La réponse de Sony à Sega.
La Sony PlayStation est sorti le 3 décembre 1994, une date à marquer en fer rouge dans l'Histoire des jeux vidéos. Après de nombreuses tractations avec Nintendo, Sony décida finalement de se lancer tout seul dans un marché du jeu vidéo console dominé à l'époque par le mastodonte Nintendo et le très agressif Sega.
Cependant, Sony allait réussir très vite à lever les doutes des quelques observateurs sceptiques quant à la réussite de leur machine 32 bits. Le constructeur exhibera à la presse du monde entier le gros potentiel technologique de celle que l'on appelait au début la PSX, ainsi que la liste colossale des éditeurs-tiers partenaires qui développeront sur cette nouvelle machine. Parmi ces derniers, citons Namco, Capcom, Electronic Arts, Psygnosis, Bandai ou encore Konami.
Cependant parmi les quelques titres du lancement de la PlayStation figurait un jeu développé par une société assez obscure, Takara, et qui pourtant avait fait grand bruit à l'époque tout en contribuant à l'immense succès planétaire de cette machine. Ce jeu, c'est Battle Arena Toshinden.
Sofia
Battle Arena Toshinden est le nom d'un tournoi se déroulant dans "l'underworld", organisé par un mystérieux groupe se nommant Secret Society. Huit combattants itinérants se retrouvent donc engager dans se tournoi, chacun pour ses propres raisons. Les uns cherchent la gloire tandis que d'autres sont là pour les gens qu'ils aiment, en tout cas tout le monde a rendez-vous avec son destin. Faisons un peu plus connaissance avec ces 8 personnages. Eiji Shinjo est plus ou moins le héros du jeu. Cet épéiste japonais recherche sans relâche son frère Sho, disparu depuis un long moment. Kayin Amoh est un jeune épéiste écossais qui entretien à la fois une amitié et une rivalité avec Eiji. C'est un peu le Ken (Street Fighter) du jeu. D'ailleurs lui aussi est blond. En participant au tournoi, il cherche à venger son père adoptif battu à mort par le champion de l'édition précédente. Sofia est une jeune et ô combien séduisante guerrière russe. Il exerce en réalité le métier de détective, elle participe au tournoi pour recouvrer la mémoire vu qu'elle est amnésique. Elle utilise pour se battre un fouet. Rungo Iron est un puissant et intimidant combattant américain. Cependant derrière ce physique de brute, se cache un homme bon et un bon père de famille. D'ailleurs il participe au tournoi pour récupérer sa femme et son fils enlevés tout deux par l'organisation Secret Society. Il utilise un gros gourdin pour se battre. Fo Fai est un vieux mage chinois particulièrement mauvais. C'est un assassin qui n'hésite pas à exécuter ses victimes de sang froid. Il se bat avec des griffes en métal dissimulées sous ses mages. Mondo est un ninja nippon peu commode envoyé par ses maîtres pour infiltrer le tournoi. Ses employeurs ne sont autres que le clan rival de Secret Society. Il utilise pour se battre une arme traditionelle japonaise, le naginata. Duke B. Rambert est un noble chevalier français, vêtu d'une imposante armure et disposant d'une longue épée. Il participe au tournoi pour prendre sa revanche sur Eiji qui l'avait battu par le passé. Ce n'est pas la seule raison de sa présence, sa petite-amie Uranus (qui n'est pas jouable dans cette version) l'a quitté pour rejoindre Secret Society. Ellis est une jeune danseuse japonaise qui sillonne le monde avec sa troupe de musiciens. Elle affirme avoir perdu ses 2 parents alors qu'elle n'était qu'un nourrisson. Cependant elle apprendra une rumeur qui la forcera à participer au tournoi, celle que son père est encore puisqu'il participe lui-même au tournoi. Ellis utilise 2 dagues pour se défendre.
En plus de ces 8 personnages, le joueur pourra débloquer 2 autres personnages cachés. Gaia est le boss du jeu et accessoirement l'organisateur du tournoi. Nul ne sait pourquoi il organisa le tournoi, même pas l'organisation dont il dépend, Secret Society. Il est aussi connu pour être le père de Ellis. Gaia utilise une immense lame que lui-seul peut maîtriser. En Sho Shinjo, le frère de Eiji est LE personnage caché du jeu, accessoirement le véritable dernier boss. Sho a enseigné par le passé l'art du combat à l'épée à son petit frère Eiji et son ami Kayin avant de brusquement disparaître. Sho est l'archétype du personnage solitaire qui a plus ou moins sombré. De frère respecté, il est devenu un tueur absolument impitoyable, certains mettent même à son actif l'assassinat du père de Kayin. Il participe au tournoi pour rencontrer une femme de l'organisation, Cupido (jouable dans la version Saturn) dont il va d'ailleurs tomber amoureux. Comme son frère cadet, il utilise une épée.
Voilà pour les petites présentations, les personnages sont plutôt charismatiques bien qu'un peu stéréotypé mais dispose tous d'une particularité que vous aurez sans doute remarqué: ils disposent tous d'une arme blanche.
En effet, Toshinden se démarque de Virtua Fighter et de Tekken (fraîchement paru en arcade) en mettant en scène des personnages armés. Chaque arme a donc sa portée et sa spécificité.
Le jeu se joue à 6 boutons. Un bouton permet de mettre des coups de sabre faibles (Light Slash ou LS), un autre des coups de sabre forts (High Slash ou HS).
2 boutons permettent de donner des coups de pieds, là encore on a droit à un bouton pied faible (Light Kick ou LK) et un coup de pied fort (High Kick ou HK).
Enfin les boutons R1 et R2 permettent de faire des roulades en 3D, ce qui provoque un changement d'angle.
Contrairement à un Virtua Fighter qui cartonnait à l'époque, le jeu reprend un gameplay 2D malgré une représentation en trois dimensions. Pour sortir un coup spécial il faudra faire une manipulation vue dans les jeux de combat 2D comme le Hadoken de Ryu dans Street Fighter II par exemple. Il n'y a point de bouton de garde dans Toshinden comme dans les jeux de combat 3D traditionnels, le garde reprend elle-aussi le même système que les jeux 2D, il faut donc reculer pour garder. Ajoutons à cela qu'il est possible de courir en pressant 2 fois sur la direction avant du pavé directionnel.
Les personnages possèdent chacun en plus de leur coups de bases, environ une demi-dizaine de coups spéciaux, ce qui est peu, très peu même comparé à des titres sortis à la même époque comme Tekken ou Virtua Fighter.
En plus de ces quelques coups spéciaux ou special moves, chaque personnage possède une prise spéciale. Enfin tous les personnages du jeu disposent de 2 Desperate Moves, ou furies comme vous voulez.
Ces furies se déclenchent de la même manière que dans The King of Fighters '94. Dès que la barre de vie de notre avatar arrive à un point critique et se met à clignotement, le joueur pourra envoyer un DM en entrant une combinaison plus complexe qu'un coup spécial. Ce coup fait bien plus de dégâts que le reste.
Les combos sont aussi de la partie, mais s'avère malhereusement trop limiter pour offrir une réelle richesse technique. Chaque personnage possède donc quelques petits combos, qui sont tous des chain combos avec des possibilités de cancel par ci par là. Mais rien de bien profond.
Une des particularités de Toshinden par rapport à la concurrence, est donc son aspect fantaisiste et peu réaliste. Les boules d'énergie sont présentes par exemple. D'ailleurs certains coups n'ont pas le même impact selon la distance entre la distance entre 2 adversaires. Les coups spéciaux varient donc selon l'éloignement des acteurs sur le ring.
En parlant de ring, les combats se déroulent dans un ring assez grand, cependant le ring out est géré dans le jeu.
Ce n'était pas dans son gameplay que Toshinden avait impressionné, même si celui-ci s'avère distrayant malgré un cruel manque de profondeur. Ce qui est la différence est bien entendu l'aspect graphique absolument hallucinant à l'époque. Toshinden allait tout seulement donner un sacrée coup de vieux à Virtua Fighter et ses personnages anguleux non-texturés. Comment une société moyenne comme Takara avait-il réussi à produire un moteur graphique 3D aussi puissant, au point de remettre en question le grand Sega en le forçant à retravailler graphiquement son jeu de combat fétiche en 1995 dans une version qui se nommera Virtua Fighter Remix.
Concrètement, Toshinden proposait des personnages très bien modélisés pour l'époque, ainsi que des décors d'arrières plan plutôt soignés, tout en mettant le paquet sur les effets visuels plutôt réussis. Les personnages affichaient des textures fines et colorées avec même des effets de transparence comme la robe de Ellis. Le niveau de détail était juste incroyable, Toshiden exhiba à la face du monde l'énorme potentiel de la console de Sony en matière de 3D texturée.
Mis à part l'aspect graphique mémorable, Toshinden ne brillait pas particulièrement dans les autres points techniques comme l'animation, plus pauvres et moins bien travaillés que dans Virtua Fighter. Le gameplay est lui-aussi limité. Même si le jeu reste jouable il procure peu de sentations et s'avère un peu léger sur la durée, même en versus.
Enfin l'aspect sonore est plutôt correct, avec des thèmes plutôt sympathiques qui s'accordent bien aux personnages. Les bruitages et autres voix sont eux aussi soignés. La bande sonore est donc globalement de qualité.
Battle Arena Toshinden a surtout marqué les joueurs et la presse pour son aspect graphique tout simplement fabuleux en 1994, année où les 16 bits dominaient encore largement le marché! Le fait de penser qu'il était possible d'avoir un jeu d'une telle qualité graphique chez soi, faisait de la console de Sony l'objet de tous les fantasmes et de toutes les convoitises.
Il est tout de même dommage que le gameplay n'ait pas été plus travaillé, mais il restait à sa sortie un titre solide et amusant.
Par la suite la série des Toshinden continua son chemin, y compris chez la concurrence notamment sur Sega Saturn, avec des épisodes de qualité variable. La série finira lentement mais sûrement par sombrer au point d'être oublié des joueurs.
Néanmoins Takara sortira sa licence de son long sommeil en 2009, à l'occasion du 15e anniversaire de ce premier épisode. Le dernier épisode de Toshinden en date est donc sorti sur Wii, et confirmera le déclin certain de cette série...
Fiche technique: Titre: BATTLE ARENA TOSHINDEN Développeur: TAMSOFT Éditeur: TAKARA Genre: VERSUS FIGHTING Année: 1995 Autres supports: SATURN, GAME BOY Nombre de joueur(s): 2 Localisation:
NOTE PRESSE (Joypad 046 - Octobre 1995)
Screenshots:
Bonus retro:
En bonus, l'excellent spot nous rappelant le lancement de la Playstation en occident, avec le représentant du C.A.P
Comment j'avais kiffé ce jeu quand j'ai eu ma play. Effecitvement, ilétait en version demo avec la play quand on l'acheté ainsi que ridge racer et wipeout. J'avais preferé la version entiere du jeu à Tekken car dans Toshiden, il etait possible de tourner autour de l'adversaire sans que la camera se remette dans un plan horizontale. Un peu a la maniere d'un Soul Edge sorti bien longtemps apres.
T'étais tombé sous le charme d'un jeu playstation du lancement tu me surprends Raiko Sinon, oui effectivement c'etait un petit jeu sympa pour le grand public les hardcores des jeux de combat trouvait plus leur compte sur VF (surtout le 2 qui dechirait toutes les productions play à l'epoque )
Le 1er avait été une agréable surprise, mais ce ne fut pas le cas des suivants hélas ! je me rappelle des ampoules que je me faisais pour sortir un " desesperation move"( du moins je crois que ca s'appelait ainsi ), une attaque qu'on faisait quand l'énergie était dans le rouge !