Deux ans après la catastrophe de la première version, Square Enix revient à la charge avec un jeu complètement remanié. L'attente en valait-elle la peine ?
Deux semaines après son lancement officiel et de nombreux problèmes techniques plus tard,
Final Fantasy XIV est désormais en marche. Fruit d'un développement repris quasiment de zéro, le nouveau MMO de Square Enix a réussi à survivre là où beaucoup ont mordu la poussière. Car se relever, faire face à un second lancement n'est jamais chose facile dans le monde du MMO.
Auto Assault en est le parfait exemple puisqu'après une sortie avortée deux semaines avant son lancement pour finalement ne revoir le jour que 6 mois plus tard, il n'aura pas survécu bien longtemps. Mais la situation était différente, la licence aussi. Que pouvait faire Square Enix après un tel échec ? Le fermer ? Non, ce n'était même pas une option. Alors pour ne pas perdre la face, une solution a été trouvée : reforger l'univers, combler ses défaillances, et relancer le jeu en assumant pleinement les erreurs.
Deux ans plus tard, voici qu'arrive sur le marché
Final Fantasy : À Realm Reborn. Une renaissance qui a donné lieu à un blocage des ventes tant le succès fut au rendez-vous. Mais derrière ce soudain entrain, faut-il y voir une réelle preuve d'engagement des joueurs ? Et après tout, faut-il réellement s'engouffrer dans cette aventure ? Éléments de réponses.
Le titre repart donc de zéro, ou presque. Avec ses nouvelles races et sa personnalisation aux petits oignons, on trouvera difficilement des jumeaux à Eorzea. Il y a de quoi faire avec notamment la possibilité de changer la taille de sa poitrine, ses sourcils, sa coiffure, les couleurs de ces différents éléments, on peut également y rajouter des tatouages… c'est très important dans la mesure où votre personnage sera le héros de sa propre aventure au sein de cinématiques à la mise en scène mettant son physique en avant. Une fois que l'on a créé son personnage, il est temps de préparer son épopée en choisissant sa profession. Comme dans la précédente version, il est toujours possible plus tard dans le jeu de changer de classe et d'équipement tout en reprenant le leveling de zéro. Potentiellement, il est même possible d'avoir un avatar ayant toutes les classes du jeu. Mais cela demande du temps, vous vous en doutez.
Et surtout, ce système permet également aux joueurs de partir sur une première classe avant d'avoir des choix supplémentaires passé un certain niveau. Ces classes légendaires (ou job) peuvent être débloquées qu'au niveau 30 et plus encore, pour ainsi apprivoiser de nouvelles compétences toujours plus techniques. Mais une fois en jeu, la première chose qui nous frappe, c'est sans aucun doute le soin particulier apporté à l'optimisation. Car il y a deux ans, pour faire tourner le jeu, il fallait de la patience et une machine de guerre. Mais l'arrivée du jeu sur PS3 a forcément obligé les développeurs à revoir leur copie. Et cette optimisation n'a finalement eu que peu d'impact sur l'aspect visuel. Le jeu est toujours très agréable à l'œil avec des effets spéciaux et une véritable volonté de mise en scène notamment lors des affrontements contre les boss en instance. Il y a encore de l'aliasing même lorsque l'on met l'option au maximum, mais globalement, il n'y a rien à redire.
Les équipes de Square Enix ont aussi complètement repensé l'expérience de départ. Autrefois, le joueur était laissé à l'abandon avec des villes vides de toutes vies, des environnements certes vastes, mais sans vraiment d'intérêt, car il fallait vraiment se débrouiller seul pour trouver ses quêtes et ses missions. Cet aspect a donc été totalement revu, peut-être même trop. À l'instar de
World of Warcraft, notre intéressé est devenu un jeu où l'assistanat est un mot plutôt faible pour décrire les aides que l'on nous propose. Tout est indiqué à l'écran, des fenêtres s'affichent dès que quelque chose de nouveau - même insignifiant - arrive, tout ça dans le but de vous prendre par la main pour vous encadrer au maximum.
Une donnée qui n'aide pas à apprécier le jeu à sa juste valeur durant la première phase de leveling. On s'étonne même parfois d'avoir droit de toucher le clavier tant on a l'impression que le jeu ne nous laisse pas libres quand on le veut vraiment. Il n'y a pas de demi-mesure, vous êtes forcément assisté à outrance quitte à rendre la montée en niveau ennuyeuse. C'est très simple : une vingtaine de niveaux nous aura pris un certain temps, car si à une époque, on pouvait apprécier d'être vraiment pris par la main, le fait que tous les MMO s'y soient mis est devenu rébarbatif, classique et forcément gonflant. Mais qui dit assistanat ne veut pas forcément dire que le jeu est mauvais dans sa conception. Il y a en effet plein de choses à faire : des quêtes scénarisées (certes mal amené avec des objectifs classiques et fedex), des missions plus ou moins journalières, mais répétitives à faire en solo ou en groupe, des instances, de l'artisanat. Contrairement à la première mouture, ce nouveau
Final Fantasy XIV propose donc une expérience de jeu en ligne complète, mais qui ne bousculera absolument pas les habitudes du fan de MMO chevronné.
Même du côté du gameplay, le titre a du mal à s'évacuer des grandes pontes du genre. Il faut dire que le jeu original revenait de loin avec une interface inadaptée au genre, mais à trop vouloir modifier, les développeurs se sont pris les pieds dans le classicisme éhonté. On fait face à une armée de barres d'actions avec toutefois assez peu de pouvoir à utiliser, mais qui correspondent à chaque fois à des pouvoirs plus ou moins tactiques qui doivent être utilisé avec soin en fonction de la situation. Ce que l'on retient, c'est qu'en instance même de bas level, il est nécessaire de posséder un groupe optimisé et ne pas se jeter dans la gueule du loup en n'ayant pas au moins une bonne dose de bon sens. Ça change vraiment de ce que l'on peut voir ailleurs où les premières instances sont très souvent trop facile. Square Enix a surtout chouchouté la mise en scène, chaque affrontement ou entrée dans une instance donne lieu à une cinématique qui permet de se mettre dans l'ambiance. C'est aussi le cas des quêtes scénarisées et à ce propos, et on regrette l'absence de voix dans certains cas. On nous habitue en effet très tôt à écouter certains personnages, pour ensuite nous rediriger vers des boites de dialogues. Frustrant.
Au rayon des défauts, on trouve notamment le manque de liberté. Alors que le jeu nous invite très tôt à visiter l'intégralité de son univers (à vos risques et périls), il n'est pas rare de rencontrer un mur invisible dès que l'on veut passer par un raccourci et de devoir du même coup refaire le chemin inverse et faire un long détour fort inutile. Les aléatoires dans les plus grandes zones du jeu ont également tendance à fortement se répéter, certaines villes manquent vraiment d'intuitivité (Limsa Lominsa…). Quant aux mandats, ils sont intéressants et permettent de scénariser des quêtes de grinds, mais si ce n'est les missions d'artisanats, on passera rapidement les dialogues et le texte des quêtes pour ne faire que l'objectif qui consiste la plupart du temps à escorter un PNJ ou en allant à différents points tuer des monstres. Il y a encore plusieurs bugs, notamment liés à la recherche automatique de groupe peut$ performante en tant que DPS. C'est aussi un jeu uniquement tourné vers le PvE. Mais nous serions de mauvaise foi en affirmant que ces problèmes gâchent totalement l'expérience finale.
Les plus | Les moins |
+ De superbes environnements
+ Une interface intuitive
+ De jolies cutscenes
+ Les donjons intéressants
+ Beaucoup de contenu
+ L'artisanat
+ Le hunting log
+ Très accessible… | - … et même peut-être trop
- Des quêtes déjà vues et revues
- Des bugs sur la recherche de groupe
- Mandats répétitifs
- Aléas classiques
- Pas de grosse révolution
- Première phase de leveling déprimante
- Pas de PvP |
Conclusion : En dépit d'un contenu gigantesque et de sa mise en scène particulièrement prenante passé les premiers niveaux, Final Fantasy XIV est un MMO classique, trop classique pour rester dans les mémoires face à une concurrence sans pitié. Il saura sans mal s'attirer les faveurs des fans de la saga, mais pas sûr que les joueurs les plus hardcores en la matière y trouvent cependant un quelconque intérêt.