Pixels, Sex (enfin presque) et Rock 'n Roll !
Scott Pilgrim Vs. The World est l'histoire d'un jeu vidéo développé par Ubisoft Shanghai/Montréal et paru sur XBLA (Xbox 360) et PSN (PS3) en août 2010.
Ce jeu vidéo est lui-même adapté d'un film du même nom, sorti en salles au même moment. Et ce film est lui-même une adaptation d'une série de comics canadien écrite et dessinée par Bryan Lee O'Malley.
Si le comic jouit toujours d'un joli succès, on ne peut pas en dire autant du film et de ce jeu que l'histoire avec un grand H n'a pas retenu.
Avant de parler du jeu, revenons rapidement sur le film sorti au même moment que celui-ci. Et autant ne pas y aller par 4 chemins, le bébé d'Edgar Wright fût un échec cuisant.
Très étonnant, d'autant que ce film a plutôt reçu de bonnes critiques de la part des professionnels, mais le public, lui l'a clairement boudé, voire ignoré.
A ce propos, la sortie de ce film en France fût assez confidentiel.
Ce destin est-il injuste ? Pour ma part, je serai très clair : non ! J'ai vu ce film, et j'ai tout simplement détesté ! Je ne développerai pas plus, je ne suis pas critique cinéma, mais ce film ne m'a jamais touché, ni même parlé, pire elle n'a fait que m'agacer au fil des minutes au point de le couper en plein milieu, d'aller me coucher et de le reprendre le lendemain. Un supplice.
Je comprends le parti-pris très tranché du réalisateur, de sa fidélité au matériau de base, mais le constat autour de Scott Pilgrim Contre le monde est simple : soit on adhère et on adore, ou soit on déteste. Il n'y a pas de juste milieu.
Par contre, et je brise du coup le suspens, j'ai trouvé le jeu très bon.
Commençons rapidement par l'histoire. Après une introduction, qui rend à la fois hommage à l'arcade américain des 90's et à Street Fighter Zero 3, on comprend rapidement qu'un jeune branleur/tête à claque, à savoir Scott Pilgrim tombe amoureux dans une fête de Ramona Flowers, une nana nonchalante à cheveux bleus.
Mais pour se faire vraiment Ramona (je ne vous fais pas de dessin...) Scott doit éliminer ses 7 ex maléfiques qui disposent de pouvoirs surhumains.
A partir de cette intrigue complètement WTF, se déploie un beat them up 2D à l'ancienne rappelant les bons vieux Final Fight, Double Dragon ou encore Streets of Rage.
Le jeu se joue jusqu'à 4 joueurs en local, le multijoueur online arrivera après sa sortie (assez tardivement d'ailleurs) ce qui expliquera peut-être son échec sur les plateformes dématérialisées de Sony et Microsoft.
On peut contrôler Scott, Ramona, Kim la batteuse du groupe de Scott
Sex Bob-Omb (encore une référence) et Stills guitariste et chanteur de ce même groupe.
Par la suite un DLC permettra de contrôler d'autres personnages comme Wallace Wells le colocataire de Scott, mais je ne l'ai pas pris.
Le titre d'Ubisoft Shanghai est un beat them up pur jus. On parcourt 7 niveaux avec à chaque fin de stages le boss, en l’occurrence l'un des fameux Ex de Ramona.
L'action se déroule à Toronto, comme dans le comics, mais dans des lieux incongrus comme un dojo de Ninja, une rame de métro, une salle de concert, un plateau de tournage, une espèce de base du futur etc...
Au niveau du gameplay, on déplace notre personnage sur un plan 2D incliné, et ce dernier dispose de coups de base comme un coup faible rapide, un coup fort lent, une super-attaque, et un bouton pour ramasser des objets et taper avec et un autre qui permet de jeter ces objets ou les ennemis lors de prises.
Comme vous le constatez, tout ceci est assez classique à l'exception que le jeu dispose d'un système de progression s'inspirant des RPG.
En effet, en battant des ennemis, on engrange des points d'expérience. Ces points d'EXP permettent de monter en niveau. Le joueur commence au niveau 1 et pourra monter au maximum au niveau 16.
La montée en niveaux, fait améliorer nos statistiques (force, vitesse, résistance etc...), mais fait apprendre à notre avatar une nouvelle technique de combat.
Par exemple, on apprendra à faire un double saut, ou un contre, ou un nouveau combo, ou un nouveau coup.
Ajouter à cela une invocation spéciale là-encore WTF, mais aussi l'état Super où après X ennemis tués sans prendre de dégâts on entre dans un état "furious" et vous obtenez un titre à la fois complet, généreux voire gratifiant.
Et toutes ces techniques et autres ne sont pas de simples artifices de gameplay, des choses que l'on rajoute pour faire joli comme on le voit dans tant de productions malheureusement. Ici, c'est véritablement utile, car ce jeu ne se contente pas d'être old-school dans son visuel uniquement. Il l'est aussi dans sa difficulté. Le jeu dispose d'un vrai système de vie, assez complexe à expliquer d'ailleurs, et si vous perdez toutes vos vies dans un niveau, il faudra le recommencer en entier.
Il existe bien une sauvegarde automatique, mais celle-ci ne fait son oeuvre qu'à la fin de chaque niveau, une fois le boss vaincu. Par conséquent, Scott Pilgrim constitue un très bon challenge pour les joueurs confirmés, même si avec de la patience on peut arnaquer le jeu, ou même si à 4 joueurs, la progression est moins heurté.
Alors oui, le beat them up 2D n'est pas le genre le plus passionnant du jeu vidéo puisque assez répétitif par définition. Néanmoins, les équipes de développement ont tenté de rendre les joutes variées, amusantes avec un vrai challenge et qui encourage le joueur à utiliser certains coups spéciaux fraîchement acquis. En outre, on peut ramasser un nombre incalculable d'objets, qui serviront à taper sur ces affreux geeks mais aussi et surtout de l'argent.
Cet argent sera utilisable dans les nombreuses boutiques qui parsèment le jeu. On pourra acheter des vies, de la santé, ou améliorer nos stats (voire monter en niveau) dans ces mêmes échoppes.
Par contre, et cela constitue un point négatif du jeu, on ne sait jamais vraiment ce que l'on achète. Quand on achète un item, on ne sait à quoi il peut servir jusqu'à ce qu'il soit consommé. Tout cela est un peu trop confus et aurait mérité plus de clarté.
Enfin, notons tout de même la présence de Warp Zones, qui nous permettront de glaner pas mal d'argent bienvenue.
Comme on l'a juste suggéré ci-dessus, ce titre est fortement référencé, ce qui est logique au vu du comic dont il est issu. De la pop-culture de partout, de la map-monde rappelant du Super Mario World, à des références à Zelda, en passant par Akira, bref les noter est un jeu dans le jeu.
Vous le savez, je ne suis guère fan de cette mode au "neo-retro", mais force est d’admettre que Scott Pilgrim Vs. The World m'a complètement séduit visuellement.
Le titre est visuellement en parfait accord avec son thème principal, et puis sans chercher midi à 14h, c'est beau. Bien que volontairement pixellisé, le jeu dégage une vraie patte graphique, une vraie direction artistique tout en fourmillant de détails. Les environnements traversés ne se répètent pas, le jeu est graphiquement varié et très coloré. Cette variété est d'ailleurs aussi présente dans le gameplay avec moult events et embranchements dans les niveaux, tout cela en fait un jeu réellement vivant, chaleureux et très charmant.
De plus les animations s'approchent de la perfection. Les mouvements des personnages sont d'une fluidité absolue, tout en étant très riches. Le jeu bouge parfaitement bien, le rendu réussissant le compromis d'un visuel à l'ancienne combiné à une puissance actuelle. On doit notamment ce travail de haute volée à l'australien Paul Robertson qui a participé au jeu.
Seul petite ombre à ce tableau resplendissant, une maniabilité qui n'est pas toujours un modèle de précision, et qui s'avère un brin rigide. Mais une fois la bête domptée, elle ne pose plus vraiment problème.
Enfin la musique réalisée par Anamanaguchi, un groupe d'artistes spécialistes dans la chiptune s'accorde parfaitement avec le visuel.
La difficulté du jeu fait qu'il dispose d'une bonne durée de vie. Mais dans l'absolu ce titre n'est pas bien long.
Je n'aurai jamais pensé encenser un jeu tiré d'un film que j'ai trouvé (et c'est très subjectif) mauvais. Même s'il dispose de quelques petits soucis ci et là, Scott Pilgrim Vs. The World s'avère être une production sérieuse, esthétiquement séduisante et réussie, qui se permet en plus le luxe d'être bourrée de références qui vont bien et surtout d'un vrai challenge.
Malheureusement, l'absence de multijoueur online à sa sortie ainsi que d'autres raisons ont fait que le titre n'a pas eu le succès escompté et qu'il fût retiré des stores depuis fin 2014.
Je vous l'aurais bien chaudement conseillé, mais je ne le peux pas. Comme quoi le dématérialisé, çà n'a pas toujours du bon...
Fiche technique:
Titre: SCOTT PILGRIM VS. THE WORLD
Développeur: UBISOFT SHANGHAI & MONTRÉAL
Éditeur: UBI SOFT
Genre: BEAT THEM UP/RPG
Année: 2010
Autre support: XBLA (Plus disponible)
Nombre de joueur(s): 4
Localisation:

NOTE PRESSE (Jeuxvideo.com - 23 Août 2010)
Screenshots:
Bonus:
La bande-annonce française du film.
et le film est bien.
Et je kiff le film et le comics
C'est un excellent jeu mais j'ignorais qu'il avait été retiré des Stores en ligne, c'est fort dommage. En tous cas il quittera clairement pas ma console de si tôt
Bon a savoir également, des mecs ayant bossé sur ce jeu ont formé par la suite Tribute Games, qui a sorti Wizorb, un très bon casse-Briques Pixel-Art et aussi Mercenary Kings, un gros hommage à Metal Slug
Alexkidd
Juste un précision c'est Ubi Montreal qui a dev le jeu pour la majeure partie, pas Ubi Shangai
C'est un problème le démat. Là tu vois je voulais me prendre After Burner Climax sur PSN ou XBLA, et il est plus dispo aussi. Super
C'est clair, il y à de bon aspect mais du coup pour des jeux comme ça qui sont vite retiré impossible de pouvoir y rejouer.....