Jeux Vidéo
Le modèle de Nintendo à l'épreuve de ses nouveaux concurrents (4/5)
Notre source chez Big N continue ses confidences. Aujourd’hui, il nous décrit le « modèle Nintendo » de relations avec les développeurs et les distributeurs, qui met selon lui en péril l’avenir de la société.
Pierre Fontaine
01net. le 25/08/11 à 18h45
L’arrivée d’Apple, avec son iPhone et son App Store, a totalement bouleversé le paysage du jeu mobile. Le peu de fonds à avancer pour le développement et la flexibilité du modèle de vente ont eu pour effet d’attirer une multitude de petits studios et d’éditeurs indépendants, alléchés par ces perspectives totalement nouvelles.
Quand Apple a dévoilé sa politique de jeux à 99 cents (85 yens), Nintendo est resté, en apparence, imperturbable. Du côté de Nintendo of America, pas d’inquiétude : Apple n’était pas un concurrent. Dans les pages du Times, on apprenait pourtant, de sources proches du fabricant, que Satoru Iwata avait demandé à ses collaborateurs de considérer Apple comme « l’ennemi de l’avenir ».
Panique à bord
De l’avenir ? A en croire notre source interne, l’irruption d’Apple, avec sa stratégie très agressive et conquérante, a causé une véritable tempête dans la société. A haut niveau, le problème a été évoqué de manière très explicite : « Apple était en train de saborder des décennies de travail d'“acclimatation” », nous a confié notre contact.
Depuis belle lurette, l’une des grandes fiertés – jamais revendiquée en public – de la direction était d’être parvenue à faire accepter son modèle aux joueurs autant qu’à tous ses partenaires, en premier lieu les éditeurs tiers. Ce que notre interlocuteur résume par : « Nintendo disait la loi, et les mécontents n’avaient qu’à aller voir ailleurs. »
L’approche autoritaire...
La marche vers la dématérialisation, véritable cauchemar pour Nintendo, met en péril l’un de ses plus vieux bastions : le monopole sur la production des cartouches, une « taxe de 30 % » pas toujours bien vécue par les éditeurs tiers.
A l’ère des smartphones, une telle contrainte est encore plus difficile à supporter. Apple ou Google, par exemple, ne facturent leurs frais qu'une fois la vente réalisée. Alors que le mode de fonctionnement de Nintendo fragilise la conception même des jeux. « Les développeurs [et en particulier les petites structures, NDLR] doivent souvent faire de nombreuses coupes dans leurs jeux parce qu’ils ne peuvent pas financer l’avance nécessaire pour la taille de cartouche dont ils auraient besoin. »
...un modèle moribond
Sur certains points, le modèle des deux géants américains est l’antithèse de celui de Nintendo. Apple, notamment, a abaissé le ticket d’entrée pour les éditeurs afin de favoriser une production de masse (avec d'autres effets pervers comme le manque de visibilité et une qualité pour le moins inégale). La firme de Cupertino a également établi une politique tarifaire très attrayante pour le joueur. Une décision jusqu’alors « inimaginable pour une société qui a habitué “ses” consommateurs à payer plusieurs dizaines de dollars ou d'euros pour des jeux mobiles », nous a confié notre source.
La politique autoritaire de Nintendo, estime-t-elle, pouvait se comprendre durant une période de relative hégémonie, mais elle est aujourd’hui dépassée. Une remarque qui vaut pour les diktats imposés aux distributeurs – notre source nous raconte que Nintendo avait « fortement incité » plusieurs grandes chaînes de magasins à faire le plein de titres N64 alors même que la console était en fin de vie – mais aussi aux éditeurs.
Selon notre contact, « les éditeurs les plus prestigieux tremblent encore devant Big N ». Exemple : « Konami avait ainsi prévu de sortir Asphalt 3D sur le territoire japonais pour le lancement de la 3DS, à côté de la version japonaise de PES 2011 3D. Mais Ridge Racer 3D, de Namco Bandai, était déjà dans les starting-blocks, et Nintendo a mis son veto. Asphalt 3D n'est finalement sorti au Japon que deux semaines plus tard. » Avec une telle politique, affirme notre source, « Nintendo lèse à la fois ses clients et ses partenaires, et se tire en même temps une balle dans le pied ».

La preuve par le DSiWare
Même dans le domaine relativement neuf – et porteur – du jeu dématérialisé, la méthode Nintendo se démarque profondément de celle de ses principaux concurrents. Ainsi, une fois le prix fixé, les développeurs perdent tout contrôle sur lui.
Alors qu'il suffit d’un simple clic pour changer le prix d’une application sur l’App Store ou l’Android Market, la firme de Kyoto ne laisse aucune marge de manœuvre à ses partenaires. Pire, elle s’oppose généralement à toute réduction. La raison est toujours la même : « Il ne faut pas habituer les joueurs à des baisses de prix, de peur qu’ils ne retardent leur achat dans l’espoir de faire des économies. »
Comment, dans ces conditions, gérer rationnellement le cycle de vie d’un jeu dématérialisé ? La politique de Nintendo est d’autant plus mal vécue que la société se réserve, évidemment, tous les droits quand il s’agit d’assouplir ses propres prix… parfois jusqu’à la gratuité totale, comme c’est le cas pour les vingt titres offerts aux « ambassadeurs 3DS ».
Vingt classiques de la NES et de la Game Boy Advance (dont nombre de titres prestigieux) proposés gratuitement aux premiers acheteurs de la 3DS ! Voilà qui fera sûrement plaisir à ceux qui n'avaient pas pu bénéficier de la spectaculaire et rapide baisse de prix de la console… mais beaucoup moins aux développeurs du DSiWare, qui sont nombreux à voir là un exemple de cette « concurrence déloyale » qu’ils estiment subir régulièrement de la part du maître de céans. Sur ce plan, notre source maintient que Nintendo doit « revoir entièrement sa copie… ou payer de lourdes conséquences dans un avenir proche, comme une hémorragie de développeurs ».
posted the 08/25/2011 at 06:51 PM by
famimax
En tout cas il faudra pas s'étonner du backlistage
D'autant plus que cela parait sans fondement et ressemble énormément à des confidences de comptoir.
José, un ot'pastis !
L'article est interessant, on le savait tous plus ou moins depuis la Nes que Nintendo imposait une lourde taxe pour les éditeurs/développeurs par contre, concernant la baise des prix, je ne savais pas que Nintendo empêchait ces acteurs de diminuer le prix de leurs propres jeux !!!
Logique de la part Nintendo, vu que le but c’était d’espacer la sortie des jeux.
Si Nintendo doit revoir ses relations avec les développeurs, il faut bien souligner les problèmes non ? Moi j'ai apprécier cette lecture, elle est rafraichissante je trouve, car ça désacralise un peu la société Nintendo en la remettant dans le contexte normal qu'est celui du commerce et des relations entre éditeurs/constructeurs/développeurs.
Bon article.
Bon article
Cet article repose sur rien.
Les citations tombent au milieu de phrase qui n'ont pas forcément la portée désirée.
Puis mettre en exergue une concurrence déloyale sur des jeux non distribués sur l' ESHOP offert a titre de dédomagement à une prétendue minorité de joueur versus le dsiware non limité à la 3ds c'est juste risible.
Nintendo favorise donc les Line Up pourri...
Même si j'ai mes préférences, en tant que joueur avant tout, je cautionne pas ce genre d'attitude.
Nintendo se plante "un peu" avec la 3DS, et ça y est, c'est la fin de Nintendo, faut tout leur remettre en cause !
Sony s'est bien planté aux débuts de la PS3, et s'en sort très bien maintenant non ?
Ben c'est pareil pour Nintendo et sa 3DS.
Mais je maintiens que cet article, même si on ne connaît pas les sources (fiables, pas fiables), tend à démontrer la politique un peu trop en retard et relativement "fermée" de Nintendo envers les développeurs tiers ainsi que sur le marché du dématérialisé, voir même le online.
On a tous vu la PS3, la 360 et la Wii non ? Qui est le plus en retard vis à vis des developpeurs tiers, au niveau online, et au niveau des jeux dématérialisé ?
On a la preuve que Nintendo reste un peu trop sur des position de marché à l'ancienne tout de même, hormis les innovations hardware bien sûr...
Donc à part un revirement à 180° de l'industrie du jeux video et des joueurs, Nintendo aura toujours une place très forte dans cette industrie, si ce n'est la plus forte ...
Malheureusement K13a, il est passé pour moi le temps où j'avais ces espoirs...
La DS et la Wii ont démontré que tout ça, c'est niet pour Nintendo.
La 3DS est resté encrée dans cette idée d'ailleurs.
Y'a que la Wii U qui peut prendre une autre philosophie maintenant, mais je suis loin d'y croire encore....
Mais encore une fois, comme je l'ai dit, même si la 3DS est encore une console Nintendo faite avec cette vieille philosophie "désuète" de Nintendo (profit immédiat, pas de vente à perte, faible puissance pour l'année de sortie...), elle m'intéresse pourtant grandement et sera mienne.
je pense que leur source doit etre michael pachter je paris
Alors c'est toi le
Pourtant, en Europe aussi les jeux avait un décalage de 1-2 semaines, selon un planning définit par Nintendo.
Sa déjà été dit...
On ne laisse pas la chance aux jeux, de bien se vendre.
Par contre, Nintendo Dog et PilotWin, eux sortent le jour J du lancement...
street fighter 3D
Et les réductions sur le store ??
En sachant que sur tous les autres stores les développeurs tiers font des reducs...
C'est infos là sont solide, il suffit de voir la réalité...
par exemple sa Ainsi, une fois le prix fixé, les développeurs perdent tout contrôle sur lui.
si c'est le cas pourquoi ils continu a developper dessus ?
Et il y a un marché X nombre de console vendu.
* Je ne te pointes pas du doigt du tout Famimax sois dit en passant et je ne te crois pas anti-n ou pro-quelque chose pour autant, tu ne fais que rapporter les articles de 01net.
Les preuves ? Je suis pas journaliste, et 01 est un site serieux
ou pas toi t es deja pas sérieux mon grand alors parle pas de se site ...