Cela fait plus de sept ans qu'on attend de découvrir le nouveau projet de Ueda et c'est donc seulement une semaine après une autre grande arlésienne de la PS3 (FFXV) que le projet déboule enfin. C'était long, mais on n'a pas patienté pour rien.
Aucun spoil dans cette review, ne vous inquiétez pas, et on se chargera même d'éviter certains points scandaleusement montrés dans les deux derniers trailers.
Même si le style était drastiquement différent, Ico comme Shadow of the Colossus étaient passés maître dans l'art de nous plonger dans un univers où l'on se sentait constamment minuscule au regard de ce qui nous entourait, du château du premier aux grandes plaines du second, et c'est ce point qui ressortira le plus de The Last Guardian, où l'on est de nouveau plongé dans quelque chose qui nous est totalement inconnu, incarnant un jeune garçon aux étranges tatouages qui va se réveiller dans une grotte aux cotés d'un « gardien », créature mangeuse d'hommes qui aura heureusement autre chose à penser vu sa position (elle est blessée). Dès les premiers instants, la claque est envoyée dans la figure : qu'importe les années d'attente au point de tourner le titre en dérision, il suffit de constater l'animation et les mimiques incroyablement réalistes de Trico (la bébête en question) pour comprendre que le travail est là. C'est du jamais vu, et le ton est de suite donné : on va vivre une aventure pas comme les autres.
On revient donc à ces premières minutes qui vont directement poser le style de jeu, finalement pas si éloigné des deux premières productions de Ueda. Rien dans le HUD, pas d'aide hormis quelques très rares indices laissées en voix-off par un conteur : on est seul avec Trico à nos cotés, et il va falloir faire preuve d'observation pour comprendre comment progresser et fuir de cet endroit, avec là encore un vice dû au réalisme. Car contrairement à de nombreux jeux qui savent distiller les points d'importance dans le décor pour savoir exactement où aller pour avancer, The Last Guardian peut très souvent nous placer au milieu de zone qui semble receler de choses notables, mais qui n'en sont pas. Une étrange passerelle ? Elle aurait été utile dans 95 % des autres jeux d'aventure et de grimpette, mais elle ne l'est pas ici, car sa présence n'est justifiée que par l'histoire du monde qui nous entoure. De fait, il nous arrive d'être « bloqué ». Vous savez, ce genre de choses auxquelles nous ne sommes plus habitué depuis des années. Bloqué, à tourner en rond sans savoir quoi faire, parce qu'on a pas suffisamment fouillé, parce qu'on a oublié de regarder en l'air, ou tout autre chose potentiellement frustrante pour le joueur so 2016 même si heureusement, la solution finit toujours pas être trouvée.
On constate du coup qu'on est loin de la relative simplicité d'un Shadow of the Colossus qui ne demandait qu'à déterminer comment battre un boss. Ici, les puzzles peuvent être parfois de niveau relevé, mais ne tombant jamais dans la folie. Pour éviter tout de même de rendre fou les joueurs, Ueda a donc opté pour une progression beaucoup plus linéaire que par le passé. Il arrivera parfois qu'un élément du scénario nous fasse revenir dans une zone préalablement visitée mais de manière générale, on enchaîne donc les passages et si l'on est bloqué, c'est donc que la solution se trouve forcément dans la même pièce. Reste à déterminer où. Et comme dans Ico, on met de coté l'inventaire pour le strict minimum, avec un bouclier-miroir qui nous servira de temps à autre comme seul objet valable, tandis que le reste sera déterminé par vos petits bras, et bien entendu les attitudes de Trico, pouvant sauter majestueusement vers les hauteurs, se tenir debout contre un mur avec possibilité de grimper dessus, et d'autres petites surprises plus originales que l'on vous laissera découvrir en jouant.
Sept ans après son annonce, le titre garde tout de même les stigmates d'un développement compliqué. Ueda a été pris à la gorge en se rendant compte qu'il était compliqué d'animer une telle bestiole sur PS3 avec l'IA qui va avec et si le transfert a permis de sauver la chose, on reste quand même visuellement parlant dans une production old-gen, qui certes parvient à compenser sa vieillesse graphique par sa patte esthétique et son ambiance très prenante. On pourra au moins dire que les deux patchs du Day One (nous sommes désormais en 1.02) ont permis au jeu d'acquérir un frame-rate très stable contrairement à ce que l'on pouvait craindre durant certaines présentations, sans non plus échapper à quelques toussotements dans quelques recoins. De toute manière, si vous voulez connaître le principal problème du jeu, il est très simple et sera probablement unanime aux yeux de tous : la caméra. Meilleure que dans certains builds mais loin, voir très loin d'être optimal. Ce n'est pas non plus préjudiciable pour ce type d'expérience où la mort n'est pas non plus constante, mais il arrivera très souvent que la caméra s'emballe car bloquée contre un élément du décors, ce qui est presque logique lorsqu'on évolue aux cotés d'une aussi grande bestiole dans des endroits pourtant exiguës. C'est en revanche plus problématique lorsqu'on la couple à la jouabilité de notre avatar, rappelant clairement les deux premiers jeux du producteur, en légèrement plus souple certes mais n'empêchant pas une grosse imprécision à certains moments, avec une certaine difficulté à évaluer les distances. Il y aura donc des chutes, mais bonne nouvelle : les temps de chargement pour un reload sont très courts (trois petites secondes).
Oui, dans sa forme finale, The Last Guardian n'est pas parfait, tout comme Ico et Shadow of the Colossus ne l'étaient pas quand on y repense. Chacun a su apporter autre chose pour pouvoir oublier le cahier des charges et cette fois, c'est bien évidemment Trico qui est l'élément rendant l'expérience inoubliable. Pas bien jolie au premier regard (physiquement on entend), la créature a bénéficié d'un soin incroyable où chacune de ses réactions semblent d'un réalisme saisissant, donnant l'impression d'avoir un vrai animal de compagnie devant soi et il suffit d'aimer les bêtes (car dans le cas inverse, le jeu n'est pas fait pour vous) pour ressentir un degré d'attachement rarement vu dans un jeu vidéo. Peut-être même jamais dans une telle proportion car il suffit de dix minutes pour vraiment l'aimer cette bestiole. Qu'il s'agisse de la nourrir, de la caresser ou de l'aider quand ce n'est pas elle qui s'emploie à vous sauver, chaque réaction est là pour mettre en place une relation fusionnelle entre ces deux héros, et les développeurs ont su placer de nombreuses situations marquantes capables de frapper moralement le joueur, entre joie, crainte et surtout tension, jusqu'au sublime final. On a beau râler quand Trico ne répond pas toujours correctement à un ordre (réalisme encore une fois), on finit par lui pardonner, comme on pardonne les développeurs pour nous avoir fait attendre un si long moment. Car seul le résultat compte finalement.
(Attention : le trailer ci-dessous spoil un peu.)
Les plus
Les moins
+ Trico
+ L'animation de Trico
+ Les mimiques de Trico
+ La bouille de Trico
+ Les cris de Trico
+ La relation avec Trico
+ L'attachement envers Trico
+ Et sinon c'est plutôt long (10-12h)
+ Avec de bons puzzles
+ Un superbe sound-design
+ Des passages mémorables
+ Jusqu'au magnifique final
- Le poids des années (graphiquement)
- Quelques petits bugs
- La caméra
- Toujours ces imprécisions
- Un game design qui pourra diviser (IA réaliste, absence totale d'indices...)
Conclusion : Rares sont les arlésiennes à pouvoir offrir à la sortie la qualité souhaitée après des années de développement. The Last Guardian fait partie de ses rares élus, poussant les détracteurs à baisser la tête face à une expérience que l'on n'est pas prête d'oublier. Oui, la caméra est loin d'être optimale et oui, le coté parfois relevé de certains puzzles aurait dû pousser les développeurs à opter pour un système d'indices (facultatifs) pour permettre même au grand public de se plonger plus facilement dans l'aventure.
Mais qu'importe, il est enfin disponible, et apporte avec lui une énorme bouffée d'air frais en cette fin d'année, ainsi qu'un compagnon qui restera parmi les plus marquants et attachants de l'histoire du jeu vidéo. Merci pour ce moment.
Jeu absolument superbe.
La natation et le système sont au top.
Depuis le temps qu'on l'attendais je suis pas déçu du tout !!
Même si quelque default le jeu reste inoubliable
Excellent jeu. Je mettrai pas 9 car il a des défauts parfois frustrants. Le gameplay est lui aussi redondant . J'aurai souhaité plus de surprises et de moment mémorables.
Plus qu'un jeu. Une oeuvre d'art. Elle est certes imparfaite sur certains points : la caméra un peu ivre notamment. Certains joueurs pesteront aussi sur les scripts et leurs déclenchements étranges mais, à titre personnel, je pense qu'ils rendent bien le caractère aléatoire du comportement d'un animal. Essayez donc de domestiquer un chat. C'est un jeu émouvant et tendre. Un jeu adulte qui anoblit le jeu vidéo.
POINT POSITIF : Un jeu poétique qui touchera ceux qui aiment les bêtes .
Des énigmes bien pensées et nombreuses.
Une direction artistique et des musiques très réussi .
Un jeu qui vous mâche pas le travail.
POINT NÉGATIF: caméra qui se place parfois mal .
Petit bug comme l'enfant qui cour sur place .
CONCLUSION: Sûrement un des meilleurs jeux de l'année si ce n'est le meilleur avec une narration et une évolution prenante . Trico est vraiment attachant et criant de réalisme . Un grand jeux mais qui ne plaira pas à tout le monde par son gameplay et son univers .
9/10
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