Tremble, Dracula : Trevor scellera ton sort !
S’il fallait un mot pour décrire Castlevania III: Dracula’s Curse, ce serait sans doute « ambitieux ». Sorti en 1989 au Japon et en 1990 en Amérique du Nord, il aura fallu faire preuve de beaucoup de patience à nous, joueurs d'Europe car le titre ne débarquera chez nous qu'en décembre 1992 ! Cet épisode marque un retour aux sources après l'expérimentation RPG et aventure du controversé Castlevania II: Simon’s Quest. Cependant, il ne se contente pas d’un simple retour au gameplay linéaire du premier volet : Dracula’s Curse enrichit la formule avec de nombreuses nouveautés qui en font un titre marquant de la saga, et peut-être un petit prélude d'une certaine symphonie de la nuit...
La cover européenne PAL sur NES
Le scénario prend place des siècles avant les événements des deux premiers opus. On y incarne Trevor Belmont, ancêtre de Simon Belmont, appelé à défendre la Transylvanie contre Dracula qui, une fois de plus, sème la terreur. À cette époque, la famille Belmont est crainte et ostracisée par les villageois en raison de ses pouvoirs. Mais face à l’imminence du danger, Trevor est adoubé comme étant leur dernier espoir pour vaincre le Seigneur des Ténèbres.
La trame narrative, bien que classique, se distingue par l’introduction de personnages secondaires jouables qui enrichissent le voyage de Trevor. Chaque allié a sa propre histoire et sa propre utilité dans l’aventure, ajoutant une couche de profondeur inédite pour un jeu de l’époque.
Des compagnons inédits et un gameplay varié
L'une des grandes innovations de Dracula’s Curse est la possibilité de recruter jusqu'à trois compagnons :
- Sypha Belnades, une magicienne spécialisée dans les sorts élémentaires. - Grant Danasty, un pirate agile qui peut grimper aux murs et aux plafonds, offrant une mobilité inédite. - Alucard, le fils de Dracula, capable de se transformer en chauve-souris pour survoler les obstacles.
Ces personnages ne sont pas uniquement là pour diversifier l’histoire ; ils modifient également le gameplay. Chaque allié a des forces et des faiblesses, et le joueur devra souvent choisir entre eux et Trevor selon les situations. Seul un allié peut accompagner Trevor à la fois, ce qui oblige à faire des choix stratégiques tout au long du jeu.
Castlevania III innove également par sa structure : les niveaux ne sont plus strictement linéaires, et plusieurs chemins sont proposés à divers moments de l’aventure. Cela permet non seulement de varier les décors et les défis, mais également de changer l’ordre des événements et la manière d’aborder certaines parties. Les niveaux alternatifs apportent une véritable rejouabilité et encouragent à recommencer l’aventure pour explorer tous les chemins possibles.
Alucard et Sypha Belnades
Ces embranchements ajoutent un sentiment de liberté rare pour un jeu de cette époque, même si les choix ne modifient pas l’histoire principale, qui reste relativement rigide.
Un retour à la difficulté classique
Si Simon’s Quest avait été critiqué pour son gameplay non-intuitif et son layout totalement alambiqué, Dracula’s Curse exprime un retour à une difficulté plus classique, mais toujours exigeante. Les ennemis sont nombreux, les patterns demandent précision et patience, et les niveaux regorgent de pièges vicieux.
Les boss, bien plus mémorables que dans Castlevania II, représentent des défis de taille : chaque combat est un véritable test de coordination et de maîtrise du personnage. Mention spéciale au combat final contre Dracula, réparti en plusieurs phases, qui reste l’un des moments les plus emblématiques de la saga. Ce dernier boss est on ne peut plus ardu, même pour un Castlevania : vous êtes prévenus !
Une réalisation technique impressionnante
Visuellement, Dracula’s Curse est l’un des plus beaux jeux de la NES. Les décors sont riches et variés : de sombres donjons, des tours imposantes, des forêts hantées, et bien sûr, le château de Dracula, tous regorgent de détails. La palette de couleurs est habilement utilisée pour créer une ambiance gothique oppressante, fidèle à l'esprit de la série.
Du côté sonore, la bande-son est une véritable prouesse. Composée par Hidenori Maezawa et Jun Funahashi, elle alterne entre des morceaux épiques et des mélodies plus sombres, renforçant parfaitement l’atmosphère. Les morceaux comme Beginning ou Mad Forest restent gravés dans la mémoire des joueurs.
Sypha Belnades dans la série Netflix "Castlevanoa"
Quelques défauts à noter
Malgré ses qualités, Dracula’s Curse n’est pas exempt de défauts. Certains niveaux peuvent devenir frustrants à cause d’une difficulté mal équilibrée, notamment lorsqu’un saut raté vous oblige à recommencer une section entière.
Si je devais être un peu tatillon, je noterais tout de même des couleurs qui ont tendance à baver un peu (trop).
Les ralentissements sont également fréquents, surtout lorsque plusieurs ennemis apparaissent à l’écran. C’est particulièrement visible dans la version occidentale, qui a été simplifiée techniquement par rapport à la version japonaise équipée de la puce sonore VRC6.
Enfin, la rigidité légendaire de Trevor Belmont peut être un obstacle pour les nouveaux joueurs. Si les mouvements de Sypha ou Grant permettent d’adoucir cette raideur, cela reste une limitation notable.
Castlevania III: Dracula’s Curse est un chef-d’œuvre de la NES et un pilier fondateur de la série. En combinant une action classique et éprouvée avec des innovations comme les personnages secondaires et les embranchements, il réussit à moderniser la formule sans trahir l’esprit de la franchise.
Malgré quelques défauts techniques et une difficulté qui pourra rebuter les moins aguerris, le jeu reste une expérience mémorable, digne des plus grands titres de son époque. Si vous êtes amateur de jeux rétro ou fan de la saga Castlevania, Dracula’s Curse est tout simplement incontournable..
Fiche technique:
Titre: Castlevania III: Dracula's Curse Développeur: KONAMI Editeur: KONAMI / ULTRA GAMES / PALCOM Genre: Action/Plateforme Année: 1989 Autres supports: - Nombre de joueur(s): 1 Localisation:
A la loyal, Mountain Range est probablement le niveau le plus débile de la série tant que sa difficulté est ultra abusée (niveau très long, les phases "tetris" longues et punitives, le trio de boss à la fin).