Il n'aura pas fallu attendre 2010 et Ni no Kuni pour voir un studio d'animation japonaise s'allier à un studio de développement pour créer un jeu vidéo. En effet, en 1992 sort Alisia Dragoon, le jeu lui-même est développé par les p'tits jeunes de chez Game Arts, qui se rendront responsables plus tard de la saga Grandia, et le personnage d'Alisia est crée par Gainax que l'ont connait pour Nadia : le secret de l'eau bleue, Gurren Lagann mais aussi et surtout Neon Genesis Evangelion ! Avec tout ce beau monde, on est en droit de se dire qu'on a affaire à un très bon jeu, et bien qu'il soit considéré a posteriori ratione comme un hit de la console de SEGA, reste que Alisia Dragoon n'est pas parfait. À vrai dire, je lui reproche beaucoup de chose qui relève pas du tout de l'objectivité mais au contraire de la subjectivité puisque ceci concerne le design global du titre. Nous allons y revenir plus tard, pour le moment, voyons ce que le jeu a à nous conter.
On incarne la Dragoon Alisia, qui dans la mythologie commune des jeux et autres œuvres médiévales fantastiques désigne des dresseurs de dragons. Alisia doit combattre l'infâme sorcier Baldour qui menace le monde en faisant venir une météorite nommée Silver Star (à noter que le terme Silver Star réapparaitra dans la prochaine grosse production de Game Arts : Lunar The Silver Star en 1992 sur MEGA-CD). Le speech s'arrête là mais le manuel de la version japonaise apporte des précisions intéressantes quant au background du jeu. Ainsi, on apprend qu'à l'intérieur de la météorite Silver Star, qui en réalité a déjà rendu visite à la Terre et fut repoussée, il y a retenu prisonnier le père d'Alisia ! Ce qui expliquerait les étranges globes lumineux situés sur la météorite, qui, on l'imagine pourrait être les yeux du père de l'héroïne. Ce dernier, torturé par Baldour et perverti par les pouvoirs de la météorite s'est peu à peu transformé en créature maléfique à la solde du mal. On rencontre le grand méchant très vite au début du jeu où il nous prive de nos pouvoirs (une justification parmi d'autre afin de nous faire débuter le jeu avec aucun upgrade et des magies au plus bas level) et s'enfuit dans sa citadelle, un genre d'introduction qu'on retrouvera dans Skyblazer de Ukiyotei en 1995. Ça sert à rien de le dire, mais la scène m'a fait penser à ce jeu, donc je le dis.
Le jeu débute avec un rythme soutenu et on est bien accueilli par un environnement boisé plutôt joli, verdoyant, s'ensuit d'autres décors comme un temple ou un aéronef (soulignant l'inspiration assez vaste du jeu, oscillant entre médiéval fantasy et science-fiction retro) mais d'autres beaucoup plus discutables comme le col du volcan du level 4. Trop gris, avec des rochers étrangement ronds comme des bouts de saucisse (ou autre chose pour les plus pervers d'entre vous, et c'est Anakaris qui dit ça ) et une ambiance qu'on échangerait bien à celle du 1er et 2nd level. En contrepartie, le niveau des grottes avec ses jolies cascades d'eau ou le niveau de la citadelle, très futuriste et proposant des décors obliques et de nombreux effets spéciaux sont convaincant tant techniquement que artistiquement. C'est toute l'histoire du jeu d'un point de vue graphisme, il tangue entre le bon et le médiocre. À son crédit, on peut parler des effets de distorsion dans l'arrière plan (hé non, contrairement à une idée reçue qui a la peau dure, il n'y avait pas que la Super Nintendo qui en était capable ! Même si en règle générale, elle a produit des jeux qui en tiraient bien meilleur partie que la Megadrive), et même quelques parallaxes différentiels qui donnent au ciel cette impression de chaos et d'instabilité. On peut aussi noter des sympathiques effets de foudre et de feu que Alisia et ses dragons utilisent.
Les dragons, parlons-en, justement. Car là encore, tout n'est pas rose. Si le dragon de base s'avère être un véritable dragon, le reste laisse à désirer. Certaines créatures (en tout, au nombre de 4) s'apparentent plus à des familiers qu'à de véritables entités mythiques telles que des dragons. Leur design n'est pas des plus original, ils ne sont pas impressionnant pour un sous et se contente de changer de couleur lorsqu'on upgrade leurs aptitudes. On s'attendait à mieux pour un jeu qui misait beaucoup sur la présence de fabuleuses créatures du genre pour nous aider à détruire le mal. Même remarque pour les boss qui ne repoussent pas le moins du monde les limites de l'imagination. On commence par un couple d'assassin ninja (du médiéval fantasy à l'occidentale, à l'orientale, de la sci-fi... décidément, Alisia Dragoon est un beau meltingpot...), pas très palpitant, puis un monstre marin, un aigle-dragon décharné ou encore un espèce de char d'assaut excavateur au cœur du level 5... certain sont plus dans les tons que les autres diront nous, mais aucun n'enchante (sauf peut-être le dernier boss du jeu), le soft de Game Arts fait preuve d'une trop grande convenance, d'assez peu d'ambition à ce niveau là et parfois même, d'un manque de goûts plus ou moins flagrant selon votre sensibilité à la question. Le pire restera le boss du niveau de l’aéronef, se constituant seulement de plusieurs petits ennemis, si petit qu'on a du mal à les distinguer et à en dire quelque chose, plus agaçant qu'autre chose, on a le choix de vagabonder pendant le combat sur deux pauvres plate-forme bien étroites. Bref, un combat des plus épiques... ou pas.
Ajouter à cela une animation pour s'accroupir un poil saccadée, ce qui cause parfois problème lorsqu'on doit réagir à la demi-seconde prêts pour esquiver une attaque ; un bestiaire là encore peu inspiré ; un sprite de l’héroïne relativement petit malgré son design très réussi et des ralentissements lorsqu'on observe plus de 4 ou 5 ennemis à l'écran, et vous obtiendrez un jeu qui navigue entre deux eaux. Dommage quand on profite des superbes sprite d'illustration de fins de level faisant apparaître une Alisia classe, séduisante et déterminée, réalisés par les graphistes de Gainax eux-même !
L'autre aspect artistique du jeu, les musiques, est bien plus convaincant. Composée par un collectif nommé Mecano Associates (parmi lesquels se cache les compositeurs de Silpheed, Dead Moon ou encore Gate of Thunder et un des programmeurs son de Altered Beast) propose des mélodies aux souffles épiques impressionnants. Tantôt jouant le bontempi nerveux typique des shoot them up des années 90 avec des pistes foudroyantes, tantôt optant pour plus d’élégance et de mélancolie avec des airs fleurant bon la culture celtique traditionnelle, Alisia Dragoon se pare d'une OST excellente. Chaque thème collant bien aux décors et à l'ambiance dans laquelle on tente de nous engloutir, le rythme et les variations très bien maitrisés créer des pics émotionnels en rapport avec ce qui se passe à l'écran très perceptibles. Nuancée, intense, galvanisante, accompagnant la mise en scène de façon fluide et spectaculaire, l'OST se voit en plus de cela accompagnée de bruitages eux aussi de bonne facture garantissant une énergie dans l'action très appréciable. L'enrobage sonore de Alisia Dragoon ainsi que son fond sont de grande qualité.
Ce que nous ne pouvons pas dire de son gameplay, malheureusement, qui là aussi souffle le chaud et le froid, bien que dans son ensemble cela reste correct. Alisia Dragoon se joue comme un mélange entre jeu de plate-forme et shoot them up horizontal. La dresseuse a le pouvoir de carboniser ses ennemis à l'aide de sa foudre qu'on peut upgrader jusqu'à trois level de puissance. L'arc de foudre se dirigeant automatiquement vers sa cible, et parfois accomplissant des cercles visuellement impressionnant, nous n'avons donc besoin que d'appuyer sur une seule touche pour combattre. Mais ce qui fait le sel du jeu, c'est la présence des dragons (dirigé par l'ordinateur) comme évoqué plus haut, certain s'apparentant à des familiers plus qu'à de véritable dragon. Chacun dispose de leur attaque spécifique, et tous pourront eux aussi se voir upgrader jusqu'au level 3 de puissance. Touts les dragons disposant en sus d'une attaque spéciale semblable au smart bomb des shoot them up classiques qui se déclenchera automatiquement lorsque sa jauge d’énergie sera pleine (selon la puissance et donc la nature des dragons, la jauge se remplie plus ou moins vite).
Le dragon de départ se nomme Dragon Frye et est la représentation typique de ce qu'on pense d'un dragon. Un gros lézard vert avec des ailes et qui crache des boules de feu. Relativement puissant mais assez peu précis. Le second se nomme Ball'O Fire est ressemble plus à un Fantominus doré qu'à un véritable dragon. Celui-ci s'utilisera comme une sorte de projectile à tête chercheuse qui ira exploser chaque ennemi aux alentours. Bommerang Lizard, lui, comme vous vous en doutez balance des boomerangs qui respectent une certaine trajectoire avant de revenir à l'envoyeur, pratique pour trancher et se dépêtre d'un grand nombre d'ennemis lents et volumineux répartis sur un tout petit périmètre. Enfin, vient le plus puissant et globalement le plus utile de tous, Thunder Raven, qui prend l'apparence d'un majestueux aigle royal maitrisant la foudre. Sa smart bomb agit comme un grand éclair qui pulvérise tout à l'écran, c'est radical et ça sauve la mise plus d'une fois !
À noter que dans le code source situé dans la cartouche du jeu, deux dragons supplémentaires peuvent être dénichés dont un ressemblant à une sorte de poisson géant genre Bismarck de Final Fantasy VI. Mais pour une raison inconnue, ces deux créatures inédites furent retirées de la version jouable du soft.
Pour s'occuper de toutes ces créatures, il convient de ramasser un tas de bonus qui leur ajoutent des points de vie, remplissent leurs barres d'énergie où leur font passer un niveau (des bonus spécifiques sont aussi disponibles avec les même effets pour Alisia, autant vous dire que ça fait un paquet d'objets à récupérer). Sachant qu'on arrive très vite à obtenir les quatre dragons, les niveaux sont vite perclus d'objets en tout genre. En conséquence, les zones secrètes se multiplient à leur tour et un petit peu d'exploration est de mise, ce qui n'est pas pour nous déplaire car pour se débarrasser de la horde d'ennemi, avoir des dragons en pleine forme et à pleine puissance n'est pas de trop ! En effet, puisque en plus d'être nombreux et souvent très rapides, les monstres respawn très vite et même si vous avez quitté la zone de quelque pas. Ça maintient une pression sur le joueur de tout les instants et l'utilisation à outrance des dragons devient salutaire. À tel point qu'à partir du level 4 ou 5, la difficulté devient terrible. On passe énormément de temps à interchanger les dragons (le menu de sélection met en pause le jeu, histoire de ne pas faire de cafouillage dans l'action frénétique, un bon point, car ce menu de sélection, on l'ouvre vraiment très régulièrement) pour avoir le bon à ses côtés par rapport aux ennemis qui nous tombent dessus. Ça a tendance à saccader l'action. Sans compter le fait que l'IA des dragons est minable et oblige d'autant plus à échanger ses créatures pour en mettre certaines à l'abri. En effet, les dragons ne cherchent même pas à esquiver les coups, pire encore, il se place souvent entre vous et l'ennemi si vous avez le malheur de vouloir vous éloigner ou changer de direction un peu brutalement. Le dragon passe le plus clair de son temps à encaisser des dégâts colossaux avant de lui-même balayer l'écran de son attaque spéciale.
Et cela va se répéter très souvent, car les vagues d'ennemis arrivent de touts les côtés, vous obligeant à vous repositionner et donc déstabilisera le dragon qui fera n'importe quoi. Le fait de devoir vous repositionner pour mieux vous défendre vient d'un problème typique de certain beat them all. Lorsque votre personnage progresse, le scrolling avance de gauche à droite, or, dans Alisia Dragoon, vous êtes obligé d'être coller quasiment à l'extrémité droite ou gauche de l'écran pour faire défiler le scrolling. Ainsi, les ennemis qui vous attaque de front ne sont visibles qu'au tout dernier moment, et pour ne pas vous en prendre plein la figure en une seconde et demie, il convient de reculer vers le centre de l'écran. Le dragon ne comprend pas instantanément la manœuvre, se place n'importe où, prend beaucoup de dégât avant de réagir, et la situation devient très tendue en particuliers dans les level avancés.
Ajouter à cela le fait que Alisia ne dispose que d'une vie au début du jeu (et que contrairement à la kyrielle de bonus de tout poil, les lifes up sont très rares) et d'autres petits problèmes de maniabilité (Alisia est un peu rigide, les surfaces des plate-forme ne correspondent pas visuellement et techniquement, comprenez par là qu'on pense sauter sur une plate-forme alors qu'en fait on ne se place pas assez en son centre et ainsi on chute …) et vous obtiendrez un soft assez dur.
Il y a deux sortes de jeux difficiles. Les Super Mario Bros.: The Lost Levels ou les Ninja Gaiden qui réclame réflexes et qui ont un gameplay calibré et bien étudié, et les Alisia Dragoon (ou encore Dragon's Lair et Tintin au Tibet) qui se contentent d'être bêtes et méchants pour augmenter leur dureté.
Vous allez me dire ''oulah Anakaris, t'es vachement sévère avec le jeu quand même'', et à cela je répondrais oui mais pourtant. Il se passe quelques choses avec Alisia Dragoon, qui fait que dans son ensemble, il reste agréable à jouer. Malgré ses lacunes, on y revient sans se faire prier et on passe un bon moment sans trop forcer. Des jeux qui sont loin d'être parfait mais qui des années plus tard nous aguiche encore inlassablement sont légions et ne sont pas forcément des plus connus. Asterix ou MechWarrior (Super Nintendo), C-12 Final Resistance, Nightmare Creatures ou T'ai Fu: Wrath of the Tiger (Playstation), The Bouncer, Summoner ou Sphinx et la malédiction de la momie (Playstation 2), ou encore Fantazy Zone (PC-Engine). Loin d'être des ténors du genre, ce sont tout de même des jeux qui gardent une certaine saveur, on pourrait tous en citer une dizaine chacun de ce genre de jeu qu'on apprécie, bien qu'objectivement ils soient tout juste bons voir moyens. Alisia Dragoon fait parti de ceux là et la nostalgie affecte souvent notre ressenti sur ce jeu qui se retrouve un peu trop facilement au panthéon de la Megadrive.
Néanmoins, gardez à l'esprit que c'est un jeu sympathique, qui mérite le détour, qui peut amuser et passionner et qui reste un assez bon représentant du catalogue exclusif de la Megadrive de SEGA.
liquidus00 aller, je bidouille un peu Messiah pour le lancer (sous Windows 8 essayer de lancer un jeu de Windows 95 ou 2000 en général ça merdouille ) et en avant Retro Gamekyo!
La jaquette me disait bien quelque chose je pense que j'ai du la voir étant petit dans les mag et les magasins sans faire gaffe. Et des collègues sur le net qui l'avait à l'époque voulait que je le teste. Vu que je n'avais pas jouer à ce jeu à l'époque. Si non sympa le test.
En plus les jeux Megadrive était très typer arcade plateforme aventure sur tous au début de la sorti de la Megadrive comme par exemple Strider, Golden axe, El Viento, les Sonic etc... Et l’héroïne est mignonne comme tous.
À noter que dans le code source situé dans la cartouche du jeu, deux dragons supplémentaires peuvent être dénichés dont un ressemblant à une sorte de poisson géant genre Bismarck de Final Fantasy VI. Mais pour une raison inconnue, ces deux créatures inédites furent retirées de la version jouable du soft.
Si le jeu n'est désormais (car rétro gamekyo fait date ), à juste titre, officiellement pas exempt de tout reproche, son test semble parfait. Bravo.
par contre la note 72 est vachement sévère, ce jeu à part qques ralentissements est assez long, prenant, des musiques fabuleuses, des graphismes superbes, et les dragons faut juste savoir jauger avec les bons selon les niveaux. Je lui mets facilement une note de 90%, il fait partie des perles de la megadrive
anakaris Je reviens du match OL-PSG tu m'en voudras pas si je viens commenter aussi tardivement match de fous furieux !
Alisia Dragoon, toute une histoire pour moi ce jeu. On me le prête, je l'ai jamais rendu xD je me rappel des musiques que j'ai trouvé excellentes et des bruitages typés megadrive (on aurait cru entendre des pets pour les explosions haha), le jeu en lui-même est vraiment bon et les pouvoirs nombreux. D'ailleurs, chapeau à tout les effets à l'écran, un excellent jeu taillé pour la megadrive ! Merci pour ce rétro test, toujours à la hauteur
ninjah regarde moi bien dans les yeux. Soleil n'existe pas. Soleil. N'existe. Pas. Tu n'as jamais entendu parler de ce jeu, tu n'as jamais demandé un test sur ce jeu, tu n'as jamais joué au moindre jeu.
Et cette musique!
Si le jeu n'est désormais (car rétro gamekyo fait date
Tres beau test
sussudio
Ce doux breuvage auditif
sinon je veux ca
http://hyde209.deviantart.com/art/Alisia-Dragoon-Remake-294132099
Faudra faire un de ces 4 le test d'Elemental Master
http://youtu.be/V2OBN6BRk7o
Alisia Dragoon, toute une histoire pour moi ce jeu. On me le prête, je l'ai jamais rendu xD je me rappel des musiques que j'ai trouvé excellentes et des bruitages typés megadrive (on aurait cru entendre des pets pour les explosions haha), le jeu en lui-même est vraiment bon et les pouvoirs nombreux. D'ailleurs, chapeau à tout les effets à l'écran, un excellent jeu taillé pour la megadrive ! Merci pour ce rétro test, toujours à la hauteur