Non mes amis gamer, les jeux vidéo tirés de licences cinématographiques ne sont pas tous des bousins immondes, injouables et chiant comme la mort ! Même si c'est une constante depuis la création même du jeu vidéo, certain ont tout de même sut s'affranchir de cette terrible et ancestrale malédiction pour devenir de bon jeu. Et nous, à Retro Gamekyo, on aime les bons jeux, ouép !
Après avoir publier la review de Final Fantasy VIII, puis celle de Front Mission, je m'étais dis qu'il suffisait de s'intéresser aux univers science-fiction, froid et métallique où robots et autres cyborgs ne cessaient de se foutre sur la tronche. Je m'étais dis qu'il serait temps d'évoquer d'autres jeux plus colorés, autrement plus fun, juste histoire de varier. Mais c'est sans compter un film d'action old school que je voulais revoir depuis longtemps ; et qui une fois s'être invité dans mon lecteur Blu-Ray m'a poussé insidieusement sur la voie des gun fight violents, des rouages encrassés par l'huile de moteur et des carcasses d'acier animées électroniquement.
Le phénomène des adaptations vidéoludiques de succès Hollywood se fait surtout sentir aux USA au milieux des années 80. La NES et les micro-ordinateurs, et un peu moins la Master System y verront une belle pelleté de soft divers et variés tant en qualité qu'en méthode de confection. Si il s'agit (pas toujours néanmoins) de sociétés japonaises qui s'accaparent les licences américaines pour en faire des jeux qui sortiront jusqu'en Europe, c'est bel et bien au pays de l'Oncle Sam que ces produits cartonneront avant tout. Un moyen comme un autre pour Nintendo, notamment, de pénétrer le marché occidental. Ainsi, c'est à Data East et à une toute petite équipe de trois programmeurs qu'on doit cette adaptation du sombre film de Paul Verhoeven. Une précision qu'il est importante de faire puisque dans la version PAL du jeu, toute trace de l'équipe de développement fut purement et simplement supprimée en échange du staff de l'éditeur continental d'alors : Ocean. Connaissant leur catalogue d'adaptations foireuses (Hook, Highlander, L'Arme Fatale, Total Recall...) dans les années 80 et 90, ça ne m'étonne guère que dès le moment où ils ont compris que RoboCop était un tant soit peu de qualité, ils ont cherché à s'en approprier les mérites...
Vous êtes Alex Murphy (non, ce n'est pas le Flic de Beverly Hills... ), officier de police d'une Détroit malsaine et gangrénée par le crime dans un futur proche. Tombé sous les coups de feu d'un gang dans l'exercice de ses fonctions, son corps mutilé et sauvagement criblé de balles est saisie par une corporation militaro-industrielle, l'OCP, qui pour le bien de son nouveau projet d'armement transforme Murphy en un prototype de flic du futur. Moitié homme, moitié machine, la mémoire de Murphy est effacée, ou du moins c'est ce que l'ont pense, et il est désormais programmé pour lutter contre le crime, sans risquer l'épuisement. Équipé d'arme de pointe et d'un exosquelette ultra résistant, RoboCop est le premier d'une nouvelle génération de force de l'ordre. Mais en bon cyborg qu'il est, il devra faire face à des relans mémoriels qui le conduiront à ressentir à nouveaux des choses comme un véritable être humain, jusqu'aux états d'âmes qui le mèneront à s'opposer à ses vicieux créateurs...
Comme vous pouvez le constater, le soft suit exactement la trame du film, avec en sus des écrans fixes qui reprennent quelques passages clés, le mince linceul de réflexion psychologique en moins. Malgré tout, RoboCop dispose de quelques petites choses à mettre à son compte et qui suffisent à en faire un jeu ma foi agréable à jouer, parce que les mecs de Data East ont du caractère, et ont réussi à insuffler un peu d'âme à leur travaux. Voyons cela ensemble.
Garni de 6 niveaux (pas extrêmement long, en soi), RoboCop présente donc fidèlement les évènements de la seconde vie de Murphy en nous faisant visiter les lieux du film, des rues malfamées de Detroit jusqu'au gratte-ciel high tech de l'OCP en passant par l'entrepôt ou se fabrique la poudreuse cristalline convoitée par l'un des grands méchants de l'histoire : le fameux Clarence Boddicker. Graphiquement, c'est propret, sans extravagance ni aucun éclair de génie absolue, l'agencement particuliers des sprites qui forme le décors ont des airs de Teenage Mutant Hero Turtles sur NES (Konami) sorti quelques mois plus tôt. Outre les quelques saynètes narratives (des portraits tout de pixel fait du sieur en armure d'acier qui tape la pose), ce sont les derniers niveaux du building OCP qui sont remarquables tant par leur compositions made by Data East que par leur ambiance. Mentions spéciales aux canons gigantesques qui le gardent, sorte de mid-boss imposants et coriaces, idée originales de l'équipe de développement. Aussi, l'un des boss de fin, le fameux prototype de char bipède ''intelligent'' ED-209, sprite énorme (pour de la NES), animation détaillée, style de mouvements brusques et robotiques très bien foutus... Ajouter à cela un RoboCop soigné avec une posture de tir parfaitement reconnaissable (pistolet levé très haut, à hauteur d'yeux, bras semi-tendu, l'autre main levée comme pour faire balance pour garder l'équilibre, exactement comme le jeu d'acteur de Peter Weller dans le long-métrage) et une décomposition de la marche qui nous fait deviner un personnage lourd et solide sur ses jambes, et vous obtenez un jeu d'ensemble assez convaincant graphiquement.
Quand bien même l'ensemble du jeu s'avère classique, quelques détails de gameplay sont notables. Il s'agit grosso modo d'un run & gun où le principe est on ne peut plus simple : buter les ennemis qui arrive par vague, et avancer dans le level. Mais RoboCop oblige, c'est bien moins nerveux qu'un Contra. Aussi, on se souvient presque tous du pistolet mitrailleur capable de tirer une salve de trois bastos de notre géant d'acier préféré, et bien ici, il n'est pas utilisable à notre guise, non ! En fait, le jeu nous impose certains passages où on doit s'en servir, et d'autres passages où on doit se défendre au poing. Ça peut paraître anodin, mais ça change pas mal de chose, d'abord, se défendre au poing induit qu'on soit d'avantage concentré car la portée de notre bras n'est évidemment pas aussi longue que celle de notre arme à feu, il s'agit bien souvent de frapper dés que l'adversaire est à porter (autant dire à la seconde prêts, si pas vous vous manger un coup). Aussi, les ennemis situés en hauteur devront être appréhender différemment et parfois, l'ordre où vous jugerez utile d'abattre tel ou tel ennemi qui se présente à l'écran changera selon que ceux-ci soient capable de vous tuer à distance ou pas. En plus de ça, il faut penser à s'accroupir pour pouvoir atteindre certain type d'ennemi. C'est pas forcément très dynamique ni très stratégique, mais mine de rien, ça nous oblige à ne pas trop faire le con pad en main.
À noter aussi d'autres petites trouvailles qui rendent les combats de boss un peu moins classique qu'à l'accoutumé, à l'image du preneur d'otage du maire de Detroit à la fin du second niveau (d'après le film et si ma mémoire et bonne, il s'agit du maire lui-même en réalité) contre lequel il faut lever son bras d'acier en guise de protection devant son visage, attendre que l'otage gesticule pour libérer une fenêtre de tir et réagir au quart de tour pour tirer sur le malfrat. Ça se joue au poil de cul de belette prêts, mais c'est sympa.
En contre partie, le gameplay souffre de quelques errances, et celle qui, si vous connaissez le jeu, vous reste probablement le mieux en mémoire, c'est les escaliers. Raaah, ces maudits escaliers ! Heureusement qu'il n'y en a pas des masses qu'il soit obliger de gravir ou descendre pour atteindre le bout du niveau, mais quand le jeu se décide à faire chier sur un escalier, ça peu durer de longue minute ! En effet, comme son homologue ED-209 dans le film, RoboCop s'avère être un putain de névrosé à la vue d'un escalier... Concrètement, ça s'expliquer par le fait que le jeu ne comprend pas que votre désir de gravir ou descendre les marches tant que vous ne placez pas RoboCop au pixel prêts là où il le faut avant d'appuyer sur la touche directionnelle. Et ce genre de tare n'est malheureusement pas exclusive à RoboCop sur NES. À l'époque, il n'y avait guère que les Castlevania avec qui l'appréhension des escaliers ne causait aucun stress...
Aussi, l'ajout d'arme différentes du pistolet de base, tout à fait inutile mais placées dans le jeu juste histoire de dire, et qui sont bien souvent cachées dans autant de petits passages secrets pas fort utiles non plus puisque n'apportant aucun bonus véritable. La course au high score n'offrant rien de plus que la fierté de dépasser son copain et le lui dire le lendemain dans la cours de récré (je suppose qu'à l'époque, mine de rien, ça avait son importance)
À noter aussi une musique qui se veut être celle du film, assez grandiloquente au cinéma grâce à monsieur Basil Poledouris (avez-vous déjà entendu la soundtrack complète de Conan le barbare de 1982 ? C'est quelques choses crévindiou! ), mais ici redondante voir agaçante au bout de plusieurs minutes. Tandis que les bruitages des divers ennemis sont assez paresseux, pour ne pas dire tout simplement inexistant pour certain ! Le bruit du pistolet, par contre, très roublard et pétaradant assure grave.
On finit avec un jeu pas excellent pour un sous, pas tout à fait indispensable même pour les fan du robot flic, mais qui a un je-ne-sais-quoi qui fait qu'on y retourne assez facilement même 25 ans après, poussé par la force de la nostalgie ou juste par curiosité. Il y a une certaine alchimie orchestrée par les gens de Data East qui à la fin des années 80 n'avaient plus à prouver leur talent ; entre les combats contre les vagues de malfrats qui s'apparentent visuellement à de la gymnastique rythmique, et la gestion toute relative des batteries du robo-keuf qui s'amenuise à mesure que le temps passe (rechargeable avec des batteries disséminées dans les level), le challenge est présent et compléter le soft a ce petit quelque chose de satisfaisant si particulier aux productions oldies des années 80. Largement décrié par la presse de l'époque et rangé menu militari dans la catégorie des adaptations nauséeuses là pour soutirer du fric aux passionnés et aux crédules, RoboCop sur NES est en réalité un jeu tout à fait honorable. Loin du Batman de Sunsoft ou du Die Hard de Nihon (celui sur PC-Engine, pas celui de la NES, plus connu mais inférieur) mais tout aussi loin qu'il devrait être de la poubelle dans laquelle on l'a placé à son époque.
J'avais joué à la version Gameboy, je ne sais pas si c'était pareil. Mais franchement c'était pas mal et y avais de bonne idées comme le piratage ou le séquence de tire à la première vue tiré du filme sur le passage sous la jupe
Merci anakaris pour le test
La version de Robocop que j'avais, c'était celle de la gameboy ça remonte à très loin
Mdr je me rappel encore de la musique!!!!
Docteurdeggman courant de la semaine