Activision n'a pas toujours été synonyme de monstre tentaculaire aux pratiques douteuses et père d'une saga de jeu vidéo parmi les plus polémiques (dans le sens où on adore la détester), à savoir Call of Duty. En effet, au début des années 90, et quand bien même à cette époque les grandes entreprises américaines du secteur peinaient un tantinet à se faire une aussi belle réputation sur console que les japonais Namco, Konami et autre Capcom, Activision restait une compagnie pas si moche que cela. Suite à une première banqueroute en 1992, la société se relance sur des bases un peu plus saines et tente de faire venir plusieurs jeux de qualité provenant du Japon sur les territoires occidentaux tandis qu'ils soutiennent en parallèle quelques projets vidéoludiques bien de chez eux (l'excellent Hunter sur micro-ordinateur, ou encore les adaptations de l'univers BattleTech avec MechWarrior dont on a déjà parlé sur Retro Gamekyo) tout en essayant de capitaliser sur des succès du passé tel que Pitfall! (Pitfall: The Mayan Adventure en 1994).
BioMetal fait partie de ces quelques jeux venus du Japon qu'Activision à sut dénicher pour les éditer chez nous. Et c'est là qu'on voit que malgré leur bonne volonté, Activision reste une société née au départ d'un différend entre Atari et certain de ses développeurs phares de l'époque, ceux ayant programmés les plus grand succès de l'Atari 2600. Forcément, bâtir une entreprise sur les bases d'une querelle judiciaire, ça sonne comme un petit quelque chose de prophétique, comme si on savait que Activision serait voué à devenir une entité pas très réglo et tout à fait détestable.
Avec BioMetal, si l'initiative de le faire venir jusqu'en Europe et aux USA est louable, Activision prouve si tant est que cela soit encore nécessaire qu'ils pouvaient parfois faire de biens étranges choix stratégiques et faire de la merde (disons le comme ça). En effet, il faut savoir que la bande-son de BioMetal version occidentale s'est vu privée de ses belles compositions japonaises (dont l'auteur est un dénommé Yoshio Nagashima) pour être remplacées par des musiques sans âme et tout à fait commerciale du groupe de techno à la mode de l'époque : 2 Unlimited (qu'on a put entendre dans le film Space Jam notamment).
Choix discutable donc, autant créativement que stratégiquement, d'autant que l'écart de qualité se fait réellement ressentir au final, mais est-ce que cela seulement fait de BioMetal un mauvais jeu ? A-t-on le droit de le punir uniquement sur ce critère en occultant tout le reste du travail fourni ?
Tout d'abord, on a le droit à un petit scénario, qui comme toujours ou presque pour un shoot them up ne casse pas trois pattes à un canard, mais on ne vas pas faire la fine bouche. Ainsi, on nous apprend que l'Humanité, à force de se faire la guerre a épuisé toutes les ressources naturelles de la planète Terre, forçant à accélérer la course à l'espace pour tenter de mettre la main sur des nouvelles planètes habitables. Une flotte est envoyée en mission d'exploration sur la planète "UP457" (notez que ça fait très LV426 comme dans Aliens, certaines créatures biomécaniques rappelant d'ailleurs visuellement l'univers glauque et organique de l'artiste suisse Hans Ruedi Giger qui a donné son apparence à la plus terrifiante créature xénomorphe du cinéma), mais la-dite flotte est décimée par les Bio Metal : des créatures mi animales mi machines venues du fin fond de l'espace. On estime que si l'Humanité ne peut faire face à cette menace que leur soif de conquête spatiale a réveillé, la voie lactée sera détruite dans les 32 heures. Ainsi est créée une flotte d'assaut spéciale équipée d'une arme révolutionnaire pour tenter de contrer les Bio Metal.
Pour une fois, on nous épargne le coup classique de l'invasion extra-terrestre puisque si on y réfléchit bien, nos ennemis viennent nous agresser car nous avons nous même franchis les limites de leur territoire afin de dévorer comme des parasites de nouvelles régions de l'espace dans le seul but de continuer ad vitam æternam notre guerre idiote.
L'arme révolutionnaire dont il est question se nomme le G.A.M et s'installe sur un vaisseau de type MF-92 GX Halbard. On s'en fout un peu, ce qu'il faut savoir, c'est que cette arme si extraordinaire est un bouclier flexible mais qui n'est pas éternel, bien évidemment. À tout moment, le chasseur se pare de 4 sphères bleues qui se mettront en rotation autour de l'appareil. Elles le protègeront de tout tir (ou presque) mais aussi pourront vaincre les unités belliqueuses selon différentes méthodes. Tout d'abord, un simple contact avec un vaisseau ennemi suffira à lui causer des dégâts. Une seconde technique consiste à propulser les quatre billes de protection façon éventail, un peu hasardeux mais utile pour dégager rapidement un écran un brin surchargé. Et enfin, la troisième attaque consiste à élargir le périmètre de protection couvert par les sphères bleues tout en les laissant rattachées à votre vaisseau.
Semblable au module de R-Type, le G.A.M. s'avère ainsi indispensable pour venir à bout de BioMetal, dont la difficulté est légendaire (d'autre diront abusive). Mais n'ayez crainte, une fois mis en stand-by, le bouclier se recharge. Vous comprenez donc que le piment et la particularité de ce shmup proviennent de la gestion de cette arme principale. Outre cela, vous disposerez naturellement de l'arsenal classique du genre à savoir tir de laser, tir par vague et autre boulette. Le système de combat est de ce fait relativement original de par la présence de cette arme unique, et on a plus l'impression de se défendre (ce pourquoi le G.A.M. est prévu) plutôt que d'attaquer réellement nos adversaires.
Cependant, dans son ensemble, BioMetal a la fâcheuse tendance d'être trop traditionnel, voir monotone. Le jeu se présente comme un shoot them up horizontal où le décor ne réserve aucune surprise. Il n'y a guère de changement de thématique et aucun event particuliers n'est à noter pour venir chambouler l'aventure. Le panel de monstres adverses, bien que joliment dessiné n'est guère varié et les boss reste, eux aussi, de jolis sprites mais avec un comportement et des attaques bien trop gentilles pour être remarquables. Le problème à ce sujet, c'est que passé après Thunder Force III et Axelay, pour ne citer qu'eux, et ne proposer que ce qui a de plus classique en terme de sensation et de progression, ça ne joue pas en la faveur du produit d'Athena.
Techniquement, c'est néanmoins assez satisfaisant. Si on fait fi d'une certaine répétitivité dans les ambiances grises et glauques que les différents niveaux de BioMetal nous propose, on peu tout de même observer des sprites sympathiques, un joli nombre d'ennemis à l'écran et quelques éclats lumineux bien fichus. Les décors si ils ne sont pas très variés et auraient gagnés à être un peu plus détaillés ont au moins le mérite de distiller une véritable atmosphère propre à BioMetal. Cependant, la profusion de sprites liée à une vitesse importante a tendance à ralentir l'animation. À part dans le premier niveau, tous les autres stages connaissent des ralentissements. Malgré leur constance, ils ne sont pas gênants, au contraire ils sont d'une aide salvatrice dans les moments difficiles.
Pour en revenir à la bande-son et conclure ce retro test, il faut savoir, comme dit plus haut que BioMetal propose une OST différente aux USA et en Europe par rapport à sa version d'origine japonaise. Coup marketing foireux de la part d'Activision, la version occidentale dispose de musiques aux beat lourdingues et répétitifs, presque agressifs pour les tympans composés par le groupe de Dance Music néerlandais 2 Unlimited, très à la mode en 1993 (encore en activité aujourd'hui selon Wikipedia, même si le groupe à connu de nombreuses ruptures...). Outre la composition en elle-même, assez pauvre pour ne pas dire minable, l'ambiance du soft s'en voit littéralement dénaturée. Le rythme rapide et l'avalanche de sons électroniques couplés à la difficulté extrême du titre a de quoi fatiguer les nerfs.
En revanche, la bande-son originale composée par Yoshio Nagashima est de qualité, et offrant un surplus d'âme à BioMetal. Moins explosive et excentrique que le travail de 2 Unlimited, la bande-son version japonaise se pare de touches très mélancoliques, souvent bien plus en phase avec l'ambiance visuelle et la nature de l'action dont on est spectateur dans BioMetal. Pour ne pas arranger les choses et définitivement ruiner la légitimité de 2 Unlimited, il faut aussi noter que la bande-son japonaise comporte 17 morceaux, contre seulement 7 sur celle occidentale. Globalement, cela donne lieux à une plus grande variété de sonorité, à l'image de cet espèce d'écho dissonant sur la musique Dark Clouds où ce fatalisme désespérant dans Deep Underground Ruins. Subtilité absente de la version occidentale donc. Pour une question de cohérence entre le propos et le thème abordé par Athena avec BioMetal, on préférera ainsi, indéniablement, la version originale du jeu.
Malgré sa redoutable difficulté et le fait qu'il soit passé inaperçu en 1993, quand bien même BioMetal disposait de l'appuie d'Activision en occident, Athena donna une seconde chance à son shoot them up sur Saturn avec une suite. BioMetal n'est pas un mauvais jeu, mais un jeu un brin trop conventionnel pour oser se dresser face aux ténors du genre. Frustrant bien que disposant d'un potentiel d'accroche véritable (notamment dut à une ambiance visuelle et sonore assez travaillée) et doté d'un système d'armement original, il pêche par un manque d'ambition et une expérience qui aurait mérité à être plus creusée, notamment grâce à l'ajout de quelques niveaux supplémentaires (seulement 5, malgré leur difficulté, c'est trop peu).
Vidéo de gameplay de la version japonaise de BioMetal
cail2 j ai fait et fini axelay le mois passé. Mais quelle galère !!!! Techniquement impresssionnnant mais franchement, parfois c etait tellement dur que je me demande si je prenais du plaisir.
Chapeau pour le test en tout cas, Retro Gamekyo est vraiment devenu un groupe indispensable !
Putain je l'ai eu ce jeu, mais complétement sorti de ma mémoire.
Un pote m'avait fait croire que c'était l'adaptation d'Alien sous un autre nom.
Et moi j'y croyais.
Dingue comment on se posait pas de questions à l'époque.
cail2op4 allons, allons, on sait tous que le meilleur shoot c'est pas sur SNES qu'on le trouve, mais sur Megadrive, et il se nomme Task Force Harrier EX !
shanks ben ton pote était pas si con d'avoir tenté le coup (toi en revanche... ), au vu de la gueule des ennemis et de l'ambiance générale du soft
flom
Le mode Hard était tellement dur qu'à l'époque de sa sortie, on faisait le jeu en Easy puis en Normal puis en Hard pour accumuler assez de vies pour latter le dernier boss pour avoir la vraie fin. Et quelle déception... anakaris
A propos des jeux SNES meilleurs sur MD : http://retro-sanctuary.com/compaisons%20-thunderforce%203.html
darksly
Moins bien que Pop & Twin Bee SFC car uniquement jouable en solo mais sympathique quand même. Par contre je viens de vérifier sa cote et il devient de plus en plus cher...
cail2 Alexay était très bon mais pas autant que super Aleste je n en démord pas ^^. anakaris très bon article au passage et pour revenir a ta remarque je dirais clairement les consoles sega c était les consoles du shoot !! Je me souviens des thunderforce ou autre gynoug .. En tout cas j aimerai te voir faire un article sur super Aleste . J ai encore le jeu en boîte mais snes est morte ..
Juste après Axelay
Chapeau pour le test en tout cas, Retro Gamekyo est vraiment devenu un groupe indispensable !
Un pote m'avait fait croire que c'était l'adaptation d'Alien sous un autre nom.
Et moi j'y croyais.
Dingue comment on se posait pas de questions à l'époque.
shanks ben ton pote était pas si con d'avoir tenté le coup (toi en revanche...
Le mode Hard était tellement dur qu'à l'époque de sa sortie, on faisait le jeu en Easy puis en Normal puis en Hard pour accumuler assez de vies pour latter le dernier boss pour avoir la vraie fin. Et quelle déception...
anakaris
A propos des jeux SNES meilleurs sur MD : http://retro-sanctuary.com/compaisons%20-thunderforce%203.html
Pas mieux :/
J'ai récupéré Flying Hero en même temps et celui-ci est une bonne retrouvaille par contre.
Moins bien que Pop & Twin Bee SFC car uniquement jouable en solo mais sympathique quand même. Par contre je viens de vérifier sa cote et il devient de plus en plus cher...
anakaris très bon article au passage et pour revenir a ta remarque je dirais clairement les consoles sega c était les consoles du shoot !! Je me souviens des thunderforce ou autre gynoug .. En tout cas j aimerai te voir faire un article sur super Aleste . J ai encore le jeu en boîte mais snes est morte ..
La version US (Space Megaforce) avait des voix digits que les autres versions n'avaient pas si je me souviens bien, classe pour l'époque