description : Née en 1987 et basée aux Etats-Unis, Acclaim aura toujours connu des périodes difficiles, mais aura marqué de son nom le milieu du jeu vidéo avec des licences fortes comme NBA Jam, Mortal Kombat ou Shadowman et Turok. L'éditeur aura notamment soutenu la NES et la Nintendo 64 de façon intensive. A partir de 2002, la perte de licences fortes et un déficit ayant atteint un point de non retour, la compagnie met la clé sous la porte officiellement en septembre 2004. Acclaim est un grand nom du jeu vidéo qui a disparu, laissant 600 employés sur le carreau.
Vert de rage !
Lorsque l'on évoque Turok, on imagine des flèches, des dinosaures, des flingues futuristes, et ce mélange improbable de préhistoire et de science-fiction qui a fait la signature de la série. Pas exactement le genre d’univers qu’on s’attend à retrouver sur une console de salon familiale… Et pourtant, en 1999, Acclaim a tenté le pari : faire de Turok: Rage Wars un FPS compétitif taillé pour la Nintendo 64. Un pari audacieux et surtout totalement révolutionnaire sur console ! Et oui on est un an avant la petite révolution Quake III Arena sur Dreamcast.
Résultat ? Un jeu d’arène nerveux, parfois fun, souvent maladroit, et aujourd’hui… disons-le franchement : un dinosaure vidéoludique, dans tous les sens du terme.
Adon, bien connue des fans de la série
Avant la rage, il y avait la légende
Turok, avant d’être un héros de pixels, c’est d’abord un personnage de comics. Né dans les années 1950 dans les pages de Four Color Comics, Turok est un chasseur amérindien perdu dans un monde peuplé de dinosaures — un concept pulp avant-gardiste, entre Tarzan et Jurassic Park avant l’heure, donc.
Des décennies plus tard, Acclaim rachète les droits et transpose l’idée dans le jeu vidéo. Sur Nintendo 64, Turok: Dinosaur Hunter (1997) devient l’un des premiers FPS marquants de la console. Suite, spin-offs, cartouches à expansion pack… la saga explose. Et Rage Wars arrive alors comme une parenthèse multijoueur : plus de scénario, plus de dinos à chasser, juste du frag, du fun et des fusils.
Une ombre avant la tempête
Ici, pas d’histoire épique ni de quête initiatique : Rage Wars mise tout sur le combat d’arène.
Le mode solo sert surtout de prétexte pour prendre le jeu en main — une série de défis enchaînés, où l’on affronte bots et mini-boss pour débloquer armes et personnages. L’essentiel, c’est le multijoueur, cœur battant du jeu, à une époque où quatre manettes sur la table suffisaient à enflammer une soirée.
Sauf que… joué seul, le jeu montre vite ses limites. Les arènes sont petites, les ennemis manquent d’intelligence, et le rythme s’étiole. La promesse d’un “Turok pour les pros du frag” s’effrite assez vite quand on se retrouve seul face à des bots au QI de raptor en fin de batterie.
Une leçon d’arène préhistorique
On ne va pas se mentir : pour l’époque, Rage Wars en avait sous le capot. Le jeu proposait un arsenal colossal : arcs, fusils, pistolets plasma, armes biologiques, gadgets à effet secondaire… chaque flingue avait sa personnalité, et parfois même une fonction alternative (un luxe en 1999 !). Les arènes offraient une vraie lisibilité et quelques subtilités de verticalité, et l’action, à plusieurs, pouvait devenir franchement jubilatoire.
Mais le charme a mal vieilli.
Aujourd’hui, le petit brouillard (atténué avec l'expansion pack), les textures baveuses et les dinos au chara-design approximatif font sourire — voire peur.
Je l’avoue : certains ennemis m’ont littéralement effrayé, non pas par leur férocité… mais par leur modélisation explosée au sol .
Le jeu reste fluide, mais manque de punch. Le feeling des armes, autrefois satisfaisant, paraît désormais un peu mou. On sent une réalisation efficace pour l’époque, mais sans éclat : la direction artistique semble perdue dans cet univers bizarre entre futur et lointain passé tribal.
Et puis, il y a la maniabilité.
Sur N64, il fallait une vraie gymnastique digitale pour apprivoiser la visée et le déplacement simultanés. Le stick unique, les boutons C en guise de direction, et surtout le changement d’armes fastidieux (où il faut cycler laborieusement dans l’inventaire) rendent les premières minutes assez douloureuses. Une fois qu’on s’y habitue, ça peut aller, mais les débuts rappellent que le FPS console n’était pas encore un genre parfaitement dompté à l’époque. J'avoue qu'à de très nombreuses reprises le titre d'Acclaim m'est tombé des mains...
Bande-son : le cri du pixel saure
Côté son, c’est du pur Turok : effets de tirs exagérés, cris métalliques, percussions martiales et boucles électroniques.
Ça colle à l’action sans jamais devenir envahissant. Les musiques font leur boulot, mais ne marquent pas les esprits ; disons qu’elles accompagnent, plus qu’elles ne galvanisent.
On rugit de plaisir !
+ Un arsenal riche et varié, encore impressionnant par sa diversité.
+ Un vrai mode multijoueur compétitif, simple et accessible.
+ Les bonus, gadgets et armes secondaires apportent un peu de stratégie.
+ Quelques arènes bien pensées pour le jeu à quatre.
On a la rage !
– En solo, l’intérêt s’effondre vite : IA faiblarde, rythme lent.
– Un chara-design franchement raté, entre pantins polygonaux et dinos en pâte à modeler.
– Des contrôles laborieux, faut vraiment être tenace pour s'y faire.
– Une ambiance froide, sans narration ni personnalité marquée.
– Graphiquement, ça ne tient plus la route face aux productions XXL d’aujourd’hui.
. On se finit autour d'un calumet
Turok: Rage Wars n’est pas un mauvais jeu, loin de là : c’est un morceau de son époque, un témoignage sincère d’une ère où la N64 rêvait d’arènes futuristes à quatre joueurs. À plusieurs, le plaisir reste réel : simple, nerveux, presque innocent. Mais seul, la magie s’évapore vite.
Le titre est trop ancré dans son temps, comme FIFA International Soccer sur Mega Drive : beaucoup l’ont adoré, squatté, usé jusqu’à la moelle, mais aujourd’hui il a perdu l’intégralité de son intérêt face à ce qui a suivi.
Comme pas mal de jeux N64 (et plus largement de titres 32/64 bits de son époque), Turok Rage Wars n’a pas résisté à l’épreuve du temps : techniquement limité, artistiquement daté, et jouable seulement à travers la nostalgie.
Un dinosaure vidéoludique, donc.
Sympathique, mais fossilisé.
Fiche technique: Titre original : Turok: Rage Wars Développeur: Acclaim Studios Austin Editeur: Acclaim Genre: FPS Année de sortie : 1999 Autres supports: GAME BOY COLOR (juste le nom) Nombre de joueur(s): 4 Localisation:
J'avais acheté le jeu 50 francs à carrefour je m'en rappelle encore
De bons souvenirs sur ce jeu, mais deg' aussi de voir que ma sauvegarde s'était effacé toute seule, sans doute parce que je n'avais pas lancé le jeu depuis longtemps.
Beaucoup de nostalgies pour ce jeu
De bons souvenirs sur ce jeu, mais deg' aussi de voir que ma sauvegarde s'était effacé toute seule, sans doute parce que je n'avais pas lancé le jeu depuis longtemps.