La créativité. J'en parlais justement dans le test précédent où ce pauvre Jelly Boy sur Gameboy n'avait pas sut se hisser au niveau des cadors du domaine plate-forme. Sur Gameboy, quelques temps auparavant, il y avait eu Kirby, petite perle d'ingéniosité aux graphismes adorables et soignés (preuve en est que Jelly Boy, sorti deux ans plus tard, aurait put faire mieux). Mais déjà lors du test de ce Kirby's Dream Land, je soulignais le fait qu'il y avait semble-t-il des idées, mais qu'elles étaient inexploitées. Il y avait un certain manque de fond de jeu et qu'il faudrait attendre la suite de la série pour voir le gameplay s’étoffer et devenir beaucoup plus intéressant. Eh bien nous y voilà : Kirby's Adventure sur NES !
1993, la Gameboy, comme l'année précédente, ravage tout sur son passage. Ses quelques courageuses concurrentes que sont la Game Gear de SEGA et autre PC-Engine Pocket d'Hudson/NEC ne font pas le poids. Trop chers, trop coûteuses en piles ou en batteries, pas assez fournies en bons jeux, en jeux fédérateurs, problèmes de fabrication (matériaux coûteux, ruptures de stock, mauvaise gestion de la distribution …). Nintendo est le roi du jeu vidéo portable, en 1993 et à jamais. Et pourtant, Nintendo et Hal Laboratory décident de prendre tout le monde à contre-pied en lançant une suite à Kirby's Dream Land... sur NES ! La vieille Famicom/NES sorti en 1984. C'est loin, c'est très loin, le paysage vidéoludique en 1993 est très différent et les soft de références sont Final Fantasy V, Street Fighter II, Super Castlevania IV, Sonic The Hedgehog 2, Super Mario World, Axelay, Aladdin, Batman Returns... Les 16-bits se livrent déjà une guerre sans merci pour la suprématie et les univers visuels touts de pixel fait, frais, colorés et pétillants à souhait se multiplient sur nos écrans cathodiques. Quelle idée de produire à nouveau un jeu sur une antique NES, d'autant que l'ambition de HAL et de Nintendo était de plus en plus de mettre Kirby sur le devant de la scène. Presque au même titre qu'un Mario ou qu'un Link.
C'est d'ailleurs une habitude que va prendre HAL de sortir des jeux en fin de vie de chaque console Nintendo, comme si leur stratégie était de travailler sur chaque support beaucoup plus longtemps que n'importe quel studio pour apprivoiser le hardware au mieux et fournir le jeu le plus sophistiqué de la machine. Kirby se fera une joie de réitérer ce drôle de stratagème avec Kirby's Dream Land 3 sur Super Nintendo en 1998 (même année de sorti qu'un certain Metal Gear Solid sur Playstation, sidérant ! ). Mother 3 est un autre exemple, un peu moins choquant cette fois-ci, puisque sorti en 2006 sur une Gameboy Advance en fin de vie alors que la DS était déjà disponible en magasin depuis fin 2004.
Kirby se réveille un beau matin, pas si beau que cela puisque la pauvre boule de guimauve rose n'a fait aucun rêve pendant la nuit. Dans un monde nommé Dream Land, vous imaginez que cela peut causer quelques déconvenues. Pire encore, il semblerait que chaque habitant de Dream Land ait perdu sa faculté à rêver, c'est une catastrophe ! C'est comme si on avait extrait tout le bonheur et la gaieté du monde à travers un tuyau d'aspirateur pour l'enfermer dans une poubelle ! Kirby décide alors de mener son enquête, il se rend à la fontaine des rêves. Située à la frontière du pays, la dite fontaine sert de canal aux rêves grâce au sceptre qui lui donne sa puissance. Et devinez quoi, un espèce de pingouin obèse a décidé de casser les noix et à fragmenté le sceptre en sept. Ainsi, tout est déréglé, la fontaine aux rêves ne fonctionne plus et c'est le boxon dans le petit univers parfait de Kirby. Ce pingouin obèse, vous l'aurez deviné, c'est Bowser ! Euh. Non, attendez, après vérification du script il s'agirait du Roi Dadidou, et vexé d'avoir été mis en échec par Kirby la fois précédente, il récidive ! Bon, voilà, ça n'a pas l'allure d'un périple avec pour enjeu la destiné du monde comme dans un Final Fantasy V mais on s'en fiche littéralement, tout ça n'est qu'un prétexte et Kirby's Adventure n'a même pas besoin d'un scénario riche en rebondissement pour être un excellent jeu.
L'univers que vous aurez à parcourir se compose de sept mondes différents avec une moyenne de 5 à 6 niveaux par monde. Une fois un niveau terminé, une nouvelle portion du monde s'offre à vous, à l'instar d'un Super Mario World. Une quête facultative donnant l'accès à des niveaux bonus et à des objets cachés à récolter permettent de découvrir une fin alternative. Le socle du gameplay reste identique mais l'équipe de développement a eu la présence d'esprit de largement creuser son concept pour l'enrichir. Gober les ennemis pour les recracher restera votre arme principale. Dans ses premières péripéties, Kirby était doté de trois pouvoirs, cette fois-ci c'est un véritable florilège qui lui ai offert avec une vingtaine de capacités ! Kirby se la joue Link et s'arme d'une épée, il préfèrera parfois balancer des lasers ou tabasser tout le monde à grand coup de marteau (ce qui permet surtout de casser les bloc de métal bloquant le passage), créer un bouclier de glace ou encore illuminer les zones sombres pour éviter les pièges. Pour obtenir tous ces pouvoirs, il vous suffit de jouer les goinfres et de gober un maximum d'ennemis (les boss vous offrirons également certaines capacités parmi les plus utiles) ! En outre, Kirby sera désormais capable de courir, effectuer un dash et des sauts à hauteur variable, rendant les ballades dans Dream Land infiniment plus dynamiques et enjouées ! Absorber les pouvoirs des ennemis est le véritable atout du jeu qui justifie à lui seul une suite, il rend le gameplay bien plus intéressant qu'auparavant.
Le level design sert très bien la brochette d'habilité et plus d'une partie de niveau vous demandera de jongler entre toutes vos aptitudes pour mieux vous en sortir. Les zones secrètes sont d'autant plus plaisantes à découvrir. Pour autant, le jeu n'en demeure pas très ardu, à peine plus que les aventures précédentes de Kirby. La durée de vie est tout de même largement supérieur à Kirby's Dream Land. Afin d'offrir variété et fun au jeu, il fut également inclus plusieurs mini-épreuves venant casser la monotonie de l'aventure (déjà bien farfelue). Gober des œufs, lancer des duels au révolver façon western ou cueillir un max de Kirby en peluche dans une machine à grappin façon fête foraine, un amusant programme destiné à vous faire gagner une moisson de vie bonus !
En parlant de bonus, comme dit plus haut, le jeu est sorti très tard sur une NES qui sur la plupart des territoires était déjà remplacée depuis longtemps par la petite sœur, la SNES, aussi Kirby fait office de bonus pour l'antique console de Nintendo. Et le moins que l'ont puisse dire, c'est que HAL Laboratory a profité de ce développement tardif pour faire parler leur maitrise absolue du hardware. C'est bien simple, il s'agit probablement du plus beau jeu de la console ! Une cartouche colossale (pour l'époque et la machine en question) de 6mb fut nécessaire pour contenir la prouesse graphique étonnante du petit Kirby. Encore plus fin et détaillé que Super Mario Bros. 3, Kirby's Adventure présente des décors riches en éléments décoratifs (buissons, colonnes de pierre, panorama de fond fait de nuage, de monticules verdoyants etc). Le bestiaire est d'autant plus hétéroclite et inventif que c'est sur lui que repose une grosse part du gameplay, puisqu'il vous faudra impérativement boulotter un maximum de monstre pour vous approprier leurs pouvoirs. Si bien qu'on est vite surpris par la ribambelle de créatures que l'ont croise et la plupart des monstres disposent d'une trogne et d'une animation qui les rend très drôles. Kirby lui-même, adorable petite boule rose (c'est d'ailleurs avec ce jeu qu'il obtient cette couleur si particulière pour la première fois, avant, il était dépeint comme entièrement blanc) a une démarche rondouillarde et ridicule qui font tout le charme innocent du personnage. L'animation est globalement de très bonne facture, d'une fluidité exemplaire et l'équilibre entre décors chargé en sprite et clarté de la vue est parfait. Les graphistes ont longtemps bichonné leur jeu pour rendre une copie si agréable à l’œil, c'est une certitude !
Techniquement, Kirby's Adventure réalise quelque belles prestations. Le scrolling peut s'avérer très rapide lorsque Kirby utilise son pouvoir wheel (il se transforme en roue qui tournoie et fonce droit devant, un peu comme Sonic) et le hardware suit les mouvements de la petite bestiole rose sans soucis. Comme dans Battletoads, un niveau présente une structure centrale autour de laquelle il faut tourner, donnant lieux à une espèce de fausse 3D sympathique. Aussi, frapper dans un bloc bombe peut créer une réaction en chaine et exploser une dizaine d'autres blocs sans que le jeu ne souffre du moindre ralentissement. Mais ce qui fait avant tout la force de Kirby's Adventure, ce sont ses couleurs, proprement magnifique. Le pastel côtoie avec goûts les couleurs un peu plus chaudes, le rose se mêle au bleu ciel et au mauve, au vert feuille et à tout les dérivés de jaune ou de marron pour donner vie au monde enchanteur de Dream Land. L'ajout de la couleur en passant de l'épisode Gameboy à l'épisode NES fait véritablement toute la force graphique de Kirby's Adventure. Pour autant, Kirby n'oublie pas ses racines et nous offre de façon surprenante d'explorer un niveau intégralement en noir et blanc, comme à l'époque de ses aventures originelles sur Gameboy. Un clin d’œil savoureux de nostalgie ! L'univers visuel du jeu et de la série toute entière se dote alors d'une forte personnalité et pose les codes de ce que sera Kirby, une série à l'identité intimement liée à Nintendo.
Si des thèmes comme Green Green ou Foutain of Dream sont nés avec le premier jeu de la série sur Gameboy, c'est le léger arrangement de Kirby's Adventure qui les rend iconiques. Le processeur sonore de la NES, un poil plus performant que celui de la Gameboy permet une sommaire variation de sonorité pour rendre les compostions plus agréables à l'écoute. Les bases tant musicale que de jouabilité sont définitivement posées et si Kirby's Dream Land représente les prémices, Kirby's Adventure se pose comme le véritable socle créatif de la nouvelle mascotte de Nintendo. Le passage de la Gameboy à la NES est une recréation, une renaissance, rien que l'ajout de la couleur donne vie et relief à l'univers de Kirby, une vie dont la petite boule rose avait absolument besoin pour s'imposer.
Prit individuellement, Kirby's Adventure demeure un jeu succulent, graphiquement très élaboré, il est un des jeux les plus costauds de la NES. Sa patte artistique parvient même à le faire rivaliser avec beaucoup de jeu pourtant logiquement plus perfectionné des consoles 16-bits. Plein de charme et de personnalité, son gameplay innovant et bourré de possibilités vont de pair avec une durée de vie bien plus conséquente que celle de l'opus précédent, une belle tripotée de niveau s'offre au joueur. Cela compense une difficulté toujours très relative. Mais quoiqu'il en soit, et c'est le principal, le plaisir de jeu est authentique, Kirby tient là une recette quasiment indémodable à l'instar de son compagnon moustachu Mario.
Décidément, Nintendo est très fort quand il s'agit de pondre des jeux universels, à la notion d'amusement immédiat et sans condition !
shanks traduit en français à l'époque (bon, dans tout le jeu tu dois avoir 20 lignes de dialogue donc bon ) mais ça montrait la volonté de Nintendo et de HAL pour rendre ce personnage le plus abordable possible, surtout aux enfants. La difficulté générale du titre est un autre indice là où les Mario avaient des niveaux progressivement plus retors.
Un jeu qui reste encore aujourd’hui une référence pour moi . J'ai tellement usé la cartouche étant gamin . Je le conseil à tous , le jeu est encore très plaisant aujourd’hui .
Un Kirby et une ambiance bien badass , un gameplay varié , des musique géniales , techniquement magnifique pour de la Nes (les animations sont dingue) , un sens du détail qui déjà , montre le coté perfectionniste de Sakurai .
J'aurai aimé que le derniers Kirby ait la même ambiance , même design , mais ils sont parti en live , dommage .
hijikatamayora13 Sur GB ? Il me semble que les Kirby's Dream Land sur GB ne sont pas les même que celui-ci... En revanche, Kirby's Adventure a eu droit à un remake sur GBA, sous le nom de Kirby Nightmare in Dreamland.
Pour ma part, j'ai découvert cet épisode avec son remake, puis testé plus tard sur émulateur NES, les deux sont très chouettes, avec une légère préférence pour le remake GBA, tout de suite plus joli.
C'est aussi la première scission dans l'univers de Kirby, avec l'apparition des pouvoirs en absorbant les ennemis très variés, contrairement aux Kirby's Dream Land 2 et 3, avec moins de transformations mais plus techniques (et étrangement plus sombres, aussi).
Concernant la difficulté... Le jeu était facile pour sûr, mais y'avais moyen de perdre quelques vies contre quelques ennemis ou pièges un peu retors, même en jouant bien. Et il fallait vraiment se creuser les méninges pour le 100% Contrairement aux derniers jeux Kirby en date...
randyofmana Je parlais de Kirby sur gb pas forcément de celui sur nes après c'est pas une série qui m'a plus marqué que ça même si j'aime bien le personnage.
randyofmana Tkt la nes pour moi c'était surtout Castlevania,Tortues ninja,Mario,duck,ice climber etc après moi c'était surtout la GB jusqu'à la fin de la Snes et avec elle.
Mon premier Kirby c'était sur GameBoy. D'ailleurs à l'époque il était blanc. J'adorais ce jeu meme si il était incroyablement court. Et puis ces musiques et la petite danse de la victoire Faut que j’arrête de repenser à ca sinon je vais finir par aller acheter le dernier sur Switch.
bonanzaa j'avoue que la façon dont ils l'ont dessiné en train de "planer" avec sa couleur toute blanchâtre là, ça prêtait à confusion quand t'étais pas informé !
J'imagine que c'est aussi pour ça que HAL Labo a voulu faire une suite sur NES, pour donner de la couleur à Kirby et éviter que les gens ne pensent qu'il s'agisse d'un fantôme !
Moi je me rappelle d'une borne d'arcade Kirby à Porto Vecchio, j'en étais dingue. Ce jeu m'a obsédé longtemps, et je suis incapable de dire duquel il s'agissait. C'était il y a à peu près 25 ans, comme celui-là. Super test. Dommage que tu manques autant d'humour.
Je l’ai eu sur GameBoy; un sur Snes puis joué à quasiment tous les autres mais celui là, je suis passé au travers sans explication.
Un jeu qui reste encore aujourd’hui une référence pour moi . J'ai tellement usé la cartouche étant gamin . Je le conseil à tous , le jeu est encore très plaisant aujourd’hui .
Un Kirby et une ambiance bien badass , un gameplay varié , des musique géniales , techniquement magnifique pour de la Nes (les animations sont dingue) , un sens du détail qui déjà , montre le coté perfectionniste de Sakurai .
J'aurai aimé que le derniers Kirby ait la même ambiance , même design , mais ils sont parti en live , dommage .
Pour ma part, j'ai découvert cet épisode avec son remake, puis testé plus tard sur émulateur NES, les deux sont très chouettes, avec une légère préférence pour le remake GBA, tout de suite plus joli.
C'est aussi la première scission dans l'univers de Kirby, avec l'apparition des pouvoirs en absorbant les ennemis très variés, contrairement aux Kirby's Dream Land 2 et 3, avec moins de transformations mais plus techniques (et étrangement plus sombres, aussi).
Concernant la difficulté... Le jeu était facile pour sûr, mais y'avais moyen de perdre quelques vies contre quelques ennemis ou pièges un peu retors, même en jouant bien. Et il fallait vraiment se creuser les méninges pour le 100% Contrairement aux derniers jeux Kirby en date...
En tout cas, merci pour ce sympathique test !
J'imagine que c'est aussi pour ça que HAL Labo a voulu faire une suite sur NES, pour donner de la couleur à Kirby et éviter que les gens ne pensent qu'il s'agisse d'un fantôme !
Je crois que je n'ai jamais joué à un jeu Kirby.