Mercredi 5 février, Mamoru Samuragochi avouait au monde l'imposture dont il est l'auteur. En effet, qui ne se souvient pas des compositions magnifiques dont il s'est prétendu l'auteur pour les jeux Onimusha ? ou encore son travail pour la série Resident Evil ? Mais on le connaît sans doute encore plus pour la Symphonie N°1 d'Hiroshima qu'il était censé avoir écrite en 2003, et qui depuis était devenu l'hymne national aux victimes des des deux bombes et un hommage à la reconstruction.

Les aveux de celui qu'on appelait le "Bethoveen Japonais" ont été retransmis en direct et si le Japon en est encore médusé pour l'instant, il semble y avoir peu de place pour le doute.
Or si Samuragochi a avoué qu'il n'était pas l'auteur des compositions, une interview de l'autre concerné, le vrai compositeur en révèle encore plus sur les méandres de la tromperie.

Aujourd'hui, le nom du véritable prodige nous a été révélé. Il s'agit de Takashi Niigaki. Un professeur de musique à mi-temps, qui a été le nègre de Samuragochi depuis près de 20 ans.
Il semblerait que depuis quelques années, ce dernier ait voulu tomber le masque, mais après il s'est retenu après que Samuragochi lui ait offert compensation financière et ait même menacé de se suicider si l'affaire était porté au grand jour. Finalement, c'est en apprenant que la fameuse symphonie serait jouée pour la performance du patineur japonais Daisuké Takahashi aux jeux de Sotchi que l'homme de 43 ans a décidé de tout révéler, forçant ainsi Samuragochi à prendre les devant pour tenter de mitiger le déshonneur.
De fait Takashi livre un autre détail important que Samuragochi avait peut-être espéré voir passer sous silence : le faux compositeur n'est pas plus sourd que vous et moi. En fait, son "nègre" reconnaît même que ce n'était pas facile pour lui de jouer ce rôle.

Takashi admet lui-même que même s'il pensait aider Samuragochi au départ et le croyait réellement sourd, il a tôt fait de réaliser que la personne qu'il n'était censé qu'assister ne savait pas composer et n'était victime d'aucune déficience, si ce n'est celle de l'honnêteté. Il avoue ainsi que plus que simple "nègre", il a été complice de cette imposture.

Je tenais à rapporter ce scandale car j'accorde une grande place à la qualité des compositions dans les jeux vidéo, et qu'apprendre cette nouvelle a vraiment été une grosse déception pour moi. Et même si je pensais me consoler en ayant le nom du véritable compositeur de ces mélodies que j'aime toujours autant, je réalise bien que comme il le dit lui-même, Takashi Niigaki n'était en rien une simple victime.

Mais je pense que la déception, voire la douleur doit être encore plus grande pour tous ceux qui ont associé cette chanson à la reconstruction de l'après-guerre en se souvenant des disparus et des efforts accomplis, qui devront maintenant penser à l'imposture qui a accouché d'elle (la symphonie).