Pied léger... à la main lourde !
A la veille de Noël 1993, sortait discrètement un jeu de plateforme sur Super Famicom, développé par la société japonaise ASCII Corporation (disparu depuis) et qui porte le nom d’Ardy Lightfoot.
Cette société était connue surtout dans les années 1980 au Japon, car elle fût très active sur les anciens micro-ordinateurs japonais, notamment le MSX. Elle sortira aussi pas mal de titres sur les consoles Nintendo et notamment la Super Famicom. Ce titre fût importé et distribué chez nous par les français de Titus Software, connus pour le fantastique Superman 64…
Bref, on digresse, on se recentre avec ce jeu de plateforme en répondant à la question : fait-il parti des indispensables du genre sur la 16 bits de Nintendo ?
Les différentes animations d’Ardy
L'histoire se déroule dans le monde fantastique de la planète Guntania. Le joueur contrôle Ardy, un petit renard anthropomorphe, qui doit sauver sa meilleure amie, Cecilia, et le reste de son village des griffes du maléfique Visconti.
Le scénario suit Ardy dans son périple à travers différents mondes, affrontant des ennemis variés et résolvant des énigmes pour progresser. Tout au long de l'aventure, Ardy rassemble des gemmes magiques à travers 17 niveaux (ou scenes en anglais) pour affronter Visconti dans un combat final épique et sauver sa bien-aimée.
Très basique, le scénario d’Ardy Lightfoot se distingue surtout dans sa mise en scène. A la manière d’un Sonic 3 ou Sonic & Knuckles, le jeu est ponctué de scénettes réalisées avec le moteur du jeu, sans dialogues, qui ponctuent et font la transition entre les différents niveaux.
Cette manière de raconter l’histoire sur une bécane ancienne comme la Super Famicom résiste super bien au temps, tout en s’avérant très astucieux. On se souviendra surtout du renard, un anti-héros un peu rebelle et fougueux, qui viendra soutenir et sauver les fesses poilues de notre héros. L’histoire et sa mise en scène est incontestablement un des points forts du jeu d’Ascii.
Le jeu se présente donc comme un plateformer pur et dur, avec quelques niveaux comportant des combats de boss. Dans son périple, Ardy sera accompagné de son acolyte Pec, un espèce d’oiseau/Kirby glouton qui avale les ennemis sur son passage.
Le jeu est donc divisé en 17 niveaux, et la progression matérialisé par une carte ressemblant un peu à celle d’un Donkey Kong Country. Le titre reste hyper classique dans son déroulement et utilise que 2 boutons d’action de la manette SNES. Un bouton permet à Ardy de sauter, et un autre de balancer Pec dans le décor. Il est aussi possible d’activer un bouclier en pressant la flèche vers le haut, d’utiliser Pec comme d’un moyen de transport aérien, et d’utiliser encore ce dernier comme d’un projectile détruisant certains murs, toujours avec le second bouton.
Le jeu propose assez régulièrement des petites énigmes très faciles à vaincre, basées sur la pose d’une bombe devant un mur, ou la prise et la pose d’une bloc pour atteindre des endroits élevés. Pour vaincre les ennemis, Ardy utilisera Pec qui les gobera sec, ou utilisera sa queue pour les dégommer. Et là je me rends compte que cette dernière phrase placée dans un autre contexte est particulièrement tendancieuse.
Bref, retour à nos moutons, ou à notre renard plutôt, en affirmant qu’à l’instar de l’histoire, la réalisation technique est de très bonne facture. Les graphismes sont beaux, les spirtes gros et bien animés, les couleurs sont chatoyantes, les décors sont très fins etc… L’animation est de même calibre, tout comme la musique qui sans être inoubliable, accompagne très bien l’action.
Jusque-là, on peut affirmer sans sourciller qu’ASCII ne s’est pas moqué des joueurs et propose un jeu fait avec sérieux. Sauf au moment où…
… On prend la manette ! Et là les choses se gâtent un peu. L’inertie d’Ardy est bizarre, le personnage n’est pas spécialement souple, mais surtout les commandes sont tout simplement mal foutus ! Bon sang, la Super NES avait 6 boutons d’action. Pourquoi n’en utiliser que 2, et nous forcer à faire des manipulations lourdingues, notamment pour le coup de queue qui est CENTRAL dans le gameplay. Ce coup ressemble dans son utilisation au coup de canne de Picsou dans Duck Tales, mais en plus laborieux à réaliser et à maitriser. Cela n’aurait pas été un si grand défaut si le jeu n’affichait pas une difficulté hyper mal réglée.
Certains passages plateformes sont littéralement élevés au rang de torture, notamment le niveau de la tour. Le jeu est vraiment très difficile de base et est rendu encore plus difficile avec des contrôles mal étudiés. C’est dommage, mais vraiment dommage.
Réalisé avec grand soin, Ardy Lightfoot se plante (un peu) sur l’essentiel, à savoir le gameplay et le plaisir qu'il procure. Le titre d’ASCII se révèle maladroit, et finalement peu accueillant pour le joueur lambda.
Certaines idées comme l’utilisation de Pec aurait mérité d’être plus mis en avant, les ennemis auraient gagné en variété (il n’y a quasiment qu’un seul type d’ennemis durant TOUT le jeu), les contrôles auraient gagné à utiliser plus de boutons de la manette, et la difficulté revu un peu à la baisse. Avec toutes ces corrections, on aurait obtenu un hit en puissance de la Super Famicom (un de plus me diriez-vous), là on se contente simplement d’un jeu au capital sympathie énorme, au charme irrésistible, mais qui reste finalement un peu en retrait. Une fois de plus : c’est dommage
Fiche Technique: Titre: Ardy LightFoot Développeur: ASCII Entertainment Éditeur: Titus Software Genre: PLATEFORME Année: 1993 Autres supports: - Nombre de joueur(s): 1 Localisation:
defcon5 Après c'est typiquement le jeu retro à faire sur emulateur, grâce au save state j'ai réussi à le finir, et ça va ça corrige pas mal de soucis. gasmok2 Merci un autre test arrive
gasmok2 Merci un autre test arrive