Tout le monde connaît Borat, l’un des personnages de Sacha Baron Cohen pour son émission de télévision Da Ali G Show, maintenant, tout le monde risque de connaître Brüno. Et pour le connaître, vous allez le connaître jusqu’à aller… dans son slip. Cohen et Larry Charles rempiles pour un second film, pour le bonheur de certains, et le désespoir des autres. Brüno est autrichien et gay, roi de la mode, il se retrouve du jour au lendemain refoulé de tous pour avoir essayer une « nouvelle » tenue. Il décide donc de s’aventurer aux USA dans l’espoir de se refaire un nom. Mais difficile de redevenir célèbre lorsqu’on est aussi extravagant que Brüno. Encore une fois, Cohen utilise un personnage caricatural et poussé à l’extrême pour critiquer les préjugés d’une nation en proie avec ses propres démons. Ainsi, le gay devient la mal et face aux regards des autres, il cherche la rédemption en devenant hétéro (la scène finale est d’une noirceur hallucinante). En abordant des thèmes comme la différence, l’acceptation de soit même, Brüno réussit à nous faire rire, nous choquer par sa vulgarité poussée à l’extrême et à rendre son personnage follement attachant. Difficile de parler d’un film car on sait jamais où Cohen a scénarisé le métrage et il est tellement dur de différencier les scènes « réelles » des autres. Via des interviews, sous forme de sketch, Brüno use d’un humour provocateur, noir, raciste même, grotesque et vulgaire. Si au début, on découvre le personnage en riant beaucoup, on se rend compte que Cohen et Charles tentent de nous faire ressentir ce mal être qui ronge Brüno. Connerie suprême ou coup de génie ? Brüno est un film qui risque de mettre peu de genre d’accord. Si l’on pensait que les deux zigotos allaient nous laisser là comme des pauvres merdes à la fin, ils nous foutent une baffe monumentale avec la scène du ring, réussissant à nous montrer le vrai message qu’il voulait faire passer avec Brüno. Deux fois plus poussées que Borat, le film va là où il veut sans rien s’interdire. Démon d’une nation lobotomisée, Brüno est une réussite qui va certainement trop loin, mais qui a au moins les couilles de le faire.

8/10