Point commun entre les adaptations cinématographique et vidéoludique des licences Marvel : la médiocrité dans l'ensemble. Heureusement, certains arrivent toujours à sortir du lot. Spiderman coté film, Wolverine coté jeux-vidéo.
Lorsqu'on a du temps à perdre et qu'on se met alors à trifouiller les différentes base de données de la presse, on se rend rapidement compte que depuis quelques années, les jeux X-Men, c'était pas vraiment ça. Remarque, on avait toujours le choix : jeu d'action au gameplay bancal ou diablo-like soporifique. Autre détail, Wolverine apparaissait généralement en premier plan sur la jaquette pour des raisons très simples : le charisme du bonhomme. Tellement de classe d'ailleurs que la Fox en a fait un film rien que pour lui. Et bon, vu que dans le milieu du business, on ne fait guère les choses à moitié, il fallait une adaptation pour coller à la sortie en salles obscures et pouvoir faire une nouvelle fois rire l'ensemble des testeurs, ces viles vampires avides de sang frais.
Seulement voilà. Le jeu est bon. Tout un drame.
Et tu tranches, tranches, tranches…
Scénaristiquement parlant, le jeu suit très vaguement la trame du film. Dans les grandes lignes on va dire. On sent d'ailleurs un peu de précipitation vers la fin, comme si les développeurs avaient voulu raccorder au dernier moment l‘histoire du jeu avec celle du film. En effet, le trois-quarts du jeu est uniquement consacré dans un partage entre passé et présent du héros, le passé offrant uniquement des stages jungle/ruines, le présent étant plutôt accès dans un background industriel. On ne comprend pas toujours où on en est dans tout ça, l'histoire étant en plus loin d'être facile à suivre. Puis soudain, tout s'accélère ! On se met à rencontrer une poignée des grands méchants de la licence, dont Gambit, jusqu'à arriver au boss final. Ces combats sont en tout cas assez réussis et demanderont un minimum de stratégie pour comprendre le pattern de chacun, et savoir donc précisément à quel moment balancer vos meilleures attaques. On regrettera tout de même que durant une bonne partie du jeu, les boss rencontrés sont la plupart clonés les uns sur les autres, avec une stratégie unique consistant à attaquer d'abord (tout en évitant les quelques frappes) pour ensuite sauter sur sa tête et le frapper au visage. Un détail qui devient franchement répétitif à la longue, surtout qu'ils sont environ une dizaine dans le genre.
Pour le cheminement en lui-même, on retrouve sans surprise le principe de niveaux où on progressera de manière linéaire pour éventrer tout ce qui bouge. Quelques rares énigmes se dressent sur notre chemin, mais jamais rien qui nous retournera le cerveau, la plupart demandant généralement d'aller chercher un interrupteur pour le placer à un endroit précis. En revanche, voté combat, on en a pour notre soif de sang. Les développeurs ont su nous offrir un bestiaire un minimum varié, où il faudra prendre en compte la façon d'attaquer de chacun pour savoir comment les vaincre au plus vite : certains seront plus sensibles aux attaques de bases, d'autres aériennes tandis qu'une poignée pourra rendre l'âme dès que vous parviendrez à les attraper. On regrettera peut être le manque de combo et certaines attaques spéciales impressionnantes qui deviennent rapidement inutile dû à leur manque de puissance, même boostée à fond (le tourbillon). Bonne idée en revanche qu'est l'inclusion d'une attaque sautée, consistant à locker un adversaire au loin pour littéralement se jeter à sa figure de son adversaire pour lui planter ses griffes.
Parce qu'il est toujours agréable de voir son personnage évoluer, on a ici le droit à un petit coté RPG sympathique avec, de base, un level-up au fur et à mesure qu'on tue des ennemis. Si les statistiques ne change pas vraiment avec la montée en niveau, on a tout de même le droit de pouvoir à chaque fois placer quelques points de compétences dans divers secteurs, que ce soit du coté des attaques spéciales comme des caractéristiques principales (force, rage, énergie). En plus de cela, et en fouillant bien chaque recoin du décor, on pourra trouver des espèces d'emblèmes (appelé ici mutagènes) qui améliore d'autant plus chaque parcelle de Wolvy, d'autant plus efficace si on en trouve trois identiques. Une des seuls quêtes secondaire du jeu d'ailleurs, avec la recherche des médailles pour des points d'expérience bonus et celle des costumes cachées. Rien de folichon de ce coté.
Le loup aux dents longues
Point technique. Si le jeu aura un peu de mal à rivaliser avec des titres comme
Gears of War ou Uncharted, il reste néanmoins bien au dessus du lot de jeu d'autres titres à licence dont on évitera gentiment de citer les noms. Assez joli donc, et proposant une bonne modélisation générales, le titre pêche tout de même beaucoup par son manque de variété générale, sa mise en scène risible mais surtout ses bugs à outrance allant des problèmes de collision aux ralentissements intempestif, sans parler de petits détails assez marrants sur le moment : tête qui se découpe avec une seconde de décalage, personnage qui flotte dans l'air, ennemis qui reste debout immobile après avoir été tué, etc. Esthétiquement, il se rattrape un peu chez les fans d'hémoglobine avec une profusion de sang et des finish que ne renierait pas un certain Kratos. Non,
X-Men Origins : Wolverine n'a rien d'un mauvais titre, loin de là, mais ses petites défauts sur chaque point et une durée de vie assez courte (huit heures à tout casser) l'empêche de dépasser le statut de « bonne surprise ».