Wario se la touche...
Je me souviens encore de la Japan Expo 2008 comme si c’était hier : le bruit des bornes, l’odeur de ramen tièdes mêlée à celle de la transpiration de certains visiteurs ignorant visiblement l'existence du déodorant, et au détour d’une allée bondée, la rencontre improbable avec Kokosac de son vrai nom Ko Takeuchi, illustrateur connu pour son travail dans la série des WarioWare.
Après avoir signé un Pix 'n Love, on engagea une petite discussion grâce au concours de Florent Gorges qui assurait la traduction. Et très vite, la discussion avec le designer partit sur WarioWare: Touched! jeu de lancement de la DS au Japon en 2004. « Ce jeu, c’est de la folie pure… mais il a tué mon écran tactile. (rires) » Voilà comment il m’a vendu le truc, à moi qui ne connaissais que les versions GBA et GameCude. Et j'avoue, quand je me suis mis récemment sur le jeu, je n’étais pas prêt à un tel assaut sur ma pauvre DS lite.
Le fameux mag signé par le designer du jeu
Sorti en 2005 chez nous à la sortie de la console, WarioWare: Touched! débarque sur une toute fraîche Nintendo DS avec une mission simple : te faire taper, frotter, souffler, gratter, tirer, et surtout hurler intérieurement en voyant ton écran du bas se couvrir de traces de stylet comme un vieux écran de caisse de supermarché.
Un WarioWare pur jus… avec un nouveau jouet.
À la base, la série WarioWare, c’est déjà une folie conceptuelle : des micro-jeux de quelques secondes à la chaîne, à base de WTF assumé et d’instructions minimalistes du genre « Frotte ! », « Trouve-le ! », « Saute ! ». Touched! reprend la même formule gagnante que sur GBA, mais la pousse à fond avec le tactile et le micro de la DS. Et ça marche.
Chaque personnage (Mona, Jimmy T, Ashley et les autres freaks adorables de Diamond City) propose une série de mini-jeux avec un style visuel et sonore unique. Les idées fusent, les animations sont souvent hilarantes, et l’enrobage sonore est au top. Il y a une telle inventivité par minute que le cerveau finit par surchauffer — et c’est exactement pour ça qu’on y revient.
Chaque personnage incarne un univers visuel, sonore et mécanique bien défini. Voici un petit tour d’horizon de ces héros de l’absurde :
Wario, évidemment, reste le maître de cérémonie. Ses micro-jeux sont les plus bruts, souvent basés sur la rapidité ou le burlesque pur : faire tomber des mouches, attraper une morve qui pend, ou encore nettoyer un postérieur de cochon (oui, vraiment).
Mona, l’icône branchée, vous entraîne dans des situations du quotidien — mais toujours avec une distorsion absurde. Brosser les dents d’un sumo, faire sauter une pizza ou éviter une pluie de caca d’oiseau : avec elle, le banal devient grotesque.
9-Volt, véritable mascotte rétro, vous fera vibrer si vous avez grandi avec Nintendo. Ses micro-jeux rendent hommage aux classiques de la firme : éviter un Goomba dans Super Mario Bros, attraper un cœur dans The Legend of Zelda, ou encore appuyer sur “Start” au bon moment dans un vieux Game & Watch. C’est de la nostalgie pure, compressée dans 3 secondes de panique.
Dr. Crygor, le savant robotique, propose des mini-jeux mécaniques, absurdes, voire pseudo-scientifiques. Actionner une chaîne de production pour mettre une culotte sur un cul, faire rebondir des blobs flasques, ou encore trier des légumes qui tombent dans une centrifugeuse.
Orbulon, l’extraterrestre cultivé, vous propose des épreuves un peu plus cérébrales : logique, coordination, parfois même un soupçon de mathématiques... mais toujours avec une couche d’absurde spatial. Comme placer une banane dans une soucoupe volante. Logique.
Mike, le robot karaoké, est entièrement basé sur le micro de la DS. Pour jouer avec lui, vous devrez souffler, siffler, crier (un peu), voire respirer avec précision. Par exemple, souffler sur un moulin pour le faire tourner, faire tomber des feuilles d’un arbre, ou éteindre des bougies d’anniversaire. Vos poumons deviennent une manette. Une idée brillante… et parfois gênante dans le métro.
Ashley, la sorcière adolescente, baigne dans une ambiance gothique délicieuse. Ses jeux sont souvent plus visuels, basés sur la transformation : faire apparaître une créature, métamorphoser un ingrédient, ou faire voler un balai. Le tout dans un style sombre, mignon et un brin inquiétant.
Mona
Les micro-jeux les plus fous ? En voici quelques-uns…
Attraper un poisson volant avec des baguettes.
Tirer un cheveu du nez d’un géant endormi.
Empêcher un personnage de tomber dans les toilettes.
Frotter frénétiquement un chat pour l’endormir.
Souffler sur une assiette pour refroidir des nouilles.
Ramener une limace dans sa coquille à coups de stylet.
Ce n’est pas simplement absurde, c’est génialement absurde !
Mais à quel prix…?
Le problème, c’est que si Touched! est un feu d’artifice de game design, c’est aussi un attentat contre notre écran tactile. Certains mini-jeux exigent des mouvements ultra-rapides, des frottements frénétiques, des cercles à répétition qui finissent par faire crisser le plastique du stylet sur la dalle résistive de la pauvre DS. Résultat : écran rayé, stylet usé, et dans le pire des cas… la console qui ne répond plus comme avant. Et on ne parle même pas de ceux qui ont essayé d’y jouer avec leurs ongles ou un stylo Bic (si si, on vous voit).
C’est simple : Touched! est sans doute le seul jeu Nintendo où vous passerez autant de temps à vous amuser qu’à vous inquiéter pour votre matériel.
Un jeu fou, un vrai Wario, et une DS en PLS !
Objectivement, WarioWare: Touched! est une réussite. Une vraie suite dans la lignée du premier opus, avec une exploitation brillante du hardware. Le rythme est frénétique, les surprises constantes, et on rigole beaucoup, que ce soit seul ou à plusieurs en se passant la console.
Mais il faut le dire : c’est un jeu qui exploite le tactile jusqu’à l’abus. Et ça fait partie de son charme. Un peu comme un plat trop épicé qu’on adore malgré les conséquences. C’est un Wario, après tout : sale gosse jusqu’au bout du pixel.
C'est quoi ce fou avec qui je me suis marié ? (ma femme en me voyant souffler comme un taré sur ma DS) Avec le recul, Touched! reste un bijou d’expérimentation. Moins complet que WarioWare: Twisted! (sorti uniquement au Japon et aux US), moins riche que WarioWare Gold, mais aussi plus pur, plus punk, plus tactile que tous les autres.
C’est un jeu qui ne triche pas. Il veut constamment nous faire rigoler, nous surprendre, et tant pis si botre console en sort traumatisée. Il a laissé sa marque. Littéralement.
Fiche technique: Titre original: Sawaru Made in Wario Développeur: Nintendo & Intelligent Systems Editeur: Nintendo Genre: MINI GAMES Année: 2004 Autres supports: - Nombre de joueur(s): 1 Localisation:
Je me souviens qu'à l'époque je n'avais d'yeux que pour la PSP, je trouvais que sur DS rien n'allait et j'avais beaucoup de doute, en même pas 1 minute sur la borne démo en magasin tout a changé
J'ai essayer wario ware touched sur une borne de demo, et j'ai etais coqnuis. Premier wario ware pour moi. J'en ai fait un autre , sur wii. Puis finis.
Mon premier WarioWare aussi, le concept est effectivement diablement accrocheur Mais il tourne peut-être un peu en rond, d'où le manque de renouvellement de la série avec ses derniers épisodes...
J avais bien aimé ce jeu à l epoque.
Pour l ecran, attends de tester trauma center, c est un vrai calvaire pour la dalle et meme le stylet
Je me souviens qu'à l'époque je n'avais d'yeux que pour la PSP, je trouvais que sur DS rien n'allait et j'avais beaucoup de doute, en même pas 1 minute sur la borne démo en magasin tout a changé