVerse sont au moins dans la même lignée (en corrigeant les défauts cités), je marche.
N'hésitez pas à me dire ce dont vous avez pensé si vous l'avez vu
On voit un cinéma bien décomplexé en ce début d'année, entre ça, un avengers assez énorme dans ce qu il balance à l'écran et des français qui adaptent Nicky Larson c'est la fête