À 17 ans, Mao Mao a une vie compliquée. Formée dès son jeune âge par un apothicaire du quartier des plaisirs, elle se retrouve enlevée et vendue comme servante dans le quartier des femmes du palais impérial ! Entouré de hauts murs, il est coupé du monde extérieur. Afin de survivre dans cette prison de luxe grouillant de complots et de basses manœuvres, la jeune fille tente de cacher ses connaissances pour se fondre dans la masse.
Mais, quand les morts suspectes de princes nouveau-nés mettent la cour en émoi, sa passion pour les poisons prend le dessus. Elle observe, enquête... et trouve la solution ! En voulant bien faire, la voilà repérée... Jinshi, haut fonctionnaire aussi beau que calculateur, devine son talent et la promeut goûteuse personnelle d'une des favorites de l'empereur. Au beau milieu de ce nid de serpents, le moindre faux pas peut lui être fatal !
Adaptée des romans éponymes de Natsu Hyuuga par Itsuki Nanao avec Nekokurage aux dessins, le manga Les carnets de l’Apothicaire par les éditions Ki-oon est une énorme surprise que j’ai découvert en visionnant une partie de l’adaptation animé. À travers ces différents tomes, j’y ai découvert Mao Mao, l'héroïne qui est très attachante dès le début par ces traits de caractère, mais aussi par sa curiosité et sa connaissance dans les diverses plantes et poisons. On suit cette apothicaire en herbe et ces réflexions intérieures qui naviguent entre des enquêtes, et conflits voir parfois des situations assez comiques et invraisemblables. Les excellents dessins de Nekokurage nous transportent dans un univers assez atypique ou chaque élément de décors est joliment bien représenté, et qui donne quelque chose d’assez original qui se démarque assez bien du genre.
Pour parler de l’intrigue, elle est intelligemment bien ficelées et s’enchaînent sans trop de difficultés, les enquêtes et affaires sont très bien rythmés et profite par la même occasion de personnages assez bien développés qui dans le fond sont tous très intéressant. La touche d’humour est particulièrement bien amené donnant un équilibre assez juste sans pour autant dénaturer le reste.
Avec un premier tome qui pose les bases de son univers et de ces personnages, la suite parvient à se montrer bluffante par son héroïne, ces personnages et son intrigue. Les carnets de L’apothicaire est sans aucun doute un manga et un animé que je recommande vivement.
Synopsis : Aoi Ashito habite dans la préfecture d’Ehime et ne l’a jamais quittée. Bien qu’il soit un surdoué du football, il souffre depuis toujours d’un caractère trop impulsif. Après avoir été témoin du talent d’Ashito, le directeur des U18 du Tokyo Esperion FC, lui recommande de participer à une détection à Tokyo. Sans le sou ni véritable connaissance des rouages de la formation professionnelle, Ashito se lance corps et âme dans un grand voyage, qui l’amènera peut-être un jour jusqu’aux sommets du football japonais.
Ao Ashi est un manga tout bonnement incroyable, et à travers ces lignes, je vais essayer de vous expliquer pourquoi il frôle la perfection.
Il existe beaucoup de variété dans les manga de sport, et Ao Ashi vient apporter cette fraîcheur dans le football, très différent d’un Blue Lock, sa vision propose quelque chose de différent, de bien plus réaliste que les autres.
Dans chaque tome d’Ao Ashi, se cache un plaisir de lecture hors norme. Les personnages sont globalement tous très attachant, et assez profond, cela est due en grande partie a sa lecture qui est facilités par des dessins absolument sublime et détaillés transmettant avec brio les émotions de chaque personnage. C’est un plaisir de suivre ces évolutions en particulier celui du héro Aoi qui n’hésite pas à faire un travail d’introspection sur lui-même pour pouvoir évoluer son jeu et ainsi attendre son objectif. Cette remise en question arrive assez fréquemment dans le manga et quelque part, on apprend plus ou moins avec lui, en particulier sur les différentes règles et stratégies qui régit ce sport.
Son intrigue, bien ficelée, racontée de manière imprévisible possède une structure assez solide pour tenir les lecteurs en haleine. Les matchs sont très intenses et l’auteur n’hésite pas à bien mettre en place un style bien identifiable pour tous. Il y a un vrai équilibre entre le coté stratégie des matchs et des dialogues sur le terrain, ce qui permet de ne jamais être complètement perdu et de continuer efficacement la lecture sans trop surcharger les pages. Que ce soit le design des personnages, leurs mimiques ou leurs expressions, le tout est joliment bien travaillé et renforce davantage l’identité de ces dessins.
Beaucoup d’humour et d’ondes positif viennent se rajouter dans l’histoire, les moments de « vie quotidienne » du club apportent ce petit quelque chose d’unique dans l’œuvre. Le rajout de romance apporte également un côté plus humain et plus réaliste, et renforce par ailleurs le développement du héros et sa palette de personnages. Je salue aussi une maîtrise sur certains sujets abordés comme le racisme ou le harcèlement, qui est fait de manière très subtile.
Ao Ashi est plus qu’un manga, c’est un véritable coup de cœur. L’attente entre chaque sortie de tomes est récompensée par une lecture incroyable. Vous l’aurez compris, c’est à lire absolument !
Parmi les œuvres de Hayao Miyazaki , il y a Nausicaä et la vallée du vent en sept volumes . Cette version papier unique est paru au Japon en juillet 1987 chez l’éditeur Tokuma Shoten et s’est étendue jusqu’à décembre 1994, avec la sortie du septième et ultime volume. La série avait cependant été pré-publiée en 1982 dans les pages du magazine Animage Monthly.
En France , la série est parue aux éditions Glénat. La première édition est sortit de 2000 à 2002. Une seconde a commencé en 2009 et s’est achevée en février 2011. Cette dernière, beaucoup plus proche de la version originale possède une couverture revisité ainsi que de posters en couleurs au début de chaque tomes.
Hayao Miyazakiest né en 1941 à Tokyo. Marqué par la guerre et l’image d’une mère tuberculeuse dès sa plus tendre enfance, il va rapidement vouer une véritable passion pour l’aviation. Son père et son oncle dirigeaient tous deux une société fabriquant des gouvernails d’avions de chasse. C’est à 22 ans, après des études en économie, que Miyazaki rentre chez Toei Animation. Pendant deux décennies, il y apprendra tous les métiers du domaine, du rôle d’animateur à celui de producteur, en passant par scénariste ou réalisateur. En 1971, il quitte la Toei et va passer dans différentes maisons de production. Un désir est né en lui : celui de réaliser un long-métrage. Il y parviendra en 1979, avec « Le château de Cagliostro »
Quelques années plus tard, il commencera à travailler sur Nausicaä, qu’il adaptera ensuite également en film. S’en suivra par la suite , d’autres chef d’œuvres de l’animation qui n’ont plus besoins d’être présenté.
Miyazaki nous offre dans cette œuvre , la possibilité de ressentir pleinement la dangerosité de ce qu’il se passe , et libère parfois une tension bien palpable. Au travers des planches ordonnées et fournies, bien peu avares en textes et en détails, l’auteur n’hésite jamais à étendre le champ dans de grandes et superbes cases lorsque la situation l’impose. Et cela est fait au travers d’un regard redevenu presque celui d’un enfant avec comme pour moteur un émerveillement qui ne s’estompe jamais.
Nausicaä est une œuvre marquante mêlant les genres et les thématiques comme la guerre , la science fiction , le mystique ou encore un réalisme sur l’écologie , rendant cette ensemble assez détaillés et cohérent.
Nausicaä plonge ses racines dans des romans , l’utilisation du Moeve ou encore le thème du désert ou des insectes évoque la saga de Dune. La longue quête de Nausicaä rappelle quant à elle, celle de Frodon dans Le seigneur des Anneaux, avec notamment ce fardeau lourd a porter sur ces seules épaules.
Les deux premiers tomes du manga présente un monde complexe, avec une guerre aux multiples alliances et nul doute que ce format ait permis à Miyazaki, de vraiment creuser son sujet et d’en sonder véritablement les tréfonds tout en proposant une réflexion poussé du lien avec la nature. Sans oublier sa palette de personnages qui est assez développé renforçant davantage les péripéties du récit.
Cette œuvre interpelle dans sa lecture , marqué par le nombres de sujet qu'elle aborde , le lecteur qui fini les tomes veut retourner dans ce monde riche et complexe pour y revivre les aventures passionnante de Nausicaä et la Vallée du vent.
Rei Hiroeest né le 5 décembre 1972, un mangaka connu en France pour son manga Black Lagoon , qui rencontra un fort succès au Japon en 2001.
Bien avant sa carrière de mangaka , il a notamment travailler dans l'industrie du jeu vidéo fin des années 90. En 1994, il publie une histoire en 2 volumes intitulée "La légende du ravin de jade".
En 1998, il publie deux one shots du nom de Shook Up ! Et Dengeki Gun Parade March.
Il enchaîne ensuite par Black Lagoon qui est toujours en cours avant de ce lancer en 2003 par Phantom Bullet, un one shot issu du manga du même nom.
Black Lagoon est publié depuis 2002 dans le magazine Monthly Sunday Gene-x de l'éditeur Shogakukan et treize tomes sont disponible depuis décembre 2023. La version française est publiée par Kazé depuis 2010.
Black Lagoon s'est vu adapté en anime qui est réalisé par le studio Madhouse , et se compose essentiellement de trois saisons qui reprend les histoires du manga dans un ordre différent. La première saison a été diffusée en 2006 sur Chiba TV. Une deuxième saison a ensuite été diffusée entre octobre et décembre 2006, et un Oav qui fait office de saison 3 est sortie entre juillet 2010 et juin 2011.
Synopsis :Rokuro Okajima, jeune employé japonais d'une grande entreprise, est chargé de voyager sur les mers d'Asie du Sud -Est pour livrer un disque contenant des données secrètes et capitales sur la société pour laquelle il travaille. Malheureusement, son bateau se fait attaquer par une bande de pirates voulant récupérer son bien et lui-même sera pris en otage sur leur bateau, le Black Lagoon, un vieux torpilleur.
Pensant que sa compagnie va tout mettre en œuvre pour le secourir, il ne s'inquiète pas outre mesure. Ce qu'il ignore, c'est que ses supérieurs ont engagé des mercenaires pour le faire taire et détruire toutes les preuves de l'existence du disque… Au terme de ce premier épisode rocambolesque, il décide d'abandonner sa vie au Japon pour rejoindre l'aventure de ces pirates des temps modernes.
L’univers se déroule dans la ville fictive thaïlandaise de Roanapur sur les mers du sud-est asiatique dans les années 1990. Roanapur est une ville dans laquelle les criminels font la loi et sont sur-représentés dans l’œuvre . La population de la ville ainsi que les personnages de l'histoire ont des origines assez diverses.
On y trouve notamment un langage volontairement vulgaire avec beaucoup de second degré , que ce soit au niveau des paroles ou des actions , le tout est assez exagérée. Black Lagoon offre par ailleurs quelques thèmes sensible et n’hésite pas a être cash , que ce soit face a certaines situations ou même par les propos tenu par les protagonistes , rajoutant ce coté osée et sans filtre qui caractérise bien cette univers mis en place par l’auteur.
Le trait de Rei Hiroe est assez nerveux et possède une vrai dynamique plutôt agréable, sans oublier le découpage qui est tout aussi réussi. Les bastons sont soignées et l’utilisation du cadre cinématographique rend cette ambiance encore plus immersif.
Rei Hiroe n'abuse absolument pas de l'univers qu'il a mit en place pour pondre des scènes vulgaires à la pelle. Au contraire l’auteur a un vrai talent pour rendre le tout fun et marrant quand il le faut notamment aux travers les différentes interactions entres les personnages , son humour est largement présent au bon moment renforçant davantage l’attachement envers les personnages. Rei Hiroe met en place une large palette de personnages profonds et denses qui contribuent pleinement a nourrir son récit.
Black Lagoon est un manga particulièrement attrayant et attachant , jouant sur ces nombreux qualités , ce manga dégage une ambiance sombre et unique. Son lot de personnages charismatiques et son récit particulièrement réussi vaut largement le détour , que ce soit le manga ou l’animé c’est une vrai bouffée d’air frais.
Katsuhiro Ōtomoest un dessinateur de manga , un scénariste et réalisateur de films d’animation japonais. Il est né le 14 avril 1954 dans la préfecture de Miyagi au Japon , il est notamment l'auteur du manga Akira et de son adaptation en film d’animation.
En 1973 , Ōtomo publie dans le magazine Action Comics , sa première bande dessinée nommée Jusei qui était une adaptation de Mateo Falcone de Prosper Mérimée.
Il collabore environ six ans avec Action Comics en y créant une soixantaine d'histoires courtes , et de 1973 a 1982 le graphisme d'Ōtomo va radicalement changé , le peaufinant toujours davantage pour élaborer son propre style. Un peu plus tard , Otomo deviendra un auteur reconnu et respecté , sollicité par beaucoup , son œuvre Akira restera toujours inoubliable et intemporelle.
Akira est un manga de Kastuhiro Ōtomo et a été pré-publié dans le magazine Young Magazine de l'éditeur Kodansha de 1982 à 1990. Il a été ensuite publié en six volumes de 1984 à 1993. L'œuvre comporte 120 épisodes et environ 2200 planches. En France l’éditeur Glénat a sortit une nouvelle édition en 2016 en 6 tomes en respectant le sens de lecture original , ce qui n’était pas la cas dans la toute première édition.
Synopsis :En 2019 Neo-Tokyo est une mégapole corrompue par la drogue et sillonnée par des bandes de jeunes motards. Une nuit, l’un d'eux, Tetsuo , a un accident de moto en essayant d'éviter un étrange garçon qui se trouve sur son chemin. Blessé, Tetsuo est capturé par l’armée. Il est l’objet de nombreux tests dans le cadre d’un projet militaire ultra secret visant à repérer et former des êtres possédant des prédispositions à des pouvoirs psychiques. Les amis de Tetsuo, dont leur chef Kaneda, veulent savoir ce qui lui est arrivé, s’évadant Tetsuo n’étant plus le même veut tester ses nouveaux pouvoirs et veut s’imposer comme un leader parmi les gangs , ce qui ne plaît pas à tout le monde, en particulier à Kaneda.
En 1982, l'éditeur Kodansha demande auprès de Katsuhiro Ōtomo une série de science-fiction pour le magazine Weekly Young Magazine. L’auteur s’inspire en premier lieu de Tetsujin 28 -go de Mitsuteru Yokoyama dont il reprend le thème d’arme secrète conçue par des militaires , mais il s'en éloigne rapidement pour créer une direction bien différente et unique. Cependant l’auteur n’oublie pas de lui rendre hommage en donnant quelques références. ( Akira est le 28e sujet d'expérimentation comme Tetsujin 28-gō qui se réfère au 28e projet Tetsujin)
Ce qui devait être à la base un one shot de 200 pages , s'est rapidement développé pour s’ étendre finalement sur plus de 2200 planches.
Katsuhiro Ōtomo : « Je voulais raconter une histoire qui se passe dans un Japon ressemblant à celui de l’après – Seconde guerre mondiale avec un gouvernement contesté, un monde en reconstruction, des influences politiques extérieures, un avenir incertain, et une bande de jeunes abandonnés à eux-mêmes qui trompent l'ennui à l'aide de poursuite en moto »
Ōtomo a été notamment influencé par les travaux du dessinateur français Jean Giraud connu pour ces œuvres complexe sur des paysages urbains futuristes et son réalismes , ainsi que par Exterminateur 17 de Jean-Pierre Dionnet un contributeur du magazine de science fiction Métal Hurlant.
Par ailleurs , les films des années 60 comme Bonnie et Clyde , Easy Rider ou encore Butch Cassidy et le Kid ont notamment inspiré Ōtomo , il puise aussi dans ces précédentes œuvres comme Fireball , une histoire inachevée publiée en 1979 dans le magazine Action Deluxe qui raconte les aventures d’un groupe de combattants ce battant pour la liberté dans une ville futuriste. Luttant contre le gouvernement actuel et d’un policier possédant des pouvoirs de télékinésie , celui ci subira des expérience par des scientifiques du gouvernement qui évoluera en un homme hybride mécanique, et qui finira par fusionner avec un ordinateur.
« Je n'ai pas réussi à publier la fin [de Fireball] telle que je l'envisageais : une scène où les deux frères se remémorent leur enfance. J'ai repris l'idée plus tard dans Akira »
- En 1988, Akira est adapté en film également réalisé par Katsuhiro Ōtomo, et bien avant en 1983 , Ōtomo découvre le domaine de l'animation en travaillant sur le film Harmagedon . Alors que le manga Akira a connu un énorme succès commercial , on lui a finalement demandé de réaliser une adaptation en film d’animation.
Pour mieux faciliter le travail sur ce film , il fonde le studio « « Mash Room » avec ces assistants en 1984. S’impliquant de manière titanesque , il multipliera les rôles et co écrira le scénario tout en réalisant le chara design et le storyboard des 783 scènes du film. S’aidant du « Akira Comitee » , composé d’un grand nombres de sociétés ainsi que des 31 studio qui s’associent pour animer Akira , Ōtomo et son équipe de 70 personnes arrivent a produire un film d’animation de très haute qualité.
Animé au format 70 mm avec une fréquence de 24 images par secondes voir un peu plus pour les scènes d’action, le film à un total de 160 000 images toutes réalisées sur une superpositions de celluloïd.
Le film d’animation Akira a un nombre de détails très impressionnant pour l’époque , cela est due en partie a Toshiharu Mizutani le directeur artistique et sa représentation de l’architecture de Neo Tokyo peintes a la main mais aussi aux degrés et à la coordination des 327 couleurs différentes gérer par Kimie Yamana.
Le film d’animation Akira sort le 16 juillet 1988 au Japon et le 8 mai 1991 en France , il suit plus ou moins la trame du manga tout en prenant une route bien différente de celui ci , qui n’était pas encore terminé lors de la sortie du film.
Akira Toriyamaest né le 5 avril 1955 à Nagoya dans la Préfecture d'Aichi située dans la région de Chūbu.
Ne souhaitant pas continuer dans ces études supérieur , il occupe dans un premier temps un poste d’illustrateur au sein d’une agence de publicité. Il démissionnera au bout de 2 ans et orientera ses recherches d’emploi vers le dessin de manga voulant a tout prix devenir auteur de bande dessiné.
En envoyant plusieurs histoires dans des concours de prépublication de manga pour adolescents sans succès , il persévère ainsi jusqu’à être placé sous la tutelle de Kazuhiko Torishima trouvant en Akira Toriyama un certain potentiel. A l’époque Torishima était un jeune éditeur devenu par la suite rédacteur en chef du Jump. Les premiers travaux de Toriyama sont laborieux mais grâce au travail collectif des deux collaborateurs, Docteur Slump voit le jour en 1980 pour s’achever en 1984, après dix-huit volumes.
Toriyama cherche ensuite à rebondir vers une autre série. Il se base alors sur ses films préférés de Jackie Chan qu’il regarde souvent en dessinant et s’oriente vers un titre sur les arts-martiaux inspiré du roman la Pérégrination vers l’Ouest. Le one-shot « Dragon Boy » voit le jour et rencontre un succès, l’histoire devient ainsi Dragon Ball en 1984 .
La série tire sa révérence en 1995 après quarante-deux opus. Même après avoir achevé sa série, le maître ne quittera jamais totalement le navire. Il dessinera alors quelques croquis pour la série Dragon Ball GT et ce même s’il ne touchera pas au scénario, officiera de nouveau sur la série dès 2013 au scénario et aux illustrations des films Battle of Gods et La résurrection de ‘F’ avant de s’embarquer dans la supervision de Dragon Ball Super jusqu’à récemment la série d’animation Dragon Ball Daima.
La suite de sa carrière est composée essentiellement de one-shot, la plupart se déroulant dans l’univers de Docteur Slump et Dragon Ball. On compte alors Sandland, Neko Majin ou encore Jaco le patrouilleur galactique . Cette dernière œuvre sert même de préquelle à Dragon Ball et dévoile les origines des deux parents de Gokû à travers un chapitre bonus, Dragon Ball Minus. Certains de ses travaux sont plus particuliers comme L’Apprenti Manga, un guide pour les auteurs en herbe, et Katsurakira qui est un recueil de nouvelles réalisé en collaboration avec Masakazu Katsura. Toujours attaché à son travail de dessinateur, Akira Toriyama est aussi le character-designer de différents jeux-vidéo, notamment des RPG comme Dragon Quest, Blue Dragon et Chrono Trigger. Surnommé « l’empereur sans couronne » au Japon du fait qu’il n’ait jamais gagné une seule récompense dans son pays natal, Akira Toriyama a quand même remporté le Prix Spécial du 40ème Festival international de la bande dessinée d’Angoulême.
Alors qu’Akira Toriyama souhaitait achever Docteur Slump pour une nouvelle série, de nombreuses idées ont germé dans sa tête. Celles-ci ont abouti au one-shot du nom de Dragon Boy, les prémices de l’œuvre de Dragon ball.
Les inspirations majeures de l’auteur est un roman chinois que l’on connaît en France sous le nom de La Pérégrination vers l’Ouest, mais aussi sous le titre plus connu de Saiyûki. Cette même œuvre qui a inspiré le manga éponyme de Kazuya Minekura et ses adaptations animées qui a été source d’idées pour les débuts de la série. Pour Toriyama cette œuvre défini les premiers pas du manga, plus précisément les deux premiers opus qui correspondent à l’arc de la quête des sept dragon ball.
Toriyama s’est montré inventif dans sa manière de donner des origines à son univers . D’ailleurs l’histoire de Son Gokû renvoie à Superman, l’un des plus célèbres super-héros de l’univers DC Comics. Et le fameux dragon Shenron qui apparaît quand les sept dragon ball sont réunies, qui est lui-même inspiré de Shenlong, un dragon de la mythologie chinoise.
Dragon ball paraît dans le Shônen Jump en novembre 1984 et s’achève en 1995. L’éditeur Glénat acquiert les droits de la série en 1993 et propose une première édition au même nombre de tomes tout en proposant une traduction plus occidentale et des jaquettes inédites, qui ce termina en novembre 2000. Dans le but de proposer une version plus proche du manga original, Glénat réédite dès 2003 la série en reprenant les couvertures japonaises et en proposant une traduction beaucoup plus fidèle au texte d’origine à travers 21 coffrets regroupant deux tomes chacun. Le dernier coffret paraît en septembre 2008.
De décembre 2002 à avril 2004 paraît au Japon l’édition Kanzenban, autrement dit une deluxe en grand format. La série passe de 42 à 34 tomes et propose davantage de chapitres avec des jaquettes inédites et quelques pages supplémentaires pour approfondir l’épilogue des aventures de Gokû. En France, Glénat a proposé cette édition de février 2009 à janvier 2015. En parallèle à l’histoire dessinée par Akira Toriyama, les japonais ont vu la série des Dragon Ball Daizenshuu paraître , une collection de dix ouvrages qui complètent l’histoire et l’univers de Dragon Ball ainsi que l’expérience des lecteurs à travers des illustrations de la série ou encore des explications diverses et variées sur le manga et l’anime.
Concernant son dessin , le style de Toriyama est caractéristique au point de le reconnaître assez facilement. Dans Docteur Slump, les traits sont plus arrondi et sont en phase avec l’univers comique et enfantin, mais Toriyama change relativement de cap au cours de Dragon Ball. Malgré les gags à répétition au début de la série, son dessin gagne en sérieux en dépeignant par exemple moins de personnages grotesques pour coller a son univers et à son ambiance combative des premiers volumes, présenter un cadre qui collerait aux nombreux combats type arts-martiaux dans cette œuvre.
Présenter les aventures d’un Gokû enfant représentait donc une limite du point de vue du style , et pour passer à des affrontements plus intenses et spectaculaires, Akira Toriyama a dû faire grandir tous ses personnages, en faire de vrais athlètes pour rendre les combats au corps à corps plus fouillés et impressionnants. Pourtant, si le personnage de Son Gohan gardera longtemps ce côté rondouillard, le mangaka parviendra à faire sa limite graphique aux alentours de l’arc Cell si bien que même un pré-adolescent comme Gohan sera dessiné de telle manière à le rendre aussi bien sculpté que les personnages adultes.
Dragon ball ce construit au fur et a mesure grâce à des combats plus terre a terre et plus sportifs. Le Tenkaichi Budokai, est directement inspiré du célèbre tournoi de baseball japonais Kôshien, et joue un rôle majeur dans cette construction , permettant à de nombreux personnages de se mettre en avant au cours d’affrontements. Gokû luttera pour s’améliorer davantage mais aussi pour sauver la Terre de ses ennemis. De l’armée du Ruban Rouge jusqu’à Piccolo Junior, Gokû est devenu un héros luttant pour le bien aux cotes de nombreux compagnons.
- Dans Dragon ball , on retrouve un humour omniprésent et des arcs qui jouent une certaine connexion avec Docteur Slump au niveau du style. L’alchimie fonctionne très bien rendant le tout léger et conviviale . Mais c’est a partir de l’intrigue Piccolo Daimaoh que le manga part dans une dimension plus sombre mettant un peu l’écart à cette humour.
- Dans Dragon Ball Z , c’est beaucoup de changement qui ce cache derrière ce nouveau nom avec une nouvelle ambiance , de l’histoire et des combats spectaculaire. Avoir un Gokû adulte n’est d’ailleurs pas un hasard puisque présenter des combats entre hommes a permis à l’auteur de développer des caractéristiques physiques différentes qui pouvaient alors faire échos à des joutes toujours plus grandioses. Dragon Ball s’oriente alors vers des échanges de coups et de techniques démesurés, notamment à travers les vagues de Ki toujours plus variées et puissantes qui résument bien souvent l’enjeu des combats. Ce n’est donc plus en donnant un coup de pied fatal à son adversaire ou en le faisant sortir du ring que Gokû et ses amis triomphes, mais souvent en le désintégrant par un Kamehameha titanesque. Dans son manga Toryama développe de nombreux enjeux scénaristiques notamment par rapport aux grands ennemis et ne cesse de développer davantage son univers a travers de nouvelles histoires captivantes.
Dragon Ball se présente comme l’évolution de quelques personnages au fil des années, des personnages grandissant, devenant adultes et fondant leurs propres cercles familiaux, et ce en prenant toujours à cœur le rôle de défenseur de la Terre. La « famille Dragon Ball » s’agrandit, tome après tome.
L’anime Dragon Ball débute le 26 février 1986 et le 16 avril 1989 pour un total de 153 épisodes qui adaptent un peu plus des seize premiers tomes du manga. C’est d’ailleurs elle qui responsable du succès de Dragon ball à l’international.
Dragon Ball Z démarre une semaine après Dragon Ball, soit le 26 avril 1989 pour s’achever le 31 janvier 1996 avec son épisode 291. La série est plus lente et adapte les tomes 17 à 42 du manga.
Quinze films d’animation viennent s’y ajouter en présentant souvent des ennemis inédits. Les deux téléfilms « Le père de Son Gokû » et « L’histoire de Trunks » sont des récits canoniques présentés dans le manga. A ceci s’ajoutent trois Oav : « Le plan d’anéantissement des Saiyen » est l’adaptation du scénario d’un jeu-vidéo et a eu droit à un remake inclus dans le jeu Dragon Ball : Raging Blast 2, « Salut ! Son Gokû et ses amis sont de retour » est une histoire créée pour les 40 ans du Shônen Jump et présente le petit-frère de Vegeta, et « Episode of Bardock » adapte le court manga de Naho Ôishi qui fait suite au téléfilm sur le père de Son Gokû.
La France a bénéficié de deux films au cinémas. Le premier sorti en 1995 est en réalité la compilation des films 12 et 13, et le second paru en 1996 et regroupe les films 10 et 11. Ne voulant renoncer à la licence Dragon Ball, la Toei décide de poursuivre l’aventure juste après la fin de Dragon Ball Z par le biais de Dragon Ball GT, série entamée le 7 janvier 1996 et terminée le 19 novembre 1997 avec 64 épisodes. La série ne s’est que peu développée et n’a eu droit qu’à un téléfilm en guise de supplément, ce dernier se déroulant 100 ans après la dernière aventure de Gokû.
Le revival de l’anime démarre avec Dragon Ball Kai, nomme en occident Dragon Ball Z Kai, une série qui entame la remasterisation en haute définition de Dragon Ball Z en supprimant tous les rajouts faits par rapport au manga. La série débute en avril 2009 avec une première partie en 98 épisodes qui adapte les sagas Saiyen, Freezer et Cell avant de s’achever en mars 2011. En avril 2014, la série reprend pour plus d’un an. Toutefois, la Toei a créé deux versions, l’une étant destinée au Japon et l’autre pour l’international. La version que nous connaissons en France se nomme ainsi Dragon Ball Z Kai : The final chapters et comporte des génériques inédits mais aussi une bande originale différente par rapport à la version nippone ainsi que sept épisodes fillers qui furent conservés. Au final, la série intégrale est de 159 épisodes au Japon contre 166 à l’international.