Kobe Bryant et sa fille Gianna, décédée avec lui dans les mêmes circonstances.
Il était l’une des plus grandes légendes du basketball lorsqu’à seulement 41 ans, il périt dans un accident d’hélicoptère le 26 janvier 2020, Kobe Bryant était de ceux dont la notoriété dépassait de loin les frontières de son sport. Ayant évolué tout le long de sa carrière, soit vingt saisons, au sein du club des Los Angeles Lakers, il devint une icône véritable de la NBA au début des années 2000, en duo avec Shaquille O’Neal, ou seul, comme lorsqu’il inscrit un score monstrueux de 81 points face au Raptors de Toronto en 2006. Le mythe est tel qu’une fois à la retraite, les Lakers décidèrent de ne plus jamais attribuer ses deux numéros fétiches à un autre joueur, par respect et par superstition. Le 8 et le 24 resteront dès lors marqués à jamais de l’empreinte du natif de Philadelphie en Pennsylvanie. Une fois élu MVP de la saison régulière (un peu l’équivalent du ballon d’or au football), double champion olympique avec les USA, désigné joueur de la décennie 2000 par la NBA, quatrième du classement des meilleurs marqueurs avec un total colossal de 33.643 points, nul doute que le sport en règle générale a perdu là une de ses plus grandes vedettes.
En règle générale, on a tendance à penser que Nintendo ne s’est jamais vraiment intéressé aux jeux de sports. Hormis avec sa vedette Mario qui s’est improvisé sportif dans une tonne de jeux arcade-familiaux tels que Mario Golf, Mario Tennis, ou encore Mario Smash Football, Nintendo ne semble pas s’être attardé sur la facette ‘’sérieuse’’ et le côté simulation des jeux de sport. Il faudrait remonter à des temps immémoriaux où la Famicom proposait les rudimentaires Baseball (1983) et Soccer (1985) pour trouver une éventuelle trace de jeu de sport sérieux au sein de la compagnie de Kyoto. Et pourtant, il se trouve que durant la fin des années 1990, Nintendo s’est associé avec un studio américain du nom de Left Field Productions pour développer des jeux de sports un peu plus respectueux des règles qu’un de ces simulacres sous acide où frappes météoriques et super-pouvoirs sont admis, sur terre battue comme sur pelouse verdoyante.
Left Field Production est dès sa création en 1994 dans sa zone de confort puisque parmi ses fondateurs figure Michael Lamb, un ancien de l’industrie qui compte en tant que programmeur à son palmarès bon nombre de jeu de sport en tout genre. Leur premier jeu de basket, Slam ‘N Jam 96 pour la Saturn et la Playstation montre d’ailleurs dès à présent leur goût pour les featuring en la présence de deux anciennes gloires du basket américain : Earvin "Magic" Johnson et Kareem Abdul-Jabbar ( le géant qui affronte Bruce Lee dans Le Jeu de la Mort en 1978 ). Mais la véritable reconnaissance vient en 1998 lorsqu’ils s’associent avec la star montante de la nouvelle génération de la NBA Kobe Bryant pour faire un jeu de basket à la technique révolutionnaire : la motion capture. Le jeu est de qualité, avec des animations bluffantes et se sert des formidables capacités 3D d’une Nintendo 64 bien heureuse de compter un soft de plus à son catalogue pourtant un peu chiche. Nintendo est très réactif et prend le studio sous son aile, Left Field Productions devient second party de Big N et produit en 2000 Excitebike 64. C’est probablement la consécration de la carrière du jeune studio.
Mais le jeu qui nous intéresse aujourd’hui n’est aucun de ceux-là. Il s’agit de NBA Courtside 2002 sur Gamecube, dernier né de la fructueuse association entre Left Field Productions, Kobe Bryant et Nintendo. En 2002, Bryant n’est plus un rookie prometteur mais un des piliers majeurs de la prestigieuse équipe des Los Angeles Lakers. Sa carrière est presque à son firmament. Et NBA Courtside 2002 est également l’apogée de la mini-série de jeu de basketball exclusive aux consoles de Nintendo, ça tombe bien. Avoir Nintendo derrière soi, ça augure quelques facilités, notamment financières. Ou en tout cas, c’est ce qu’on peut deviner car à la vue du degré de finition du titre, un petit studio indépendant n’aurait sûrement jamais pu se le permettre. NBA Courtside 2002 propose pas moins de 29 équipes officielles de la NBA regroupant celles de la côte Est et celles de la côte Ouest des États-Unis. En sus d’une motion-capture qui rend les animations fluides et réalistes (autant que faire se peut), l’utilisation intensive du face mapping est à noter. Tous les joueurs, réels, ont vu leurs trognes collées sur leurs semblables tout de polygones modelés et pour certaines stars parmi les plus connues, c’est véritablement satisfaisant. On reconnait immédiatement – pour peu qu’on les ait déjà vu – Big Shaq, Allen Iverson des 76ers de Philadelphie ; Tracy McGrady des Magic d’Orlando ; Tim Duncan des Spurs de San Antonio ; et bien d’autres. Obtenir les droits d’utilisation des franchises et des visages des joueurs de la NBA ne devait probablement pas coûter aussi cher que pour les jeux de football de l’époque, mais l’intention est tout de même louable. D’autant que le jeu soigne son approche jusque dans les détails en affublant les joueurs stars de leurs surnoms (The Diesel pour Shaquille O’Neal, Magic Mamba ou Black Mamba pour Kobe Bryant, par exemple). Le commentateur principal, qui connaît bien son rôle n’est nul autre que Ralph Lawler, la légendaire voix des Clippers de Los Angeles. Ses "BINGO" et ses "THE JAM" ont résonné durant quarante ans dans son micro de commentateur et également dans le jeu. Les fans seront ravis car il fait partie de cette si singulière ambiance dont est fait le basketball américain. Il est un des éléments primordiaux de cet esprit si entertainment des parquets de la NBA. Il est par ailleurs secondé par le non moins remarquable journaliste sportif de la Fox Earl Van Wright.
Le jeu se veut complet avec suffisamment de mode pour contenter toutes sortes d’envies. Du classique match amical nommé ici quickplay à l'entraînement histoire de bien saisir les subtilités du gameplay. Mais d’autres modes bien plus intéressants s’invitent au programme, à commencer par le mode carrière. Il est bien entendu possible de participer au championnat annuel de la NBA avec pour finir les playoffs qui consacreront la meilleure équipe de la saison. Un dernier mode bouscule un peu les fondations du titre et met de côté son aspect simulation afin de proposer plus de fun et d’explosivité. En effet, le mode arcade en 3 contre 3 tient tout du NBA Street de chez Electronic Arts. Parquet troqué pour du bitume, les dunks enflammés et les feintes à en casser les hanches de son adversaire sont légions. J’en connais d’ailleurs pour qui il s’agit du mode principal du jeu, délaissant complètement le gros morceau du postulat de départ du gameplay qu’est l’aspect réaliste. Et à raison, car aujourd’hui comme à l’époque, le gameplay de NBA Courtside 2002 n’est pas exempt de défaut.
La maniabilité oscille elle aussi entre le bon et le moins bon. Le jeu a été conçu pour favoriser les actions offensives, cela ne fait aucun doute. Pour se faire, la gâchette gauche permet d’avoir recours à une jauge d’adrénaline qui fait devenir momentanément nos joueurs des mutants capables de superbes prouesses sportives. Dribbles plus précises, accélérations fulgurantes, plus de solidité sur les appuis pour franchir les murs de défense, etc. Il est en revanche plus difficile de défendre correctement, même en usant de l’adrénaline. Les joueurs mettent en effet un peu trop de temps à sauter pour contrer le tir adverse et il n’est pas rare de voir notre joueur finir les fesses au sol après avoir encaissé un smash dévastateur. Pour remédier à cela il faudra donc vraiment anticiper un maximum mais même en s'appliquant il arrive que l'on saute alors trop tôt pour tomber dans la première feinte venue, comme une bleusaille. Ce déséquilibre aura tôt fait de venir à bout de la patience de beaucoup de joueur, surtout en mode de difficulté normale où les équipes adverses peuvent se montrer intraitable. Celles-ci, par exemple, alignant les tirs à trois points, meurtriers, comme un moine bouddhiste égrène ses perles de chapelet à mesure qu’il fait ses prières quotidiennes !
Les bons côtés de la maniabilité tiennent au pad Gamecube, bien exploité. On reconnaît bien là la science du gameplay made by Nintendo. Car c’est sans aucun doute que Left Field Productions a pu bénéficier des conseils et directives très sagaces du grand patron en termes d’ergonomie de jeu. Le stick C (le jaune sur la manette) est précieux, comme dans bon nombre de jeux Gamecube conçus en exclusivité pour la console. Il peut servir à faire des passes en attaque avec plus d'aisance et en défense il permet de sélectionner le joueur qu'on désire contrôler plus rapidement. Les passes rapides ainsi exécutées manque un brin de précision mais permette de dynamiter un peu l’action et prendre de vitesse les lignes de défense adverse. Ce qui n’est pas de trop car sans cela, le rythme global du jeu est assez lent, voire même trop lent. L’animation, de qualité, manque tout de même de fluidité. Les développeurs ont probablement dû faire des concessions entre le réalisme de l’animation en motion-capture et la fluidité de déplacement de tout ce beau monde. Heureusement, ce manque de punch est couvert par le panel de mouvement possible, entre 360°, dribles et autres passes dans le dos, le recours à la star Kobe Bryant pour la mo-cap n’est pas galvaudé et a réellement servi à quelque chose.
Terminons ce test par l’évocation du mode de création de joueur. C’est toujours un petit plaisir bonus dans un jeu de sport ou de combat que de pouvoir créer son propre avatar, à son effigie, ou pas du tout (quand on est moche comme Darksly par exemple, on préfère ne pas tenter le coup). C’est complet, on peut presque tout faire. Coupe de cheveux, forme du visage, couleur du maillot ou des chaussettes… il est même possible de créer une équipe entière de A à Z, composée uniquement de joueurs personnalisés. Ceci, en plus du fait qu’il est possible au cours des saisons de drafter certains joueurs d’une équipe à une autre, saura ravir les petits coachs en herbe qui sommeillent en chacun de nous.
Aux USA, la concurrence sur Gamecube comme sur toutes les autres machines 128-bits étaient déjà rudes en 2002. En effet, des cadors comme NBA2K2 et NBA Street figuraient déjà dans les rayons des magasins. D’ailleurs, NBA Courtside 2002 manque du panache d’un NBA Street et de la maniabilité précise de NBA2K2, mais il n’en reste pas moins un bon jeu de basket. Premier du genre sur Gamecube en Europe, il a un peu mieux réussi à faire son trou dû à l’avantage que lui offrait le calendrier des sorties, vierge de concurrence pendant quelques semaines. Riche en mode de jeu, il faisait très bien honneur au hardware de la Gamecube dans son premier cycle de vie. Joli et bien animé, il reste néanmoins un peu lent et capricieux à manipuler, les phases défensives n’étant pas toujours très propres ni très efficaces au contraire des actions offensives beaucoup plus amusantes à jouer. Ajouter à cela des petits détails qui font plaisir comme la motion-capture de qualité, la présence des franchises officielles de la NBA et de commentateurs de renom et on obtient un jeu de basket tout à fait correct pour qui je porte beaucoup de sympathie malgré quelques couacs de gameplay.
Excellente série malgré un épisode gc moins bon que les version 64, d'ailleurs le studio est parti en live et a été viré alors qu'il bossait sur le 1080 que Nintendo pour vite réfère pour le sortir pour la popularité de l'épisode 64. Le jeu sera moins impressionnant côté graphisme mais gardera une phisique exceptionnelle sur les aspects de la neige.
kidicarusd'ailleurs le studio est parti en live et a été viré alors qu'il bossait sur le 1080 que Nintendo pour vite réfère pour le sortir pour la popularité de l'épisode 64
J'ai rien pigé
J’ai été attristé par la mort de Kobe Bryant, mais bizarrement je le suis beaucoup plus pour sa fille de 13 ans (j’ai moi-même une belle-fille de cet âge-là) sérieux aucun enfant ne devrait être blessé ou mourir dans de telles circonstances, ils ne méritent, et ne mériteront jamais un tel sort.
Je ne suis ni amateur de basket, ni de jeux de sports d'une manière générale, mais ce fut quand même très plaisant de lire ce test bourré d'infos intéressantes !
randyofmana oué, disons qu'une certaine somme de choses se sont ajouté pour me pousser à faire ce test. D'abord j'ai constaté que Retro Gamekyo manquait un peu de test de jeu de sport. Ensuite, j'avais ce jeu étant plus jeune, je ne pensais pas vraiment en parler sur le site donc il n'était pas prévu au programme m'enfin bon pourquoi pas. Et puis le décès malheureux et très brutal/surprenant de Kobe Bryant que j'ai vu évolué durant une grande partie des années 2000 (car je suis beaucoup les sports américains malgré le décalage horaire, notamment le basket et le baseball que j'adore) a été le dernier élément déclencheur. Il est un des élément de la pop culture américaine des années 2000 comme Michael Jordan pouvait l'être dans les années 1990, et c'est aussi ça Retro Gamekyo, tester des vieux jeux certes mais aussi se souvenir des bon moment de la pop culture d'antan, car pop culture et jeux vidéo sont intimement liés.
Après si ça avait été un mauvais jeu, je n'en aurait pas fait un test pour éviter d'avoir trop l'air de profiter de l'occasion. Par chance ça reste un bon jeu même avec l'âge donc ça m'a fait plaisir d'y jouer et d'écrire dessus. Une sorte de petit hommage en effet.
anakaris Il te dit que : le studio est parti en live et a été viré alors qu'il bossait sur le 1080 que Nintendo pour vite réfère pour le sortir pour la popularité de l'épisode 64
anakarisIl est un des élément de la pop culture américaine des années 2000 comme Michael Jordan pouvait l'être dans les années 1990, et c'est aussi ça Retro Gamekyo, tester des vieux jeux certes mais aussi se souvenir des bon moment de la pop culture d'antan, car pop culture et jeux vidéo sont intimement liés.
Exactement ! Et puis ça permet à certains d'apprendre ou de se remémorer des choses, parce que personnellement le basket comme le foot, ça me passait complètement au-dessus
anakaris pour faire, le studio ne suivait pas les directives et nuisait au produit, donc Nintendo c'est séparé d'eux.
D'ailleurs, le studio ne fera plus rien de crédible à part dans les plus partinant une pâle copie de excitebike. Sur ce jeu, il me semble qu'ils ont des problèmes avec Nintendo mais je ne suis pas sûr il faut que je cherche, mais à mon retour de Chine car mon vpn est mort
Bonne lecture quand même...
J'ai rien pigé
Je ne suis ni amateur de basket, ni de jeux de sports d'une manière générale, mais ce fut quand même très plaisant de lire ce test bourré d'infos intéressantes !
Après si ça avait été un mauvais jeu, je n'en aurait pas fait un test pour éviter d'avoir trop l'air de profiter de l'occasion. Par chance ça reste un bon jeu même avec l'âge donc ça m'a fait plaisir d'y jouer et d'écrire dessus. Une sorte de petit hommage en effet.
Le Game Cube
Exactement !
J ai bien kiffé ce jeu à l'époque je dois tjrs l'avoir qui traîne tiens
darksly
Mais franchement je m’étais bien marrer dessus.
D'ailleurs, le studio ne fera plus rien de crédible à part dans les plus partinant une pâle copie de excitebike. Sur ce jeu, il me semble qu'ils ont des problèmes avec Nintendo mais je ne suis pas sûr il faut que je cherche, mais à mon retour de Chine car mon vpn est mort