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Après sa chronique "Bloodborne voyage au bout de l’ennui ?" diffusée sur France Info l'an dernier, ou il avait qualifié Bloodborne de
"jeu d’action masochiste à la difficulté artificielle : un jeu de frappe-frappe qui oublie l’essentiel : l’aventure" (http://www.gamekyo.com/blog_article359386.html), le journaliste Jean Zeid développe un peu plus et nous donne son avis sur la saga Dark Souls et de ses 2 jeux dérivés dans un article qui vient de paraitre sur le site Rockyrama
Dark Souls : Difficulté partout, plaisir nulle part

Les 10/10 pleuvent sur la saga Dark Souls comme sur les enfants de l’école des fans. Un succès critique qui pose un voile pudique sur un marketing grisé par le retour de la difficulté, la vraie. Mais était-elle vraiment partie ?
Pour celles et ceux qui auraient échappé aux discours dithyrambiques des amoureux de la saga, Dark Souls est une aventure s’inscrivant à la fois dans le courant action RPG et le Die And Retry, même si ce dernier point est contesté par les fans, car ce n’est pas le point fort du jeu, loin de là. Dark Souls, c’est aussi un univers, celui de la Dark Fantasy, ici moyenâgeuse, un imaginaire où le Mal a pris le dessus sur le Bien et où la damnation prend tout l’espace thématique. Les héros y sont faibles, souvent fatigués quand ils ne sont pas à moitié morts, et leurs péripéties tiennent plus de la séance masochiste que de la balade des gens heureux. Jamais ils ne connaissent le repos ou la lumière, et gagner n’a pas vraiment de sens. À peine cherche-t-on une brise d’espoir dans la noirceur du décor. Toute la saga Dark Souls, y compris son prédécesseur Demon’s Souls et son périphérique Bloodborne, tient dans cette description. Sauf que les auteurs ont, semble-t-il, mal saisi les écrits du père fondateur de la Dark Fantasy : H.P. Lovecraft, nous y reviendrons.

Demon’s Souls, Dark Souls 1, 2 et 3, Bloodborne, je m’y ennuie à mourir, la manette me tombe littéralement des mains après deux ou trois boss. Je ne vois pas le petit début de nécessité à continuer à effectuer des roulades au sol et mourir une énième fois sous les coups de boutoir d’un ennemi surdimensionné. Tout cela sonne terriblement artificiel à mes oreilles. En cherchant les raisons de ces bâillements ludiques, j’en ai trouvé une : je ne joue pas aux jeux vidéo pour me dépasser. En tout cas, ce n’est pas une nécessité. Par contre, et, parce que je suis un peu bête, si le jeu a l’intelligence, non pas de me prendre par la main comme on peut l’entendre dans les bouches condescendantes qui utilisent souvent les mots “noob” et “casual”, non, s’il a juste la courtoisie de m’accompagner dans ce dépassement, s’il a l'intelligence de me faire croire que je le suis également, comme un Fire Emblem ou un Diablo en mode cauchemar, il y a là l’essence du jeu vidéo. Tout le contraire des Dark Souls qui sont bêtes à manger du foin, du moins sous cet angle. Il y a évidemment du génie dans cette série si l’on parle de l’inventivité des espaces parcourus ou encore comment le jeu implique sa communauté en ligne.

À mes yeux, le jeu des jeux, c’est Pong. Pas Ghosts'N Goblins ou Ghouls'n Ghosts, des jeux à la difficulté capable de faire rentrer l’argent dans les caisses, ce qui leur fait un point commun avec les Dark Souls. Non, juste Pong : facile à prendre en main, difficile à maîtriser. Plus la balle s’approche des extrémités de la barre, plus elle prend de la vitesse et de l’angle. Ce qui permet à un enfant de filer une raclée à un de ses parents si ces derniers prennent Pong à la légère. C’est l’universalité du jeu vidéo. Et ce n’est pas le cas des Dark Souls qui ne sont pas facile à prendre en main.
Je ne parle pas ici de déplacer un bonhomme dans un espace 3D, non, je parle de se colleter un boss à deux patterns après 5 minutes de jeu dans DS3 par exemple. Dans la définition du mot gameplay, il y a certes les règles du jeu et la difficulté, mais il y a aussi le plaisir, ce qui fait du gameplay une notion éminemment subjective, contrairement aux mécaniques de jeu. L’évocation d’un gameplay “précis” est à ce titre une erreur d’interprétation. Et bien, à mes yeux, le gameplay From Software offre un bien piètre plaisir avec des semi boss et des boss partout. Et non, pas l’ombre non plus dans ma manette d’un sentiment de fierté après avoir liquidé ces colosses. Un soulagement d’en avoir fini et la tentation impérieuse de poser la manette définitivement pour ne plus supporter ça.

On peut faire grâce à ces jeux de leur technique chancelante et des chutes de framerate régulières dont on se fiche. Ce dont on se fiche moins, c’est que ces Souls font aussi partie de la catégorie Die and Retry, car c’est bien la mort le moteur du jeu. Le scénario, lui, est aussi difficile à dénicher qu’un géant à abattre, c’est dire. Non, c’est le combat et la mort qui font avancer la bête. Et bien voilà l’un des plus mauvais Die and Detry contemporain, incapable de réduire à presque rien (c’est aujourd’hui la norme) les temps de chargement après le décès inévitable de votre héros. Une purge qui s’est atténuée avec le temps.
Masanori Takeuchi, producteur chez From Software, déclarait chez jeuxvideo.com : "Il ne fait aucun doute que Dark Souls demande aux joueurs beaucoup d'efforts, mais c'est peut-être la raison pour laquelle nos jeux étaient qualifiés de "nuls à chier" par le passé et qu'ils sont aujourd'hui plus respectés." Si je suis resté dans le passé, le respect a dépassé toutes les espérances du studio japonais. Sur le site Metacritic, véritable KFC de la pensée où toutes les opinions se mêlent et se valent, Demon's Souls récolte une note de 89/100, pareil pour Dark Souls, 91 pour le 2 et 89 pour le troisième et dernier épisode de la saga. Des notes mortelles, pour le moins.

En six ans et une capacité de production digne d’Activision et Ubisoft, la franchise Souls est passée de la contre culture, du jeu de niche, au jeu mainstream, avec sa déferlante de critiques positives et de succès commerciaux. Il faut dire qu’imposer ce marketing de la difficulté relève là aussi du génie. Il fallait sentir en 2010 la demande d’une partie des joueuses et joueurs de passer à une exigence supérieure. Autrefois, si les jeux étaient difficiles, c’était le plus souvent parce qu’ils étaient mal pensés, mal programmés, ou tout simplement, les outils n’étaient pas encore là. Quand ils furent imaginés, beaucoup d’éditeurs ont voulu accélérer la popularisation du jeu vidéo en le rendant plus facile. Facile à prendre en main et facile à maîtriser, juste un loisir. Mais l’équation n’est toujours pas bonne ou tout du moins satisfaisante.
Le marketing d’un retour à la difficulté a frappé le secteur comme une évidence. Mais From Software a créé un monstre. Car si ses jeux ont séduit une part non négligeable de joueuses et joueurs désireux d’en découdre en ne comptant pas leurs heures, les journalistes spécialisés font aussi partie de cette catégorie. De fait, la possibilité d’une diversité critique est quasi impossible. Mais Dark Souls n’est pas la seule saga dans ce cas, loin de là. Il faut bien comprendre que critiquer DS ne revient pas à critiquer les avis des uns et des autres. On peut ne pas aimer sans être obligé de dire “ce n’est pas mon type de jeu”. On pourrait alors très bien rétorquer que les avis positifs ne valent rien parce que ‘“c’est votre type de jeu”. Cela n’a aucun sens.

Il y a sans doute un débat plus philosophique au centre des passions entourant les Souls, une opposition soulignée dans l’excellent ouvrage “L'histoire du RPG” de Raphaël Lucas chez Pix'n Love. Dans le jeu de rôle papier ou vidéoludique du reste, on peut parfois distinguer deux camps, celles et ceux qui prônent un jeu de rôle basé sur le combat, les donjons et les statistiques et les autres qui aiment jouer un rôle. Les Souls ne rapprocheront sans doute pas ces deux visions du RPG.
Jean Zeid
P. S. : Lovecraft, ce n’est pas ça. L’univers fascinant de Lovecraft est certes peuplé de créatures, de phénomènes étranges, et le plus souvent dangereux, mais une épée et un boulier en bois ne vous serviront à rien dans le monde du Necronomicon. L’horreur est de l’ordre de l'ineffable, pas de la hache dans le poitrail.
Source :
http://rockyrama.com/super-stylo-article/dark-souls-difficulte-partout-plaisir-nulle-part
posted the 04/21/2016 at 01:07 PM by
famimax
C'est un jeu qui projette le joueur dans l'univers grâce à cette difficulté. L'univers malsain, donc en mettant une grande difficulté, tu ressens encore plus de stress, t es obligé de t'appliquer, trouver le bon moyen pour buter un boss, on a vraiment l'impression d'être petit dans un grand univers.
Après je pense c'est pas fait pour tout le monde, perso j'ai toujours aimé ce genre de challenge pour ce genre d'univers. Gods sur megadrive ou amiga c'était chaud aussi, ou les shadow of the beast, si les jeux étaient faciles ils auraient pas été aussi mythiques
Moi ça m'a toujours fait marrer.
Un jeu comme Donkey Kong Country Return ou encore récemment Hyper Light Drifter se sont fait incendié pour leur difficulté.
Et comme d'habitude quand une série a du succès commercial, il faut toujours quelqu'un qui vienne nous expliquer pourquoi on a eu tort d'aimer.
J'adore aussi son "P. S. : Lovecraft, ce n’est pas ça" comme si dark souls avait pour ambition de faire du lovecraft.
Pourtant les Donkey Kong Country ont toujours été réputé pour leur difficulté. C'est limite incohérent. C'est comme si aujourd'hui quelqu'un se plaignait de la difficulté d'un Fire Emblem ou même Dark Soul tiens...
Mais aujourd'hui personne ne se risquerait à critiquer la difficulté d'un Dark Soul sous peine de paraitre comme un "sous gamer". Par contre un jeu de plateforme (DKC) ou un jeu comme Hyper Light Drifter (indé) on peut sans probleme dire que c'est archaïque
Je tenais juste à te dire que ton image d'en-tête est particulièrement répugnante, toute mes amitiés
C'est l'exact opposé en ce qui me concerne.
Y a pas beaucoup de jeux qui m'ont permis d'être réellement content d'avoir battu un boss retors et la série des Souls en fait partie
Bref, merci From Software
critique intéressante sinon mais pas du tout d'accord avec lui.
Tropical Freeze s'est tapé des notes moyennes de la part de certains testeurs à cause de sa soit disante difficulté die and retry, ce qui avait eu pour effet de me laisser dans une certaine perplexité, je dois dire.
On peut ne pas aimer sans être obligé de dire “ce n’est pas mon type de jeu”.
Assez d'accord.
Un peu marre des pseudos élitistes à deux balles qui se la jouent puristes condescendant dès que tu as le malheur de critiquer.
Sinon DS 3 c'est cool, toujours aussi addictif
megaman
Les DS ne sont clairement pas des jeux hardcore, mais personnellement je considère qu'ils restent quand même des jeux difficiles, dans la mesure où, comme tu l'as dit, ça demande un certain investissement.
Je ne peux pas les considérer, à l'instar de certains, comme des jeux faciles.
Les Souls ne sont pas si durs, il faut juste accepter de se remettre en question et de revoir sa manière de jouer.
C'est ça qui me plait dans cette série: ça a complètement bousculé ma manière d'appréhender un jeu... Il faut en permanence se remettre en question et changer sa manière de jouer, ce qui peut effectivement rebuter
Des jeux comme les Kirby Epic Yarn, Prince of Persia, Yoshi je-sais-plus-quoi se font incendier parce que trop facile.
A chaque "petits" coups, la moitié de ma barre de vie foutait le camp
Mais je l'ai latté finalement
Je te conseil de tuer l'espèce de gros vers, il lâche quelque chose d'intéressant
Les Souls ont le mérite de rester abordable grâce à un gameplay progressif, un apprentissage des patterns des ennemis/boss. La réputation de jeu hardcore peut être surfaite vu qu'elle est énormément médiatisée, ce que j'ai toujours trouvé dommage, car il y a d'autres plaisirs dans les Souls... néanmoins, je ne dirais jamais qu'elle reste une saga méga abordable, ça demande toujours un certain investissement.
kisukesan les chargements dans Bloodborne ont été corrigé rapidement avec une MaJ. Pour la camera c'est davantage propre aux prods de FS malheureusement.
Alors que dans un jeu de plateforme, si tu n'acquière pas le skill, le timing, nécessaire pour passer un obstacle alors tu ne le passeras pas.
Dans un rpg tu peux toujours farmer pour faire progresser les stats de ton personnage.
Et puis ce bordel pour aller arrêter la machine qui balance des lances géantes
Mais c'est tellement bon
http://www.gamekyo.com/group_article41271.html
http://www.gamekyo.com/group_article43301.html
Pour dark souls 1 en particulier le level design est juste exemplaire d'une extréme cohérence et complexité et trés trés peu de jeux peuvent de vanter de juste s'en approcher !
le jeux est hyper gratifiant envers les joueurs qui vont essayer de fouinner le moindre endroit (quitte à aller dans des zones qui ne semblent pas étre prévues pour ) et non seulement pour récompenser le joueur le jeux va lui donner des objets mais encore mieux des nouvelles zones à explorer (champignons ) parfois gigantesques d'ailleurs et totalement optionelles
le jeux fourmille litéraleement de petits secrets
il y a toujours une volonté de varier les situations de plein plein de manières que ce soit le fait de chercher des magiciens cachés et se mettre en danger pour enlever l'imortalité a des monstres ou bien le besoin d'étre dans un état particulier en tuer d'autres
et que dire des boss qui suivent parfaitement cette idée avec trés souvent des concepts à part entière (en particulier dans demon soul )
Ensuite que dire de l'aspect communautaire avec le système d'entre aides avec les messages mais aussi la possibilité" d'aider litéraleemnt le joueur, ou d'invasion bourrée de bonnes idée mais même pire
SPOIL :
l'aspect communautaire va si loin qu'il est possible de jouer dans demon soul littéralement un boss du jeux !
SPOIL fin
je pourrais aussi parler de la volonté de prendre le joueur pour un adulte et ne pas lui prémacher le travail ce qui demandera au jour d'observer pour comprendre son environement mais aussi observer pour comprendre l'aspect scénaristique du jeux
et puis les boss comme shyvan(un truc dans le genre) qui est ridicule quand son patern bug en mode frappe infini avec son double
l'idée du jeu est bonne mais l'expérience au final est buggé et mal branlée et ça ce voit de plus en plus...
Enfin bon, les détracteurs des Souls pourront ainsi se décharger un peu, eux aussi.
Certes, la série a une certaine difficulté mais les jeux ne sont pas difficiles, il faut juste de la patience et de la persévérance.
J'ai joué qu'à Dark Souls 1 et au 3, honnêtement, j'ai beaucoup plus ressenti de chose sur le 1 que le 3, parce que le 3 j'étais déjà préparé et j'ai eu quasi aucun mal à avancer (spoil : sauf la danseuse).
Je pense que oui le jeu est difficile aux côtés des jeux actuels du marché. Je ne pense pas que cela soit "masochiste" etc d'avoir le désir de continuer lorsqu'on échoue plusieurs fois, d'ailleurs dis comme ça on pourrait croire que ça fait référence à "l'abandon", au "courage", etc etc.
Je suis d'accord avec lui sur pleins de points et il est vrai que dans DS3 j'ai moins senti "mon personnage" au coeur de l'histoire, à la différence du 1 (spoil : faire sonner les cloches) qui nous permettait de monter en puissance et nous apercevoir qu'on réalisait vraiment quelque chose que les autres carcasses n'ont pas réussi (spoil : comme au tout début quand le corbeau vient nous chercher après la première épreuve).
Même les dialogues avec les PNJ étaient plus intéressants, on avait envie de les aider, dans le 3 pas vraiment...
Si il avait fait une critique du 1 je pense que cela aurait été moins...je trouve pas le mot mais en gros il aurait été plus emballé par le 1 que par son expérence sur Bloodborne et le 3.
Il est vrai que le scénario de Dark Souls 3 n'est pas terrible...on se sent pas puissant, fort, on a pas l'impression de gagner en puissance etc, c'est bien dommage...Il n'y a que ça à lui redire, sinon tout le reste est très très bon.
Perso je pense que l'histoire des souls n'est pas le point à retenir pour le juger car il n'y a pas assez de matière de ce côté là.
Mon plaisir à faire les souls je le trouve ailleurs et l'histoire, contrairement aux autres jeux je l'a mets au dernier plan.. Il n'y a pas vraiment d'histoire dans DkS, mais un background. A part quelques PNJ il n'y a aucunes intéractions.. j'aurais aimé par exemple des dialogues avec des boss avant les combats pour poser un peu l'histoire car bon c'est bizarre dans l'etat actuel: Tu rentres dans une piece, le boss ne te dis quedal et cherche a te défonce. C'est con car d'autant plus ils ont une place importante dans l'histoire...
Le plaisir de jeu dans DkS, c'est l'exploration, l'impression d'impuissance là où dans d'autres jeux le perso principal est surpuissant