– Si il y a bien une chose que je déteste, c’est pisser dans des toilettes publiques. C’est le moment où je me sens le plus intime avec moi-même, ainsi que le plus faible. Et j’aime imposer le respect donc ça ne peut pas marcher si je suis en même temps en train de faire pleurer le colosse. Du coup, vous pourriez me dire « mais tu te sens comment quand tu te fais du bien ? ». Là c’est pas pareil, j’assume ma masculinité et mes besoins à fond donc je me sens plus viril que jamais. Là il n’y aurait aucuns problèmes. Mais uriner en public, ça ne passe pas pour moi. Vous comprenez ?
– Je comprends que nous sommes à un entretien d’embauche et que ma question était simplement quels sont vos hobbies …
– Eh bien j’essaye de me prendre pour un gangster qui fait des monologues dans un film de Quentin Tarantino ou de Guy Ritchie. Comme là à l’instant.
– Très bien, monsieur … Greil ? C’est un nom pour le moins étrange.
– Oui, on me le dit souvent. Mais du coup, j’ai le job ou pas ?
– ….

Avec le recul, je sais ce que j’aurais dû faire pour avoir le job. J’aurais dû faire comme dans Legend et jouer deux personnages en même temps pour rendre la scène plus vivante.

En attendant, on a encore un mois à se contenter de manger des pâtes avec tes conneries. Mais tu ne penses pas que le fait que tu l’ais giflé en partant ait eu la moindre conséquence ?

Avec encore plus de recul que le recul que j’avais pris juste avant, je me dis que ça a dû compter un petit peu oui.

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