Normalement, lorsque je parle de retro gaming, j'ai l'habitude de commencer par le commencement. Je débute presque toujours par le premier jeu d'une saga, ou les premiers titres d'une société afin d'établir une sorte de fil conducteur. Ça nous permet de suivre l'évolution d'une entité et de générer quelques réflexions sur le temps qui passe, sur la nature changeante du marché de notre loisir favoris, sur l'habitude de consommation des gens... Mais cette fois-ci je vais aller à contre courant en parlant de Whizz, jeu sorti sur Amiga en 1995, la même année sur PC, puis porté sur Playstation, Saturn et Super Nintendo l'année d'après. Non pas que ce soit véritablement le dernier jeu de ses développeurs : Flair Software, mais bien le dernier digne d’intérêt (nuance) jusqu'à leur disparition en 1999.
Disparition qui s'est fait dans l'anonymat le plus complet, pourtant, Flair Software en a eu du flair, pour sur. Ok, elle était à chier, mais sachez que c'est eux qui sont à l'origine de jeu pas tout à fait inconnu dans l'univers Amiga : Oscar (1993), Demon Blue, Trolls (1992)... ça vous parle ? Bon. Je vois que j'en ai déjà perdu deux ou trois. On va donc s'intéresser de suite au jeu du jour.
Whizz, le héros du jeu et son homonyme donc est un lapin un peu barjot habillé dans un costume trois pièces style queue de pie, avec chapeau haut de forme, montre à gousset et tout le tralala. Et puisque un taré vit dans un monde de fou avec d'autres dingues, on en a plus rien à foutre. C'est ainsi que le lapin, de bon matin participe à une course en montgolfière face à son rival de toujours, un rat qui ressemble à s'y méprendre à Sherlock Holmes. Le vilain, tricheur sur les bords envoi un piaf pour picorer la toile du ballon de Whizz afin de faire s'écraser son embarcation au sol et ainsi gagner la course. Mais Whizz ne s'avoue pas vaincu et décide d'aller tout de même à la rencontre du rat sur la ligne d'arrivé pour lui botter le cul. S'ensuit alors un long voyage absurde où on traverse des décors aussi vastes que profondément opposés et n'ayant aucun rapport entre eux, bourrés d'énigmes saugrenues et de créatures biscornues et bigarrées. Ça ne vous rappelle rien ? Mais si, l'univers fantasque et l'art du maniement du non-sens dont faisais preuve le grand Lewis Carroll, auteur emblématique d'Alice aux Pays des Merveilles ! Le style vestimentaire de l'Angleterre Victorienne de Whizz confirme l'idée.
Whizz prend la forme d'un jeu de plate-forme et d'aventure en vue 3D isométrique à la Marble Madness. Lapin fou oblige, le chronomètre sera votre pire ennemi et vous n'aurez guère le temps d'admirer les décors colorés et diablement mignons que Whizz propose. Rejoindre la ligne de départ à celle d'arrivé sera votre unique priorité. Pour ce faire, il faudra parcourir le chemin et franchir des portails bien souvent verrouillés. N'ayez crainte, les clés qui permettent de les ouvrir sont souvent cachées tout proche, vous les obtiendrez parfois en résolvant une énigme simple (enclencher des boutons dans le bon ordre par exemple) ou en vainquant une paire d'ennemi en utilisant votre capacité de toupie tel un Taz en grande forme ! Mais bien d'autre obstacle se mettront en travers de votre route. Tout d'abord, il faudra faire attention à la collecte d'item qui ne sera pas toujours bénéfique. Des champignons de diverses sortes pourront par exemple vous retirer des points de vie, des rares et précieuses clepsydres vous donneront un peu de temps supplémentaire et d'autres éléments serviront à la résolution de quelques énigmes. On constate très vite que le timing est serré, que les niveaux sont labyrinthiques, que les ennemis sont nombreux et qu'en plus, la toupie consomme de l’énergie qui se fait vite inestimable. Ainsi, il n'est pas rare de recommencer plusieurs fois un parcours jusqu'à en apprendre une majeure partie par cœur afin d'optimiser ses actions et gagner du temps là où on le peut. Ceci à tel point qu'il faudra juger avec intelligence son besoin du moment et l'utilité véritable de prendre le temps de faire un détour pour aller visiter une zone annexe au lieux de partir directement vers la ligne d'arrivé. Parfois, cela est nécessaire pour chercher de la vie, indispensable, parfois, cela n'est qu'une perte de temps si on y réfléchi bien. À vous de choisir !
Graphiquement, les sensations peuvent être mitigées. Les décors sont mignons tout plein, archi colorés de toutes les nuances possibles : vert, bleu, jaune, rouge, orange … Vous y aurez l'occasion de croiser des crocodiles dingos, des nains de jardins vicieux, des sortes de barba papa avec des crocs digne de la bête du Gévaudan ou encore des pingouins débiles qui se contenteront de vous piétiner la figure sans faire attention à vous ! Les sprites, bien que rigolos et mignons, sont peu grands, les effets spéciaux comme les éclats de lumière, les explosions, distorsions et transparences sont très peu utilisés pour ne pas dire jamais. D'un point de vue purement technique, Whizz est un jeu bien trop simpliste pour faire honneur au hardware A1200 sur lequel il fut développé. Pourtant, certain détails peuvent enjouer comme cette animation de Whizz lorsqu'il saute et se tape le derrière sur le sol en retombant, le scrolling différentiel fluide ou encore l’utilisation des 256 couleurs que l'appareil est capable de générer (en mode indexé). Il n'empêche qu'on sent le chipset AGA déjà dépassé (l’architecture du A1200 de base date de 1992).
La vitesse à laquelle se passe l'action peut être handicapante au début par rapport au fait que Whizz est un jeu en 3D isométrique à la Cadaver ou The Immortal. Mais c'est à vrai dire -et vous aurez probablement la possibilité de vous en rendre compte bien vite, la meilleure vue qui soit pour pouvoir visualiser efficacement le chemin à suivre pour éviter de tourner en rond et perdre du temps. Le coup de main se prend après quelques minutes d'adaptation et en faisant l'effort d’essayer de comprendre la patern de mouvement des obstacles qui se dresseront sur votre chemin.
En bref, un jeu qui est en résumé tout ce qu'a put être son développeur : Flair Software pendant son existence. C'est à dire un honnête développeur, pas forcément avec des concepts hallucinant d'originalité, mais qui nous sort autant que possible des jeux bien foutus ou juste bon. Malheureusement insuffisant pour s'imposer durablement surtout dans des domaines ultra concurrentiel tel que la plate-forme 2D (Oscar) ou l'action (Dino Jnr. in Canyon Capers). Pire, entre quelques belles daubes comme Euro Soccer ou Summer Olympix, Flair Software joue au yoyo et ce n'est pas pour avantager la situation de Whizz qui de fait fut relativement boudé par les joueurs, non seulement incertains de la qualité réelle du titre, mais en plus beaucoup plus attiré à cette époque par les capacités 3D d'une révolutionnaire Playstation !
Quand bien même le gameplay peut s'avérer archaïque, les graphismes un poil rudimentaires (rattraper par une bande-son tantôt espiègle tantôt jazzy sympathique) et le plaisir de jeu gâché par quelques menus détails, Whizz mérite quand même qu'on y jette un coup d’œil le temps d'une heure ou deux.
ootaniisensei oué j'ai tout les jeux dont je parle chez moi.
Enfin pas tous depuis le début, des fois je fais un tour chez mon magasin de retro gaming préféré qui me dégote un lot de 5-10 jeux retro pour pas cher et voilà.
Par exemple l'an dernier j'ai acheté un gros lot de 17 jeux Amiga en disquette pour un moins de 60€. Vu que je connais bien le catalogue de jeu des micro-ordinateur je sais ce que j'achète, mais j'estime que certain jeu moyen ou "tout juste bon" mérite quand même qu'on en parle un petit peu.
shima oué j'ai remarqué qu'il était fort méconnu en France et en Europe en général, en cherchant quelques articles sur lui sur le net j'ai pas trouvé grand chose en français maintenant le web francophone a une ressource supplémentaire sur Whizz grâce à moi
anakaris
Bien !
Je crois qu'il ne faut pas confondre trop facilement jeu rétro et bon jeu.
Des jeux moyens et mauvais il y en avait tout autant avant qu'aujourd'hui, même sur Amiga.
Et c'est pourtant un fan inconditionnel de la merveilleuse machine de Commodore qui le dit.
ça me troue toujours autant le cul de voir que cette machine de 1985 faisait aussi bien voir mieux que la SNES et la MD qui elles dataient de 88 et 90 respéctivement
mrnuage sauf que le chipset et le gros du hardware de la machine qui fait tourner ce jeu date de 1992 en fait, ça tourne sur Amiga 1200 ^^'
Si tu veux ridiculiser les consoles faut parler de Shadow of the Beast sorti sur Amiga 500 (hardware de 1987) en 1989, comparé à la Megadrive (la SNES n'étant pas encore sorti à ce moment là, à cette époque on considérait The Revenge of Shinobi comme le plus beau jeu console) c'est clairement pas photos, l'Amiga pulvérise tout. Mais bon, un Amiga de 1987 c'est 1000 $ aussi.
Enfin pas tous depuis le début, des fois je fais un tour chez mon magasin de retro gaming préféré qui me dégote un lot de 5-10 jeux retro pour pas cher et voilà.
Par exemple l'an dernier j'ai acheté un gros lot de 17 jeux Amiga en disquette pour un moins de 60€. Vu que je connais bien le catalogue de jeu des micro-ordinateur je sais ce que j'achète, mais j'estime que certain jeu moyen ou "tout juste bon" mérite quand même qu'on en parle un petit peu.
shima oué j'ai remarqué qu'il était fort méconnu en France et en Europe en général, en cherchant quelques articles sur lui sur le net j'ai pas trouvé grand chose en français
Bien !
Je crois qu'il ne faut pas confondre trop facilement jeu rétro et bon jeu.
Des jeux moyens et mauvais il y en avait tout autant avant qu'aujourd'hui, même sur Amiga.
Et c'est pourtant un fan inconditionnel de la merveilleuse machine de Commodore qui le dit.
Si tu veux ridiculiser les consoles faut parler de Shadow of the Beast sorti sur Amiga 500 (hardware de 1987) en 1989, comparé à la Megadrive (la SNES n'étant pas encore sorti à ce moment là, à cette époque on considérait The Revenge of Shinobi comme le plus beau jeu console) c'est clairement pas photos, l'Amiga pulvérise tout. Mais bon, un Amiga de 1987 c'est 1000 $ aussi.