Les fils de la liberté.
Place aujourd'hui à un classique, un titre qui avait fait grand bruit à sortie fin 2001 et c'est justifié vu qu'il s'agit de la suite mythique d'un jeu qui avait retourné nombre de joueurs sur la première Playstation. Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty avait donc la lourde tâche de passer derrière son illustre aîné, en essayant de proposer une expérience vidéoludique toujours aussi passionante, que ce soit pour le gameplay que pour le scénario hollywoodien, tout en tirant partit des grosses capacités de la toute nouvelle PS2 et son lecteur DVD.
Pari réussi? On va voir çà dans le détail.
Rosemary
Résumer le scénario de Metal Gear est un exercice périlleux tant l'intrigue est profonde. Faut dire que Kojima y est allé fort, le script total du jeu fait en effet 800 pages! 300 de plus par rapport au premier épisode en 3D, rien que çà! Néanmoins nous allons résumer brièvement le début du jeu.
Le jeu se déroule 2 ans et demi après les évènements de Shadow Moses survenu dans l'épisode précédent. Le joueur incarne Solid Snake, qui fait son retour, et qui accessoirement travaille désormais pour une ONG du nom de Philanthropy.
Il est donc envoyé par Otacon dans un tanker qui vient de quitter la baie de New York. Selon les informations d'Otacon, le bateau abriterait un Metal Gear. Comme Philanthropy lutte contre la prolifération de ces robots, la mission de Snake sera de prendre l'engin en photo afin que la vérité éclate dans les médias, pour informer un grand public qui ignore ces programmes militaires secrets.
Cependant rien ne se passe jamais comme prévu dans un MGS, des éléments extérieurs viendront perturber l'opération...
Par la suite, vous le savez tous, Kojima nous fera incarner un nouveau soldat génome, Raiden.
Le scénario de ce second opus est dense, très dense. Les personnages sont très fouillés, recherchés. Le nouvel héros a un vrai background développé, ainsi qu'une caractère qui le différencie clairement de Solid Snake. Globalement, le scénario est plus recherché que le premier Metal Gear Solid, avec une thématique centrale plus inspirée.
Par contre ma préférence va aux ennemis du précédent opus, qui sont déjà plus nombreux, plus charismatiques, et plus marquants.
Les dialogues sont très nombreux et très riches, le jeu passe en revue un nombre incalculable de sujets de sociétés, et de thématiques, que ce soit les enfants-soldats, la manipulation, les doutes de la société nippone, une critique virulente de l'intelligentsia américaine sans jamais tomber dans l'anti-américanisme primaire, des thèmes philosophiques, métaphysiques, des thèmes écologiques, en rapport avec la science... Kojima nous transmet encore une fois sa grande culture, mais aussi ses aspirations, son militantisme, et ses doutes. De ce point de vue-là, MGS 2 transcende allègrement le cadre du jeu vidéo, pour tendre plus vers le 7e art. Un scénario, un visuel, une narration qui brassent tous les genres audio-visuel pour produire au final ce melting-pot unique. C'est ça Metal Gear Solid, au-delà du contexte scénaristique de base mettant en scène Snake.
Vous l'aurez compris MGS 2, c'est un scénario béton, mais il ne faut pas oublier que c'est aussi un gameplay. Nous sommes tout de même dans un jeu vidéo. Globalement, Kojima s'est appuyé sur le premier, en améliorant pas mal de points. Déjà il est possible désormais de tirer en vue subjective, avec n'importe quelle arme à feu. Des nouvelles armes font aussi leur apparition comme le Beretta M-92F qui endort les ennemis, des nouveaux items comme le spray collant qui permet de geler une bombe mais aussi d'éteindre un feu, etc... Je ne vais pas vous passer en revue tout l'équipement, mais sachez qu'il y a des trouvailles pour ce second opus, tout en conservant l'intégralité des outils du premier.
L'utilisation du radar (outil primordial) a changé. Au moment où on incarnera Raiden, dès que l'on pénètre dans une zone, il faudra aller activer le radar sur un terminal qui se trouve dans une pièce de la zone en question. En attendant de trouver le terminal, on sera par conséquent sans radar, mais rassurez-vous, Kojima a pensé à tout! Les endroits où se cacher sont désormais plus nombreux, comme les placards, les vestiaires, les armoires, dans plusieurs types de carton etc... On pourra toujours se planquer derrière les caisses ou sous une palette ou un meuble.
Le nombre de mouvements de notre avatar a littéralement explosé dans ce nouvel opus. Il peut rouler, s'accrocher à une paroi ou une rambarde, jeter un coup d'œil discret derrière un mur, tirer derrière une cachette (caisse, muret ou autre), cacher un ennemi dans un placard ou le jeter à l'eau, braquer un garde et le dépouiller... De ce côté-là Kojima a exploité de manière exemplaire le Dual Shock II.
Tous ces détails font que le plaisir de jeu sur ce MGS 2 se retrouve accrue par rapport au premier. D'autant que l'IA des ennemis a encore répondu présent. Désormais si vous assommez un garde, son supérieur le contactera par radio, si il ne lui fait pas parvenir son rapport, il enverra sur place des hommes pour enquêter etc... L'IA est largement suffisante pour prendre son pied, même si parfois les ennemis sont un peu bêtes comme assommer un partenaire d'un garde, le cacher sans que ce dernier ne se rend compte de rien.
Bien sûr, cela va de soi, le Codec est toujours présent. Exit Mei Ling, on sauvegardera chez Otacon, et Rose. Il sera toujours ce prodigieux moyen de communication entre les différents personnages-clés du jeu, tous aussi volubiles les uns que les autres.
Graphiquement, Kojima a repris le cahier des charges du premier, avec des décors et textures aux tons verts, gris et marrons. Pour un titre paru en 2001, c'est vraiment impressionnant notamment pour tout ce qui concerne les modélisations faciales. Les effets de la pluie lors du passage du tanker, sont saisissantes, tout comme l'univers sous-marin très bien réaliser. Par contre, au niveau des décors, on a toujours droit à des complexes industriels très froids, et plutôt impersonnels.
L'animation est très bonne, les mouvements sont bien capturés, les attitudes des ennemis sont réalistes comme leur manière de patrouiller, de tenir leur arme etc.... Lors des cinématiques, l'animation est clairement très réaliste et force le respect, d'autant que toutes les cut-scenes sont réalisées avec le moteur du jeu. Un véritable sans-faute pour le second titre de la série en 3D, d'autant que le moteur physique s'avère plutôt performant.
La jouabilité est dans l'ensemble très convenable, sauf pour l'épée de Raiden. Son utilisation n'offre pas un grand confort de jeu. Dans l'ensemble, le constat est tout de même très positif. Les musiques de Harry Gregson-Williams sont magnifiques, et comme le compositeur vient de Hollywood, cela donne un gros cachet cinématographique au jeu. Elle renforce et soutient à merveille la narration. Les doubleurs américains assurent comme des bêtes, même si je préférais la voix française de Snake. Les bruitages sont tous issus du premier, avec certains qui sont nouveaux, un travail de qualité.
Pour l'instant, ce test ressemble à un tableau élogieux de MGS 2. Mais, en tant que joueur, j'ai déploré un gros défaut qui découle naturellement de la principale qualité du jeu, la narration. Elle prend beaucoup trop de place dans l'aventure. Dites vous que pour 14 heures de jeu , qui constituent la durée de vie entière du titre, il faut compter environ 7 bonnes heures de dialogues, de cinématiques, et autres discussions interminables via le Codec. Ce qui à mon sens, faisait la force du premier opus 3D, c'est l'équilibre entre la narration pourtant riche et le gameplay. Une partition très bien récitée, qui faisait que le joueur ne sentait jamais de longueur. Dans ce second volet, il arrive trop souvent de poser le paddle pour contempler. 7 heures de gameplay, mais quelle déception quand même! J'aurais bien aimé exploiter plus toutes les nouvelles possibilités de gameplay, mais tant pis, Kojami nous a parfois un peu trop pris pour des spectateurs plutôt que des joueurs.
Certains crient au génie, personnellement, et même si je reconnais la grande qualité de l'intrigue, je suis assez déçu qu'elle ait autant dévoré les phases de gameplay.
Metal Gear Solid 2 reste un très bon titre d'action-infiltration, mais finalement pour répondre à la question initial, non je trouve que cet opus est inférieur à l'épisode PSone. Ce scénario si travaillé, devient préjudiciable car empiétant trop sur le gameplay. Néanmoins, les 7 heures passées à jouer ont été autant d'heures de plaisir.
Fiche technique: Titre: METAL GEAR SOLID 2: SONS OF LIBERTY Editeur: KONAMI Genre: ACTION-INFILTRATION Année: 2001 Autre support: EXCLUSIF Nombre de joueur(s): 1 Localisation:
NOTE PRESSE (Joypad 116 - Février 2002)
RESSOURCE PRESSE
Screenshots:
Bonus:
Pour clôturer cet article, la pub japonaise du jeu très rigolote ^^.
que le scénario empiète sur le gameplay, c'est pas tellement un défaut, c'est surtout une appréciation différente chez chaque joueur, certain aiment matter des cinématiques, d'autre pas, perso j'adore je joue, et je pose ma manette tranquille, je matte la cinématique ^^.
le 2 est clairement le meilleur a mon gout (surtout grace au scénario)
MGS 2 est le 1er mgs que j'ai fait et j'ai vraiment adoré. Je n'ai pas trouvé qu'il y avait trop de cinématiques car ça a été un régal de les regarder. Après je comprends que ça puisse rebuter certains, ça change d'un joueur à un autre. Et perso j'aime pas Raid'n
Excellent article,une de mes plus grandes expériences de la generation precedente mais pas mon MGS favori,je lui préfère le 3 plus riche et moins grandiloquent scénaristiquement parlant et The Boss est à elle seule un argument ,Raiden j'ai jamais pu le blairer celui là,enfin on pardonne vite le choix quelque peu douteux de ce personnages une fois assimiler les objectifs de Kojima.Après comme tu le mentionnes il y a ce coté narration exacerbé qui est devenu un caractere inhérent à la saga,c'est clairement le coté cinephile de Kojima qui prend le dessus et c'est un des nombreux charmes de ses oeuvres ,d'autres parleront de calvaire .
Comment ca un calvaire, Kojima n'a obligé personne a mater les cinématiques de son jeu. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'on peut toutes les passer en faisant start, bien sur pour le scénario vaut mieux les regarder mais franchement dans un MGS y a pas de demi mesure. Je veux dire soit t'es dedans et dans ce cas la tu suie le scénario et donc les toutes les cinématique, soie t'es attiré que par le gameplay et l'expérience de jeu uniquement, et la le scénario et l'histoire te passe au dessus de la tête.
N'ayant fait que le premier et le deuxième, ce jeu reste excellent et je n'ai pas eût de quoi me plaindre. Raiden est moins cliché que Snake donc j'ai bien aimé. Pi merde quoi, il une épée !
Franchement les default que tu cite ne mon pas dérangé du tout, c'est très recherché au niveau du scenar et moi j'adore sa, les mgs je les prend à la fois comme des jeux mais aussi comme des films sinon sa passe pas
Je suis d'accord avec vous, d'ailleurs on ne retiens que le "négatif" dans le test. Je loue à mort le scénario du jeu, qui est excellent et qui surpasse le premier, je l'ai dit noir sur blanc. Mais je trouve que vous vous égarez un peu, il y avait pas autant de cinématiques dans le premier, où du moins elle prenait moins de place dans le jeu. Vous avez qu'à le refaire et vous constaterez par vous même, moi je l'ai refait il y a peu. Ensuite je fais une analogie avec le premier vue qu'il s'agit de sa suite (98, 2001), en aucun cas je l'inscris dans la série entière MGS. Moi j'aime Metal Gear, çà n'empêche pas d'aimer MGS, et de se montrer un minimum critique sur une narration un peu lourde non pas dans son contenu, mais dans sa forme. Enfin Lilmarsu, si tu n'a pas aimé MGS 2, je ne peux rien pour toi mon brave lol
le 2 est clairement le meilleur a mon gout (surtout grace au scénario)