Pudding à la japonaise
Si on se penche sur la ludothèque de la première Xbox, on remarque une grande abondance de FPS et de jeux de courses, d'action, de sport de qualité.
Un genre se fait toutefois discret, le RPG et en particulier le J-RPG.
A part quelques titres sortis exclusivement sur le territoire japonais comme
Shin Megami Tensei Nine ou
Magatama il n'y avait quasiment rien à se mettre sous la dent en occident à part l'anecdotique
Blackstone : Magic & Steel, ou le solide coréen lorgnant du côté du hack & slash
Kingdom Under Fire: The Crusaders.
Mais qu'on se rassure, le studio derrière la série des
Landstalker lancera le 20 juillet 2004 en Amérique du nord et un mois plus tard chez nous
Sudeki.
Et là on me dit dans mon oreillette qu'il ne s'agit pas de Climax Entertainment mais des britanniques de Climax Studios, connu surtout pour leurs Moto GP ou leur série de jeux de course ATV.
Un J-RPG développé par des anglais "spécialisés" dans les jeux de course ? Ca fait peur...
Ailish
Dans un monde en proie à des troubles millénaires, un être démoniaque s'apprête à refaire son apparition. Seuls 4 jeunes héros, ayant le cœur sur la main parviendront à éliminer ce mal qui rampe aux portes de la majestueuse cité d'Illumina et à aider la reine Lusica d'Haskillia, usée par tous ces conflits larvés.
Ces jeunes gens sont Tal le soldat un peu naïf et aventurier, la princesse Ailish une magicienne espiègle, le scientifique et très cartésien Elco, et enfin Buki la femme-animale au tempérament bien trempé.
Bref, vous l'aurez vite compris, on retrouve les archétypes ultra-classiques des personnages des RPG nippons le tout servi par un scénario d'un classicisme rare.
Nous dirigeons les 4 personnages dans la majeure partie de l'aventure, même si les développeurs nous ont réservé quelques surprises agréables.
Le système de combat lorgne clairement du côté de l'action-RPG rappelant un peu des titres postérieurs comme Final Fantasy XV.
Tal est muni d'une épée, et Buki de griffes en adamantium. Ces 2 personnages sont plus portés sur le corps à corps, alors qu'Elco et Ailish se joue à la façon d'un FPS, car ils préfèrent arroser à distance.
Nous contrôlons à chaque fois un personnage à la fois, mais il est possible pendant un combat de basculer d'un personnage à un autre. Cela donne un côté nerveux (à la Grandia) aux combats, mais aussi ouvre tout un pan stratégique que je vous invite à découvrir par vous-mêmes.
Seul petit hic, c'est le ralentissement du temps lorsque l'on ouvre le menu des objets / attaques spéciales / attaques divines / IA. Pendant que vous naviguez dans cette encyclopédie, vous n'êtes pas protégés du tout contre les ennemis. Cependant la difficulté pas très élevée fait que cela n'est pas trop handicapant. C'est surtout et quasi-exclusivement contre le boss de fin que cela pose un (bien) gros problème.
A l'image d'un J-RPG les combats sont aléatoires, la progression est très linéaire. Un journal de quêtes est présent pour vous indiquer ce que l'on doit faire, et une carte est mise à notre disposition.
Il est possible dans ce monde de faire des achats chez Kamo, un canard-marchand qui a des boutiques partout dans ce monde et qui se révèle vite être un bel escroc. Privilégiez les marchands ambulants, qui ne sont d'ailleurs pas si ambulants que çà vu qu'ils se trouvent toujours aux mêmes endroits...
L'argent ne coule pas à flot dans Sudeki, il faudra souvent faire des quêtes annexes pour en gagner, ou simplement faire des choix cornéliens notamment face au forgeron qui enchanteront nos armes et armures. Leur service coûte une blinde, et je pèse mes mots. Vous pourrez récupérer des objets précieux durant toute votre aventure, n'hésitez pas à les farmer, cela fait de l'argent facile à la revente.
Parmi les points forts de Sudeki, citons les très beaux environnements, surtout les décors extérieurs à la végétation chatoyante. Le travail de Climax est très sérieux, aussi sur les effets spéciaux durant les nombreuses attaques spéciales (même si on déplore quelques grosses chutes de frame-rate).
Le système de combat est intéressant même s'il pose problème sur la longueur, à cause des angles de caméra difficiles pour Tal et Buki, et que l'ennui s'installe dans les phases FPS avec Elco et Ailish. Cependant cela est contre-balancé par le système de magie ou d'attaque spéciale. Le jeu nous invite clairement à en user et abuser, rendant les combats renouvelés avec un large panel de capacités et combinaisons possibles. Cela rend Sudeki assez riche, plaisant !
Les environnements sont variés, et les développeurs ont fait ce qu'ils ont pu pour rendre ce monde vivant. Je pense particulièrement à la cité scientifique de Trasentia qui grouille de robots-travailleurs.
Les musiques bien que discrètes s'accordent très bien avec les endroits visités.
L'idée que chaque personnage a des capacités spéciales est intéressant. Ainsi Tal peut pousser des blocs de pierre lourds, Elco peut planer avec son jet-pack, Buki peut grimper sur certaines parois avec ses griffes, enfin Ailish peut révéler certains secrets cachés.
Malgré sa lourdeur en combat, l'inventaire est ergonomique, le système de progression est très simple à assimiler, tout est clair. Sudeki s'avère vite un bien bon Action-RPG pour débutants.
Et c'est bien çà le problème ! Sudeki est un peu trop facile, sauf pour le dernier boss qui est anormalement difficile ! C'est une véritable horreur qui arrachera votre barre, se téléporte, est hyper rapide, le tout servi par des caméras pas du tout confortable...
Artistiquement, ce jeu est aussi un véritable naufrage. C'est vraiment pitoyable de faire un jeu "comme les japonais". Les personnages du coup sont laids, ne ressemblent à rien, et je pense qu'il aurait été vraiment judicieux d'embaucher des artistes nippons pour le coup ou que Climax fasse des design clairement occidentaux à la Elder Scroll par exemple.
Le doublage est assez mauvais en français, à part pour Tetsu aucun acteur ne semble vraiment concerné.
Aussi il est dommage que l'on passe un peu trop de temps dans des environnements sombres, il est tout aussi dommage et vraiment incompréhensible de ne pas avoir permis aux 4 personnages de se battre contre le dernier boss. Comme un imbécile, j'ai monté à fond Elco, et je n'aimais pas joué avec Tal et bien pas de bol : c'est Tal qui se bat contre le dernier boss. Vous savez ce qu'il vous reste à faire.
Il est aussi dommage que les enigmes soient si simplistes manquant cruellement d'imagination, et que les objets précieux ne permettent pas de faire du crafting, mais je chipote.
Buki
Mais le pire réside dans la durée de vie de ce RPG qui atteint en trainant... 14 heures ! Si vous vous amusez à faire les peu passionnantes quêtes annexes, vous allez monter à 20 heures. Je vous conseille d'ailleurs de les faire, c'est le meilleur moyen de récupérer argent et XP rapidement, les combats payent peu finalement.
Cette courte durée de vie avait un peu plombé le jeu à sa sortie, et çà se comprend, surtout pour un RPG (J-RPG ou pas) fait par des occidentaux.
Il est là le problème de Sudeki : il n'a pas vraiment su se situer de manière très claire.
Les fans de J-RPG (dont je fais clairement parti) ne lui pardonneront pas son chara-design horrible, le côté gore assez présent qui est une faute de goût, ou des cut-scenes (qui sont toutes réalisées avec le moteur du jeu) franchement oubliables.
Les fans de jeux de rôle tout court pesteront sur la durée de vie famélique du soft qui fait que le titre n'a pas vraiment été pris au sérieux et est vite tombé dans l'oubli.
Avec quelques réglages, un développement moins chaotique, et un design plus harmonieux, Sudeki aurait pu devenir un classique de la Xbox. Il n'en reste pas moins un Action-RPG sympathique, qui doit être pris pour ce qu'il est : un bon jeu et surtout un des rares représentants du genre sur la console.
Fiche technique:
Titre: SUDEKI
Développeur: CLIMAX STUDIOS
Genre: ACTION-RPG
Année: 2004
Autres supports: PC
Nombre de joueur(s): 1
Localisation:

NOTE PRESSE (Joypad 144 - Septembre 2004)

RESSOURCE PRESSE

Screenshots:
En fait faudrait carrément faire un sujet à part sur des jeux assez bons voir très bons mais complètements oubliés de la XBOX Originelle.
Là de mémoire je peux citer YAGER - BRUTE FORCE - THE SUFFERING (même si je crois qu'il était multi), ect.
y'avait des licences qui méritaient grave d'avoir de suites !
Bon ALEXKIDD, au boulot ! On compte sur toi pour nous faire un sujet complet là dessus ! LOL
J'ai jamais touché au jeu (en même temps, j'ai jamais eu de Xbox), mais son aspect jeu à la japonais m'avait intrigué à l'époque, ce qui a fait que j'en ai retenu le nom
Le chara design en lui-même ne me paraît pas dégueu, si on omet l'habituel abus sur les formes et les tenues des personnages féminins ^^'
La différence va surtout se jouer entre le style occidental et jap... Les artworks de promo côté japon ont ce bon feeling des RPG de l'époque, par contre le look en CG dégueulasse pour les images US, ouille
J'avoue que l'existence de Climax Studios me rend curieux, c'est quoi leur lien avec Climax Entertainment (s'il y en a un) ?
randyofmana le lien ? Aucun, mais Climax Studios (ou Climax Group) existe toujours. Climax Entertainment a fermé ses portes depuis 2014
Merci
Mais je le dis en conclusion, il est pas mauvais, on passe un court mais un bon moment quand même avec ce jeu.
Je précise ici que c'est un des rares jeu où j'ai pas tué le boss de fin, Tal était trop faible, je l'ai monté en rien, j'ai monté Elco à fond pour rien. J'avais plus envie d'aller faire des niveaux avec Tal et de récupérer son armement ultime, bref j'ai décroché.
Par contre même si je ne me souviens pas de tout le déroulement, le boss de fin ne m'avait pas posé de soucis, j'avais même été déçu de l'avoir buté du premier coup. Bon après tout mes persos étaient bien évolués, ceci explique peut-être cela !!
En tout cas, même en ayant fait beaucoup de J-RPG, je l'ai adoré ce petit jeu !!
Ouaip, ça aurait été intéressant que ce soit une vraie collaboration franco-jap, m'enfin c'est déjà assez rare et plaisant de voir un jrpg fait par des occidentaux
Pour le boss de fin je te comprend, je pense que c'est un défaut de game design que l'on n'avait pas bien repéré à l'époque, ça paraissait sans doute logique aux devs que le joueur allait utiliser tout les persos ^^' J'ai eu le même problème dans plusieurs autres jeux... Tactics Ogre sur GBA par exemple, je suis bloqué à une mission qui me demande d'utiliser deux teams, hors j'en ai qu'une de vraiment valable, donc il faut que j'en entraîne une autre
Sinon, dans les jeux oublié de la Xbox Originel y'avait aussi :
STUBBS THE ZOMBIE
ARX FATALIS
VOODO VINCE mais celui là à quand même eu droit à un remaster
Comme j'ai garder tous les jeux de ma première xbox, j'en ai plein sous les yeux mais je ne sais pas s'ils sont exclu à la machine...
alexkidd je viens juste de voir que j'ai SUDEKI aussi ! j'avais complètement oublié !
j'ose pas imaginer des versions Next gen de YAGER, MECHASSAULT et tous les autres
Mais bon, on peut toujours rêver...