Le 22 décembre 2024, j’ai pu voir en avant-première et en VO, le troisième film Sonic toujours réalisé par Jeff Fowler. Voici mon avis sans spoilers sur cette suite qui ne laissera aucun fan indifférent.
Cette critique fait suite à celle du
premier volet en 2020, et du
second en 2022. Deux films que
j’ai plutôt appréciés aussi bien en tant que spectateur, qu’en tant que « petit fan » de la licence. Ils remplissaient très bien leur rôle de
divertissement, et demeuraient incroyablement respectueux du
lore du Hérisson Bleu. Malgré qu’à l’époque, j’ai été dérangé par
l’humour beaucoup trop enfantin pour moi de la part du personnage de Sonic, ainsi que de grosses
facilités et incohérences scénaristiques.
Quant à ce nouvel opus, bien qu’il ne corrige pas 100% des défauts cités de ses prédécesseurs, il reste indiscutablement
le meilleur des trois films. Et à voir impérativement au cinéma pour tout fan de Sonic, et pas que.
Shadow the Hedgehog, le film

Car oui, c’est surtout un film destiné aux (très nombreux)
fans de Shadow. Et qui aurait
presque pu prendre la place de Sonic dans l’intitulé sans que ce soit choquant. Vu le temps de présence à l’écran de ce rival emblématique du Hérisson Bleu à qui il vole clairement la vedette. Et cerise sur le gâteau, il est doublé par le
John Wick en personne, ce bon vieux
Keanu Reeves (et
Jean-Pierre Michaël en VF). Un doublage que j’ai trouvé de qualité et qui colle bien à un personnage aussi badass et ténébreux que lui.
Depuis son annonce à la
scène-post générique du second film, je me suis posé beaucoup de questions quant à la manière dont allait être traité le personnage. Surtout concernant son
histoire tragique au sein d’un univers cinématographique aussi « grand public ». Au final, et pour mon plus grand soulagement, ce fut loin d’être dénaturé. Sans forcément adhérer à ses méthodes et à sa vision des choses,
on comprend clairement comment Shadow en est arrivé là. Et la souffrance qu’il a dû endurer après avoir été séparé brutalement des rares êtres qui lui étaient chers.
Dont
Maria, un personnage tout droit sorti des jeux et ô combien important pour Shadow. Ici incarnée par la jeune
Alyla Browne qui a fait une précédente apparition cette année dans
Furiosa: A Mad Max Saga. Je l’ai trouvé assez touchante dans le rôle de son unique amie et confidente. Même si j’aurais préféré que le film prenne un peu plus le temps de développer cette relation.
Pour moi,
Shadow est la raison pour laquelle cet opus surclasse ses prédécesseurs. D’abord parce qu’il apporte quelque chose de beaucoup plus sombre et mature. Jusqu’à même
aborder frontalement le thème de la mort, et qui justifie probablement sa classification en
PG-12 aux USA.
Et grâce à lui, on a eu droit
aux meilleures scènes des trois films. Certaines sont tout bonnement spectaculaires et
resteront gravées pendant très longtemps dans les mémoires des fans. Dont une à la toute fin avec une
reprise épique
d’un des morceaux les plus iconiques de la saga par
Junkie XL qui est revenu composer pour ce troisième film. Ce qui m’amène à dire qu’en termes
d’effets visuels, cet opus s’en sort
nettement mieux que les autres. On sent qu’ils ont mis le budget contrairement au précédent qui fut très inégal sur cet aspect.
Mais la question la plus cruciale que je me suis posée (et peut-être vous aussi) par rapport à Shadow, c’est
à quoi aurait-il ressemblé si son modèle était calqué sur le tout premier design de Sonic ? Rien que de l’imaginer j’en ai des sueurs froides. On a vraiment évité le pire..
Jim au carré

Quoi de pire qu’un Dr. Robotnik ?
Deux Dr. Robotnik pardi ! Et faut croire que
Jim Carrey tient ce rôle à cœur au point d’abord de
sortir de sa retraite cinématographique qu’il avait lui-même annoncée après le deuxième opus. Et
d’apparaitre deux fois dans le même film pour incarner deux personnages « différents ». À la fois le
Ivo que l’on connait des films et des jeux, et son grand-père
Gerald nouvellement introduit.
Ce qui les diffère réellement, tient de leurs
motivations. Surtout pour Gerald qui a un passif avec
Shadow. Puisqu’en termes d’apparence (à une cinquantaine d’années près), d’intellect, et bouffonnerie, ils ont tout en commun et c’est clairement dans leurs gènes. Ce qui donnait lieu à des séquences très « Jim Carrey » qui, pour certaines m’ont fait bien marrer.
Le quatrième mur en a pris pour son grade.
D’ailleurs, la simple présence de Gerald a eu un effet considérable sur
le développement du Robotnik « petit fils ». Fini
l’obsession maladive qu’il avait pour son ennemi juré de Hérisson Bleu. Il en est même à mettre son égo surdimensionné de côté pour « s’allier » à lui afin de faire face à
Shadow. Même si la véritable menace est
bien plus proche qu’il l’imagine. À côté, Ivo passe pour un enfant de chœur.
Il en va de même pour sa complicité avec
l’agent Stone (Lee Majdoub) qui sera beaucoup impacté. Ce dernier qui aura droit à
des scènes assez sympathiques et parfois poignantes. Le mettant bien plus en valeur qu’à l’accoutumée.
Après trois films, je peux affirmer qu’avoir casté Jim dans ce rôle
fut la meilleure décision prise par la Paramount avec le changement du premier design de Sonic. Dorénavant, je ne vois personne d’autre que lui pour incarner Robotnik.
Sonic Team

Pas grand-chose à redire sur les sidekicks de Sonic que sont
Tails, et mon préféré
Knuckles tous deux fidèles à eux-mêmes. Déjà bien développés dans le précédent film, et aussi au sein d’une
série (que je n’ai pas vu à ce jour) pour l’
échidné.
Concernant
Sonic, et pour la première fois dans cette franchise, il semble enfin
gagner un peu en maturité. Tout ça grâce à
Shadow (encore lui) avec qui il partage des points communs allant au delà de la simple apparence physique. Se voyant à travers lui comme
un miroir de ce qu’il aurait pu devenir s’il n’était pas aussi bien entouré.
Si je devais prendre une autre œuvre pour illustrer leur dualité, ça serait un peu comme
Naruto et
Gaara. Deux personnages qui ont vécu une enfance difficile et connu une longue période de solitude. Le premier
ayant réussi tant bien que mal à se faire des amis (comme Sonic). Et le second qui n’a pas eu cette chance, et
finira par basculer lentement mais surement dans la haine (comme Shadow).
Pour ceux qui restent, plus on avance dans les films, et plus les personnages de
Tom (James Marsden) et
Maddie (Tika Sumpter) demeurent
anecdotiques. Alors qu’à la base, c’est
grâce à eux deux que Sonic a pu sortir de sa solitude dans le premier opus.
Le plus triste, c’est que le seul moment dans le troisième où ils servent un peu à quelque chose, ce n’est
même pas « en tant que Tom et Maddie » pour le dire ainsi sans trop spoiler. D’ailleurs, j’étais pas spécialement emballé de revoir cet « autre couple » à qui l’on doit
une séquence d’infiltration complètement lunaire vers la fin du film.
Même les membres du
GUN avec la
directrice Rockwell (Krysten Ritter) à leur tête, ont été mis davantage en avant c’est dire. Alors que très franchement, je ne les ai
pas trouvé crédibles pour un sou. À aucun moment ils n’ont représenté une sérieuse menace pour les protagonistes. L’impression qu’ils étaient juste là pour faire acte de présence et faire le lien avec l’histoire de Shadow.
Conclusion
Tout comme ses prédécesseurs, ce troisième volet est avant tout destiné aux fans du Hérisson Bleu à qui je le recommande les yeux fermés. Mais pour un spectateur totalement extérieur à cet univers, ça reste un divertissement efficace qui ne bouleversera pas le genre, et avec son lot d’imperfections. Du grand spectacle avec un niveau de fan-service qui n’a jamais été aussi élevé, au détriment d’une intrigue prévisible à des kilomètres et encore et toujours des facilités scénaristiques. J’aimerais sincèrement qu’à l’avenir, que des efforts soient faits de ce côté-là.
Néanmoins, j’ai apprécié le ton plus mature et le fait qu’il ait tenté des choses vis-à-vis de ses personnages principaux qui ont subi une nette évolution. En particulier Sonic et Ivo Robotnik. Et pour une première apparition de Shadow dans un film de cette franchise, c’est pour moi une franche réussite.
On sait déjà qu’un quatrième volet est en chantiers et prévu pour le printemps 2027. Mais il y aura forcément un film où le « Hérri-sombre » comme j’aime l’appeler, aura son propre long-métrage. Au vu de sa popularité, ça me semble inévitable. En tout cas, ce SCU pour « Sonic Cinematic Universe » a encore de beaux jours devant lui.
Parmi vous, qui l'a déjà vu ou compte aller le voir ?
Une Saga qui peut donc que aller en s'améliorant et c'est temps mieux (l'inverse de Venom, au hasard).
Après ça reste des films de jeux-vidéo au ton juvénile, mais temps mieux si on prends un peu moins les enfants pour des demeurés.
Je pense tout de même que à l'époque le design est une histoire marketing, le réalisateur sort de nul en tant que réal part mais est un pro des effets visuels, tout le films sois disant retoucher en aussi peu de temps sur un film pas vraiment à gros budget ect.