L’idée derrière
Stranger of Paradise : Final Fantasy Origin était pour le moins excellente, il faut le reconnaître. Prendre un genre devenu ultra populaire aussi bien en terme d’images que de ventes (le « Souls-like », ou disons le jeu d’action exigeant) et l’incorporer dans l’une des licences les plus connues de tous les temps, c’était le banco immédiat, encore plus avec une équipe habituée à ce type de matière, donc la
Team Ninja qui nous a livré les deux
NiOh. Puis il y eut la première présentation soulevant quelques sourcilles, et des versions d’essai enclenchant des rictus. Ce n’était pas mauvais, même parfois sympa, mais on ne s’attendait pas à un tel résultat en terme d’ambiance et sans surprise, la totalité du jeu va être de cet acabit.
Stranger of Paradise est une blague. Et il faut presque le voir comme tel. Peut-être par un manque de scénariste talentueux ou tout simplement de budget (sympa certaines avancées scénaristiques avec des textes sur fonds noirs…), l’équipe n’a pas viré à la parodie mais limite au « osef », établissant ses priorités sur d’autres objectifs, finalement à la manière de son personnage Jack Garland qui tire toujours la gueule sans avoir d’autres ambitions dans la vie que d’aller défoncer « CHAOS ». Il trouvera sur son chemin quelques potes afin de constituer une équipe de « bro » sans qu’on ne comprenne à aucun moment comment un semblant d’amitié a pu naître avec autant de têtes de glands, et c’est ainsi que l’on va aller déboîter tout ce qui se trouve sur notre chemin avec des dialogues dignes d’un nanar et des séquences frisant le malaise avec un mec qui s’emmerde dans cette aventure et qui préfère écouter de la musique sur son smartphone en plein univers heroic-fantasy plutôt que d’écouter le blabla inutile du méchant. Même Netflix n’aurait pas osé.

Bref, on ne va pas jouer à
Stranger of Paradise pour sa narration.
Elden Ring non plus vous noterez, mais lui possède un lore et des trucs à raconter au travers de sous-entendus et d’indices. Et comme notre concerné du jour n’a pas tout cela, on assiste au néant scénaristique où les quelques rebondissements nous passent par au-dessus. Seule friandise néanmoins, le coté fan-service pas si mal foutu et qui ne se limite pas au premier épisode de la franchise, loin de là, puisque vous retrouverez de nombreux clins d’œil à d’autres opus (notamment les donjons mais aussi quelques musiques). Toujours ça de pris, et c’est dommage que la direction-artistique façon
FFXV (le multi) comme le rendu technique donne parfois l’impression d’être revenu à l’époque PS360 devant des productions random sous
Unreal Engine 3. D’ailleurs, vu que ça restera plus ou moins moche dans tous les cas au regard de la puissance des machines actuelles, privilégiez le frame-rate qui tient globalement ses 60FPS.
En fait ce qui sauve réellement cette sorte de spin-off, c’est tout simplement son système de jeu, aucunement révolutionnaire mais suffisamment prenant pour s’occuper. Syndrome du plaisir coupable quoi. On est loin de la précision d’un gros morceau du genre même si ça pioche dans les combo de
NiOh et la jauge de stun d’un
Sekiro, et on ne parle même pas des bébés de
FromSoftware, mais on repart tout de même avec un titre bien rythmé dans ses joutes, s’amusant à mettre en avant les finish et surtout un excellent système de jobs, indéniable point fort du jeu. Il y en a un paquet, avec les meilleurs forcément à débloquer sur le tard, et la très bonne idée sera de pouvoir en équiper deux à la fois à Jack pour passer de l’un à l’autre à loisir pour bénéficier à la fois de deux types de compétences et d’équipement. A vous de trouver le ou les bonnes paires pour palier à toutes les situations sans trop suer : si
Elden Ring a fait le choix de l’accessibilité accrue par un équilibre revu en terme de progression,
Stranger of Paradise a lui opté pour… une difficulté moindre. Voilà.
Ce n’est pas une promenade de santé mais on traverse le jeu (découpé par missions dans la même veine que
NiOh) sans trop d’encombre hormis contre les boss qui incarnent les uniques pics de challenge, et encore pas toujours, sans oublier des défis annexes. En cas de mur, rien ne vous empêche de refaire les précédentes missions dans des styles parfois différents ou en augmentant la difficulté (seul ou avec des potes) pour améliorer le loot loin d’être aussi étendu que dans les
NiOh mais néanmoins vite conséquent, surtout qu’il faut cette fois passer par 4 fiches d’équipement (deux pour le héros, et deux autres pour vos compagnons). Ça peut vite devenir chiant au point, vu la difficulté, de privilégier l’option d’équipement auto pour les deux « bro », suffisant pour vous en sortir, au risque de voir à l’écran des personnages en tenues dépareillées. Au point où on en est…
Encore une fois, un plaisir coupable que l’on grignotera pendant quelques dizaines d’heures mais néanmoins une certaine lassitude avec le temps. Seule l’augmentation en puissance de notre job et nos équipements nous accrochent à la manette, le reste n’ayant jamais le moindre soupçon de génie, même dans le fan-service. Les donjons tiennent de la caricature des Souls avec un simple enchevêtrement de couloirs dont on débloque des raccourcis en brisant des murs ou en faisant tomber des échelles, et ça va même jusqu’à se permettre du recyclage constant du bestiaire alors que la base de données de la franchise est clairement conséquente. Au moins il y a de quoi faire, avec même du end-game qui imposera une nouvelle difficulté réclamant cette fois de saisir tous les aspects du jeu dont les bienfaits de la forge, et les longues séquences de farm qui vont avec. Motivé ?
Square-Enix n'ont pas d'argent pour ce payer un character design
Faut qu'il arrête de fumer alors
Visuellement c'est injouable (dommage ça me sors complétement du gameplay)
Mais sérieux c'est vraiment dommage que la DA et le chara design soit si dégueulasse.
A tester a petit prix
Mais en stand alone à 79€ j'ai l'impression d'assister à un suicide.