Le jeu vidéo a beau jouir d’une certaine variété, plus le temps passe plus les plannings de sorties annuelles témoignent d’une troublante ressemblance. J’en veux pour preuve un début d’année parfois marqué d’un ou grand maximum deux titres plutôt attendus, généralement des retardataires, suivi d’une pause marquée par un l'E3 annonciateur d’un été toujours très calme. Une Période où le jeu vidéo n’est plus vraiment une priorité selon la clémence ou non d’un temps qui sait se faire capricieux. Puis vient finalement la fin d’année, et avec elle sonne l’arrivée d’une brouette de titres à ne plus savoir qu’en faire. Seulement, dans le jeu vidéo comme partout pareil il faut bien qu’il y ait quelque chose entre la disparition des beaux jours et la folie de fin d’année. Cette-fois c’est à deux titres diamétralement opposés qu’échoue la responsabilité de lancer les festivités en ce mois d’août ensoleillé à qui nous avons déjà fixé rendez-vous à l’année prochaine : No Man’s Sky et Deus Ex Mankind Divided. N’ayant pas joué au premier susnommé et comme le titre est déjà suffisamment éloquent, je vais donc aujourd’hui m’intéresser au quatrième rejeton de la série Deus Ex, celle la même qui a soufflé ses quinze bougies l’an dernier.
Mais avant cela, l’occasion est simplement trop belle pour ne pas s’accorder un petit retour dans le temps sur les traces d’une série culte. Une histoire d'amour, puisqu’il s’agit bien de ça, faite de hauts et de bas débutée en 2000 lors de la sortie du Deus Ex original dans sa version PC plus tard sous-titré « The Conspiracy » a l’occasion de son portage PS2 survenu deux ans plus tard. Si tout le monde n’a peut-être pas posé ses petites mains dessus, nul n’est sans savoir qu’il y a eu comme un avant et un après Deus Ex. Une formule ultra clichée aujourd’hui utilisée à tort et à travers mais qui s’avère on ne peut plus vrai dans le cas présent. Vénéré comme un véritable objet de cultes par d’inexorables fans qui ne se sont jamais réellement remis de la gifle commanditée par Ion Storm Austin sous le contrôle permanent d’un Warren Spector qui venait là de réaliser le jeu de ses rêves, Deus Ex fait partie de ces rares jeux à avoir marqué son temps, et plus encore. En expliquer les raisons une par une reviendrait à faire écho aux avis dithyrambiques de la presse comme des joueurs à son sujet. Pour la faire très courte, disons qu’a une époque où la liberté de jeu n’était bien souvent guère plus qu’une promesse greffée à l’arrière de la jaquette de nombreux titres, Deus Ex se l’appropriait quant à lui intégralement au point d’en faire la clef de voûte d’une aventure unique et généreuse à tous les étages. L’on parle ici d’un titre révolutionnaire qui aura été l’un des premiers à donner une autre image du FPS : celle ou l’action se voit permise mais pas nécessairement conseillée. Mais Deus Ex c’est aussi et par-dessus tout une écriture touchant la perfection qui place le joueur entant qu’acteur principal dans la peau de l’incontournable JC Denton et non comme simple spectateur d’une aventure aux multiples rebondissements parfois directement provoqués par nos propres choix. Bref, vous l’aurez compris, je me place sans regrets aucuns dans la catégorie de fans cités plus haut. À ce titre j’irais jusqu’à rajouter sans sourciller que Deus Ex s’intègre parfaitement a mon top 3 des meilleurs jeux auxquels il m’ait été donné de jouer même quinze ans et tout un tas de hits en puissance plus tard. Ni plus ni moins.
Malgré une contre-performance commerciale des plus injustes, Eidos et Ion Storm Austin, toujours sous l’égide de Mr Spector, décidèrent de lui offrir un second opus sorti trois ans plus tard. Invisi… Invisibl… non définitivement je n’y arrive pas, parler de ce jeu reviendrait à approuver son existence et je ne peux m’y résoudre. Entant que joueurs l’attente, à défaut d’être toujours particulièrement agréable, reste quoi qu’il arrive un moment obligatoire souvent synonyme d’un immense soulagement a l'arrivée. Souvent, mais pas tout le temps. En ce temps là, la simple évocation du nom « Invisible War » me suffisait à m’imaginer entrain de jouer au meilleur jeu jamais créé au point de rendre tout autres productions fades dans le meilleur des cas. Je n’avais d’yeux que pour lui et lui seul, comment pouvait-il en être autrement en sachant qu’il s’agissait du petit frère d’une œuvre majeure de l’industrie. Puis le 2 décembre 2003 arriva, une date qui restera à jamais marquée comme l’une, que dis-je, la pire journée de ma vie de gamer. Un seul jour seulement me fut suffisant pour me rendre compte de ma trop grande naïveté. De son gameplay consolisé de la plus abusive des manières et plus tard justifié a tort comme étant le meilleur moyen de se rapprocher au mieux de l’objectif financier en faisant du pied aux possesseurs de Xbox qui furent ironiquement les premiers a s’en plaindre, jusqu’à la claustrophobie de son level design définitivement enterré par des loading intempestifs, Invisible War était une insulte aux fondations mêmes de son modèle. Restait alors un scénario malgré tout toujours aussi passionnant pour qui avait le courage de se faire violence. C’était bien peu pour sécher les larmes symboliques de millions de joueurs dont les miennes. Néanmoins Invisible War m’aura enseigné une bonne leçon, celle de toujours faire preuve de retenue dans l’attente. Leçon mise en pratique des années durant avant que je ne m’abandonne une nouvelle fois à l’appel du fanboy aveugle qui réside en moi plus d’une décennie plus tard. Mais ça c'est encore une autre histoire. Quant à Invisi... Invisibl…non définitivement je ne vois pas de quoi vous voulez parler.
Invisible War étant ce qu’il est, ou plutôt ne l’étant pas, la série a par la suite tentée une incursion dans le monde du jeu en ligne sous l’impulsion de Crystal Dynamics avant que le projet ne soit repensé pour devenir un jeu a part entière (bien qu’il se déroule dans le mème univers) nommé Project Snowblind. Ion Storm Austin n’ayant pas tardé à rejoindre le cimetière des studios disparus, faute aux échecs commerciaux successifs que furent IW et Thief 3, il aura logiquement fallu attendre le rachat d’Eidos de la part de Square Enix pour entendre la presse prononcer une nouvelle fois les noms des Deus Ex. C’est à Eidos Montréal alors studio fraîchement créé que nous devons le retour inespéré de la franchise avec un troisième opus baptisé Human Revolution. Une renaissance tardive livrée sous la forme d'une préquelle au reste de la saga. Scruté en détail dès son annonce par une horde de fans incrédules toujours sous les effets d’une certaine rancune vis-à-vis du dernier épisode en date, c’est à grand renfort de trailers tous plus classes les uns que les autres que Human Revolution fit son petit bonhomme de chemin vers la voix de la rédemption. Autant le dire tout de suite, quel pied ! Témoignant d’une compréhension totale de l’œuvre originale de la part des Montréalais, le bien nommé HR n’était rien de moins que ce que tout le monde attendait de lui : une « suite » faisant honneur à un nom jadis porteur d'un certain standing. Bénéficiant d'un gameplay modernisé sans pour autant venir porter préjudice à la liberté d’action, une identité artistique unique ainsi qu’un nouveau personnage principal en la personne d’Adam Jensen venant rivaliser avec le charisme légendaire du clone Denton, Human Revolution, à défaut d’être totalement à la hauteur de son modèle, portait en lui toutes les graines d’un futur prometteur qui ne demandait qu’à accueillir les bras grands ouverts une suite venant transformer ce qui ne pouvait rester qu’un simple essai.
NO SPOILS !!
Mankind Divided prend place en 2029, soit deux ans après les événements d'Human Revolution et plus particulièrement « l’incident » ayant causé le piratage massif de la population augmentée. Désormais membre d’une cellule rattachée à Interpol, Adam tente de faire du mieux qu’il peut pour mettre à mal les différents mouvements terroristes nés de la division qui consume l’humanité a petit feu. Un postulat de base qui ne prend en compte que les premières séquences de jeu mais qui suffit déjà largement à installer l’univers dans lequel le joueur va évoluer. Initialement traité comme s'il s’agissait de la dernière technologie a la mode avec ses détracteurs d’un côté et ses partisans de l’autre par un Human Revolution finalement bien plus timide que ses trailers ne le laissaient sous-entendre, le sujet des augmentations et de leur impact sur l’humanité prend ici une tout autre ampleur pour devenir une allégorie au racisme en bonne et due forme. Pour ce faire, c’est à nous joueurs qu’il sera demandé de partir a la découverte de ce monde en proie à l’incompréhension, celle-ci pouvant se traduire par la peur voir la haine d’une partie de la population envers leurs compatriotes augmentés, lesquelles étant désormais parqués dans des cités à l’écart de la civilisation et créée pour l’occasion. Une situation qui conduit naturellement a une sorte d’apartheid mécanique, comme un retour aux heures sombres de l’humanité paradoxalement causé par une avancée exponentielle de la technologie. Seulement et comme toujours, le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres, et puisque Mankind Divided ne pourrait pas prétendre à être un vrai Deus Ex sans un bon vieux complot des familles, il sera aussi question de s’intéresser aux cas de ceux à qui cette situation profite le plus.
Cette atmosphère faite de tension ne tarde d’ailleurs pas à vite déborder du cadre qui est le sien par l’intermédiaire, entre autres, de journaux digitaux venant eux aussi créer une scission parmi les hommes. Nous parlons ici de Picus d’un côté et Samizdat de l’autre. L’un instrumentalisant l’information dans le seul but de nuire aux augmentés, tandis que l’autre propage une vérité justement un peu trop en leur faveur. Il est également agréable de voir que les développeurs ne se contentent jamais de verser dans la violence pour mettre en images le caractère parfois inhumain dont font preuve les « organiques » vis-à-vis de leurs compatriotes augmentés. Cela se fait donc plus subtilement, comme dans les lieux a grande fréquentation dans les entrées sont scindées en deux parties bien distinctes pour mieux contrôler les allées et venues des rares augmentées encore en liberté. Ce rejet massif entraîne d’ailleurs des comportements différents chez ces derniers, certains succombant à un esprit de rébellion, d’autres a l’espoir d'êtres de nouveau acceptés quand ils ne se font pas tout simplement endoctriner par la religion du Dieu mécanique, secte aux motivations ô combien obscures. Mankind Divided nous propose donc de côtoyer nous-mêmes chacun des deux champs de manière à constater les dégâts de part et d’autre, ceci sans que les développeurs ne se fassent en aucun cas donneurs de leçons. Un traitement mature d’un sujet qui ne l’est pas moins, et dont la qualité d’écriture se rapproche presque du Deux Ex original. Sur ce point précis les Montréalais sont clairement sur une pente ascendante.
Cette subtilité Mankind Divided l’exprime aussi dans ses choix artistiques. bien sûr il serait facile de remarquer sa très grande proportion à faire dans le grisâtre et voir en cela un certain manque d’inspiration. Une conclusion qui peut difficilement être si éloignée de la vérité. Depuis ses débuts, chacun des épisodes de la franchise a toujours bénéficier d’une teinte dominante, celle-ci s’intégrant toujours aux principaux thèmes abordés. Le premier opus était ainsi dominé par le bleu, couleur attribuée à la sagesse ou encore a la sérénité, deux choses dont JC et Helios souhaitaient voir l’humanité profiter pour le bien commun. Invisible War représentait quant à lui le violet, symbole du rêve une fois de plus exprimé par l’entité commune que sont devenus les deux personnages cités plus haut. Enfin, la teinte orangée (ou dorée, ça ne change pas grand-chose dans le cas présent) de Human Revolution renvoie directement à la créativité mais également à l’ouverture d’esprit, deux sujets qu’il réuni en un seul par l’introduction des augmentations dans la vie de tous les jours.
Mankind Divided opte quant à lui pour quelque chose d’encore un peu plus complexe mais qui fait terriblement sens. Bien que n’étant pas a proprement parler une couleur, le gris met ici en valeur une époque faite de contradictions ou l’être humain subit une crise identitaire la poussant à rejeter ce que les médias ont un jour qualifié de prochain pallier de l’évolution : les augmentations. Le gris représente donc une certaine neutralité mais aussi une inévitable ère marquée du sceau de la solitude vers laquelle elle s’avance et par conséquent la tristesse ce que cela entraîne. Un joueur moins porté sur ce type de détails préférera s’expliquer ce ton grisâtre par la visite de pays projetant généralement une image plutôt froide, Dubaï constituant une exception. Ça ne changera toutefois rien au fait que ce choix est tout sauf le signe d’une quelconque panne d’inspiration. En outre, tout ou presque a été savamment pensé pour rendre ce saut de treize ans dans le futur cohérent. De détails comme les carnets de notes électroniques, sorte de descendants des tablettes que nous connaissons aujourd’hui tous jusqu’aux vêtements ou encore les véhicules, Mankind Divided dépeint un avenir en accord avec les avancées modernes. Toutes proportions gardées et en rappelant là qu’il ne s’agit que d’un univers de fiction prétexte a traité de sujets il est vrai assez tristement dans l’air du temps. Brillant, le bilan artistique s’accompagne également d'une ost accompagnant à merveille l’action à l’écran. Jeu d’infiltration oblige, il faudra en revanche tendre l’oreille pour profiter des compositions du talentueux Michael McCann. Un mal pour un bien dirons-nous.
Son ambiance bien en place, Mankind Divided ne perd pas vraiment de temps avant de déballer le contenu de son histoire. À ce sujet, le résumé de l’épisode précédent d’une durée de douze minutes est une bonne indication du lieu très fort qui l’uni à Mankind Divided. Présent sur les lieux d’un attentat ayant touché la gare de Prague, Adam sera emmené à enquêter sur cette affaire forcément plus complexe qu’elle n'y parait et qui pourrait bien incriminer plusieurs membres de son entourage. Une enquête qui ne va malheureusement jamais réellement décoller tant le scénario va faire du surplace durant la majeure partie de son (non) développement. S'il y a bien quelques révélations parsemées ici et là, il est ici plutôt question de donner l’illusion aux joueurs d’avancer plutôt qu’un réel pas en avant dans la chronologie de la saga. Là-dessus le nombre très limité de destinations prouve bien ce triste état de fait. Entant que premier terrain de jeu, Dubaï reste également le plus exotique de même que le plus éloigné de Prague. Ville qui accueillera au bas mot trois quarts de l’aventure. Un comble doublé d’une grande déception aux vues du passif d’une série d’habitude plus enclin a nous faire voyager. Une certaine sédentarité qui ne trouve de plus aucune contrepartie, Prague n’étant pas forcément immensément plus grande que Detroit, l’un des deux hub de Human Revolution. Les inévitables temps de chargements liés aux incessants allers-retours représentent en ce sens la cerise avariée sur un gâteau un peu dur à avaler.
Comme si cela ne suffisait pas, la trame principale n’échappe pas une certaine facilité dans l’écriture même de ses dialogues souvent très caricaturaux. Heureusement les doublages sont eux tout à fait corrects peu importe que l’on parle de la VO ou de la VF, même si je ne peux personnellement pas me passer de la voix caverneuse d'Élias Toufexis qui va comme un gant au personnage d’Adam. Justement parlant de lui. Entant que premier protagoniste de la série a recevoir ce rôle deux jeux d'affilés, c’est à mon grand regret que je dois avouer l’avoir trouvé trop en retrait. Si l’écran titre suggère une certaine dualité, avec d’un côté ce qui semble être le visage augmenté d’Adam défiant sa propre humanité désormais morcelée sous un amas de composantes électroniques formant la machine qu’il est devenu, du moins celle que la société croit qu’il est devenu, le jeu ne laisse absolument aucune place à cette quéte d’identité. La raison à cela peut s’expliquer par le fait qu’il en était déjà précisément question dans Human Revolution. Avec une seule quête le concernant réellement, Adam n’est plus autant porteur de mystères qu’il l’était autrefois, chose qui me pousse à me demander si une relégation au poste de personnage secondaire au profit d’une nouvelle tète qui aurait justement eut toutes les cartes en mains pour lui conférer de l’intérêt supplémentaire n’aurait pas été de bon aloi. JC Denton n’avait beau apparaître que quinze minutes montre en main dans Invisible War, il n’empêche que ça lui suffisait amplement à surpasser le véritable héros qu’était cette coquille vide d’Alex D, le même schéma aurait pu être reproduit avec succès ici.
Quelque part porter Adam au titre de meilleur personnage du jeu peut paraître difficile après ça, et pourtant c’est en partie le cas. En réalité, les personnalités les plus intéressantes sont pour la plupart tous des revenants des opus précédents, dont un qui s’offrait un petite Caméo à la toute fin de Human Revolution et qui ne manquera pas de marquer durablement chacun de ses passages a l’écran, aussi court soient-ils. Quant aux nouveaux venus, ils sont au mieux inintéressants, au pire exaspérants. Que l’on parle de la jolie psychologue qui cache un secret que l’on devine lourd, de l’expert en informatique parano comme pas deux, ou encore du chef sans cesse sous pression et qui ne se prive pas de passer sa frustration sur ses subordonnés, il est ici plus question d’un véritable défilé de clichés sur pattes qu’autre chose. Si je passe sous silence les cas de Mccready le bourrin de service ou bien de Chikane, le pilote le plus inutile de toute la franchise, tous ont le point commun de ne donner aucune envie aux joueurs de s’y attacher. Le jeu ne fait de toute manière rien en conséquence puisqu’il part du principe qu’Adam les fréquente déjà tous depuis six mois et qu’il n’y a donc aucune raison de faire les présentations. Pour nous joueurs il ne nous reste donc plus qu’à nous satisfaire des quelques dialogues qu’ils nous offrent au moment précis ou le scénario daigne leur donner une utilité avant d’inévitablement se répéter en boucle une fois les objectifs reçus. Il reste bien leurs fichiers personnels qui ne demandent qu’a êtres piratés, mais cela relève en définitive de l’anecdotique. Sans être parfait, Human Revolution nous donnait au moins quelques bonnes raisons appuyées le plus souvent par la quête principale de nous intéresser à ceux qui la faisaient justement vivre. Ici ils donnent l’impression de faire acte de présence dans le seul but de justifier la nouvelle fonction d’Adam au sein d’Interpol, soit. D’ailleurs les rares exceptions sont précisément celles qui ne font pas partie de l’organisation, comme Alex par exemple, une sorte de partenaire plutôt crédible a notre ami augmenté.
De nombreux écueils donc pour une partie principale qui se conclut alors même que tout semble enfin débuté, laissant de facto comme un goût d’inachevé au moment du générique final. Heureusement Deux Ex c’est aussi tout un aspect annexe, et c’est avec celui-ci que Mankind Divided gagne en intérêt. Ne concernant là encore que la ville de Prague, son attrait vient principalement du lien souvent direct que peuvent entretenir certaines quêtes avec l'inimitié entretenue par les augmentés et leurs congénères « humains ». Un peu plus nombreuses, mais également plus longues et par-dessus toute mieux écrites, celles-ci se payent même le culot d’offrir une certaine variété également absente de Human Revolution. Citons notamment l’enquête liée à un meurtre d’une augmentée qui nécessitera de se rendre auprès des principaux suspects pour espérer y trouver des preuves. Doublant, voire même triplant la durée de vie totale, toutes ses quêtes tirent le jeu vers le haut au point qu’il en est dommage de constater qu’elles restent plus que dissociables du scénario. Chose qui tend à séparer le jeu en deux parties bien distinctes plutôt que d'offrir une expérience tenant d’un seul bloc comme tant de RPG savent si bien le faire de nos jours.
En revanche, qu’il soit question de quêtes principales ou secondaires, le gameplay ne fait quant à lui aucuns jaloux en se montrant abouti à tous les niveaux. Finalement assez similaire à celui déjà présent dans Human Revolution, il est ici question d’un affinement général plutôt qu’un chamboulement total. Ceci se traduit principalement par un plus large éventail d’action favorisant tout autant l’approche action que furtive. Il est à ce titre agréable à voir que la plupart des armes et augmentations bénéficient de munitions et autres actions qu’il est possible de configurer selon un mode d'utilisation létal ou non. Du coup les joueurs cherchant à ne laisser aucune trace sur leurs passages sans pour autant s’improviser assassins ne seront pas nécessairement cantonnés au pistolet a impulsion électrique comme c’était le cas dans HR. Étant l’un d’entre eux, j’ai par exemple été ravi de pouvoir moi aussi profiter de la réception Icarus ou encore du Typhoon : deux augmentations auparavant réservées à une utilisation moins raffinée. Un léger point noir est cependant à noter quant à vitesse plutôt déconcertante à laquelle il est possible d’en obtenir certaines parmi les plus utiles et de les améliorer à fond durant le premier quart du jeu seulement. La raison à cela s’explique par un gain d’exp parfois mirobolant offert pour la bonne complétion d’un objectif comme un autre. La difficulté en prend donc un coup qu’il est évidemment possible d’atténuer en jouant le jeu de la restriction, soit la chose qu’aucun joueur ne fera. Reste que pouvoir traverser quasiment tout le jeu en utilisant le Smart Glass (Aka l'invisibilité) est assez révélateur d’un équilibre chancelant. De plus ce n’est certainement pas l’IA qui viendra vous mettre des bâtons dans les roues. Incapable de faire preuve d’initiative, elle possède au moins la gentillesse de ne pas être imprévisible plus que de raison dans ses actes.
Mais le gameplay peut également se reposer sur un Level Design inspiré qui se permet d’incorporer en son sein une bonne petite dose de verticalité bienvenue. C’est donc tel un Dishonored que Mankind Divided propose de prendre un peu de hauteur pour venir multiplier considérablement les possibilités d’approches. S'il est quelque peu dommage qu’aucune interaction contextuelle ne soit proposée en conséquence (hormis la réception Icarus), pouvoir parcourir un Deus Ex sans avoir à toujours rester sur la terre ferme possède quelque chose de fort appréciable. Pour le reste, tout ne se fait pas sans que d'inévitables et grossières ficelles de progression s’imposent à nous en admettant que l’on soit un minimum attentif a ce qui nous entoure. Ainsi, il ne faudra pas être spécialement malin pour très vite comprendre que trois caisses situées non loin d’une entrée principale lourdement gardée ont une chance sur deux de cacher un conduit. Si ce n’est pas le cas, alors la réponse se trouvera forcément en élevant le regard. Un défaut inhérent non seulement a la série mais également au genre, exception faite des premiers Thief peut être, qui prête heureusement plus à sourire qu’autre chose. Seul le piratage sait se montrer parfois très frustrant, car utilisé à toutes les sauces et franchement ultra rébarbatif a la longue… tout comme c’était déjà le cas dans Human Revolution.
J’en arrive donc enfin au point qui doit en démanger beaucoup : l’aspect graphique. Que dire si ce n’est que Mankind Divided nage dans le neutre le plus total. À comprendre par là que s'il n’est pas une claque visuelle, il n’y a pas non plus de quoi crier au scandale. Aucuns Deus Ex n’aura graphiquement brillé à leurs sorties respectives et bien que MD ne réchappe pas la règle, il est plutôt honnête de dire qu’il s’en sort quand même un peu mieux. Personnellement j’étais déjà largement satisfait en constatant que le modèle ingame d’Adam était enfin proche des trailers et non tel qu’il était dans Human Revolution : avec une tète n’allant tout simplement pas avec le reste du corps. Sur une note plus sérieuse, en profitant du titre dans sa version PC, j’ai constaté avec grande joie de la bonne optimisation générale du jeu sur le support, ceci malgré une configuration recommandée un brin trop gourmande et de très légères chutes de frame rate a de très rares occasions. Les bugs se font eux aussi plutôt rares et les quelques soucis du moteur physique peuvent être synonymes de bons moments de rigolade, surtout quand cela implique de traîner des corps totalement désarticulés. Bref d’un point de vue technique le bilan est on ne peut plus positif là encore. Déjà responsables du portage un brin approximatif d'Human Revolution sur PC, Nixxes s’est bien rattrapé avec cette suite. Merci à eux.
Avant de passer à la conclusion, ce test ne serait pas exhaustif sans dire un mot au sujet du mode breach, l’objet du crime aux dires de déclarations récentes. Sans pouvoir le qualifier d’indispensable, je dois avouer avoir pas mal accroché a son principe qui, a l’inverse du mode principal, fais-lui la part belle à l’infiltration sans aucune forme de compromis, idéal pour le perfectionniste que je suis. Peu variées, les missions vont de la récolte de données à l’élimination d’un certain nombre de cibles, ce qui favorise nettement un sentiment de répétions. Pourtant, à très faible dose, ce mode peut tout à fait servir de complément de qualité à l’aventure principale. Bardé de microtransactions heureusement parfaitement dispensables, ce rajout de dernière minute permet même de résoudre des mystères dont certains entretenant quelques liens avec le tout premier opus. Pas de quoi crier au génie sans non plus tomber dans le domaine de l’arnaque pure donc.
Frustrant. Voilà l’adjectif qui sied le mieux à ce Deus Ex. Excellent dans son gameplay, lequel étant épaulé à merveille par un Level Design ingénieux, Mankind Divided met toutes les chances de son coté pour rendre encore plus agréable la découverte d’un univers autrement plus soigné que dans Human Revolution. Sachant cela, il est d’autant plus difficile de ne pas regretter la paresse d’un scénario faisant du surplace durant toute la durée de son maigre développement. Comme une mauvaise blague qui trouve de plus sa triste chute quelques minutes à peine avant le défilement des crédits de fin, l’unique instant où tout semble enfin décoller. De quoi ressentir un inévitable goût d’inachevé venant entraver le travail pourtant appliqué des développeurs Montréalais qui récitent leur leçon sans qu’aucune fausse note ne soit à signaler. Finalement Mankind Divided fait ce qu’on l’attend de lui, souvent de la plus belle des manières. Si son manque d’engagement scénaristique divisera à coup sur, le plaisir de jeu reste lui intact à la condition de ne pas se satisfaire uniquement de sa partie principale. Désormais il ne reste plus qu’à espérer voir cette prise de risque minimale servir au mieux les intérêts d’une suite. En tous les cas bravo à Eidos Montréal qui devient officiellement le premier studio a créer l'exploit d’accoucher de deux Deus Ex d'excellente facture à la suite. Papa Spector a de quoi être rassuré, son bébé est définitivement entre de bonnes mains. Espérons que ça dure.
Les +
+Artistiquement impeccable, techniquement au point, graphiquement acceptable.
+La durée de vie (30/40h pour en faire le tour, sans oublier le fort taux de rejouabilité).
+L’univers et la justesse des thèmes abordés.
+Toute la partie annexe (quêtes, exploration…).
+Le gameplay : abouti.
+Les augmentations : toutes utiles qu’importe la façon de jouer.
+Le mode breach, si pratiqué a très (très) petite dose.
+Les liens ou simples clins d’oeil tissés avec le Deus Ex original.
+L'ost de qualité quoiqu'un peu trop discrète.
+Les boss qui passent a la trappe.
+Le level design une fois de plus très réussi qui incorpore de plus une bonne dose bienvenue de verticalité…
Les -
… Mais parfois encore un peu trop téléphoné.-
-Le scénario ou l’art de la stagnation…-
-… qui se conclut sur une fin plus que frustrante. -
-Un casting de nouveaux personnages pas spécialements intéressants.-
-De loin le Deus Ex le plus sédentaire jamais créé. (et vivent les allers-retours)-
-Le piratage : partout, tout le temps. -
hyoga57 Du bien majoritairement. Bon c'est pas très beau ça c'est évident mais c'est une bonne petite aventure sympa pour se remettre dans le RPG Jap en douceur, genre que j'avais pas touché depuis des années. Bon j'ai juste été choqué par "tu sais qui" qui se barre au premier quart du jeu narmol
En effet j'ai eu un petit trou de mémoire pour la preview, du coup c'est moi qui mérite des baffes
True.
Excellent test.
Bien digeste, à la fois passionné mais juste, bref, les avis que j'aime lire.
J'ai pas encore fait ce Deus Ex MD, mais une chose m'excite pas mal pour la suite (bon, ne nous emballons pas trop non plus) : La timeline, on approche des événements du premier Deus Ex pardi !
Très jolie présentation, je me lis ça demain tranquillement.
Bon j'ai un peu triché j'ai lu ta conclusion avant, j'en suis à la moitié (enfin je suppose, deuxième visite à Prague) et les retours sur la fin m'inquiète un peu, alors je kiff le jeu par contre. Mais du coup on peut pensé que la fin est prévue pour un ou plusieurs DLC? Ou alors un 3e opus déjà en préparation?
sorow je sais que ma question peut paraitre hors propos mais je te la pose quand meme : Que penses-tu du 9 de Gamekult ? pour la première fois je trouve le jeu surnoté et je met en doute l'indépendance de Stoon sur le test cette fois ci (ami du Directeur Artistique)..
gat "plume divine". C'est classe ça, je prends, ça fera plaisir a mon égo Merci
astralbouille Merci a toi On s'en rapproche oui, mais avant ça il faudra d'abord que les développeurs lèvent le voile sur le rapport que peut entretenir Adam avec le reste (voir carrément avec les Denton). Bref, y a encore de quoi faire.
Franchement, maintenant j'hesite trop a le prendre maintenant... mais je crois que je vais quand meme le prendre, et j'suis un gros fan de la saga... : Mais avec la tonne de jeux... je sais pas trop quoi faire
cladstrife59 Aux dernières nouvelles MD est le premier épisode d'une trilogie dont le second opus était en développement par une équipe secondaire avant qu'elle ne vienne prêter main forte a la principale.
Maintenant les ventes n'ont pas l'air d’êtres terribles et Square Enix donne l'impression de n'avoir strictement rien a foutre de la série. Du coup soit c'est suffisant malgré tout et dans ce cas on aura au moins une suite, soit un DLC avec une "vraie" fin est prévue. Le premier d'entre eux sort le 23 et il se passe pendant le jeu aux dernières nouvelles, a voir ce qui l'en sera des autres.
Je trouve ce 9 injustifié et donc quelque peu surnoté oui. Le truc c'est que j'ai l'impression qu'il a plus mis cette note pour l'estime qu'il porte a la série que pour le jeu en lui même, du coup il pardonne tout quand il ne grossi pas ses principaux points forts. Perso je trouve qu'un 7 aurait été plus honnête vis a vis de leur système de notation et surtout parceque c'est quand même pas mal un Human Revolution 1.5, jeu qui a eu un 8 chez eux.
sorow Je viens de lire ton retour, j'aime beaucoup ton écriture, que ce soit sur Deus Ex comme The Witcher, on sent clairement le passionné à travers les lignes qui sait prendre du recule sur ce qu'il a entre les mains. C'est tellement rare aujourd'hui
Concernant ce Deus Ex, pour être honnête, c'est assez rare que j'achète un jeu Day One, pourtant je l'ai fait pour celui-ci. Ayant joué à Human Revolution et ayant assez bien aimé en général (sauf la couleur jaune qui me sortait par les yeux et le hackage de tout et n'importe quoi pour lire des mails sur des BBQ ....), j'ai absolument voulu soutenir l'équipe derrière cette licence. Et oui, les deux premiers mois de la sortie d'un jeu sont les plus important.
Je ne l'ai toujours pas fini, je prends mon temps aussi. Je viens de finir justement la quête du crime et là je suis (spoil) à Londre. Je ne sais pas si j'approche de la fin. Je le sens je pense.
Bref, en attendant je ne regrette pas mon achat (sur PC d'ailleurs) le titre est assez fourni dans son univers, en détails... Juste les temps de chargement un peu longuet et toujours pas de véhicule ...
plasmideocerco93 Au pire attendez une petite baisse les gars, voir une inévitable édition Goty. Maintenant si c'est le gameplay qui vous intéresse avant tout allez-y, c'est vraiment sa grande qualité.
De toutes manières Squix a déja tout fait pour sabordé le projet, donc une ou deux ventes en neuf de moins...
jeanouillz Je déteste être annonciateur de mauvaises nouvelles mais bon : oui, tu es très (très) proche de la fin. Sinon je remarque une nouvelle fois qu'il est impossible de ne pas avoir aimer HR et se montrer trop "méchant" avec celui-la. Quelque part c'est positif, les devs connaissent les points forts de leur série (puisque bon, c'est désormais bien la leur) et savent les utiliser a bon escient, chose que n'a pas su faire Ion Storm. Je te rejoins sur l'absence de véhicules aussi, surtout si c'est pour faire un seul hub. A l'avenir je ne serais pas contre un vrai monde ouvert si c'est ce qu'ils veulent vraiment. Merci pour le compliment et pour ton avis en tout cas, toujours un plaisir
sorow Oui Voila ! je pense pareil ! J'ai toujours défendu Gamekult pour leur justesse mais force est de constaté que ce test est pour moi la bavure de trop ! Désolé mais collé un 6 a Rise of the tomb Raider et un 9 a MD alors qu'il est un H.R 1,5 est la preuve incontestable du 2 poids, 2 mesures...
voxen Voilà tu ne m'aides pas plus sorow Je vais attendre une grosse ristourne en effet, trop de jeux à terminer avant. J'espère y retrouver l'équilibre que j'ai tant apprécié dans HR (Gameplay/DA/Storytelling)
Ca c'est du test et surtout plaisant à lire.
J'en suis à la moitié et c'est autre chose que ce que les autres peuvent pondre ^^
shambala93 Merci et content que ça te plaise
Je déconne sorow, ne me tape pas stp.
Ps : Très joli test au passage.
Ps2: Ça me fait penser que mon test de Tales of Berseria arrivera bientôt.
Ah cool pour Berseria, c'est déja un petit peu (beaucoup) grâce a toi que j'ai choppé Zestiria
Là j'ai fini Berseria et c'est bien meilleur que Zestiria je trouve.
J'avais fait un petit article sur la démo au fait auquel tu étais passé d'ailleurs.
En effet j'ai eu un petit trou de mémoire pour la preview, du coup c'est moi qui mérite des baffes
plasmide Merci a toi
wadewilson C'est toujours un plaisir d'en faire et de voir que ça plait
True.
Excellent test.
Bien digeste, à la fois passionné mais juste, bref, les avis que j'aime lire.
J'ai pas encore fait ce Deus Ex MD, mais une chose m'excite pas mal pour la suite (bon, ne nous emballons pas trop non plus) : La timeline, on approche des événements du premier Deus Ex pardi !
Bon sinon la musique de la TF29 !
Bon j'ai un peu triché j'ai lu ta conclusion avant, j'en suis à la moitié (enfin je suppose, deuxième visite à Prague) et les retours sur la fin m'inquiète un peu, alors je kiff le jeu par contre. Mais du coup on peut pensé que la fin est prévue pour un ou plusieurs DLC? Ou alors un 3e opus déjà en préparation?
astralbouille Merci a toi
voxen Le charisme se créer par l'attente
Maintenant les ventes n'ont pas l'air d’êtres terribles et Square Enix donne l'impression de n'avoir strictement rien a foutre de la série. Du coup soit c'est suffisant malgré tout et dans ce cas on aura au moins une suite, soit un DLC avec une "vraie" fin est prévue. Le premier d'entre eux sort le 23 et il se passe pendant le jeu aux dernières nouvelles, a voir ce qui l'en sera des autres.
Je trouve ce 9 injustifié et donc quelque peu surnoté oui. Le truc c'est que j'ai l'impression qu'il a plus mis cette note pour l'estime qu'il porte a la série que pour le jeu en lui même, du coup il pardonne tout quand il ne grossi pas ses principaux points forts. Perso je trouve qu'un 7 aurait été plus honnête vis a vis de leur système de notation et surtout parceque c'est quand même pas mal un Human Revolution 1.5, jeu qui a eu un 8 chez eux.
Concernant ce Deus Ex, pour être honnête, c'est assez rare que j'achète un jeu Day One, pourtant je l'ai fait pour celui-ci. Ayant joué à Human Revolution et ayant assez bien aimé en général (sauf la couleur jaune qui me sortait par les yeux et le hackage de tout et n'importe quoi pour lire des mails sur des BBQ ....), j'ai absolument voulu soutenir l'équipe derrière cette licence. Et oui, les deux premiers mois de la sortie d'un jeu sont les plus important.
Je ne l'ai toujours pas fini, je prends mon temps aussi. Je viens de finir justement la quête du crime et là je suis (spoil) à Londre. Je ne sais pas si j'approche de la fin. Je le sens je pense.
Bref, en attendant je ne regrette pas mon achat (sur PC d'ailleurs) le titre est assez fourni dans son univers, en détails... Juste les temps de chargement un peu longuet et toujours pas de véhicule ...
De toutes manières Squix a déja tout fait pour sabordé le projet, donc une ou deux ventes en neuf de moins...
Très bon test, donne envie de se lancer dans l'aventure.
Sinon très bon test
poliof ghostspartacus Merci a vous deux
ocerco93 Mais alors qu'est ce que t'attends, fonce
kadaj68800 Je le sens aussi :/
ellie Alors lance toi
Et les allers-retours aussi argh.
milk Merki
sorow Je vais attendre une grosse ristourne en effet, trop de jeux à terminer avant. J'espère y retrouver l'équilibre que j'ai tant apprécié dans HR (Gameplay/DA/Storytelling)