Super Robot War
G.Rev est un tout petit studio localisé à Tokyo, qui fût fondé en 2000 au moment de la crise du jeu vidéo japonais.
Effectivement, cette petite structure fût crée en grande partie par d'anciens salariés de Taito frustrés, au moment où la firme à l'origine de Space Invaders commençaient sérieusement à prendre du recul dans le secteur du développement de jeux (en particulier de shoot them up) pour le marché arcade.
L'artisan du "shmup" qu'est G.Rev va vite prendre du galon et s'imposer dans ce genre niche, en produisant notamment 2 titres très solides sur une Dreamcast à l'abandon: Border Down et Under Defeat.
Aujourd'hui nous n'allons pas revenir sur ces anciennes productions, mais sur une, plus récente sortie en 2011 à savoir
Strania: The Stella Machina connu aussi au Japon sous le nom
Seisou Kouki Strania.
Le titre est sorti à la fois sur la plateforme dématerialisée arcade NESiCAxLive, et sur le XBLA de la XBOX 360.
Ce test arrive a point nommé car on le sait depuis peu, le titre débarque prochainement sur Steam, le 26 novembre 2015 pour être très précis.
Yu Beatrix Barrett
Pour trouver un scénario dans Strania, il faut chercher, notamment dans les menus du jeu. A travers quelques lignes bien raides, on découvre une trame très inintéressante relatant une guerre entre les forces de la planète Strania que l'on représente contre la planète Vower. Et histoire de faire plaisir à la planète Terre et notamment à des habitants d'un certain archipel, on se battra à coups de Mechas.
Deux pilotes (1P ou 2P) seront proposés au joueur, Souichirou Touma qui pilote le robot bleu ou la cyborg Yu Beatrix Barrett qui pilote quant à elle un robot vert.
Rien ne différencie vraiment les 2 robots, à l’exception d'un combo à 2 épées qui diffère selon le pilote choisi.
Oui, vous comprenez tout de suite que Strania nous propose de contrôler un gros mecha volant, chose peu courante dans un Shoot Them Up.
Et c'est bien là, une petite originalité de cette production signée G.Rev. Même si on sent bien une certaine filiation avec les productions antérieures du studio, Strania se démarque en allant piocher des idées dans Radiant Silvergun par exemple pour le côté "épée", ou dans Gradius V du même studio pour certains passages, voire de jeux plus anciens comme Ray Force (pour la séquence de décollage dans l'espace), Arrow Flash (où l'on pouvait déjà piloter un mecha) ou encore Salamander pour là-encore certains passages.
Cependant Strania a sa propre identité, forgée dans l'acier trempé, à grand renfort de mises en scène survitaminées et d'action frénétique.
Pour être concret, et parler du jeu lui-même, Strania est un Shoot Them Up au format vertical, disposant de 6 niveaux en mode Normal, et d'un boss caché ou True Last Boss en mode Hard et supérieur.
Ici pas de places pour la poésie, ou la contemplation, on nettoie un niveau et on passe au boss, et cela ainsi de suite...
Le shmup de G.Rev ne s'inscrit pas du tout dans la sous-catégorie des Danmakus, on a droit un shooting-game classique, mais et c'est très important de le souligner
moderne, avec notamment de grosses phases d’esquives notamment vers la fin.
Nous l'avons à peine aborder plus haut, mais Strania est un jeu vraiment spectaculaire qui en met plein la vue. La mise en scène est plein de punch, les explosions fusent dans tous les sens le tout accompagnés d'effets visuels qui vont bien.
La variété des situations est bien là : on s'évade d'une base qui s’effondre, on tombe dans un guet-apens où l'on doit protéger notre destroyer, on sort de l'atmosphère et dans l'espace on tombe sur un robot énorme là pour nous bloquer la route etc... En gros, c'est nerveux, rythmé.
Côté game-system, G.Rev est allé à l'essentiel en nous proposant un travail propre, carré, voire simple de premier abord mais qui dispose tout de même d'une certaine profondeur.
Notre Mecha peut transporter 3 armes, une dans chaque main, et une dans son "sac à dos" qui fait office de back-up.
Un bouton permet de tirer, et un autre permet de switcher entre les armes. Un 3e bouton est aussi utilisé, il déclenchera le O/D attack mais on en reparlera plus tard.
Les armes sont nombreuses et variées, citons le Vulcan, la Laser, le Reflect, le Side ou encore la Sword. Et j'en oublie...
C'est simple les développeurs nous laissent le choix. Soit on opte pour une stratégie classique de shooting-game, et on se planque en bas de l'écran et arrosons tout ce qui se bouge ou soit on opte carrément pour la stratégie contraire et on s'équipe de 2 épées et là on part se frotter aux ennemis au corps à corps. On peut aussi faire un mix entre ces 2 stratégies, c'est une fois encore, nous joueurs qui décidons.
Sachant que les armes se récupèrent en tirant sur des modules qui traînent dans les niveaux, et ils sont nombreux, on peut à tout moment changer d'armes, et de combinaisons de manière très souple.
Cependant garder la même arme est encouragé par le jeu car il existe un petit système de levelling, où l'on peut monter une arme en un niveau supérieur.
L'utilisation des armes est aussi cruciales pour les récompenses en terme de scoring. Même si je ne me suis pas vraiment frotté à cet exercice, sachez qu'il y a matière à scorer.
Outre les récompenses de fin de niveaux, une jauge permettra de soigner notre score. La jauge d'action O/D se remplit en tuant des ennemis. Une fois remplie, on peut l'enclencher en appuyant sur un bouton, et pendant quelques secondes notre robot sera invulnérable grâce à un bouclier, et à partir de là chaque ennemi détruit va incrémenter un multiplicateur jusqu’à atteindre le niveau max x2, multipliant la valeur par 2 de tout ce qu’on détruit, boss compris !
La jauge O/D peut être remplie environ 3 voire 4 fois maximum par niveau. C'est là où réside toute la prise de tête pour réaliser un bon score à savoir le moment où il est le plus rentable d'activer cette jauge en termes de bonification de points.
Pas de Smart Bomb, ni d'Extends dans Strania, à la place les développeurs nous proposent un système d'armure. A chaque fois que l'on se fait toucher, on perd un point d'armure, avec à chaque impact sur notre Mecha quelques frames d'invincibilité.
Le joueur peut régler et choisir jusqu'à 9 points d'armures avant de commencer une partie. Une fois l'armure détruite, on perd un crédit, et on recommence quasiment à l'endroit où l'on est tombé. Les crédits ne sont pas illimités, ils le deviendront cependant après 3 heures de jeu à peu près.
Il n'y a pas grand-chose à dire sur le level-design, comme nous l'avons vu le titre de G.Rev reste dans son fond assez classique tout en étant bien moderne par sa forme. Les combats des boss sont très bien construits, et deviennent à partir du 4e niveau notamment assez intense.
Le design des boss et notamment des gros Mechas ennemis transpirent la classe, le tout toujours aussi soutenu par cette mise en scène qui l'est tout autant.
D'ailleurs d'un point de vue purement technique, le jeu est propre, les différents effets notamment les explosions en jettent, et le design général régalera (je pense) tous ces otakus fans d'animations, notamment de séries de Mechas.
Le jeu est d'une propreté absolue en ce qui concerne son animation. Pas de ralentissement, ou de bugs à déplorer, c'est vraiment du travail d'artisan qui a le soucis de détail.
La composition musicale est par contre assez inégale, tantôt vieillotte, tantôt bien rythmée, nous dirons qu'elle s'en sort avec les honneurs. Ce qui n'est d'ailleurs pas le cas des bruitages ou voix "metalliques" qui nous mettent clairement dans l'ambiance.
Enfin Strania est un shoot assez abordable, même si on note un vrai pic de difficulté à partir du niveau 4. A noter aussi, que le dernier boss du jeu est assez infernal !
Parmi les fausses notes du jeu, on retiendra surtout une action qui peut devenir assez confuse à cause de cette fameuse mise en scène. On a effectivement parfois du mal à repérer notre Mecha, cela est dû principalement à des effets un petit peu trop prononcé, et à des mouvements de caméras certes stylisés mais peu confortables pour bien suivre l'action.
Aussi les niveaux sont courts, et une fois le joueur rodé il ne lui faudra pas plus de 30 minutes pour boucler ce jeu tranquillement.
Je ne tiens pas à finir ce test sur ces petites critiques, car oui Strania est un très bon shmup du catalogue XBLA sur Xbox 360. Spectaculaire, frénétique, plutôt accessible et surtout disposant d'un système de scoring efficace, le titre de G.Rev remplit totalement sa mission et ne déçoit jamais surtout au prix où il est vendu (800 points Microsoft, un truc comme - de 10€ il me semble).
En outre, il est possible de jouer à 2 en coopération en ligne et un DLC (que je n'ai pas acheté) permet de jouer à 6 niveaux supplémentaires dans la peau des Vowers cette fois. Vraiment du bon boulot, et une excellente pioche pour tout amoureux de shooting-game "à l'ancienne".
Fiche technique:
Titre: SEISOU KOUKI STRANIA
Développeur: G.REV
Editeur: G.REV
Genre: SHOOT THEM UP
Année: 2011
Autres supports: ARCADE (NESiCAxLive), PC (Steam pour le 26/11/2015)
Nombre de joueur(s): 2
Localisation:
NOTE PRESSE (shmup.com - 23 Mars 2011)

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