Très attendu sur le papier, le retour de Dante s'est finalement retrouvé multi plateformes, une habitude désormais dans le milieu. Nous parlions de Dante, mais c'est plus exactement Nero, un jeune homme qui ressemble trait pour trait à ce dernier, qui sera ici notre héros. C'est d'ailleurs après une scène d'ouverture décapante au cours de laquelle les deux héros se combattent que le jeu commencera. Le joueur incarnera Nero pendant un peu plus de la moitié du jeu, avant de prendre en main Dante pour une deuxième moitié de jeu qui consistera à revisiter les lieux traversés, mais dans le sens contraire. Le syndrome Silent Hill 4 frappe donc la série
Devil May Cry, à notre grand regret. Mais pour autant, le jeu n'est pas une déception, ce point étant en fait la seule véritable déception, mis à part quelques petits défauts toujours un peu similaires à deux cités dans les opus précédents, comme un scénario toujours aussi abracadabrantesque et des caméras toujours problématiques lors de changements d'angles brutaux. Ajoutez à cela quelques ombres ratées çà et là, ainsi que des phases de plates-formes dont on se serait bien passés, et vous obtenez un aperçu des principaux défauts de cet épisode. Techniquement pas révolutionnaire ni vraiment détaillé, DMC 4 n'en est pas moins merveilleusement joli car bourré de style et de bon goût. Il faut le dire, en HD, DMC 4 va même jusqu'à impressionner parfois, mais c'est surtout par sa fluidité à toute épreuve qu'il laisse coi. Rapides, puissants, dynamiques, dantesques, les combats sont toujours aussi jouissifs, et les amateurs d'action pure seront servis. La nouveauté principale de cet épisode réside dans le style de combat de Nero et l'utilisation de son mystérieux
Devil Bringer, une arme terrifiante accolée à son bras droit : Nero pourra donc attraper un ennemi à distance et le claquer contre le sol, le faire tournoyer pour l'envoyer valser au loin, ou encore attraper des objets inaccessibles à l'aide de son bras. Du coup, une multitude d'ennemis créés exclusivement pour se faire gentiment laminer par le
Devil Bringer font leur apparition, ainsi que des énigmes qui requièrent son utilisation. On peut également noter que chaque boss nécessite une technique particulière, où le
Devil Bringer a son rôle à jouer. L'autre nouveauté, c'est la séparation entre les orbes rouges, qui servent à acheter de nouveaux objets, et les ‘Ames Fières', orbes de couleur différente à échanger contre des capacités pour le gun ou le
Devil Bringer, et plein d'autres combos et techniques associées à des armes secrètes. Les Ames Fières peuvent être récupérées à tout moment et rééchangées contre d'autres
skills, ce qui rend le jeu un peu plus accessible qu'auparavant, car on peut toujours réorganiser sa stratégie juste pour un boss ou un passage difficile. Pis encore, il existe une option ‘Automatique', qui propose au joueur d'effectuer tous les enchaînements et
combos à sa place, pour ceux trop fainéants pour appuyer sur une direction afin d'effectuer les
combos. Que les amateurs de difficulté élevée et de course au
high score se rassurent, DMC4 propose son lot de challenges, de modes de difficultés supplémentaires, de mini missions bonus où il faut engendrer un max de points, de classements en ligne, et j'en passe. Le tableau final après chaque mission est aussi là pour eux, ceux qui désirent sans cesse se surpasser. Le jeu est donc accessible aux novices, mais également pensé pour les
hardcore gamers. Dans la deuxième partie du jeu, il sera nécessaire de réapprendre à jouer quand Dante entrera en jeu, mais le retour de ses différents styles interchangeables en plein combat devrait rassurer les habitués. La série de
Capcom répond donc sans problème aux attentes des fans : toujours aussi spectaculaire, défoulant et efficace dans son exécution, le jeu s'offre même le luxe d'élargir son
gameplay aux joueurs novices, tout en offrant énormément de contenu pour les joueurs les plus acharnés. S'il n'y avait pas le problème de la deuxième moitié du jeu en mode
mirror, syndrome Silent Hill 4 impardonnable obligeant le joueur à se retaper deux fois les mêmes niveaux et les mêmes boss à quelques détails près, ça aurait été un très gros hit. Malheureusement, les défauts énoncés en début d'article ne permettent pas à DMC 4 d'atteindre la perfection. Néanmoins, on fait difficilement mieux dans le genre action/bourrinage à la troisième personne.
Capcom maîtrise son sujet, et étale ici tout son savoir-faire en la matière.