Depuis toujours, le sport est une activité universelle. Avant d'avoir les consoles de jeu, avant d'avoir les cartes à collectionner, et même avant de fabriquer les premiers jouets en bois et en plastique, les êtres humains pratiquaient une activité physique pour s'amuser, se détendre. Encore aujourd'hui, cela reste une activité abordable, bon marché et populaire que ce soit pour les plus riches ou les plus démunis d'entre nous. Les concepts évoluant, les règles de jeu gagnant en logique et en finesse, même les handicapés physiques et mentaux peuvent désormais pratiquer du sport.
Et dans le jeu vidéo, l'universalité du sport est aussi de mise. Depuis que le jeu vidéo existe, c'est un des genres de jeu qui n'a jamais subit quelconque crise, de touts temps populaire, chaque génération a accueillies des cadors. Les touts premiers jeux de l'histoire étant de ce type (Tennis for Two en 1958, Pong en 1972, Rebound en 1974, Track & Field en 1983...) ce n'est pas un hasard. Règles déjà existantes, connues de tous, ce qui donne naissance à un gameplay simple à assimilé et amusant pouvant de plus potentiellement réunir plusieurs personnes autour d'un même écran. Ça, c'est pour le côté pratique. Le sport est une valeur sure du jeu vidéo d'un point de vue commercial également puisque depuis de nombreuses décennies, des figures sportives très populaires, devenant des icônes culturelles parfois bien au delà de leur domaine servent d’effigie aux jeux vidéo. On ne compte plus les jeux de tennis estampillés Pete Sampras, les jeux de golf au nom de Jack Nicklaus ou les jeux de boxe avec comme mascotte Mike Tyson. Toutes les grandes marques s'y sont essayé, de Nintendo à Konami en passant par Activision, Electronic Arts et même Square-Enix et Infogrames !
Nous sommes en 1987, SEGA a sorti sa SG-1000 Mark III, plus connue sous le nom de Master System depuis deux ans pour concurrencer la NES de Nintendo qui a donné de bien belles idées à la firme américano-japonaise. La Master System marche bien au Japon même si l'installation de la NES n'a pas d'équivalent, alors, SEGA tente de percer aux USA et en Europe. Hélas, elle va subir de plein fouet le raz-de-marée provoqué par la NES, que son fabricant soutient par une campagne de promotion intensive contre laquelle la filiale américaine de SEGA (Sega of America), encore embryonnaire, ne peut lutter. Pourtant, la SMS est supérieure à la NES d'un point de vue technique, avec son microprocesseur Z80, ses 16Ko de VRAM, ses 64 sprites simultanés et ses graphismes en 256x192 (32 couleurs sur 64). Qu'à cela ne tienne, SEGA décide de surfer sur des succès commerciaux qui ont déjà fait leur preuve pour munir sa machine de bons jeux et accessoirement pour répondre du tac-o-tac à Nintendo qui ne cesse de sortir des concepts et des séries aujourd'hui devenues légendaires de son chapeau magique.
SEGA achète les droits d'exploitation pour développer eux-même un jeu Rocky, le dernier opus de la passionnante saga de film d'action mélodramatique de Stallone étant sorti en 1985, c'est un carton au box-office américain. Et SEGA s'en servira pour lutter contre le fameux Punch-Out de la Famicom. Mais suffit-il d'un grand nom et d'une juteuse licence cinématographique pour faire un bon jeu ?
Première chose qui frappe, mis à part les poings de l’Étalon Italien (non, ce n'est pas le nom d'une star du porno, encore que Stallone s'y est déjà essayé dans sa jeunesse...) Rocky Balboa, c'est les graphismes du produit de SEGA. Pour vous restituer l'époque, c'est l'année de Final Fantasy premier du nom, Megaman ou encore Rad Racer. Et si on veut rester dans le domaine du sport, prenons Double Dribble et Ring King sur NES. C'est fichtrement joli, les sprites sont grands et parfaitement reconnaissables, l'illusion de la sueur perlant sur le corps des athlètes est rendue grâces à quelques pixel de différente couleur, et l'animation des déplacements est fort bien détaillée. Mention spéciale aux animations où l'ont voit nos adversaires s'écraser lourdement dans les cordes lorsqu'on leur décoche un bon crochet du gauche ! L'écran d'intro, reprenant le célèbre défilement de droite à gauche du nom de Rocky, grandiloquent et héroïque avant que n'apparaissent un Rocky triomphant sous le drapeau américain donne le ton.
Le jeu est constitué de deux phases distinctes, les séances d'entrainement (bonne idée, les jeux de boxe de l'époque font trop souvent abstraction de cela) et les combats à proprement parler. D'ailleurs, le jeu se lance sur le premier entrainement. Le but étant de marteler le bouton 2 de la manette pour frapper le plus vite possible le sac de frappe, à la manière d'un Track & Field. En quarante-cinq secondes, il vous faudra frapper 60 fois le sac de frappe. Et si vous n'y arrivez pas, peu importe, car le score de ''qualification'' n'est en réalité pas vraiment éliminatoire. Vous pourrez passer à l'étape suivante sans donner un seul coup de poing ! Cependant, il est absolument déterminant de réussir les épreuves d'entrainement car la première séance réussie augmente la force de vos coups, la seconde épreuve augmente votre vitesse et enfin la troisième améliore votre précision. Jouez donc les entrainements de façon sérieuse, car à partir du second combat, vous allez avoir besoin de ces petits bonus substantiels plus que vous ne pouvez l'imaginez !
En effet, si votre premier adversaire, le mythique Apollo Creed est relativement simple à battre, il n'en sera pas de même pour les suivants. Mister T, l'inoubliable et enragé Clubber Lang dans le film numéro 3 est véloce. Il avance et ne plie que rarement sous vos coup tout en vous bombardant de macarons atomiques lui-même. Le mec, c'est un bœuf, il lui faut trois enchainement de coups portés au visage pour le calmer, alors qu'il suffisait de coller deux mandales d'affilée à Creed pour le coucher. Il semblerait que les coup au foie fonctionne mieux sur lui que sur quiconque, ça le fait reculer et ça brise ses combo, alors abusez-en ! C'est là que les fruits du premier entrainement réussi sont utiles, car si vous n'avez pas la force de frappe nécessaire, le combat peut durer, et sur la longueur, Lang vous aura systématiquement, sauf si vous arrivez à placer des dizaines d'esquives miraculeuses. Pas gagné.
Nouvelle séance d'entrainement, la troisième et dernière. Après le sac de frappe et la poire, voici Mickey, votre entraineur qui balance ses mains dans touts les sens pour que vous cognez dedans (d'ailleurs, Mickey est censé être mort après le combat contre Lang, mais bon). Une fois ceci terminé, voici déjà le dernier adversaire du jeu, l'emblématique Ivan Drago joué par le géant suédois (non, pas Zlatan Ibrahimovic, bordel, qui c'est qui m'a foutu un stagiaire comme ça ?! ) Dolph Lundgren. C'est là qu'on s'aperçoit que la durée de vie du titre est chiche, quand même. On peut bien souligner la bonne idée d'avoir implanter les entrainements, et d'avoir bien suivi la trame des film, mais tout de même. Myke Tyson's Punch out sur NES, le rival principal de Rocky fait beaucoup mieux de ce côté là avec 11 adversaires ! Et comme il me fut noté sagement par Docteurdeggman avant de commencer ce test, il n'était pas bien compliqué d'ajouter quelques adversaires à Rocky sans forcément renier les films. Voyons voir : Spider Rico, le tout premier adversaire qu'on voit Rocky combattre, dès la première minute du premier film, à placer avant Apollo Creed. Ensuite, Thunderlips, le fameux catcheur incarné par Hulk Hogan, à placer avant Clubber Lang. Big Yank Ball, un des adversaires que l'ont voit se faire poutrer par Rocky sur le ring lors de la scène d'introduction de Rocky III (avec en fond sonore Eyes of the Tiger) aurait put être un adversaire potentiel. Et on ne s'arrête pas là puisque des adversaires ont été créé pour la novélisation du film dans les années 80, Joe Czak par exemple (présent plus tard dans le jeu Rocky de 2002). Sans compter ceux dont on entend parler mais qu'on ne voit pas comme le canadien Mac Lee Green, principal rival d'Apollo avant qu'il ne rencontre Rocky.
Bref, il y avait réellement moyen de faire mieux.
Ivan Drago, donc, boss final du jeu, et quel boss ! Sa représentation de pixel est à l'image du film, c'est une bête de guerre, un char d'assaut soviétique, un monstre. Son degré de difficulté est tel qu'il est quasiment impossible à vaincre. Avant de pouvoir porter un crochet ou un direct, Rocky est obligé de donner plusieurs coups plus faibles. Drago lui n'a pas ce problème, il expédie directement un bourre-pif dès que vous êtes à proximité. Comme si cela ne suffisait pas, ses vies se rechargent d'un bon tiers à chaque round ! Et même si vous aviez consciencieusement réussi toutes les épreuves d'entrainement, le jeu est cheaté car vous n'arriverez jamais à surpasser les capacités du Russe à la loyale ! En effet, une fois votre Rocky uppgrader au maximum, il ne pourra porté autant de coup que l'ordinateur à la seconde, vous obligeant à abuser de l'esquive en priant qu'il y ai bien de temps en temps une faille dans la défense de l'autre. En fouillant un peu sur le net, j'ai découvert que la machine pouvait être grugée en utilisant un périphérique spécial (officiel) de Master System pour bénéficier d'un mode auto-fire. Avec cette option de triche, vous parviendrez à frapper suffisamment vite Drago pour prendre l'ascendant sur lui convenablement. Navrant !
Si jamais vous parvenez à vaincre le Super Saïyen russe, vous constaterez peut-être avec le recul que le Rocky de SEGA est un soft fort beau, relativement fidèle au matériel d'origine (lors du premier combat, Rocky porte son short blanc et rouge tout moisi, ensuite, il portera le fameux short aux couleurs du drapeau états-uniens), mais creux et plat. Les sensations de combat restent assez étranges, les esquives se font lourdement, on entendrait presque le grincement des hanches en téflon de Rocky quand on le voit se pencher vers l'arrière.
Les différents combo (série de direct, un direct suivi d'un crochet, un direct suivi d'un uppercut...) semblent se déclencher selon la vitesse où vous pressez la touche d'attaque mais même après plusieurs heures de jeu, il est difficile de déterminer correctement cela. Un ou deux boutons supplémentaires n'auraient probablement pas été de trop pour prouver toute l'étendue du potentiel d'un jeu de boxe sur Master System. La courbe de difficulté n'est clairement pas évidente à prendre en compte puisque le jeu ne propose que trois adversaires, et on notera la présence d'un mode deux joueurs là aussi complètement bancal puisque vous dirigerez un Rocky sans les upgrade des entrainements. Déjà qu'avec les trois upgrade face à Ivan Drago, c'est très compliqué, imaginez alors sans ! Pour finir avec les choses qui fâchent, la musique, création originale de l'équipe de développement qui donc n'a pas jugé bon, ou n'a pas eu le droit de reprendre les célèbres Gonna Fly Now de Bill Conti ou Eyes of the Tiger de Survivor. Dommage.
Rocky est un jeu qui a bien mal vieilli, déjà qu'il ne partait pas franchement vainqueur face aux chef de file du genre de l'époque. Fort joli, avec des animations détaillées et un sentiment de fidélité enthousiasmant, le cœur de tout jeu, le gameplay, par contre, ne brille guère. Rigide, extrêmement difficile, frustrant à la limite de la cruauté, contenu chiche et replay value inexistante font du soft de SEGA un titre à la limite de la médiocrité. Ce qui le sauve du naufrage ne peut-être que l'absence relative de produit du même genre réellement fédérateur et emblématique à l'époque, même si le Punch-Out de Nintendo, plus complet, plus maniable et plus amusant s'était déjà bien installé dans le cœur des joueurs.
darksly ta vu ça, 1987, c'est l'année de sortie de la PC-Engine qui faisait au moins aussi bien, sauf que la Master System était déjà sorti depuis 2 ans !
testament parce que dans mes souvenirs c'était pas un jeu trop dégueux, du coup j'ai eu envie d'y rejouer, et puis aujourd'hui j'ai les fesses qui piquent
anakaris C'est ça le jeu qui ne devait pas me plaire? Hé bien figure-toi que je l'avais et que j'ai passé pas mal de temps dessus en plus! Perso j'ai bloqué à Clubber Lang pendant longtemps, avant de comprendre la technique (ou alors je l'avais lu sur un magazine). En effet ce n'était pas un superbe jeu, la durée de vie était ridicule, mais le côté nostalgique est bien là pour moi, je suis ému d'y repenser!
arngrimmais le côté nostalgique est bien là pour moi, je suis ému d'y repenser!
Alors j'estime que ma mission est accomplie, raviver des doux souvenirs et attiser la nostalgie, voilà le but 1er de Retro Gamekyo (accessoirement, faire découvrir un tas de choses aussi)
j'avais ce jeu et je l'ai battu lolz..j'adorais mon master systeme pcq ca me donnait des grafiques plus avancees que ma nes. j'ai eu des bon moments sur la console mais la librairie etait juste maigre. le golden axe et ninja gaiden sur cette console son parmis mes jeux preferes..ninja gaiden y est sublime.
Impossible a battre drago, un jeu que je mettai entre un outrun et un alteread beast en sachant que je ne pourrai jamais le finir, un defouloir mais hyper frustrant...
gasmok2 exact, là j'en garde de bons souvenirs aussi mais cette fois-ci je sais que c'est pas des souvenirs biaisés par le temps, le Rocky que j'avais sur Gamecube était réellement sympa. Perfectible mais chouette.
Jouable, relativement beau (les dégâts corporels des boxeurs qui s'en prenait plein la figure, surtout quand le combat durait 10-15 round...), avec un tas de boxeurs différents donc durée de vie conséquente et même des perso spéciaux cachés (la statue de bronze de Rocky, très lente mais avec une force de frappe nucléaire ). Les jeux adaptés de film qui étaient sympa c'est pas si rependu, du coup j'ai une affection particulière pour le Rocky de l'ère 128-bits.
C'est pas ma tasse de thé les jeux de sports alors avec la MS, même pas la peine (on va dire que c'est cool parce que c'est tiré du film tu vois ?) je pensais exactement à T&F dans le genre, malgré ses nombreux points positifs (?), 48% on es bien en dessous du jeu mémorable.
Je l'avais même pas remarqué en home, un jeu MS la classe sérieux
GG anakaris cool de te revoir tester des oldies. Je le connaissais pas celui-là, il est sans doute pourri mais n'empêche il est très très beau.
mes respects ^^
m'en vais remater tous les rocky pour essayer de garder une bonne image de lui !
Alors j'estime que ma mission est accomplie, raviver des doux souvenirs et attiser la nostalgie, voilà le but 1er de Retro Gamekyo
"Si il meurt........ il meurt"
Jouable, relativement beau (les dégâts corporels des boxeurs qui s'en prenait plein la figure, surtout quand le combat durait 10-15 round...), avec un tas de boxeurs différents donc durée de vie conséquente et même des perso spéciaux cachés (la statue de bronze de Rocky, très lente mais avec une force de frappe nucléaire
GG anakaris