Dans ce nouvel épisode de la guerre froide entre Nintendo/The Pokémon Company et PocketPair, cette fois, c’est le bureau japonais des brevets qui vient de recaler l’un des brevets "anti-Palworld" déposés par Nintendo, pour "absence de caractère inventif".
Le Japan Patent Office (JPO) a rejeté, sur une base provisoire, une demande de brevet déposée par Nintendo, directement liée à son conflit en cours avec Pocketpair, le studio de Palworld, peut-on lire chez GamesFrey.
L’examinateur du JPO a estimé que les mécanismes décrits par Nintendo existaient déjà dans plusieurs jeux antérieurs, dont ARK : Survival Evolved (mécaniques de capture, combats déclenchés après capture), Monster Hunter 4 (capture par pièges et objets anesthésiants), Craftopia (de Pocketpair également, d'ailleurs), Kantai Collection (jauge de progression) et même Pokémon GO (système de capture et taux de réussite basé sur un cercle).
Voilà qui va directement dans le sens de Pocketpair, qui conteste ces brevets en arguant qu’ils ne reposent sur aucune innovation réelle. Nintendo, de son côté, soutient que certains précédents (comme des mods ou des jeux indépendants) ne devraient pas être considérés comme de l’art antérieur (prior art).
L'armée d'avocats va devoir redoubler d'ingéniosité
Ainsi, le dépôt n°2024-031879, parent d’un brevet déjà utilisé par Nintendo dans sa plainte et lui-même parent d’un autre, a été rejeté le 17 octobre 2025.
L’examinateur Kazumasa Nakamura invoque l’article 29(2) du Patent Act japonais, selon lequel une invention ne peut être brevetée si elle pouvait être "aisément conçue" par un professionnel du domaine à partir de travaux existants. Selon le JPO, les idées de Nintendo étaient déjà évidentes pour un développeur compétent, et ne remplissent donc pas le critère "d’étape inventive".
Notez néanmoins que la décision n’est pas définitive. Nintendo dispose de 60 jours pour soumettre une réponse ou amender sa demande.
En cas de rejet confirmé, l’entreprise pourra saisir la Cour d’appel spécialisée en propriété intellectuelle. Cependant, le fait que le JPO tienne désormais compte de jeux concrets (et non seulement de brevets existants) en tant qu'objet d'antériorité complique sérieusement la stratégie de Nintendo, d'autant que ce revers s'ajoute à d'autres difficultés : un troisième brevet invoqué dans le litige a déjà dû être modifié en cours de procès, signe que la base juridique de Nintendo se fragilise.
https://www.gamekult.com/actualite/nintendo-essuie-un-sacre-revers-dans-sa-croisade-contre-palworld-3050866481.html