En début de semaine dernière, un coup d’œil vers le planning du mois m’a permis de voir qu’il va falloir quémander deux produits d’un coup à
Koch Media :
Dynasty Warriors 9 et
Kingdom Come : Deliverance. Le premier était une priorité (si j’avais su à ce moment...), le deuxième moins tant je n’en attendais pas grand-chose, ayant laissé l’actualité me passer par dessus la tête. Oh, non pas que j’ai prêté attention aux pseudos polémiques de ceux qui s’insurgent de ne pas voir de personnages de couleurs dans ce jeu (on rappelle que ça se déroule dans l’Europe de l’est, ère médiéval), mais plus parce qu’en matière de RPG occidental, mon coeur s’était de lui-même tourné vers
Elder Scrolls VI (pas annoncé) et
Cyberpunk 2077 (qui ne veut pas encore se montrer). L’âme orpheline pour un temps, je fais donc la demande par simple curiosité. Et là, c’est l’inattendue claque dans la tronche.
Kingdom Come : Deliverance est un bijou en devenir, mais qui ne sera pas à la portée de tous, car tout simplement pas destiné à un large public. Rien que le choix des développeurs est déjà éloquent : pas d’elfes aux longues oreilles et à l’air hautain, pas de nains à barbe qui casse des cailloux dans des mines, pas de dragons, pas de boules de feu, pas d’épée buveuse d’âme… Le bébé de
Warhorse est médiéval et rien d’autre, se plaçant dans un contexte historique, sur des terres de conflit. Nous sommes précisément au début du XVème siècle, peu de temps après que Vanceslas IV (fils du roi Charles IV) fut renversé du trône par son propre frère Sigismond, aidé par la noblesse de Prague qui ne voyait en Vanceslas qu’un souverain fainéant incapable d’assurer une telle stature (ce qui était d’ailleurs le cas). Au milieu de tout cela, vous, vous n’êtes que Henry, simple fils de forgeron qui ne sait ni lire ni se battre, plongé dans la routine du châtelet de Skalice où les habitants ne savent plus très bien à quel roi prêter allégeance. Jusqu’au grand drame.
Gran Turismo Sport incarnait l’amour de l’automobile.
Kingdom Come embrasse lui le médiéval et pas seulement pour son ambiance et son scénario classique mais tellement bien narré, mais également pour son soucis de détail, allant jusqu’à même pousser les joueurs à apprendre des choses sur cette époque, parfois juste en suivant l’histoire, souvent par les nombreuses situations rencontrées sur le chemin, mais également par son codex très riche qui donne envie de tout lire. On appréciera le soin apporté à chaque cinématique avec une mise en scène digne d’une production comme
The Witcher, au contraire des dialogues standards qui eux peuvent être comparés à du
Elder Scrolls (c’est à dire banal), bien que l’on apprécie le travail d’écriture, porté par une VF assez correcte mais très inégale selon les personnages.
Mais ce qui fait de
Kingdom Come une expérience vraiment surprenante, c’est ses nombreuses idées et l’envie de renverser la table pour détruire les habitudes des fans de RPG occidentaux qui ont pris un peu trop leurs aises depuis quelques années. Dans les grandes lignes, le titre ressemble à du
Elder Scrolls avec sa vue à la première personne (sans option pour passer à la troisième d’ailleurs), son monde ouvert sans la moindre transition, son loot que l’on fait manuellement (du genre ramasser une pomme sur une table) ou encore ses compétences que l’on augmente à force de répéter une action : combattre augmentera votre Force et votre art du combat, ramasser des fleurs augmentera votre talent d’herboriste, et même chose concernant la discrétion, le vol à la tir, l’éloquence, etc. Que ce soit dans les statistiques, les points de combat ou les compétences, augmenter votre rang pourra débloquer des bonus, parfois automatiquement, parfois contre un point acquis tous les x paliers.
Mais donc, qu’est-ce qui change ? Tout simplement l’envie pour les développeurs « d’imposer » l’expérience qu’ils ont voulu sans laisser de choix aux joueurs. Et c’est bien. Dans
Kingdom Come, pas de choix dans le mode de difficulté notamment. Et plus important encore, ce qui ressemblait habituellement au mode Survie d’un
Fallout ou d’un
Skyrim est maintenant directement implémenté. Ici, chaque objet à son poids (oui, même les flèches), on peut-être blessé, on doit se nourrir de temps en temps, se laver, réparer ses équipements, se reposer si possible dans un bon lit, se soigner en cas de mauvaises blessures, la bouffe est susceptible de pourrir dans votre inventaire avec le temps… Bref, la vie à la dure sans la moindre possibilité de passer outre grâce à des options magiques. Et pire encore, contrairement à environ 99 % des RPG occidentaux de tout temps, vous ne pouvez pas sauvegarder quand vous le voulez. C’est l’auto-save donc, et la sauvegarde manuelle demande de consommer une certaine boisson, donc en nombre limité, et pouvant vous rendre alcoolique si vous en abusez. C’est là que vous allez commencer à réfléchir sérieusement avant de jouer au con (du genre essayer de crocheter la porte d’une maison alors que des gardes traînent dans le coin).
Du coup, notre progression change du tout au tout. On n’aborde pas
Kingdom Come comme un
Skyrim en mode normal. On avance doucement, on prend son temps et on découvre petit à petit toutes les intentions des développeurs qui ont vraiment voulu bien faire les choses. Des détails parfois, mais qui forment un tout cohérent. Un système d’éloquence compréhensible et bien foutu par exemple, une liberté dans la façon de résoudre une quête, des chiens qui aboient la nuit à votre approche et peuvent donc réveiller les habitants (pas cool quand on veut se refaire en mode larcin), des livres incompréhensibles avant qu’on ne capte qu’on ne sait pas lire et qu’il faudra trouver quelqu’un qui nous apprenne au moins les bases… Même le système de téléportation est sans pitié puisque l’on voit son « pion » se déplacer tranquillement sur la map, avec la jauge de fatigue et de faim qui évolue en temps réel, et le risque de rencontres aléatoires.
Mais le jeu n’est pas parfait, il faut le reconnaître. Au départ, il y a des points critiquables qui resteront probablement comme tel, comme des textures parfois très basiques (c’est un jeu en partie financé via
Kickstarter on rappelle) et un système de combat effectivement réaliste mais très difficile à prendre en main, reposant en quelque sorte sur des mécaniques que l’on a pu voir dans
For Honor (le besoin de donner des angles aux attaques). Au bout de 12h, je ne sais toujours pas vers où on filera de ce coté mais une chose est sûre : contrairement à d’autres jeux, n’espérez pas dans les premières heures vaincre ne serait-ce que deux chevaliers bien armés en même temps, et pire encore quand les gardes viennent y mettent du leur. Mieux vaut abdiquer sagement dans ces moments-là (car c’est possible).
« Mais alors, pourquoi t’as pas suffisamment progressé pour faire un vrai test ??? »
Je vais répondre. Tout simplement parce que c’est inutile. Aussi attachant soit-il (et étant ma première belle surprise de l’année en cours),
Kingdom Come est tout simplement une purge infecte en terme d’optimisation. Il y a bien eu quelques patchs (deux pour le moment), mais rien qui ne peut compenser les trop nombreux problèmes. Le frame-rate souffre, on a des bugs de collision et une caméra qui se déplace parfois étrangement durant un dialogue. Et si ce n’était que ça… Il faut rajouter aussi des temps de chargement souvent odieux, des scripts qui peuvent avoir du mal à se déclencher (au point de carrément vous bloquer dans une quête), un doublage qui en cinq minutes peut passer de la VF au muet pour soudainement tomber sur de l’allemand. D’ailleurs, même les sous-titres affichent souvent de l’anglais, jusqu’au choix des dialogues. Merde, mon cheval a disparu en début de partie !
Donc il faut des patchs ! Beaucoup de patchs ! Déjà pour corriger toutes ces tares qui prouvent que le jeu est sorti six mois trop tôt (et qui sont ici beaucoup plus préjudiciables que dans un
Xenoblade Chronicles 2), mais aussi pour améliorer certaines choses, comme pouvoir supprimer l’animation lorsqu’on ramasse quelque chose. Ok, les mecs ont voulu bien faire les choses mais là, ça use plus qu’autre chose et quand vous souhaitez ramasser 30 fleurs avec à chaque fois 3 secondes d’animation, ça peut rendre fou. Il faudrait également revoir le système de sauvegarde car autant limiter la save manuelle est une très bonne idée, autant il faut du coup améliorer l’auto-save qui ne débarque surtout que lorsque vous acceptez une quête, lorsque vous la réussissez, et quand vous dormez. Donc problème, si vous allez batifolez tranquillement ne serait-ce que pour l’exploration, il peut alors se passer trèèèèès longtemps sans avoir de filet de secours.
Mais qu’importe, j’accroche donc je fais avec en souhaitant chaque matin voir débarquer une nouvelle MAJ. Hier encore, après un repos bien mérité de mon avatar, je regarde mon journal de quête et ma carte pour voir qu’il y a trois tonnes de choses à faire sans savoir par quoi commencer. Mais je veux d’abord un nouveau canasson (le premier ayant disparu dans le néant), qui me servira enfin à me déplacer correctement tout en servant de mule, étant moi-même incapable de porter davantage que l’armure que j’ai sur le dos. Je m’en vais donc traîner les pattes dans la petite bourgade, à la recherche d’une écurie. Je sais que le prix sera sûrement trop élevé pour ma pauvre bourse mais qui sait, il y aura peut-être moyen d’échanger un bidet contre un service, ou sinon j’attendrais la nuit pour essayer d’en voler un.
Rien finalement. Si ce n’est des bains publics trop chers (je me lave donc la gueule dans une bassine) et un vendeur auquel je ne peux décemment refourguer la daube que j’ai volé chez les voisins, de peur qu’il alerte les gardes. Je me promène près de la sortie, et je vois un bois. Il est magnifique et même si les textures sont ce qu’elles sont, il est incroyablement réaliste. Je suis happé, j’y vais et je coupe même la musique pour me sentir vraiment dans l’ambiance, à écouter le ruissellement de l’eau et les oiseaux. Quelques minutes à gambader à la recherche d’on ne sait quoi et soudain, une voix ! Je cherche, je vois un garde. Qu’est-ce qu’il fout là ? Je m’approche, il me voit, et je capte que c’est un chevalier d’une de ses pourritures de bannerets de Sigismond !
Je ne suis pas maître dans l’art de l’épée mais je tente quand même de me défendre face à ce mécréant qui m’attaque. Damnation, ces amis proches ont entendu la joute et viennent le rejoindre ! Je fuis à tout allure, suffisamment loin pour en laisser deux abandonner, mais même le troisième est trop féroce face à ma lame et ma maîtrise à l’arc est tellement pourrie que je n’arrive pas à le toucher ne serait-ce qu’au genou. Je suis gravement blessé, je vais mourir, et je n’ai pas eu d’auto-save depuis 40 minutes. Donc je fuis encore avec le peu d’endurance qu’il me reste, entendant sans cesse l’ennemi dans mon dos. Jusqu’au miracle lorsque j’entrevois à nouveau le village que j’avais précédemment quitté. Je cours, des gardes remarquent le problème et foncent vers le paria pendant que je reste en retrait, suant et en sang, à attendre qu’il rende l’âme pour ensuite le détrousser (il a une belle armure). Mais le mec est aussi peureux que moi et tente une fuite, suivi par deux gardes et ma tronche qui ne compte pas laisser filer un aussi bon matos. Une vraie course-poursuite dans la forêt, à prier pour que les deux autres ennemis de tout à l’heure ne reviennent pas finir le travail. J’y crois, on s’approche doucement de lui, je sors mon épée au cas où et…
[Freeze, retour au dashboard]
[Désolé, l’application a rencontré un problème et a été fermée]

T'as croisé des tziganes un peu ou pas?
J'ai croisé des sortes de tentes dans un coin reculé (la nuit, donc ça dormait) mais j'avais faim et rien à manger en stock dont j'ai préféré filer jusqu'à une bourgade proche
Mon avis a été fait via une PS4 Pro.
Je ne saurais dire pour le reste mais apparemment, c'est kifkif sur One X.
Moi j'ai eu un succès pour être mort en prison au début du jeu
Sinon je confirme que le jeu fait souffler une X comme un réacteur nucléaire !
Sinon j'ai suivi le jeu depuis pas mal de temps, j'avoue avoir était refroidi le moment où ils ont dévoile le système de combat mais je vais attendre quelques mois pour voir comment vont avancer les patchs car pour le moment ça plombe vraiment le jeu.
Bon de toute façon je ne comptais pas le prendre maintenant (rien qu’avec MH World j'en ai pour un moment), du coup dans quelques semaines si les patchs sont arrivés et qu'ils corrigent les défauts ça sera parfait.
J’ai été 20x plus hypé que par des dragons quand t’as expliqué le contexte historique
Qu'importe. Je juge le produit, pas les parti-pris politiques ou raciales de son créateur, car l'essentiel est que cela ne se retransmet pas dans le jeu lui-même.
Polanski a violé une gamine de 13 ans, ça empêche pas Le Pianiste d'être un chef d’œuvre. S'il avait fait un film sur l'apologie de la pédophilie, là ok il y aurait un problème.
victorsagat
Je te conseille quand même de lire la suite, y'a quelques détails d'importance
Bon par contre il est très gourmand en ultra sur PC. Même avec une 1080Ti je suis entre 30 et 50 fps avec des chutes brutales en 3440*1440.
Le prob, c'est que rajouter la sauvegarde manuelle détruirait ce que les développeurs souhaitent : qu'on assume enfin nos actes.
Bah après réflexion, j'ai même pensé à une solution encore plus simple : la save temporaire. Tu sauvegarde quand tu veux mais ça quitte la partie et quand tu la reprend, ça détruit cette save.
La solution idéale.
Plus qu'à espérer une MAJ
je rêve d'un rpg ou ont doit gérer se que l'ont mange sinon ont grossie et ont meurt du diabète (ou aux contraire pas assez fort), obliger de chiez et risque de diarrhée.
tu monte trop vite les escalier tu a une chance de te ramasse avec perte de hp.
ou si ont frôle le coin d'une chaise pied nus le perso souffre comme un porc avec malus pendent 10 min .
Si les critiques lui crachent dessus, c'est vraiment que l'industrie du jv est devenu blasé, c'est ce dont tous les amateurs de rpg ont toujours rêvé, minus les problèmes techniques
Bon par contre, ils ont dépassé la limite à ne pas dépasser pour un jv avec l'absence de save rapide et facile(ou au moins de checkpoint réguliers), faut pas oublier que la personne derrière existe, a une vie, peut avoir des coupures de courant, la sauvegarde ne changera pas l'expérience immersive et réaliste du jeu
leur KS c'est même pas 30-40% du budget de leur projet alloué pour ce jeu, y'a d'autres financements a coté, sauf qu'ils en parlent pas hein. ( comme la plupart des gros jeux kickstarter quoi)
Nan.
Inutile que je fasse un test biaisé : dès l'annonce du jeu, je n'arrive pas à supporter la patte esthétique du jeu et rien ne m'attire vraiment dans le projet.
Au final, s'il est cool et que je m'endors dessus par avis personnel, le compte-rendu ne servira à rien. C'est vraiment une production destinée à un public dont je ne fais pas partie.