La PC-Engine est, on ne le répétera jamais assez, la reine des shmup, même encore aujourd'hui, elle qui fut pourtant succédé par d'innombrables consoles venues d'horizon divers. Dans cette situation, difficile de produire un shoot them up qui puisse se démarquer de la concurrence et remporter un tant soit peu de succès. Pourtant, ça semble si simple, vu de l’extérieur. ''Suffit de jarter le vaisseau spatial et les aliens et de mettre autre chose'', se dit-on, comme si la réponse sortait toute prête de la carcasse du poulet rôti que tata Odette à préparé dimanche dernier.
Ben la preuve que c'est pas si ouf que ça, puisque Naxat l'a visiblement compris aussi. Surfant sur la mode des cute game initié par Taito déjà prêts de 10 ans en arrière, le studio japonais nous propose ce Coryoon, bien différent d'un énième Aldynes ou d'un clone de R-Type.
Ainsi, on incarne Coryoon, bébé dragon qui a perdu sa maitresse, princesse du royaume de surcroit, transformée en faible petite fille sans défense par un vil magicien.
Et hop, s'en est finit du semblant de scénar', parce qu'on en a rien à branler ici. Coryoon nous embarque instantanément dans un trip enfantin un peu barré, coloré, dynamique et savoureux. Votre quête éperdue se déroulera sur huit niveaux et vous conduira tour à tour dans la forêt, sous un lac, dans un canyon… Cela souligne la variété de décor donc, que l’on retrouve aussi parmi les ennemis rencontrés, qui sont toujours en adéquation avec le lieu traversé. Crevettes géantes, crapauds qui tirent des boulettes d'énergies roses, cigognes multicolores transportant des baluchons de fruits bonus, des corbeaux qui ont le blues un poil agressifs (c'est marrant, j'ai l'impression de voir des Cornèbre (Pokémon) quand je les croisent)... c'est charmant et coloré à souhait. Notre petit dragon, auquel on finit par s'attacher à cause de sa trogne imperturbable face à ce flot d'obstacle nous mène à travers le royaume en gobant tout les bonus qu'il peut emmagasiner. Et ils sont nombreux, les bougres ! Grappes de raisin, corbeilles d'orange, étoiles, cœurs en tout genre, ce qui finit par rendre l'action frénétique et impressionnante. Ce déluge de sprites drôlement bien foutus, mélangé à tout un tas de couleurs qui se marient admirablement bien entre-elles (jamais une faute de goûts, une couleur baveuse ou une teinte bizarroïde) et la présence de scrolling différentiels sur plusieurs plans prouvent qu'en 1991, la PC-Engine en avait suffisamment sous le capot pour mettre minable ses concurrentes directes. D'abord les 8-bits, puisqu'au fond, la PC-Engine en est une. Puis les 16-bits au moins d'un point de vue graphique (ce qui d'ailleurs rendra vert de rage SEGA qui ne manquera pas d'envoyer quelques pics à NEC par presse interposée en sommant les consommateurs de ne pas se laisser avoir, car selon eux, en 1989, il n'y avait qu'une seule et vrai 16-bits, leur Megadrive bien sur). Toujours est-il que pour le coup, NEC avait presque raison de s'en vanter, et Coryoon avec sa fluidité exemplaire ne sera pas non plus contre.
Question gameplay, il convient d'attaquer ce qui à mon sens constitue l'unique défaut dés le début, à savoir la simplicité de progression. Quand bien même il y aurait un nombre incroyable d'ennemi sur l'écran, et tout autant de projectile à éviter (quoique nous ne somme pas dans un manic shooter pour autant), tout reste assez simple d'accès. Les bonus se font si nombreux qu'il est compliqué d'en louper de façon conséquente, ainsi, on gagne énormément de points très vite et à fortiori des vies supplémentaires.
Ceci est contrebalancé par un total de niveaux s'élevant à 8 et de longueur tout à fait raisonnable. Chacun marqués en son milieu par un mid-boss tout ce qui a de plus loufoque graphiquement (licorne, griffon...), mais abordable d'un point de vue challenge. Trois types de tir symbolisés par trois couleurs de sphères sont mise à votre disposition plus une attaque spéciale dont on reparle juste après. Ainsi, vous aurez le choix entre le rouge pour une nuée de flammes très puissante mais avec une portée limitée, bleue pour un tir de moyenne puissante mais avec un large cône de ciblage et jaune pour un tir de faible impact mais qui part dans toutes les directions. Enfin, si on relâche le bouton de tir pendant quelques secondes, notre petit pote dragonnet se gonflera d’énergie pour tout balancer d'un coup, occasionnant un balayage de l'écran très efficace ! Ceci étant, il faut bien choisir son moment car l'avalanche de cible qui se déverse devant vous ne vous laissera que peu de temps pour préparer cette attaque impressionnante, tant visuellement que niveau efficacité.
Mais ça ne s'arrête pas tout à fait ici ! Puisque de temps à autre croiseront la route de Coryoon des cocotes un peu amorphes qu'il vous faudra dézinguer afin de récupérer d'autre bonus d'attaque sous forme de symboles de carte à jouer : pic, carreau, cœur ou trèfle ! Au programme, mega laser, réduction de la taille de Coryoon pour passer plus facilement entre les tirs ennemis ou encore création de sorte de clone, mélange de dragon et de mouche qui iront se sacrifier tels des kamikazes à la vue d'une cible adverse pour permettre au petit Coryoon de continuer son chemin sans encombre.
Niveau sonore, on notera la présence à la composition de Daisuke Morishima, un des meilleurs chiptuner de la scène PC-Engine et habitué des productions Naxat Soft (W Ring, 1943 : Kai, Alzadick ou encore Kaze Kiri). Livrant ici un panel de musiques guillerettes et très dynamiques, c'est surtout la présence de voix digitalisées qui interpelle. On croirait presque entendre Coryoon balancer un ''merci'' joyeux à intervalle régulier lorsque ce dernier gobe les bonus par dizaine !
Vous l'aurez donc compris, Coryoon, c'est un état d'esprit avant tout. C'est un jeu fait pour amuser et en balancer plein les mirettes. Avec son personnage drôle à souhait, ses mimiques digne d'un cartoon et son univers déjanté (mais pas vulgaire), la PC-Engine trouve là un cador de la technique, une véritable vitrine graphique (quand bien même la console est déjà sorti depuis 4 ans, au moment de la parution de ce jeu). Malheureusement bien trop japonais dans l'âme, ce jeu qui était censé, avec quelques autres, charmer le marché américain (NEC ayant entreprit cela dés 1990) ne réussi même pas à faire frémir nos amis outre-atlantique. En cruel manque de véritable challenge pour nous y faire revenir au moins une seconde fois, Coryoon demeure néanmoins, ne serait-ce que par son expérience décalée bien différente des Gunhed et autre Soldier Blade, un jeu solide et attrayant. Un shmup à faire au moins une fois dans la foisonnante ludothèque du genre de la machine de NEC, vraiment !
j'adore ce jeu, il est vrai qu'il est facile, mais tellement sympas a jouer, j'y jouais encore le weekend dernier, si vous voulez voir ce qu'avait la pc engine duo dans les entrailles, essayez le jeu "Saphire", certes sorti plus qu'en fin de vie de la console , le jeu est juste hallucinant ^^
buros Yep! je voulais le tester celui-là justement avant d'opter pour Coryoon. En y réfléchissant, j'ai constaté que j'avais testé déjà pas mal de jeu de l'année 95-96 alentours, donc je me suis dis un jeu vraiment plus ancien genre tout début des années 90 ça me ferait pas de mal et est arrivé Coryoon
C'est clair et dire qu'il valait maxi 40€ il y a encore 2 ans... Suis bien content de l'avoir dans ma collec !
Je me commence une collection super cd rom en ce moment