Pour ceux qui se demandent s'il m'arrive d'aimer des jeux, je peux prendre en exemple ce titre qui m'a donné entière satisfaction. Il est très difficile d'en dire plus sur un jeu qui sera spoilé si on liste toutes ses qualités scénaristiques. Sachez que ce Ace Attorney 6 réussit à intégrer les univers de Apollo Justice et de Phoenix Wright en une seule et même continuité et de façon bien plus convaincante que le come-back un peu facile de Phoenix dans Dual Destinies. Je préciserai également que le jeu m'a fait éclater de rire plusieurs fois. Plus que jamais, cette série illustre tout l'intérêt de d'introduire un élément surnaturel dans la formule du roman policier. Les situations sont cocasses et tragiques à la fois, les retournement de situation vous feront dire "Naniiiii ???" Et pourtant, on y croit à chaque fois, on se laisse duper avec délisse comme en lisant un Agatha Christie. D'un autre côté, le plaisir de ce jeu découle surtout de l'enrichissement de l'univers de Ace Attorney. L'écriture est de bonne facture, un travail de traduction en anglais des plus remarquables. Les jeux de mots et les bonnes formules fusent, comme les insultes toujours plus délirantes du nouveau procureur au cerveau "imputrescible". Ace Attorney 6 constitue un épisode "All-Stars" de la série, avec tous les éléments de gameplay particuliers typiques de chaque épisode antérieur, à savoir le Magatama de Phoenix, le kit d'investigation scientifique de Ema Skye, le bracelet d'Apollo, et, pour la petite dernière, Athena Cykes, les visualisations des émotions correspondant (ou pas !) aux témoignages des protagonistes. Une nouveauté de cet épisode : on lira (et parfois même on entendra) les commentaires du public, surtout dans le royaume de Kur'ain. Ceci non sans rappeler les procès de Layton Versus Phoenix Wright. Il y aura aussi de rares moment où plusieurs "personnages" témoigneront en même temps et où il faudra mettre en contradiction les phrases des uns avec celles des autres en se rappelant bien que chacun possède son propre point de vue. De quoi compliquer encore un peu les problèmes logiques qui se poseront au joueur. On reste toute fois loin du système du spin off. Dommage, car cette fonction aurait gagné à être approfondie dans la série principale. Enfin, dernier élément de gameplay totalement nouveau, lui : les séances divinatoires, des visualisation en vue subjective des derniers instants de la victime, qui auront toujours l'air de lourdement incriminer votre client... Un long plan séquence suivi d'un "témoignage" de la voyante qu'il faudra contredire grâce à l'image, mais aussi aux 4 autres sens de la victime, matérialisés par des inscriptions de couleur et de taille variable à l'écran, façon sous-titres pour sourds et malentendants, en fonction aussi de leur placement à l'écran. Quelle est la source de ce bruit. L'absence de vue constitue-t-elle une preuve ? Gameplay varié, personnages attachants, style graphique rafraichissant, renouement avec le mysticisme de la trilogie originale... Ce Ace Attorney est à la fois un titre fan service, un best of, et un bol d'air frais pour tous les fans de la série. A ne pas manquer, même en anglais, même en dématérialisé. En espérant une sortie iOS prochaine pour bénéficier du jeu dans une résolution correcte.