Certains n'aiment pas la série des Elder Scrolls. Cela arrive, ce n'est pas une maladie pour autant. Univers trop grand, trop de liberté, pas assez porté par la main… Tous les gouts sont dans la nature, et c'est d'ailleurs à ces personnes que la série Fable est avant tout destinée.
Inutile de revenir sur le premier épisode, allez plutôt jeter un œil aux différents tests de l'époque ou, mieux, allez l'acheter sur le
Xbox Live, ne serait-ce que pour entretenir un minimum vos connaissances vidéoludiques.
Fable 2 donc, reviens sur les terres d'Albion en gardant un minimum de ses légendes pour offrir une aventure toute neuve où on incarnera encore un illustre inconnu qu'on dirigera de l'enfance à l'âge adulte dans le but de le conduire à une obscure destinée. Bien entendu, le tout se fait de manière scénaristique et on déplorera que le passage de l'enfance se fasse encore plus rapidement que dans le premier, à peine le temps de choisir son sexe et de se balader un peu qu'on devienne déjà un adolescent prépubère. Damned ! Bon, qu'on rassure le peuple de suite, ce second opus est plus long que le premier avec une bonne quinzaine d'heures pour durée de vie. C'est certes loin de valoir les centaines d'heures d'un
Oblivion mais ça a au moins le mérite de posséder une bonne replay value et la possibilité promise de jouer en mode coopération, que ce soit en ligne ou en local. Tout simplement excellent !
Mais pour ceux qui n'auraient pas de connexion en ligne ou ne posséderait pas le moindre ami sur ce caillou qui nous sert de planète, les développeurs ont tout de même pensé à inclure un compagnon de base en la présence de votre chien. Cette boule de poils sur patte saura se rendre utile en temps voulu dès le moment où vous lui prêterez un peu d'attention comme des caresses ou quelques tours pour s'amuser. Ainsi, votre renifleur de piste sera capable entre autres de détecter l'arrivée d'ennemis ou de trouver des coffres cachés. Une attitude fort utile, d'autant qu'il n'y a aucune carte à l'écran, cette dernière étant vilement planquée dans un menu. A la place de cela, un fil argenté vous indiquera la direction de votre prochaine destination. Une idée comme une autre qui ne plaira pas à tous et qui peut de toute manière être désactivée dans les options. Mais l'absence de carte se ressent dans tous les cas, surtout que le cheminement se fait dans des espaces un peu plus larges qu'avant et que, si on ne s'y perdra pas, ceux dont le sens de l'orientation frôle le zéro peineront parfois à retrouver un chemin ou une maison en particulier.
Parlons maintenant du nouveau système de combat qui combine trois genres : attaques à l'arme blanche, magie et équipement de lancer, incluant les toutes nouvelles armes à feu. Chacun se gère via un des boutons de la manette, avec possibilité de modifier la puissance et la vitesse selon qu'on appuie plus ou moins longtemps, ou en rythme, sur la touche appropriée. Bonne idée, les développeurs nous donnent l'occasion de nous entraîner dans le genre de notre choix puisque, par exemple, tuer des ennemis avec la magie vous donnera uniquement des orbes permettant d'augmenter vos statistiques dans ce secteur. Autre bonne idée, celle de tenter d'audacieuses combinaisons parfaites pour accéder à de jolis ralentis et ainsi obtenir des bonus d'expériences supplémentaires. Pour le reste, l'aventure s'arpente de la même manière que dans le premier épisode, avec une certaine linéarité mais un émerveillement de tous les instants, aidé par de superbes graphismes et une bande son surpassant celle du premier épisode. De plus, si quelques unes des promesses de Molyneux ne sont pas encore tenues, il faut avouer qu'on a bien plus de choses à faire dans cette seconde aventure. Les possibilités dans la vie conjugale sont multipliées, on peut faire plusieurs métiers (sous forme de mini jeux) pour gagner sa croute, sans parler des nombreuses quêtes secondaires très intéressantes, et permettant toujours, car c'est un peu le point central de tout cela, de choisir la voie du bien ou celle du mal. Par contre, et on terminera sur cette note, il est dommage de constater que l'ensemble est d'une bien grande facilité, si bien que mourir révèlera déjà de l'exploit.
Après la relative déception suivant la sortie du premier Fable, il faut dire que Mister Molyneux nous avait promis le plus grand titre jamais vu dans la galaxie pour finalement se retrouver avec « juste » un très bon jeu, l'attente envers le second épisode fut légèrement moindre pour beaucoup. Pourtant, sorti de toutes utopies, la série de Lionhead Studios garde tout de même son statut de blockbuster et un charisme indéniable. La preuve : Fable 2 se classe sans mal comme l'une des meilleures sorties de cette fin d'année. Et pourtant, la concurrence est tout sauf absente.