Remake, my Dark Lord.
Il a fallu attendre 15 longues années, à nous français, pour pouvoir enfin jouer dans une version localisée dans notre langue à Akumajo Dracula X: Chi no Rondo.
Mais plutôt que de lâcher son jeu dans sa version originelle, c'est-à-dire sur NEC Super CD-ROM² dans un quelconque Store, Konami eut la brillante idée d'en faire un remake sur PSP.
C'est de cette idée qu'est sorti le 8 novembre 2007 au Japon, et le 14 février 2008 en France Castlevania: The Dracula X Chronicles sur la portable de Sony.
A mi-chemin entre le remake, et la compilation, ce titre a d'emblée le mérite de ne pas être avare en contenu. C'est que nous allons voir.

Avant de démarrer, je signale pour l'anecdote qu'il s'agit du premier (et le seul) épisode de Castlevania à sortir sur une console portable non estampillée Nintendo.
Pour ce remake, on retrouve la grande équipe qui avait notamment commencer à œuvrer dans la série avec Castlevania: Symphony of the Night.
Comme directeur, on retrouve Koji Igarashi, Ayami Kojima au Character-Design et Michiru Yamane à la bande-son.

Pourtant, cette fine équipe a tenu coûte que coûte à respecter le jeu original de 1993, auquel ils n'ont pas participé.
Le jeu est en tout en point identique, y compris dans son scénario. On retrouve la fameuse cinématique d'entrée avec le sacrifice de la jeune blonde, et la résurrection de Dracula, mais cette-fois dans une CG de grande qualité qui envoie du lourd d'entrée de jeu.
On signalera donc que l'aspect manga/anime a disparu de cet épisode qui arbore un design plus réaliste, et un ton plus mature. Aussi les développeurs ont un peu développé l'histoire en y ajoutant notamment de nouveaux dialogues, ou cut-scenes mais globalement cela s'est effectué par de simples petites touches. Igarashi et la bande ne souhaitant encore une fois, ne pas dénaturer le jeu original.

Pour ce qui est du gameplay, je vous invite tout simplement à vous référer au test de la version NEC CD-ROM car il s'agit là d'un pur copié/collé.
Le jeu est d'une très grande fidélité à l'oeuvre original, on retrouve Richter Belmont et son balai dans le derrière, Maria Renard qu'il faudra débloquer au même endroit au 2e niveau, les 3 autres filles prisonnières etc...
Ce constat est aussi valable, pour les niveaux qui sont identiques, idem pour le bestiaire et les boss.
On retrouve aussi les armes secondaires, les Items Crashs et compagnie. Bref, il n'est guère utile de s'attarder sur le game-system du jeu, des déplacements de nos avatars, de leurs inerties, des hitbox... Ce remake et je le répète, offre les mêmes sensations que le jeu de 1993. A quelques détails près toutefois...

On peut remarquer une chose, le remake est globalement plus facile que la version Super CD-ROM². En effet, certains stages ont été simplifiés, au niveau des pièges et des ennemis. Cela vaut surtout pour les stages normaux, car les stages alternatifs (à savoir 2', 3', 4', 5') sont globalement aussi durs si ce n'est un peu plus durs même.
Autre point à noter, et pas des moindres, les développeurs se sont amusés à changer certains rouages de gameplay histoire de titiller les fans de la première heure de Rondo of Blood. Par exemple, si vous récupérez la clé, pour aller sauver Annette au stage 7, vous aurez une surprise en entrant dans sa cellule. Je ne vous en dit pas plus, mais globalement, il faudra un peu plus se creuser la tête pour sauver les filles, car les énigmes qui les entourent pour leur libération ont été modifiées.

Autre point, les boss dans les stages alternatifs sont plus costauds que dans la version de base, notamment au stage 5' et ses 2 boss vraiment coriaces, dont un en particulier (l'Hydre) possède 2 phases loin d'être évidentes. A signaler aussi, le grand final avec Dracula, tout de même ! Si ces 2 premières formes sont toujours aussi simples, les développeurs ont eu la bonne idée de rajouter une 3e forme nettement plus difficile. Personnellement, il m'a bien fallu 1h30 pour faire tomber ce satané vampire, alors que sur PC Engine il était une simple formalité.
C'est une très bonne chose d'avoir considérablement corsé le dernier boss car franchement, et je l'ai constaté moi-même, il était vraiment trop simple dans Rondo of Blood, et çà Igarashi et les autres l'ont compris. Un excellent point donc.

En outre, ce remake dispose d'une durée de vie plus conséquente que son aîné. Pour le finir à 100% il faudra bien sûr libérer les 4 filles, et ouvrir et terminer les niveaux alternatifs, mais pas seulement. Il faudra aussi trouver et débloquer Castlevania: Rondo of Blood et Castlevania Symphony of the Night. De plus, il faudra chercher les différents morceaux musicaux qui se cachent dans les niveaux. Là encore, cela ouvre la voie à une nouvelle approche au niveau du level-design. Les développeurs ont rajouté par exemple de nouvelles sections de niveaux comme la soute dans le niveau du bateau. Sans compter qu'il faudra vaincre le Boss Rush pour débloquer d'autres pistes.
Si vous vous demandez à quoi peut bien servir de débloquer ces morceaux de musique, et bien il s'agit simplement des musiques de la version originale du jeu que l'on pourra ensuite faire jouer dans le niveau que l'on désire dans le remake.
Enfin, les développeurs ont pensé à tout puisqu'il est aussi possible de débloquer l'anecdotique Akumajo Dracula Peke. Il s'agit en fait d'un écran stylisé qui sert à abriter un mini-jeu hyper cheap qui était affiché quand le joueur se trompait de System Card dans sa PC Engine.
Tout cela mis de bout en bout fait que la durée de vie en est que plus grande. Tout débloquer demandera une bonne vingtaine d'heure.
Et que dire, des 2 bonus luxueux que sont Castlevania Rondo of Blood dans sa version originale, parfaitement émulée, aux faibles temps de chargement et en français (approximatif) et le grand Castlevania Symphony of the Night lui-aussi gracieusement offert dans ce jeu, en français dans le texte. Un titre dont je reparlerai très prochainement dans le cadre d'un test. La grande classe !

Techniquement le jeu a subit un lifting très sévère. Le titre est réalisé entièrement en 3D, tout en conservant bien évidemment son gameplay 2D.
Richter et Maria ont vu leur model totalement changé, avec même une nouvelle tenue pour Maria. Avec, Ayami Kojima au crayon, forcément les personnages ont une classe folle. Le côté réaliste du jeu, fait que l'on baigne encore plus dans une ambiance très gothique, plus sombre, et moins flashy et coloré de la version d'origine.
Graphiquement le jeu est une réussite et s'avère vraiment très beau sur PSP. La mise en scène des boss atteint avec ce remake une nouvelle dimension. Mon seul regret en réalité, c'est de n'avoir que faiblement utilisé des cinématiques en CG. C'est vraiment dommage car elles sont très réussies. Aussi, j'aurais aimé une meilleure mise en scène des phases de dialogues. On a droit à des bulles avec portrait façon "RPG ancien" mais qui sont heureusement doublées.
D'un point de vue sonore, les remix de Michiru Yamane sont d'une grande fidélité tout en apportant une touche plus moderne aux niveaux des sonorités avec du Metal un plus prononcé par exemple mais globalement la copie est dans l'esprit même de ce remake.
Les bruitages sont toujours aussi excellents, tout comme les nouveaux doubleurs japonais très convaincants.
Les contrôles n'ont pas changé par rapport à 1993. Il est vrai que cela fait bizarre d'avoir un jeu de 2008, en 2,5D avec des mises en scènes classieuses comme celles des Item Crashs, se jouant exactement de la même façon qu'à l'époque. Personnellement, j’approuve ce choix-là car s'ils avaient rendu le jeu moins "rigide", ils l'auraient complètement dénaturé.
Après il en demeure pas moins que l'animation de Richter notamment, semble venir d'un autre temps et s'intègre assez mal au visuel, mais les sensations sont là et c'est le plus important pour ce genre de jeu, un remake qui se veut fidèle en l’occurrence.


C'est compliqué de faire une conclusion sur un très bon jeu, car que voulez-vous que je vous dise de plus, si ce n'est de vous le procurer au plus vite. A part la mise en scène qui déçoit un peu, ce jeu est juste excellent. Le remake de Rondo of Blood est à la fois d'une très grande fidélité tout en apportant de petites nouveautés par légères touches.
Les sensations sont là, la difficulté est toujours présente, les choix artistiques sont monstrueux... Et en plus de cela, Konami vous met 2 épisodes cadeau dans l'UMD, Rondo of Blood et Symphony of Night, certes en 4:3 mais qui passe très bien sur le petit écran la PSP.
Mais qu'est-ce que vous faites encore là ? Foncez je vous dis !!


Fiche technique:
Titre original: AKUMAJO DRACULA X CHRONICLE
Développeur: KONAMI
Editeur: KONAMI
Genre: ACTION-PLATEFORME
Année: 2007
Autre support: -
Nombre de joueur(s): 1
Localisation:

NOTE PRESSE (Jeuxvideo.com - 06 Février 2008 )



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