Le contrat de confiance
En 1987, Konami décidait de lancer un nouveau jeu qui donnera naissance à une série mythique :
Contra.
Un nom qui résonne auprès des plus anciens joueurs, évoquant pêle-mêle run & gun, grosse difficulté, jeu pour harcore, ambiance très 80's, etc...
Nous allons donc revenir sur cette série, notamment sur son premier épisode.
Une seule vie est trop courte pour jouer à tous les jeux sortis jusqu'à présent, forcément certains classiques ont tendance à passer sous les radars bien qu'archi-connus.
J'ai donc décider de prendre mon courage à deux mains et de me frotter au titre de Konami, afin de vérifier si oui ou non, son grand âge a altéré toutes ses qualités d'époque.
Les fameux contras
Comme beaucoup de jeux de son époque, Contra possède plusieurs noms. Contra est son nom originel au Japon mais aussi aux USA. En Europe, le jeu est connu sous le nom de
Gryzor sur micro-ordinateurs et
Probotector sur consoles. Ce dernier nom découle d'une censure du jeu venant d'Allemagne et remplaçant les humains par des robots.
Toujours au sujet du nom du jeu de Konami,
"Contra" n'est pas un terme qui sort de nulle part. Comme certains le savent sans doute, il désigne en espagnol "Contre-révolutionnaire" et faisait référence à cette époque à un groupe armé basé au Nicaragua, pays alors en pleine révolution socialiste. Ces guerriers se battaient donc contre le gouvernement sadiniste de Daniel Ortega.
Il se dit çà et là que l'administration américaine dirigée par Ronald Reagan à cette époque avait soutenu ces groupes via la CIA et avait même organisé un trafic d'armes vers l'Iran dont les bénéfices servaient à financer ces fameux contras. Financement qui a été clairement rejeté par le congrès américain d'où ces magouilles avec l'Iran.
Bref, ce scandale d'état fit grand bruit au début années 1980, et servit bizarrement de nom à ce jeu vidéo assez fantaisiste qui n'a pour point commun avec ce qui a été expliqué ci-dessus, l'utilisation de guerrier aux muscles saillants dans une jungle rappelant l'Amérique Centrale, mais c'est tout.
Car oui, Contra est un coktail, ou plutôt le fruit mûr engendré par le fertile cinéma américain des années 1980. Prenez
Rambo, ajoutez du
Commando et saupoudré le tout avec de l'
Alien. Laissez mijoter le tout et vous obtenez
Contra.
Contra se déroule dans un futur lointain en 2633.
A ce moment précis, une organisation du nom de Red Falcon établit une base opérationnelle sur l'archipel fictif de Galuga, près de la Nouvelle-Zélande, dans le cadre d'un complot visant à anéantir l'humanité.
Deux commandos, Bill Rizer et Lance Bean de l'unité Contra de la Earth Marine Corp (un groupe d'élite de soldats spécialisés dans la guérilla), sont envoyés sur l'île pour détruire les forces ennemies et découvrir ce qui s'y trame, car il se dit qu'une entité alien contrôle tout ce beau monde.
Les flyers promotionnels de la version arcade américaine minimise ce cadre futuriste du jeu, l'inscrivant davantage dans un futur proche. Le manuel des versions ultérieures sur NES et micro-ordinateurs personnels modifiaient le cadre du jeu le ramenant au présent et positionnant l'emplacement de Galuga dans la jungle amazonienne.
Est-ce utilise préciser que cette petite histoire n'est quasiment pas évoquée dans le jeu ?
D'ailleurs on s'en fiche, le coeur du gameplay se situe au niveau du gameplay.
Contra se décrit comme un run & gun, donc un jeu d'action principalement side-scroller qui se joue à 1 ou à 2 simultanément. Le shoot y est forcément central tout comme les passages plateformes.
Notre personnage peut tirer sur les 8 directions (non sans difficulté pour certaines, notamment en dessous de lui), obtenir des améliorations d'armes, sauter et blaster à tout va.
Le jeu dispose de 7 stages en Arcade, qui ne sont d'ailleurs pas construits sur le même modèle. En effet, le game-designer Koji Hiroshita a choisi de nous faire alterner des niveaux en 2D side-scroller, 2D au scrolling vertical (plus rare) et en pseudo 3D un peu à la Cabal ou Nam 1975 pour détruire des éléments au fond de l'écran.
Les point positifs de Contra sont d'abord l'action très intense. Le titre a beau être ancien on est tout simplement à fond, et forcément l'ensemble est immersif. Ca tire de partout, il faut être sur ses gardes en permanence.
Le titre de Konami s'avère encore aujourd'hui très jouissif pad en main, d'autant que la jouabilité reste de haute volée malgré les petits soucis visés vers le dessous, mais on s'en sort sans gros domages.
Par contre là où il a pris un sacrée coup de vieux, c'est au niveau de sa
difficulté que je qualifierais de
dantesque ! Mon dieu la souffrance pour le finir, d'autant que les continues en arcade sont
limités !!! Vous avez beau mettre toutes vos économies dans la borne, vous n'aurez qu'à 3 pauvres continus. Contra est punitif à l'extrême vous vous faites toucher une fois, vous perdez une vie.
Je ne vais pas vous raconter des salades, pour le finir j'ai du mettre la main à la poche et acheter la compilation Contra Anniversary Collection sur PC. Cette compilation autorise les save-state et rend le jeu accessible au commun des mortels.
Du coup, quand on connaît très bien le jeu, ses pièges, ennemis et patterns (notamment de boss), le titre se plie en 15 minutes grand maximum. Et là on comprend pourquoi l'équipe en charge du projet chez Konami a dopé à son paroxysme la difficulté de leur jeu.
Le titre de Konami affiche une technique satisfaisante pour 1987. Le jeu est joli mais pas renversant non plus. J'ai noté surtout un cruel manque de variété au niveau des ennemis, et surtout cet affichage en mode vertical (TATE) pas très pertinent pour les stages en 2D side-scroller. Par contre les niveaux à la Cabal en pseudo 3D marche très bien avec cet affichage.
Enfin la bande sonore imaginé par Kazuki Muraoka a donné naissance à un mythique thème, celui du premier niveau. L'ambiance sonore est d'ailleurs très réussi et on rentre sans difficulté dans cette ambiance "retro-année 80- futuriste".
Le flyer US plus beau que le japonais
Contra est et reste un bon jeu, même plus de 35 ans plus tard. Toutefois le titre n'est pas sans reproche, le principal étant sa durée de vie famélique dopée par une difficulté monstrueuse. Perdre une vie dans Contra équivaut à perdre une vie dans R-Type, c'est-à-dire qu'on se retrouve totalement à poil et dans la m.... pour finir le stage.
Alors certes, vous avez entièrement raison, les jeux d'arcade d'époque ne sont pas bien longs en général et sont rallongés par une difficulté assez élevé. Sauf qu'ici, ce schéma est appliqué à son extrême.
Toutefois malgré sa difficulté, et sa durée de vie, son manque de variété au niveau de son bestiaire, Contra reste très agréable stick en main, très souple, à l'action variée et surtout bien fun.
Bref, un titre à conseiller aux amateurs de cuir noir, de masochisme, de fouet etc... bon vous m'avez compris...
Fiche technique:
Titre original : Contra
Développeur : KONAMI
Éditeur : KONAMI
Arcade System: Konami Contra Based
Genre : Action-Plateforme
Année de sortie initiale : 1987
Autres supports : Console dédiée, Amstrad CPC, Commodore 64, Mobile, MSX, NES, Switch, PC, PS2, PS4, XBOX 360, ZX Spectrum
Nombre de joueur(s): 2
Localisation:
NOTE (Replay Score)

Screenshots:
D'ailleurs la version NES était en YOKO, effectivement pour les phases horizontale ça passe beaucoup mieux.
Le finir sur NES est un challenge mais pas si dur qu'en arcade.
Par contre je crois l'avoir testé sur ps4, via une collection konami. Super dur le jeu, mais bon les options rewind facilite le jeu. En même temps, c'est un jeu arcade.